Jean-Claude Mourlevat - Le chagrin du roi mort

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— J’étouffe ! cria-t-il, et c’était autant à cause de l’angoisse que du manque d’air.

— J’peux le laisser respirer, m’dame ? demanda la brute.

— Bien sûr ! Il n’y a plus personne pour nous voir, ici.

L’homme se déplaça un peu, au grand soulagement de Brisco, et dégagea un bout de toile, juste assez pour qu’il puisse passer sa tête. La femme avait raison : ils glissaient à découvert dans un paysage désert et enneigé qu’il ne reconnut pas. Le froid et la réverbération aveuglante du soleil sur la neige le firent grimacer. Il ne pouvait pas voir l’homme assis tout près de lui, mais la femme qui guidait les chevaux lui apparut d’un coup en une image de splendeur.

Elle se tenait debout, malgré la vitesse et les secousses, tête haute, les rênes dans une main et le fouet dans l’autre. Les pans de son manteau de fourrure ouvert battaient au vent et sa chevelure blonde flottait derrière sa nuque, comme une vague de miel sur le fond bleu du ciel. Brisco ne put s’empêcher de penser qu’elle avait une allure époustouflante, quelque chose qui tenait à la fois de la sauvageonne et de l’impératrice. De la dompteuse aussi à cause du fouet mais, quand elle se retourna vers lui, il vit que son visage était empreint d’une douceur inattendue. Cela dura moins d’une seconde et elle se détourna vivement. Brisco attendit, fasciné, que leurs regards se croisent de nouveau, mais elle ne fixa plus que le lointain devant elle, redoublant d’énergie pour faire avancer les chevaux.

— Ça suffit ! grogna l’homme au bout d’un moment, et il lui renfonça sans ménagement la tête sous la toile.

Le voyage continua ainsi pendant une heure environ avant qu’on le laisse à nouveau respirer l’air libre. La femme menait toujours l’équipage à un train d’enfer. Brisco ne voyait que le profil de son visage immobile et le trait jaune des yeux plissés qui scrutaient la ligne d’horizon.

— Retournez-vous ! murmura-t-il sans savoir au juste pourquoi il le souhaitait. Regardez-moi au moins !

Mais elle ne fit pas un mouvement vers lui. Il remarqua que le soleil avait basculé sur leur gauche à présent. Ils se dirigeaient donc vers l’est, vers la mer.

Ils y furent en quelques minutes. Ce n’était pas un port, mais une petite anse naturelle et sauvage. À deux encablures du rivage mouillait un trois-mâts sans enseigne ni pavillon. Deux hommes attendaient sur les rochers, près d’une barque. Dès qu’ils virent le traîneau s’approcher, ils se levèrent et firent signe à leur camarade.

— Hé, Hrog ! Tout va bien ?

Le colosse, sans doute ravi de s’entendre appeler autrement qu’» imbécile » leur répondit gaiement :

— Ça va ! V’nez m’aider !

Sans libérer ni ses chevilles ni ses bras, ils portèrent Brisco sur la barque.

— Alors, Hrog ? demanda l’un des hommes, rigolard, elle t’a pas croqué, la Louve ?

— Non, plaisanta l’autre, j’ai la viande trop dure, elle s’y serait cassé les dents ! Mais je suis bien content de vous retrouver, les gars ! J’aime pas rester seul avec elle…

En quelques coups de rames, ils atteignirent le bateau. Celle qu’ils venaient d’appeler la Louve le gagna sur une autre embarcation. C’était à croire qu’elle cherchait à se tenir le plus loin possible de Brisco. Il en eut la confirmation dès qu’ils furent à bord. Elle donna quelques ordres nerveux, apparemment très impatiente de lever l’ancre, puis elle disparut dans sa cabine et ne se montra plus.

Les matelots devaient la craindre car ils ne perdirent pas une seconde dans leurs manœuvres. Les voiles furent hissées à grande vitesse, le vent de terre s’y engouffra et entraîna le bateau vers le large. Brisco, qu’on avait abandonné sur le pont, se mit à geindre et à gigoter pour desserrer ses liens.

— Hrog, détache-le ! fît un marin en passant près de lui. Il me fait pitié, ce gosse.

— J’ai pas l’droit. Consigne de la Louve.

