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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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Un petit caillou entra dans la chaussure droite de Joseph et vint se glisser sous la plante du pied. En marchant, le jeune garçon sentit qu’il pénétrait à travers la chaussette et écorchait la peau. Il continua pendant quelques mètres, boitant un peu, essayant vainement de repousser le caillou jusqu’à la pointe de sa chaussure, en repliant ses orteils et en secouant son pied. Puis, quand il comprit que le morceau de gravier resterait là et, s’il n’y prenait pas garde, deviendrait énorme, blessure suppurante, occuperait bientôt tout son esprit, il s’arrêta sur le bord d’une espèce de trottoir et se déchaussa ; il mit la chaussure à l’envers, et avec un grelottement bref, le caillou tomba dans le ruisseau, disparaissant au milieu d’une mer d’autres gravillons, tous semblables. Joseph se rechaussa et recommença à marcher.

Il parvint au commencement du tournant. Là, il y avait une épicerie où des gens faisaient la queue ; devant le magasin, on avait placé sur le trottoir de grands vases de terre avec des géraniums. Joseph s’arrêta et se tint debout, le dos appuyé contre le mur de l’épicerie. C’était à l’ombre ; le trottoir, la route, les maisons d’en face étaient pleins d’une tristesse bizarre, qui flottait sur les murs peints en blanc, sur les surfaces de béton rêche, sur les vitres sans rideaux avec un seul reflet noir tout à fait immobile. On ne savait pas quoi faire. La poussière était partout, et entre les bruits des autos en train de changer de vitesse, on entendait des bouffées de musique nasillarde, d’accordéon ou bien d’harmonica. Les poteaux télégraphiques étaient dressés bien raides vers le ciel nuageux, les avions passaient souvent au-dessus des toits. Il n’y avait pas moyen de deviner l’heure ; rien n’accrochait, rien n’arrêtait. Tout ça était nu, rapide, pauvre. Du ciment ; des cubes de ciment mélangés les uns aux autres, avec, par endroits, des sortes de crevasses terreuses où les arbustes essayaient de pousser. Joseph regardait ce spectacle sans faire un mouvement. Tout à coup, sans avertir, l’air se mit à bouger. Venu du fond de la route, le vent commença à souffler ; un vent très froid, continu, qui descendait vers la ville et se brisait sur les objets. Il siffla contre les oreilles du jeune garçon, filant droit dans sa direction têtue, collant les habits contre le corps, faisant frissonner la chair. Il décoiffa les cheveux, souleva des poussières et les jeta dans les yeux, provoquant des larmes brûlantes aussitôt évaporées. Sa présence invisible recouvrit les surfaces planes de la terre, comblant sans arrêt tous les creux et toutes les dénivellations. Sans bruit, ou presque, avec seulement ce long sifflement qui paraissait pénétrer la substance même des choses, se mêler à elle jusqu’à ce qu’il n’y eût plus rien de sûr, de dissociable, entre ce vide et ce plein, le vent soufflait, avançait sur place, glissait comme une nappe d’eau, indécis parfois, puis claquant en brusques rafales, allant chercher au plus profond des chairs ce qu’il y avait de froid et de stupide, pour le ramener à la surface et vaincre.

Joseph, toujours appuyé contre le mur de l’épicerie, vit le paysage se transformer doucement en désert ; il sentit le mouvement continuel de l’air entrer dans ses poumons, se faufiler jusqu’au plus secret de ses organes. Des brises glacées commencèrent à souffler à l’intérieur de son corps ; les os devinrent faibles, les muscles ne répondirent plus. Sur lui, comme sur un épouvantail, les vêtements flottèrent tels des haillons troués, et ses mains aux doigts marbrés s’ouvrirent et se refermèrent plusieurs fois, n’étreignant que du vide. Dans sa tête, le vent aussi soufflait ; il s’était concentré en une sorte de boule glaciale, agitée, tumultueuse, qui avait éparpillé toutes les idées. À l’intérieur du crâne, le paysage était entré tout entier, un grand spectacle fait de nudité et de froideur, où la rue gisait immobile, bordée de maisons blanches, où les trottoirs étaient occupés par des jarres de terre dont les géraniums frissonnaient avec des vibrations minuscules, où chaque chose, mouvante, calme et féroce, les automobiles, les vitres aux reflets noirs, le ciel transparent, les poteaux de ciment, la route, était fixée là comme pour une éternité, immuable, désordonnée, écrasante de poids et de silence, stable et sauvage dans le couloir où fonçait le vent.

