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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Parfois, merveille ! Une image, un son, une phrase surgit de ce fatras et ressuscite ce qui était déjà mort, oublié. J’avais vécu cela, ces cubes de couleur, ces défilés de cercles, ces feux, ces corps de femme se roulant sur le sol, mais je ne l’avais pas su. Et la conscience, réveillée par une forme hasardeuse, d’un seul coup, me fait reconnaître le temps à l’envers. Les images reviennent en foule, elles fulminent brièvement, dans un certain ordre, et je les vois : mais elles sont du passé. Car ici, dans cet espace clos, le sentiment de la vie est réversible. Il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de direction ; le temps et l’espace ne sont que des échos, d’éternels échos, toujours disponibles, arrachés au chaos de la simultanéité, et que l’usure n’atteindra jamais. Je suis comme plongé dans une sphère étanche, je nage parmi les éléments de la pensée et de l’imagination. Ils reviennent toujours, ils me perforent infatigablement, ils sont cercle, sans commencement, sans aboutissement, immobiles et mouvants à la fois, ils sont ivresse de roue, indéchiffrable mouvement de vis sans fin qui me fait connaître l’éternité.

Et moi, dans mon lit, les yeux fermés en attendant de dormir, je vis dans un monde semblable. Sur les papiers de ma table, les dates traînent : 1864–1964, 13 avril 1940, 5687 ; Ivan le Terrible , 1 reet 2 epartie (1943–1945), film de S. M. Eisenstein. Les noms sont écrits, les dessins sont tracés. Des lieux sont fixés sur les cartes, Viareggio, Capo Promontore, Tárgul-Jiu, Gora Dshumaya, Xanthé, Sinop, Peterborough, Charolles, Vyazma, Alatyr. Des noms qui existent, d’éternelles et chantantes syllabes qui marquent ces lieux de terre et de roc, ces arbres, ces vallées, ces entassements de matériaux inébranlables. Rien, rien de tout cela ne passera. Les vies des hommes reviendront sans cesse nous hanter comme des spectres, et les choses continueront à se faire, à s’ajouter. Les bruits et les silences seront les mêmes. Les fleurs, les insectes dureront. Car ici, tout est pris dans un tourbillon liquide au mouvement plein de folie. Nous n’oublierons pas. Et même si nous oublions, tout cela demeurera éternellement présent, parce que cela a été, parce que cela avait été avant même d’être. Voilà la force perpétuelle qu’aucun langage ne possédera jamais. Ce qu’aucun homme n’a pu inventer. La pérennité, la douce, la vertueuse pérennité de l’existence.

Devant moi, maintenant, une barre horizontale sur laquelle tournent des douzaines d’hélices. Elles s’arrêtent quand je le veux. Mais il en reste toujours une qui continue de tourner malgré ma volonté. Lorsque je serai parvenu à les arrêter toutes, sans exception, alors je pourrai trouver la paix et le sommeil.

Un jour de vieillesse

Dans le matin froid, pas tellement éclairé par le soleil, la campagne était bien tranquille. C’était un genre de banlieue, remplie de villas basses, avec des rues pauvres, sans magasins, où le goudron avait été arraché par plaques. S’il y avait eu une colline par-là, d’où on aurait pu avoir une vue générale, on aurait aperçu un lieu gris et terne, insignifiant, parsemé d’arbres poussiéreux, de jardins pelés, de maisons sales. Des ruisseaux, mais ça pouvait aussi bien être des égouts, traversaient les lopins de terre dans tous les sens. Au sud, la ville commençait sans doute, avec de hauts immeubles blancs et des espèces d’avenues toutes droites. Au nord, la rase campagne. Entre les deux, c’était ici, ce parc sarclé, abîmé, habité par des hommes qu’on ne voyait pas.