— Au moins les chevilles. Il va pas s’envoler.

— Rien du tout. Tout ce que je peux faire, c’est le porter un peu pour qu’il voie son pays. C’est p’t-êt’ la dernière fois…

— Oui ! cria Brisco. Je veux voir !

L’homme le souleva sans effort, le colla à lui, le dos contre sa poitrine, et marcha jusqu’au bastingage.

— Vas-y, regarde. Mais pas de blague, hein ? J’ai pas envie de sauter à la flotte pour te repêcher. Surtout que je sais pas nager !

La côte aurait semblé très inhospitalière à n’importe qui avec ses blocs de neige prêts à basculer et ses rochers noirs battus par l’eau grise de la mer, mais Brisco reçut en plein cœur l’image de son île qui s’éloignait. Petite Terre… Il n’avait jusqu’à ce jour jamais ressenti à quel point il était de là, à quel point cette île était la sienne. C’était comme marcher ou respirer. Il n’y avait pas pensé.

— Aleks… papa… maman…, gémit-il doucement et, pour la première fois depuis qu’on l’avait enlevé, il pleura des larmes de tristesse.

L’homme n’était pas méchant. Il se contentait d’obéir aveuglément aux ordres et s’il avait fallu battre encore l’enfant, il l’aurait sans doute fait, mais il était aussi capable de compassion.

— Pleure pas, grogna-t-il, p’t-êt’ que tu reviendras un jour, on sait jamais…

Ils contournèrent un îlot qu’une colonie de fous de Bassan criards avait investi, puis le bateau cingla vers le nord-est. En quelques minutes, Petite Terre fut hors de vue.

La Louve écarta avec agacement et pour la dixième fois au moins le rideau de la fenêtre qui donnait sur le parc. L’impatience la travaillait. Elle n’avait ni l’habitude ni le goût d’attendre, et le retard de Guerolf la contrariait beaucoup. Pendant tout le temps de la traversée en bateau, elle n’avait guère quitté sa cabine, et chaque fois qu’elle était venue sur le pont, elle s’était assurée à l’avance que Brisco n’y était pas. Le reste du voyage lui avait paru interminable. Au port de Grande Terre, ils étaient montés à bord de deux confortables voitures à cheval, elle dans la première, Hrog dans la seconde en compagnie de son jeune prisonnier, et ils avaient galopé une journée entière puis le lendemain encore en s’arrêtant seulement pour manger, se reposer ou changer de chevaux.

À présent, elle était de retour dans leur repaire, comme ils aimaient eux-mêmes l’appeler. Cela allait de soi puisqu’elle était la Louve et lui le Loup. La grande bâtisse seigneuriale, presque un château, s’élevait au milieu d’un parc protégé par un mur d’enceinte. Au-delà s’étendait le domaine : les terres vers le nord, une sombre forêt de sapins à l’ouest et, en contrebas, un lac pris dans les glaces six mois sur douze. Elle aimait cet endroit sauvage et loin de tout. Elle aimait y retrouver Guerolf. Mais Guerolf n’était pas là.

— Laisse-moi ! dit-elle sèchement à la femme de chambre qui achevait de ranger la coiffeuse. Tu peux disposer. Je n’ai plus besoin de toi.

L’attente était douloureuse, mais délicieuse aussi. Vingt fois depuis deux jours elle avait imaginé la scène : « J’ai une surprise pour toi, Guerolf… » « Une surprise, mon amour ? » « Oui, je pense qu’elle te plaira beaucoup. » Elle en frissonna. Il allait voir ce dont elle était capable.

La nuit tombait quand on annonça enfin l’arrivée du maître des lieux. Le cœur battant, elle jeta un ultime coup d’œil au miroir sur pied qui lui renvoya l’image d’une longue femme racée. La robe crème suivait, docile, la ligne nerveuse de son corps. Les cheveux blonds dégringolaient sur les épaules fines. Elle était prête.

Guerolf entra comme toujours en coup de vent, apportant avec lui dans ses habits et sur sa peau l’air vif du dehors. C’était un homme de grande taille, anguleux, au visage énergique, à la mâchoire brutale. Il marcha droit vers la Louve et ils s’enlacèrent longuement sans dire un mot. Puis il l’embrassa sur le front, sur la bouche, dans le cou.

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