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Jean-Marie Le Clézio: Fièvre

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Fièvre» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1965, ISBN: 978-2070238224, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Jean-Marie Le Clézio Fièvre

Fièvre: краткое содержание, описание и аннотация

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans. Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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« Non… Je suis bien, maintenant. »

« Vous n’avez plus peur ? »

« Non… Je suis bien. »

« Voulez-vous — Que j’aille chercher le docteur, à présent ? »

« Non, non — Ce n’est plus la peine, maintenant. Je suis bien… Je suis très bien… »

« Vous n’avez plus peur de mourir ? »

« Je vais mourir, oui… »

« Et vous n’avez plus peur ? »

« Non… Je suis bien… »

« Vous n’avez plus mal ? »

« … Non… J’ai froid, mais ça ne fait rien… »

« Vous voulez une couverture ? »

« Non, non, c’est — C’est à l’intérieur, que j’ai froid. »

« Vous avez soif ? Vous voulez que je vous apporte un verre d’eau ? »

« Non, non… »

« À quoi pensez-vous ? »

« Je suis bien — Vraiment. »

« Pourquoi êtes-vous bien ? »

« Je ne sais pas — Il me semble — Je vois des choses si belles… »

« Vous voyez des choses ? Qu’est-ce que c’est ? »

« C’est beau… »

« Mais à quoi cela ressemble ? Dites-le-moi. »

« Je ne sais pas… Des nuages, peut-être… Des chevaux… »

« Quoi d’autre ? Quoi d’autre ? »

« … Oui, des chevaux… Des hommes armés… Dorés… Dans une pluie d’or… Et grands, si grands qu’ils ont la tête dans les nuages… C’est curieux… Des montagnes blanches, aussi. De la neige partout… Ils sont casqués… »

« Qu’y a-t-il encore ? »

« Du feu. Je vois du feu. Immobile… Il brûle sans arrêt… Dans tous les sens… Les flammes viennent vers moi… Elles jaillissent… C’est beau… »

« Qu’est-ce qu’il brûle ? Des maisons ? »

« Oui… On dirait — On dirait qu’il brûle au fond de l’eau… Avec de grosses bulles. De grosses bulles noires. De la fumée. »

« Qu’est-ce que vous voyez d’autre, mademoiselle Maria ? »

« Il y a un homme très grand, aussi… Il s’approche… Tout blanc, il flotte… Il sourit… Il étend les bras en croix… Et il parle… Jésus… C’est Jésus… »

« Comment est-il ? »

« Il prie… Non — Il rit… Il rit très fort. J’ai envie de rire, moi aussi… Je ne comprends pas — Je ne comprends pas pourquoi Jésus rit… Devant moi… C’est drôle… Avec le visage si blanc… Comme mon père… Et les bras en croix… La sueur qui coule sur son front… Les gouttes de sang qui coulent sur son front… Il rit toujours… Il y a du monde autour de lui… Des femmes… »

« Des femmes ? »

« Oui, Marthe, Marie… Je les vois… Elles rient aussi… Et Jésus… Est casqué… Il a des armes qui brillent comme de l’or… Ses dents brillent comme de l’or… Comme de l’or… »

« Que fait-il, maintenant ? »

« Je ne sais pas… Il a disparu… Non, il revient… Avec des colonnes, là, autour de lui… Les femmes touchent sa robe… J’entends son cœur qui bat… Tout monte… C’est de la fumée… Il y a des balcons… Des enfants, des — Des portes… Et des fenêtres… Avec de la lumière… »

« Et Jésus ? Que fait-il ? »

« Il chante… Je chante avec lui… Avec lui… »

« Vous l’entendez ? »

« Oui, oui… Je l’entends… Pour moi… Il chante… Avec ma voix… »

« Qu’y a-t-il encore ? »

« Ses mains saignent… Et le sang tombe en pierres précieuses… En rubis… Ils scintillent partout… Je peux les ramasser dans mes mains… C’est chaud… Le rouge… Est… Chaud… Des rubis… Des topazes… Là, dans l’eau… Et les fleurs, et — L’or, l’or, qui coule… Par les fenêtres… Avec l’armée… Des chevaliers… En blanc… Les croix, les croix… Les piliers dans l’herbe… L’or partout, partout… Il monte… Il me brûle… Je veux… Rire… Avec Jésus… Encore… Ah… Ah… »

La voix de la vieille femme s’éteignit dans une espèce de plainte ; le murmure doux et triste entra dans la tête de Joseph et le paralysa. Le cœur battant, les mains humides de transpiration, il ne pouvait que l’entendre, l’entendre sans arrêt, sans défense. La rumeur le cloua ainsi sur place pendant quelques secondes encore. Puis elle s’arrêta, le silence bondit à l’intérieur de la cuisine et sépara tout.

