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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Joseph parcourut le moindre détail de ces visages, comme s’il voulait en faire la caricature. Nez longs, cheveux raides ou trop frisés, yeux cernés, boutons, duvets, rides en pattes d’oie, bouches gercées. Pourquoi fallait-il que tout cela change ? Les choses n’étaient-elles pas bien ainsi ? Une tristesse doucereuse émanait de ces êtres ; des auréoles de souvenirs montaient de tous les angles de leurs faces. Cet instant précis, cette réunion d’un nez et d’une lèvre, d’une mèche de cheveux et d’un modelé de la joue, n’existait pas. C’était donc ça, la réalité ! Un passage, une chute, un ensevelissement. Car les jours de l’enfance avaient bien passé, eux aussi. Les corps d’enfants, les rires clairs, les yeux propres. Et il avait succombé également, le temps de l’enfance de leurs mères, les longues robes et les nattes. Tout était enfoui l’un dans l’autre, sous des couches et des couches d’ordures, d’excréments, d’oubli. Ces visages de femmes, si nets en apparence, si sûrs qu’ils semblaient sculptés dans du bronze, ils n’existaient pas au fond ; ils n’étaient que gélatine, glissades de vase, pourriture, abcès, gangrène !

Un camion-citerne remonta doucement le boulevard ; Joseph le vit venir de loin, grondant comme un porc, les tôles vibrant le long de ses flancs, les vitres de l’habitacle rutilantes de reflets sombres. Le camion, trop chargé sans doute, avançait avec peine au bord du trottoir. Il semblait arracher des morceaux de bitume, tant l’effort était visible. Sur le devant du toit, il y avait écrit, comme en lettres de feu, un mot magique :

TOTAL

Joseph regarda venir le mot, le signe à la fois dérisoire et superbe. Il sentit quelque chose bouger à l’intérieur de lui-même, la peur, ou peut-être la soumission. Puis il regarda les roues du camion, et le vertige de tout à l’heure le reprit. Les surfaces ventrues tournaient sur elles-mêmes, progressant lourdement le long de la chaussée, et des sortes de dessins tracés dans le caoutchouc semblaient zigzaguer en descendant vers le sol. Là, tout disparaissait sous le poids du camion-citerne ; la masse élastique s’écrasait contre la surface de gravillons, et la roue continuait à tourner, à avancer, sans à-coups, sans arrêt, comme une gigantesque gueule de bête dévoreuse. Une odeur de vulcanisation flottait dans l’air, mêlée aux nuages de gaz ; devant, derrière, de chaque côté, c’était sûrement le silence. Car toute la violence semblait s’être concentrée dans le ventre de la machine, du monstre de tôle trépidante qui portait écrit sur son front le mot magique, tandis que de chaque aile ouverte, comme d’une bouche, tombait le flot continu des roues, des cascades de caoutchouc noir marqué de Z qui arrachaient le poids à la terre immobile, qui le halaient vers l’avant, avec peine, avec majesté, travaillant presque sur place tant le mouvement avait de lenteur.

Un instant, Joseph fut pris par le désir de se jeter sous les énormes pneus, de se faire route, et de sentir les dessins du caoutchouc s’incruster à l’intérieur de sa peau. Ce fut une tentation dans le genre de celle qu’il avait ressentie, deux ou trois ans auparavant, alors qu’il avait treize ans. Un soir, il avait décroché le poignard indigène d’une panoplie du salon, et, seul dans sa chambre, il en avait appuyé la pointe contre sa poitrine. Avec inquiétude, il avait entendu les vibrations sourdes de son cœur en train de remonter la lame du couteau, jusqu’à sa main serrée sur le manche. Il avait essayé d’appuyer un peu plus, pour percer la peau. Mais, plus que la douleur, l’effroi provoqué par les coups tout vibrants de son cœur l’avait fait rejeter le poignard en arrière. Jamais il n’oublierait cela : la dégoûtante ivresse de sentir que la vie et l’âme peuvent être dégonflées avec une seule piqûre, comme une baudruche tendue de vent.

Le camion-citerne passa au ras du trottoir, à quelques centimètres du jeune garçon qui ne bougea pas ; puis, en klaxonnant, il s’éloigna vers l’extérieur de la ville. Joseph, après avoir jeté un dernier coup d’œil aux femmes et aux hommes qui attendaient toujours, s’en alla à son tour.