Le vide était entré complètement dans l’esprit de Joseph ; le jeune garçon pouvait rester là, le dos appuyé contre le mur de la boutique, les yeux fixés droit devant lui, pendant une année entière, sans doute. Confondu avec la muraille grise, étalé au beau milieu des croûtes de peinture, plus invisible qu’une tache, il aurait pu regarder, regarder tout son saoul. Rien n’aurait bougé, car son regard aurait en quelque sorte paralysé le paysage ; sur ce lieu recouvert de poussière, de neige peut-être, le temps abominable n’aurait pas pu trouver de prise. Car le regard aurait été au-delà, au cœur vraiment, il aurait cherché dans le sein des choses ce qu’on appelle l’image, la photographie impérissable et sereine, la nature en personne, ni vivante ni morte, où le monde ne dessine qu’un seul et majestueux mouvement de naissance, d’accomplissement, et là, le regard se serait arrêté, il aurait cessé d’être regard, il serait devenu lui aussi acte de jouissance complète, délectable fusion de deux êtres sans objet.

Mais ce n’était pas encore l’heure, pour Joseph. Pour lui, la vie devait être encore longue ; un fardeau sans avenir et sans joie, qu’il allait traîner probablement une bonne cinquantaine d’années. Le moment d’infini n’était pas encore dû ; le temps allait être long, le corps allait être avide de nourriture et de mouvement. Les choses futiles attendaient, les métiers d’homme, les échanges de paroles vaines, l’argent, les femmes, tout cela, tout cela, toute cette hideuse fatigue qui s’accumulait devant lui. Il fallait se raidir, arracher ses yeux à la fascination du paysage vide, fermer tout son corps au vent qui avait commencé à entrer.

Joseph quitta l’appui du mur et reprit sa marche. Il descendit la route vers la ville. Il se mit à côtoyer les gens. La terre était décidément bien peuplée ; partout, on voyait des silhouettes mouvantes, des visages, des jambes en action. Rien ne se reposait. À l’entrée des carrefours, des feux clignotants fonctionnaient avec un ronronnement électrique.

Les maisons étaient toutes dissemblables, les unes hautes, douze ou treize étages, les autres trapues, peintes en beige, d’autres encore vieilles, avec des sortes de colonnades. Les magasins étaient nombreux, et des foules se pressaient le long des vitrines. Le bruit jaillissait de partout à la fois, avec des chaos, des heurts, et les odeurs sortaient de toutes les portes, minuscules parcelles vivantes qui s’étaient détachées des objets chauds, étalés pour la vente : saucisses, brioches, tissus, fleurs, oranges, poulets, café, livres, poissons, voitures. Les couleurs aussi harcelaient ; elles brillaient sur les murs, sur les habits, au fond des boutiques. Bleus, jaunes, ors, blancs laiteux. La lumière du ciel rebondissait sur leurs couches laquées, pénétrait vos yeux, s’enfonçait dans votre tête ; des phrases prenaient naissance sous ses impulsions familières, des phrases stériles, à peine formées. Leurs échos avaient une puissance magique, qui troublait tout, qui vous faisait homme à jamais. Pas moyen de leur échapper : elles étaient là, mélangées à chaque seconde qui passait, elles vous assujettissaient au temps et à l’espace. Mots rivés, gravés dans la mémoire, prisonniers de la même forme, indélébiles, indéchiffrables. Ils chantaient. Ou bien s’allumaient lettre après lettre, sans fatigue, O.L.I.V.E.T.T.I. Ils traçaient fébrilement sur les cartons leurs petits signes échevelés, agressifs, qui n’hésitaient pas. On était leur propriété, on les écoutait parler, on ne leur refusait jamais rien. KODAK. Aspro, la douleur s’efface. Si vous voulez

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