Des heures avaient passé, et Joseph marchait à-travers la ville. Il avait d’abord traîné dans les rues, autour de la maison décrépie où la vieille femme était seule, dormant dans son fauteuil d’osier. Il n’avait rencontré personne, sauf peut-être des groupes d’enfants en train de jouer, et deux ou trois ouvriers arabes qui travaillaient dans un chantier. Il avait hésité un moment à rentrer chez lui, pour retrouver ses parents. Puis il avait continué à se promener dans les rues, les mains dans les poches, sans penser à rien. Une sorte de petite angoisse occupait son esprit ; elle lui faisait voir les choses en clair, les infimes détails du paysage, les aspérités du sol, les contorsions des maisons aux fenêtres ouvertes. Il regardait tout ça avec des yeux brûlants et vides, et c’était comme s’il marchait à l’intérieur de lui-même, sans bruit, sans couleur, sans haine, le long d’une route fermée dans une boîte de verre, sur des sentiers sans fin où ses jambes s’enfonçaient et restaient prisonnières.

Peut-être n’était-il plus lui-même, à présent ; peut-être, en effet, que cela ne signifiait plus rien de s’appeler de son nom, Joseph Charon, fils de Frédéric Charon, agent immobilier, et de Mme Gertrude Charon, née Ciabarelli. D’être grand, ou petit, maigre, gros, yeux bleus, yeux bruns, qu’importe ? Attaché aux traits mouvants d’une seule vieille femme, d’une impotente, lié à son regard glauque et triste, dépouillé de sa force par le souvenir des muscles relâchés, des peaux flasques, envahi traîtreusement par tout ce corps abandonné, dans le froid et le vertige, le silence, Joseph était pour ainsi dire vécu par elle. Il vivait comme une image, dans le genre d’un reflet mouillé, offert chaque seconde à l’anéantissement et à l’évaporation. C’était cela, le vrai danger. Quelque part, derrière les lots de terre et les maisons basses, dans une cuisine, une vieille femme pouvait quitter le monde presque sans s’en apercevoir.

Elle passerait facilement, au beau milieu d’un frisson, et avec elle partiraient tous les secrets, tous les espoirs, les mystères odieux de la vie. Ceux qu’il fallait connaître. Ceux qui valaient cher.

Joseph arriva sur la grand-route ; il tourna à gauche et se mit à longer le talus. Des voitures filaient par groupes de trois ou quatre, à grande allure. En passant sur un monticule, leurs roues tressautaient avec un bruit de ferraille. Arrivées devant le tournant, elles changeaient de vitesse, parce qu’après, il y avait un raidillon. Joseph les regardait en cheminant ; il en vit des rouges, des bleues, des noires, des grises ; de toutes les marques ; de toutes les formes ; certaines avaient des accrocs sur leur carrosserie, généralement le long des ailes. À l’intérieur des coques hermétiques, les hommes étaient entassés, la tête légèrement penchée en avant. Le temps d’un éclair, on voyait leurs faces pâles, leurs lunettes noires, leurs mains agrippées aux volants. Quelques-uns jetaient un bref coup d’œil de côté, dans la direction de Joseph, puis ils continuaient tout droit, comme s’ils étaient menés par des rails. Le bruit des moteurs décroissait rapidement et disparaissait avant qu’ils aient atteint le tournant, là-bas, au bout de la route. Il y avait quelque chose de durci, de maléfique, tandis que ces voitures filaient bien droit sur la route plate ; une obstination, une force raide, presque douloureuse. Sans s’interrompre, le flot passait, avec des groupes de trois ou quatre, comme ça, et des bruits qui ne restaient pas. Les croupes de métal arrondi s’éloignaient en brillant, en dérapant tout le temps, pareilles à de gros insectes lourdauds. Les bolides durs traversaient le paysage, frôlaient Joseph, tournaient. Sans laisser de trace, sans creuser le moindre sillage. Un phénomène propre, glissant, plein de méchanceté et de chaos. Chacun chez soi, chacun prenant le virage vers son domaine, avec son temps et son espace à soi, et ces nappes de route avalées, dévalées sous le ventre. À l’intérieur des petites prisons aux glaces ouvertes, le paysage défilait en même temps que le vent. Rien ne séjournait ; tout était cavalcade, avancée, descente inexorable qui n’aboutissait probablement à rien. Chacun portait la mort en soi, le pylône brutal qui fendrait la croûte de métal et irait fouiller l’homme jusqu’au cœur, jusqu’au fond de la poitrine dépecée, vite, très vite, le temps seulement d’ouvrir la bouche et de pousser un cri aussitôt arrêté. Cela était sûr. Cruel et net comme la peur. Pour les gens, pour les hommes gras enfoncés dans leurs habits de laine, il n’y avait que la fuite des minutes et de l’argent, ainsi, jusqu’au dernier instant de leur pauvre vie, sans cohésion, sans raison.

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