Dans la pénombre grandissante de la cuisine, la vieille femme était toujours assise dans son fauteuil d’osier. Rien n’avait bougé. Les rideaux de matière plastique pendaient aux fenêtres, les murs et les plafonds avaient les mêmes taches pâles, et sur la table, les provisions étaient encore étalées telles qu’elles avaient roulé hors du sac. Joseph fit quelques pas dans la pièce, fouillant l’ombre du regard. Il aperçut le corps à l’abandon sur le siège, informe sous le tissu de la robe. Les pieds étaient posés à plat sur le sol, chacun tourné dans sa direction. Le visage à la renverse sur le dossier du fauteuil n’exprimait rien. Paupières closes, narines pincées, lèvres fermées, il était attaché au reste du corps comme un bloc de pierre grise, presque sans nécessité.

On avait l’impression qu’on aurait aussi bien pu l’enlever et le poser ailleurs, tel un coussin.

Le soir qui venait avait recouvert tout ça d’espèces de toiles d’araignées blanchâtres, poussiéreuses, qui flottaient à la surface des choses et s’accumulaient dans les coins. La lueur imprécise du ciel passait toujours par la fenêtre, mais elle n’éclairait plus : au contraire, elle enlevait des couleurs et des dessins au contenu de la cuisine. Pareille à une eau, à une eau sale d’avoir lavé des milliers et des milliers de fois, l’ombre troublait les reliefs vivants, et allait chercher sur le visage de la vieille femme ce qu’il y avait de décrépit, d’éteint. Même, pendant quelques secondes, Joseph eut l’impression qu’elle était vraiment morte. Sur la pointe des pieds, il s’approcha du fauteuil et il chuchota :

« Mademoiselle Maria ? Mademoiselle Maria ? »

En se penchant vers le visage cendré, il distingua les signes faibles de la vie : palpitation des narines, respiration sifflante, un peu gargouillante, mouvements des yeux à l’intérieur des paupières closes. Avec sa main, il toucha l’épaule de la vieille femme et répéta encore

« Mademoiselle Maria ? »

« Mademoiselle Maria ? »

Elle parut entendre ; ses paupières tremblèrent, ses lèvres s’entrouvrirent. De la bouche jaune et sèche, où le sang était caillé, un son bizarre sortit :

« Ah. Ah. Ah. Ah. Ah. »

« Vous avez mal ? » demanda Joseph.

Les yeux apparurent, entre les paupières gonflées ; deux yeux glauques, transparents, sans aucune larme. La voix s’efforça de parler :

« Ah. Ah. Je ne vois plus. Ah. Ah. Je ne vois plus rien. Ah. Ah. Ah. »

Mais les mots ne venaient plus. Quelque part, dans le cerveau, ils étaient restés, cachés avec les tonnes d’images et de souvenirs, et ils ne pourraient plus sortir de leur prison. Bientôt, dans quelques heures à peine, ils pourriraient sous terre, les mots, ils s’effaceraient comme des pages de dictionnaire. C’était fini, les chants et les poèmes. Les mots n’étaient que des reflets, d’éphémères reflets recouverts facilement par l’ombre. Les idées, les belles phrases, les monuments, voilà les chimères. Pas un d’entre eux n’engendrera la vie, pas un n’échappera à l’ordre qu’ils essayaient de combattre. Et s’il faut le dire, n’y a pas un temple aux arcades de marbre, pas un outil, pas un livre qui vaille le plus petit moucheron perdu dans le monde.

Joseph écouta un instant les murmures qui essayaient de franchir la barrière de la bouche. Puis il se mit à parler :

« Vous m’entendez, Mademoiselle Maria ? Vous m’entendez, n’est-ce pas ? »

Le visage obscur acquiesça.

« Je voudrais — Je voudrais que vous ne mourriez pas. Je ne sais pas comment dire — Vous comprenez ? Essayez de me parler. Essayez de me dire quelque chose. Comme tout à l’heure. Ce que vous voyez. Car vous voyez des choses, n’est-ce pas ? Vous voyez des choses ? J’aimerais tant — Dites-moi ce que vous voyez. Comme tout à l’heure, comme tout à l’heure, vous vous souvenez ? »

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