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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

Fièvre: краткое содержание, описание и аннотация

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Joseph avait regardé la vieille femme un long moment, debout, sans bouger. Il avait placé son regard sur la face apeurée, pleine de souffrance, comme s’il essayait de la fixer dans une pose photographique, impérissable, sous laquelle il eût pu écrire un jour un beau nom de famille, propre et majestueux, l’âme vivante de ce corps évanoui.

Mademoiselle Maria VANONI

Alors il s’était assis en face d’elle, sur ce tabouret de cuisine ; avec une voix hésitante, il lui avait posé des questions. Il lui avait parlé doucement, en lui demandant où elle avait mal, si elle avait soif, si elle désirait boire un verre d’eau, ou quelque chose. Elle avait fait signe que oui de la tête, et Joseph lui avait apporté un grand verre d’eau, qu’il avait soutenu délicatement contre sa bouche tandis qu’elle buvait. Après cela, il avait sorti les provisions du sac et les avait étalées sur la table, devant elle. C’étaient : une boîte de petits pois mi-moyens ; trois œufs ; un demi-litre de lait ; une flûte de pain de gruau ; 200 grammes de gruyère ; trois tomates, & quelques autres légumes ; une boîte d’allumettes ; un rouleau de papier hygiénique ; un carton de pinces à linge.

Maintenant, Joseph était de nouveau assis sur le tabouret, face à la vieille femme ; il la regardait de toutes ses forces au fur et à mesure que le temps passait. Il regardait avidement les yeux clairs perdus au loin, la bouche demi-souriante, les joues traversées de rides si fines qu’on aurait certainement passé des mois à les compter. Le corps lourd, immobile, presque un meuble sous le tissu noirci du tablier. Les jambes comme des colonnes, les pieds enfouis dans des masses incompréhensibles de bas à varices, de chaussettes, de pantoufles de laine. Le visage, peut-être beau, peut-être laid, appuyé en arrière sur le dossier du fauteuil, comme offert à la surface impavide du plafond. Une odeur insinuante de phosphore sortait tout doucement du corps de la femme, l’enveloppait comme une protection, s’installait dans l’atmosphère. Par la fenêtre de la cuisine, d’autres odeurs venaient du jardin, entraient dans la pièce et luttaient avec le parfum de la vieille femme : odeurs de terre et d’herbe, odeurs de feuilles brûlées, de vent, d’arbres. Elles essayaient de pénétrer la peau, elles cherchaient le point faible, sans se presser. Si elles le trouvaient, c’était fini pour toujours ; elles s’installeraient dans le corps, elles le rempliraient, le terrasseraient ; quand elles émaneraient à nouveau de la femme, ce ne serait plus une femme, mais une espèce de tas de terre et de branches sèches, abandonné.

Joseph se pencha sur son tabouret. À voix basse, presque inaudible, il dit :

« Est-ce que — Est-ce que vous avez peur de la mort, mademoiselle Maria ? »

Les yeux glauques bougèrent dans la fente des paupières. Joseph répéta :

« Est-ce que vous avez peur de mourir ? »

La vieille femme fit entendre un gémissement.

« Oui, oui — Je vais mourir — Je — »

Elle recommençait à trembler. Joseph continua très vite, pour la rassurer.

« Non, vous allez voir, ça va aller mieux. Je vais chercher le médecin. Ça ira mieux, vous verrez. Je vais vous soigner. Vous avez mal ? Vous voulez boire encore un peu ? »

Elle secoua la tête.

« Vous devez avoir beaucoup de souvenirs, n’est-ce pas ? » dit Joseph.

Ses yeux brillèrent un peu.

« Quel est votre plus vieux souvenir ? » demanda Joseph ; « si vous essayez de vous rappeler, le plus loin possible, qu’est-ce que vous voyez ? »

Maria releva un peu la tête.

« Je me souviens de tout », murmura-t-elle ; « de tout. Et ce n’est pas si loin que ça. »

« Vous aviez quel âge ? »

« Je ne sais pas », dit Maria, « quatre ou cinq ans peut-être. Peut-être moins que ça. J’étais avec ma sœur… dans le jardin de notre maison… Il y avait un orage terrible, avec des éclairs partout. Mon père est venu, il nous a dit, rentrez — Rentrez sinon l’éclair tombera sur vous… Et l’éclair est tombé sur le jardin… Sur un grand eucalyptus au bout du jardin. J’ai vu une lumière blanche. Et j’ai été renversée par terre. Un coup de canon, il y a eu un coup de canon… J’avais peur… »

Elle bougea la main.

« Il pleuvait si fort… » murmura-t-elle.

« Ça devait être effrayant », dit Joseph.

Pendant un instant, ils ne dirent plus rien. Puis elle se remit à parler.

« Ma sœur est morte, aussi… Il y a dix ans… Déjà… »

« Elle était plus âgée que vous ? »

« Non… C’était moi l’aînée… »

« Comment s’appelait-elle ? »

« Ma sœur ? Ida… Elle s’appelait Ida… Elle est allée vivre en Italie, plus tard… À Vérone… »

Elle soupira.

« Et maintenant, c’est à mon tour. »

Joseph voulut encore la rassurer.

« Non, non, vous allez aller mieux, vous verrez, vous — »

Mais elle l’interrompit avec une sorte de véhémence.

