Jean-Marie Le Clézio - Fièvre

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Ces neuf histoires de petite folie sont des fictions ; et pourtant, elles n'ont pas été inventées. Leur matière est puisée dans une expérience familière. Tous les jours, nous perdons la tête à cause d'un peu de température, d'une rage de dents, d'un vertige passager. Nous nous mettons en colère. Nous jouissons. Nous sommes ivres. Cela ne dure pas longtemps, mais cela suffit. Nos peaux, nos yeux, nos oreilles, nos nez, nos langues emmagasinent tous les jours des millions de sensations dont pas une n'est oubliée. Voilà le danger. Nous sommes de vrais volcans.
Il y a longtemps que j’ai renoncé à dire tout ce que je pensais (je me demande même parfois s’il existe vraiment quelque chose qui s’appelle une pensée) ; je me suis contenté d’écrire tout cela en prose. La poésie, les romans, les nouvelles sont de singulières antiquités qui ne trompent plus personne, ou presque. Des poèmes, des récits, pour quoi faire ? L’écriture, il ne reste plus que l’écriture, l’écriture seule, qui tâtonne avec ses mots, qui cherche et décrit, avec minutie, avec profondeur, qui s’agrippe, qui travaille la réalité sans complaisance. C’est difficile de faire de l’art en voulant faire de la science. J’aimerais bien avoir en quelque sorte un ou deux siècles de plus pour savoir. J. M. G. L. С.

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a) à l’intérieur de la boîte.

b) sur la boîte.

c) sous la boîte.

d) à gauche, à droite de la boîte.

e) contenant la boîte.

f) étant la boîte.

g) à l’intérieur et contenant la boîte.

h) à l’intérieur, contenant, à gauche et à droite de la boîte.

i) étant la boîte contenue, contenant, et sur, et sous, et à gauche, à droite, et par la boîte.

j) sans la boîte.

Ou bien il fallait marcher, comme on marche dans son appartement, dans des rues-couloirs, dans des avenues-salles à manger, à travers des places-chambres, des impasses-baignoires, des quais-cuisines, autour de maisons-tables, de maisons-lits, d’immeubles-fauteuils, de squares-tapis, de fontaines-w-c., de kiosques-malles. Parce que c’était la seule façon de circuler dans une ville bien à soi.

Au bout de cette série d’habitations, il y avait une rue à traverser, une rue comme beaucoup d’autres. Paoli traversa cette rue. Il s’engagea sur la chaussée, entre deux voitures, il escalada l’asphalte légèrement bombé, puis le redescendit, évita un nid-de-poule, arriva au ruisseau opposé, leva la jambe gauche, hissa son corps sur le trottoir, et continua sa route. En longeant une autre série de maisons, il laissa traîner sa main sur la palissade, pour la toucher, pour faire des sons. Ses doigts rebondirent sur une douzaine de barreaux, puis il y eut un mur, et la peau s’arracha. Paoli ne dit rien, il ne grimaça même pas, mais il eut mal. Il regarda sa main, et vit les phalanges de l’index et du médius où une large écorchure sale saignait. Sans s’arrêter, il prit son mouchoir et l’enroula en partie autour de la plaie, gardant le reste du tissu crispé dans sa main.

Une jeune fille brune attendait quelque chose, le dos appuyé à la palissade. Paoli la vit arriver de loin, et il détourna sa marche de quelques centimètres, afin de contourner l’obstacle. Quand il fut tout près, elle tourna son visage vers lui, et le regarda. Elle avait une figure pâle, fatiguée, et ses deux yeux noirs étaient posés sur lui, inactifs, indifférents. Paoli, tandis qu’il avançait, fixa son regard sur ses jambes d’abord, puis sur ses hanches, son ventre, sa poitrine, son cou, son menton, sa bouche, son nez, ses yeux, ses sourcils, son front, ses cheveux. Elle le vit arriver, elle l’observa placidement, de ses yeux fatigués et ternes, et quand il passa près d’elle, elle tourna la tête, et continua à l’observer, de dos cette fois. Puis elle l’abandonna, et regarda un camion qui arrivait.

Paoli marchait le long d’un chantier de démolition. Maladroitement, il avança sur une série de poutres et de planches qui traînaient sur le trottoir. Un groupe d’ouvriers, debout au milieu du trottoir, discutait avec véhémence. Paoli passa près d’eux, honteusement, sans les regarder. Il entendit leurs voix, mais ne put comprendre un seul mot.

Devant lui, une jeune femme poussait un landau. Ses mains rouges étaient serrées sur la barre, et elle poussait, avec un mouvement régulier et doux des reins, et sa tête était animée à chaque poussée d’un va-et-vient de gallinacé. Dans la petite voiture noire, un enfant recroquevillé dormait. Paoli regarda le nourrisson, et l’étrange face bouffie, ridée, entra dans sa tête comme un souvenir. Il dépassa la voiture progressivement, et, à voix haute, pour lui-même, ou pour les autres, il dit ces mots :

« Le monde est tellement vieux. Le monde est un vieillard. »

Puis il traversa une autre rue. La mer était proche, à présent. L’air qui soufflait par intermittences était plus frais, et, comment dire ? On sentait la présence de la nappe d’eau, toute proche, on devinait l’étendue immobile et plate, le rythme respiratoire du flux et du reflux, la fin de la terre, le liquide, l’élément creux, fuyant, subtil, rond, en quelque sorte parfait.