Les ruelles traversaient les propriétés, longeaient les vieux murs de pierraille, se rejoignaient en formant des carrefours tristes où jouaient un ou deux enfants, parfois un chien. Des espèces de mimosas sans fleurs, des poivriers, des arbustes méconnaissables poussaient çà et là dans les jardins. On entendait, venu on ne sait d’où, un cri perçant, inhumain, lancé sans doute par un perroquet enchaîné. Sur le sol poudreux, où le froid de la nuit était encore installé avec de petits cristaux, des bestioles cheminaient difficilement. Dans les creux de roche, au-dessus des portes des garages, les salamandres dormaient. Il y avait des cocons partout, et les moindres trous étaient occupés par des boules neigeuses, opaques, qui avaient retenu les gouttes de rosée. Assez loin, à l’autre bout de la banlieue, le bruit d’un train venait lentement, s’éloignait, se rapprochait, disparaissait complètement, puis ressortait du fond des trouées entre les maisons. De temps à autre, des hommes partaient pour leur travail, montés sur des vélomoteurs.

Dans les demeures, les gens s’agitaient ; des radios beuglaient devant les fenêtres ouvertes. Le gémissement continu d’un aspirateur s’éparpillait dans l’air. Glissant derrière les nuages, le soleil montait vers le haut du ciel. Quand il serait parvenu à son faîte, la sirène de midi retentirait ; les tables des cuisines se chargeraient de plats, et les hommes reviendraient de leur travail pour manger. Le bois des arbres craquerait de douce chaleur, les araignées marcheraient dans leurs tanières. Des chats maigres viendraient rôder dans les jardins, en quête d’un os ou d’un trognon. C’était simple, la vie en ce temps-là. C’était bien calme et bien discret. Il n’y avait pas de cris de guerre, pas de vacarme ni de meurtres. On pouvait rester des heures sans bouger, au milieu des rues et des maisons, à regarder une herbe pousser. La terre avait tout l’air d’un parc, et le temps était une miniature. Des carrés de poudre et de chaleur pâle, des avancées imperceptibles d’escargot. Des odeurs douceâtres, des feux partout, et l’étendue merveilleusement lointaine des couches de couleur mauve.

Rien à craindre, la terre n’était pas aux tigres ni aux loups ; elle appartenait aux souris, aux moustiques, aux lézards ; ils se promenaient sur elle, tout le temps, bondissant de cachette en cachette ; la nuit, ils grignotaient. Petit peuple des rongeurs ; couleur de sable, les gestes prompts, le cœur minuscule battant à se rompre.

Dans une cuisine aux tentures de plastique, un jeune garçon était assis sur le bord d’un tabouret. En face de lui, à l’autre bout de la table en bois blanc, une vieille femme était assise aussi, dans un grand fauteuil d’osier. Elle ne bougeait pas, et sous sa robe-tablier aux couleurs fanées, sa poitrine respirait lentement, difficilement. La peau de son visage était blanche, encadrée par des mèches de cheveux gris, et un peu de sang avait coulé le long du sillon d’une ride, à gauche de sa bouche. Les yeux troubles, immobiles dans les paupières entrouvertes, ne regardaient rien. Sur ses longues mains sèches, travaillées par les ans, les veines étaient apparentes, serpentant au milieu des os comme des racines. Pour qui l’aurait vue ainsi, ça ne pouvait pas faire de doute que la vieille femme était en train de mourir. Doucement, depuis des heures déjà, la vie s’en allait d’elle ; elle quittait chaque cellule l’une après l’autre et, à sa place, ne laissait que du vide.

Quand Joseph, le jeune garçon, était entré dans la maison une heure auparavant, en lui apportant un sac de provisions, il l’avait trouvée étendue sur le parquet de la cuisine, à demi inconsciente. Avec peine, il avait hissé le lourd fardeau flasque sur le fauteuil et lui avait parlé. Elle avait repris connaissance ; et, chose étrange, aussitôt la peur l’avait assaillie. Elle s’était mise à parler en tremblant, croyant dans son égarement que c’était Joseph qui l’avait frappée pour lui voler son argent. Elle l’avait menacé d’appeler au secours s’il ne s’en allait pas tout de suite. Puis elle l’avait supplié d’aller chercher un médecin, une infirmière, un prêtre, une voisine, enfin n’importe qui, parce qu’elle pensait avoir une fracture du crâne. Elle avait parlé et tremblé comme ça pendant une bonne demi-heure, puis, fatiguée, elle s’était tue. Ses mouvements s’étaient faits plus rares, ses yeux s’étaient noyés dans une sorte de brouillard de larmes, et sa bouche légèrement ouverte, d’où coulait un peu de sang, ne prononçait plus que des paroles confuses.

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