« Non, ce n’est pas vrai — Ce n’est pas vrai, je sais que je vais mourir maintenant. Il n’y a rien à faire, c’est mon heure, je le sais. »

Elle redressa encore un peu plus la tête ; des mèches gris sale tombèrent sur son front et le sang coula de sa bouche.

« J’ai peur », dit-elle ; « j’ai peur… Et j’ai froid… »

« À quoi pensez-vous ? » demanda Joseph.

« Rien… C’est là… Devant moi… Je sais que ça doit venir… »

« Vous avez mal ? »

« Oui, oui, j’ai mal. Là, dans la tête… Comme une bête qui me ronge… Et dans — dans les reins — Dans les jambes — Ah. »

« Essayez de vous souvenir encore. Quelque chose, dans votre enfance… »

« Non — Non, je ne peux pas… »

« Votre premier livre de lectures, vos jouets. Souvenez-vous. »

« Mes jouets — Oui… »

« Comment étaient-ils ? »

« Comment… »

« Oui, vos jouets. Qu’est-ce que vous aviez comme jouets ? Des poupées ? »

« Oui… Des poupées. »

« Comment étaient-elles ? Essayez de vous rappeler. »

« Il y avait — Une blonde — Je l’appelais Nani — Et aussi une brune — Je l’appelais Sarah… »

« Et puis ? Quoi d’autre ? »

« Il y avait — Un chat… C’était mon chat, je me souviens… Je l’aimais bien… Et puis, quand il est mort — On l’a enterré — Je me souviens, c’est resté là, gravé dans ma tête. Je n’ai jamais pu l’oublier… C’est resté dans ma tête… Gravé pour toujours… »

HISTOIRE DU CHAT BLANC ET NOIR

Quand le chat blanc et noir se mit à mourir, la petite fille le prit dans ses bras et l’emporta au fond du jardin.

Ç’avait été un beau chat, dans son temps, grand et gros, au pelage luisant, aux pattes douces, avec une large tête où brillaient les yeux verts, de longues moustaches bien raides, et une tache noire juste au-dessus du museau. Quand il marchait à travers les hautes herbes du jardin, on aurait dit un lion, ou quelque chose de ce genre : puissant, musclé, souple, vraiment redoutable. Il s’avançait en silence vers les lézards, et tout à coup, en un éclair, sa patte aux griffes écartées surgissait, et le saurien tombait en boule, la colonne vertébrale brisée. Ou bien il dormait sur le sol de la terrasse, au soleil, les deux bras avancés devant lui et la tête haute, hiératique, beau comme un sphinx. Aux périodes de rut, il allait chercher les autres chats le plus loin qu’il pouvait, et il se battait avec eux. Il revenait parfois avec de larges plaies sur le côté de la tête, et la petite fille le soignait. Dans la journée, il était tout le temps couché sur la pierre, et il ne bougeait pas. Sauf, peut-être, de temps en temps, l’extrémité de sa queue noire et blanche qui se tordait nerveusement sur le sol. Il avait de drôles de bourrelets sous les pattes, et ses canines étaient si longues qu’elles soulevaient le coin des babines, comme un rictus. Il se mettait quelquefois en colère, et toute sa fourrure se hérissait peu à peu, un poil après l’autre. Ses yeux verts jetaient des éclairs, les ongles sortaient et rentraient au bout des pattes, et il tournait en rond, respirant fort, la queue fouettant ses flancs. La nuit, il sortait de la maison et rôdait pendant des heures dans le jardin, sans raison. Ses yeux brillaient alors dans l’ombre avec une lueur étrange et inquiète, comme si des choses montaient en lui avec le noir, des instincts fiévreux, vieux de millions d’années, toute la peur et toute la cruauté des bêtes sauvages seules dans la nature offerte en proie. Cette nuit-là, avant de mourir, il lança deux cris déchirants. La petite fille l’emporta dans ses bras au fond du jardin ; elle se cacha à l’intérieur du vieux poulailler désaffecté, et elle regarda le chat. Elle écouta la respiration hoquetante, elle sentit les longs frissons douloureux qui montaient à travers la fourrure. Le chat, la gueule ouverte, essayait de mordre les mains de l’enfant. Mais c’était déjà trop tard ; les grands yeux verts, phosphorescents, ne voyaient plus rien, le museau n’aspirait plus les odeurs. Le vide gluant, sale, était entré partout. Il avait brouillé les iris, et le regard vaincu n’était plus qu’une bouillie. À l’intérieur du sac flottant du corps, les organes aussi, les muscles, le cœur, les poumons, tout était mélangé. La petite fille regarda le chat sans pleurer, puis elle le caressa là où il aimait, derrière la tête, sur la nuque, au creux des reins. Elle souffla à l’intérieur de ses oreilles. Ensuite elle le plaça dans une grande boîte en bois, au milieu d’un foulard de soie. Sur le côté de la boîte, contre la tête minuscule, elle posa un crucifix en ivoire, cadeau d’une marraine sans doute. Elle ne ferma pas le couvercle tout de suite, et se mit à contempler le tas de fourrure fripé, avec ses taches blanc-sale et noir-sale. Elle le regarda attentivement, afin de ne pas l’oublier. Puis elle rentra chez elle et ne dit rien à personne. Et tous les jours, en cachette, elle revint au poulailler soulever le couvercle de la boîte. Au bout de quinze jours, ce fut l’odeur épouvantable qui avertit les parents. Ils ne dirent rien, mais ils arrosèrent la boîte d’essence et jetèrent une allumette dessus.

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