Aucun choix conscient n’avait attiré J.-F. Paoli vers le bord de mer. Il y avait longtemps déjà qu’il ne goûtait plus à ce plaisir-là, s’il y avait jamais goûté. Il y avait longtemps qu’il avait été absorbé par la ville et par les hommes, qu’il ne pouvait se satisfaire que d’eux, et qu’il ne pouvait plus rien faire que leur volonté, leur absolue volonté. Plus d’autonomie, plus de lutte. Il fallait être porté, il fallait avancer sur leurs épaules, être roulé, être déversé comme eau d’égout. Si quelque chose d’autre que le hasard l’avait conduit là, vers cette espèce de frontière, ce ne pouvait être que la pente du sol, l’inclinaison des rues, la descente douce des trottoirs vers le niveau zéro. Et maintenant qu’il la savait là, très proche, encore dissimulée par un ou deux pâtés de maisons, mais si présente, il ne pouvait pas lui échapper. Il allait vers elle, il défaisait sa marche, il descendait le grand escalier invisible, il allait au bain.

Paoli marcha devant une terrasse de café, où beaucoup de monde était assis. Il vit les tables rondes, à sa droite, les verres de bière et les tasses de café, les mains blanches déposées sur les nappes, les poignets gras, les montres-bracelets en or qui luisaient. Là, il y avait beaucoup de bruit aussi, un brouhaha confus qui ne montait pas, qui restait étalé devant la zone du café. Pas de mots non plus, jamais de mots : des cris, des interjections seulement. Des « ah ! », « oh ! », « ouh ! », « ah-ah ? », « hé-ho ! ». Mais la foule redevenait compacte, et Paoli devait faire attention où il mettait les pieds ; il regardait les faces aussi, les bras, il se glissait entre les groupes, il dépassait, il freinait, il repartait. De temps en temps, il s’arrêtait, piétinait sur place, ou bien descendait du trottoir pour éviter un flot de passants, s’effaçait dans une encoignure et attendait quelques secondes. Déjà on voyait la mer au bout de la rue, une espèce de tache bleu sale qui servait d’horizon.

Il y eut encore un bar, sans terrasse cette fois, et Paoli vit l’intérieur de l’antre, les banquettes de moleskine pourpre, les lumières tamisées, et les silhouettes obscures debout près du comptoir. À demi dissimulé au fond du bar, un juke-box, un vrai poulpe aux aguets, une masse de chair irisée, méduse, anémone, une machine saignante comme un ventre ouvert, faisait de la musique. Paoli reçut la musique au passage, la lourde et lente mélodie venue de plus bas encore, la bête rampante et triste qui venait à lui et qui ne le suivrait pas.

Paoli marcha vers le bout de la rue, avec une sorte de joie intense. Il fallait être libéré, sans doute, il allait être béni tout entier par l’asymétrie du spectacle, d’un côté la terre, les plages, la promenade bordée de palmiers, de l’autre côté la masse de la mer. Il lui fallut cinq minutes environ pour atteindre le rivage. Il déboucha d’un seul coup sur l’étendue ouverte, il sortit du chaos de la foule et des voitures comme s’il montait en ascenseur. Il se sentait plus grand, à présent, la colonne vertébrale bien droite, la tête touchant presque la cime des arbres. Il traversa la chaussée et les terre-pleins de la promenade, et arriva de l’autre côté, au bord de la balustrade, les yeux rivés sur le liquide. Alors il obliqua vers la droite, et commença à longer la plage, sans trop savoir comment tout cela finirait.

Sur le trottoir de la promenade, l’air soufflait plus fort ; la chemise de Paoli se plaqua tout de suite sur son dos et y resta collée, à cause de la sueur. Le soleil était en face, et on voyait au loin la ligne violacée des collines, la pointe plate du terrain d’aviation, et le tas des maisons, irrégulier, petit. Paoli commença à marcher en direction de l’aéroport, d’un pas rapide, les deux bras se balançant. Pendant un moment, il eut l’illusion que tout était redevenu pur, facile. Le trottoir était large, on pouvait choisir l’itinéraire qu’on voulait, on voyait les groupes de silhouettes venir de très loin, on pouvait choisir celles à croiser, celles à éviter. Même, à la rigueur, on pouvait tout oublier. Et se laisser aller en avant, avec mollesse, en repos, dans l’infinie possibilité des mouvements et des gestes, se laisser glisser sur ses rails, sans se restreindre, sans penser à ses roues. On était une vague, ou plutôt un rythme, une sorte de double courbe dont le balancement élongé et calme était un plaisir sans bornes, un plaisir où on se noyait, où on n’était que vie, poumons réguliers, poussée et refoulement sans heurts, dans la douceur, dans l’élan, dans la cohésion. Voilà comment avançait Paoli, quelques secondes encore, deux pas en avant, un pas en arrière, bercé, joué, pris dans l’immense danse de tout ce qui l’entourait, oscillant majestueusement avec les maisons, les gens, les voitures, le vent, les arbres, et surtout la mer.

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