Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort
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- Название:Le chagrin du roi mort
- Автор:
- Издательство:Gallimard Jeunesse
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:9782070623877
- Рейтинг книги:4.33 / 5. Голосов: 3
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— Je ferai de mon mieux ! conclut le nain en s’éloignant de sa démarche un peu claudicante. Moi aussi je compte sur vous. Si vous pouviez me la ravigoter…
Dès qu’il eut disparu, Aleks bondit sur son père.
— J’en reviens pas ! La sorcière Brit dans un lit avec une tisane ! Si Brisco avait vu ça !
Il s’étonna aussi qu’Halfred la garde chez lui et s’occupe d’elle avec tant de dévouement.
— Il a sans doute une bonne raison de le faire, lâcha Bjorn évasif.
— Quelle raison ? Tu crois qu’il est…
–… amoureux d’elle ? rigola Bjorn. Non, je ne pense pas que le mot convienne. Je me trompe peut-être, mais j’imagine plutôt autre chose.
— Quoi ?
— Que c’est la première fois que quelqu’un a besoin de lui.
9
VENT DU SUD
Guerolf était resté longtemps derrière la porte de la chambre de Brisco, immobile. Le ronflement régulier de Hrog l’avait agacé au début. Le gros balourd dormait à poings fermés, en dépit des consignes qu’on lui avait données. Mais au bout du compte cela tombait plutôt bien. Si Hrog avait été éveillé, sans doute Guerolf lui aurait-il donné sans attendre l’ordre qu’il avait en tête en montant l’escalier : « Réveille l’enfant, habille-le et amène-le-moi aux écuries ! »
L’idée de faire disparaître Brisco ne le bouleversait pas. Il connaissait, à un quart d’heure de cheval, un ravin profond, hérissé de rochers saillants, au fond duquel il avait déjà précipité bien des corps, dans le secret de la nuit. Les bêtes s’occupaient du reste. Les loups d’abord qui dévoraient la chair, puis les rapaces qui ne laissaient que les os tout blancs. Il n’aurait pas demandé à Hrog d’être l’exécuteur de ces basses œuvres. Celui-ci venait de passer trois jours avec l’enfant, et cette fausse brute était capable de faire des manières ou même de s’apitoyer comme ce nigaud de chasseur qui épargnait Blanche-Neige dans le conte.
Non, il aurait confié la tâche à un autre, qui se serait délesté sans scrupule du corps de Brisco dans les ténèbres du ravin, exactement comme la sorcière Brit avait fait de celui d’Unne, sa mère, dans les ténèbres de la mer. Une spécialité familiale, en quelque sorte ! Le plongeon nocturne ! Cette pensée l’avait fait sourire. Puis, peut-être à cause du ronflement de Hrog, il avait hésité une seconde à frapper à la porte, et il était resté là, la tête contre le bois, plongé dans des pensées incandescentes. Enfin, au bout d’une heure peut-être, il était revenu sans bruit s’allonger près de la Louve.
Elle ne dormait pas. La flamme d’une bougie mourante tremblotait encore sur le guéridon.
— C’est fait ? demanda-t-elle d’une voix claire, la voix de quelqu’un qui n’a pas dormi mais veillé.
— Non, répondit-il.
Elle se retourna, stupéfaite. Guerolf n’était pas de cette sorte d’hommes qui se ravisent. Est-ce qu’il n’avait pas eu le courage d’exécuter le garçon ? Elle l’observa et vit que rien sur son visage ne disait : je n’ai pas pu… Il y avait au contraire une expression de triomphe contenu, une sorte de satisfaction de lui-même.
— J’ai une meilleure idée, Louve.
— Une meilleure idée ?
— Oui, nous allons garder l’enfant.
Elle sut, en les entendant, combien elle avait espéré ces deux mots sans vouloir se l’avouer : garder l’enfant…
Elle laissa passer quelques secondes, afin de calmer les battements de son cœur, puis :
— Tu as bien réfléchi, Loup ? Si tu le fais pour moi, ne le fais pas, je te prie ! Ce serait une faute. Je sais la haine que tu éprouves pour Holund et sa descendance. Tu as tué le père. Seras-tu capable d’aimer le fils ?
— Qui te parle d’aimer, Louve ? Je ne veux pas l’élever comme on élève les enfants sur Petite Terre, dans la tiédeur et la mollesse. Je veux en faire un combattant. Je veux faire de lui le plus vaillant et le plus impitoyable de mes hommes.
