Or, il a suffi aux frères Fauderche de brancher un simple schpatzinock du commerce sur le bidule d’échappement et deux pepsoïdaux clatinomalfoireux sur l’artimon préférentiel pour placer le Schmilblick en position idéale d’évernescence pornogyrotringloïdale, d’où élimination radicale et radicale-socialiste de tout risque d’accident — plus de saturation par accumulation des gaz splélémétriques, désormais fulmiférés par le lavalnaplage électronique des onazbiplucks, plus d’autogaltralaminage puisque l’utilisation rationnelle, dans les clangons paphomoteurs de la force extraphalzaroïdique, laquelle, comme nul ne l’ignore, est proportionnelle au carré des ondes talardinconcentriques.
Tel est, dans ses lignes essentielles, le Schmilblick de Jules et Raphaël Fauderche, que les plus hautes autorités scientifiques internationales s’accordent à reconnaître, non seulement comme la plus étonnante découverte de tous les temps, mais encore et surtout comme la seule panacée possible au sein d’une humanité klakmufément rénovée dans le cadre grandiose d’une civilisation schnapso-pifotroniquement et schmilblickement pacifiée. »
Incollable sur le théâtre classique, le poète Pierre Dac s’est amusé, au début des années trente, à parodier Phèdre de Jean Racine. Adorant se déguiser, il a régulièrement interprété ce sketch dans un cabaret parisien, Chez Odett’, avec, à ses côtés, le maître des lieux, René Goupil, dit Odett’, ainsi que Fernand Rauzéna, son fidèle complice à la radio. Un monument de la loufoquerie devenu un classique.
PHÈDRE
PERSONNAGES
PHÈDRE
SINUSITE (1 reservante de Phèdre)
PET-DE-NONNE (2 eservante)
HIPPOLYTE
THÉRAMÈNE
LE CHŒUR ANTIQUE
LE CHŒUR ANTIQUE (gueulant)
Ô puissant Dieu des Grecs, je viens sous votre loi
Faire entendre en ces lieux ma douce et faible voix.
De Phèdre et d’Hippolyte au lourd passé de gloire
Je veux ressusciter la tragique mémoire…
Phèdre aimait son beau-fils, Hippolyte au cœur pur,
Qui lui ne voulait pas de cet amour impur.
Ce que vous entendrez ici n’est pas un mythe
Mais le récit vécu de Phèdre et d’Hippolyte.
(Le chœur antique sort et Hippolyte et Théramène paraissent.)
THÉRAMÈNE
Tu me parais bien pâle et triste à regarder
Qu’as-tu donc, Hippolyte ?
HIPPOLYTE
Je suis bien emmerdé !
THÉRAMÈNE
C’est un sous-entendu mais je crois le comprendre.
Va, dis-moi ton chagrin, je suis prêt à l’entendre.
HIPPOLYTE
Le dessein en est pris, je pars, cher Théramène,
Car Phèdre me poursuit de ses amours malsaines.
THÉRAMÈNE
Et Aricie alors ?
HIPPOLYTE
Ah ! Ne m’en parle pas !
Quand j’évoque la nuit ses innocents appas
J’ai des perturbations dedans la tubulure
Car cette Aricie-là je l’ai dans la fressure,
Elle est partout en moi, j’en ai le cerveau las,
J’ai l’Aride ici et j’ai l’Aricie là !
THÉRAMÈNE
Elle a pris je le vois et tes sens et ta tête…
HIPPOLYTE
Ah ! Je veux oublier le lieu de sa retraite !
THÉRAMÈNE
La retraite de qui ?
HIPPOLYTE
La retrait’ d’Aricie
Qu’elle sorte de moi ! Aricie la sortie !
( On entend une trompette jouer : As-tu connu la putain de Nancy…)
THÉRAMÈNE
Mais qui vois-je avancer en sa grâce hautaine ?
N’est-ce pas de l’amour la plus pure vision ?
C’est l’ardente sirène, la sirène des reines,
C’est Phèdre au sein gonflé des plus folles passions !
PHÈDRE entrant avec ses servantes
Oui, c’est moi, me voici. Tiens, c’est toi, Théramène ?
Que viens-tu faire ici ?
THÉRAMÈNE
Je venais, souveraine
Vous redire à nouveau mon récit tant vécu…
PHÈDRE
Ton récit je l’connais, tu peux te l’foutre au cul !
À l’écouter encor’ j’en aurais du malaise
Il y a trop longtemps que Théramèn’ ta fraise !!!
( Théramène, ulcéré, s’incline et sort. Phèdre voit Hippolyte. )
PHÈDRE
Hippolyte ! Ah ! Grands dieux, je ne peux plus parler
Et je sens tout mon corps se transir et brûler !
HIPPOLYTE
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô détestable race !
PHÈDRE
Par Jupiter je crois qu’il me trait’ de pétasse !
SINUSITE
Laissez-le donc, maîtresse, il ne,veut point de vous !
PHÈDRE
Et moi j’en veux que j’dis, et j’l’aurai jusqu’au bout !
( À Hippolyte )
N’as-tu donc rien compris de mes tendres desseins ?
T’as-t-y tâté mes cuiss’s, t’as-t-y tâté mes seins ?
Ne sens-tu pas les feux dont ma chair est troublée.
HIPPOLYTE
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée !
PHÈDRE
Oui, pour te posséder je me sens prête à tout !
Que veux-tu que j’te fasse ? Je suis à tes genoux…
Que n’ai-je su plus tôt que tu étais sans flamme…
HIPPOLYTE
Certes il eût mieux valu que vous l’sussiez, madame…
PHÈDRE
Mais je n’demand’ que ça !
HIPPOLYTE
De grâc’ relevez-vous…
PHÈDRE
Voyons tu n’y pens’s pas, je n’peux pas fair’ ça d’bout
HIPPOLYTE
N’insistez pas, madam’, rien ne peut m’ébranler.
PHÈDRE
Si t’aim’s pas ça non plus, j’ai plus qu’à m’débiner !
HIPPOLYTE
C’est ça, partez, madame, allez vers qui vous aime.
PHÈDRE
Par les breloqu’s d’Hercul’ je resterai quand même !
Ah ! Que ne suis-je assise à l’ombre des palmiers…
HIPPOLYTE
Et pourquoi donc, madame ?
PHÈDRE
Parc’que là tu verrais
Ce dont je suis capable et ce que je sais faire…
Je connais de l’amour quatre cent vingt-huit manières !
HIPPOLYTE
C’est beaucoup trop pour moi, madame, voyez-vous.
PHÈDRE
Dis, t’es pas un peu dingu’ ? Ça s’fait pas d’un seul coup !
Oui je sais distiller les plus rares ivresses…
C’est-y vrai, Sinusite et Pet-d’Nonne ?
LES SERVANTES (un peu gênées)
Oui, c’est vrai, chèr’ maîtresse…
HIPPOLYTE
Je ne serais pour vous d’aucune utilité
Je ne suis que faiblesse et que fragilité.
PHÈDRE
On n’te demande rien ! Je frai le nécessaire
T’as pas à t’fatiguer, t’auras qu’à t’laisser faire.
HIPPOLYTE
Le marbre auprès de moi est brûlant comme un feu…
PHÈDRE
J’suis pas feignant’ sous l’homme et j’travaill’rai pour deux !
HIPPOLYTE
Vos propos licencieux qui blessent les dieux mêmes
Point ne les veux entendre, c’est Aricie que j’aime.
PHÈDRE
Mais de quels vains espoirs t’es-tu donc abusé ?
Aricie est pucelle et n’a jamais…
HIPPOLYTE
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