Elle se rapprocha de lui. Front contre front, ils étaient comme un seul visage, une seule pensée.
— Ce sera un plaisir délicieux, murmura-t-il, car il ne sait pas qui il est, et moi je le sais. Imagine…
Sa voix n’était maintenant plus qu’un souffle.
— Imagine… Le fils d’Iwan, le petit-fils d’Holund, devenu le fidèle lieutenant de Guerolf, leur ennemi détesté ! Je saurai le changer, Louve. Je saurai chauffer le sang tiède qui coule dans ses veines. Je veux qu’il devienne un guerrier féroce et conquérant. Je veux le garder près de moi, jour après jour, le modeler, le forger comme une arme, le punir souvent, le récompenser presque jamais, l’endurcir.
— Tu veux qu’il te craigne ?
— Qu’il me craigne et qu’il m’admire en même temps. Que son plus grand désir soit de gagner un compliment de ma bouche, un signe d’affection…
Leurs lèvres se touchaient à présent. Ils chuchotaient, comme si Brisco, là-haut, ou quelqu’un d’autre avait pu entendre ces mots qu’ils prononçaient et qu’ils savaient ignobles.
— Tu me laisseras l’aimer un peu, moi ? dit-elle.
— Tu pourras l’aimer à ta guise, Louve. Sois tendre et maternelle avec lui. Je serai le fer. Tu seras le velours. Il aura besoin de ta douceur au début, pour survivre. Il est jeune. Mais dès qu’il sera plus solide, il faudra qu’il se détache de toi pour devenir un homme.
Elle l’embrassa, passa ses doigts dans ses cheveux.
— Comment l’appellerons-nous ? Il ne peut pas garder son nom d’avant.
— Sûrement pas ! Comment m’as-tu dit ? Brisco ? Un nom de petit garçon rondouillard et affectueux ! Non, je veux l’appeler Fenris.
— Fenris… ça me plaît. Ça signifie « le loup »…
— Oui, afin qu’il en devienne un.
— Fenris…, répéta doucement la Louve et ils se turent, le temps d’imaginer ce que cela ferait à l’avenir de prononcer ces deux syllabes : « Fenris, où es-tu ? Veux-tu aller à la chasse demain, Fenris, avec ton père ? Tu n’as pas froid, Fenris ? »
Puis Guerolf reprit, ses yeux noyés dans les yeux jaunes de la Louve :
— Un jour, quand tout sera fini, quand il aura longtemps trahi sans le savoir, quand il aura suffisamment renié les siens sans le savoir, et quand je serai trop vieux pour qu’il me le fasse payer, alors je lui dirai qui il est. Et je dirai à tous ceux de Petite Terre : « Regardez cet homme ! Regardez-le bien ! C’est le fils d’Iwan et le petit-fils d’Holund. Voyez ce que j’ai fait de lui ! Voyez ce que j’ai fait de celui qui devait devenir votre roi ! »
Elle eut une sorte de crispation.
— Loup, je ne sais pas si je dois t’admirer ou m’enfuir épouvantée. Ta perversité touche à l’art, tu le sais ?
— J’ai juré de me venger lorsqu’ils m’ont chassé. Ils ont cru que je leur promettais le feu et le sang. Ils les auront. Mais ils auront pire encore. Je leur rendrai au centuple l’humiliation qu’ils m’ont infligée.
Il en tremblait. La vieille colère ne s’était pas apaisée après tout ce temps.
— J’aimerais pour commencer… reprit-il, mais je ne sais pas si ce sera possible… ce serait trop demander…
— Qu’est-ce que tu aimerais, Loup ?
— J’aimerais qu’il oublie tout ce qu’il a été avant : la maison où il a grandi, la voix de son père, les caresses de sa mère… Qu’il soit comme… neuf. Qu’en penses-tu ?
Elle hésita un peu, puis :
— Je crois qu’il pourra tout oublier si nous nous y prenons bien, si sa vie chez nous est intense et palpitante.
— Elle le sera.
— Alors oui, continua-t-elle plus lentement, avec le temps qui passe son passé tombera dans l’oubli, mais…,
— Mais ?
— Mais il y a, je le crains, une chose qu’il n’oubliera jamais.
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