Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Le procès-verbal» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1973, ISBN: 1973, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le procès-verbal: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le procès-verbal»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

«On me reprochera certainement des quantités de choses. D'avoir dormi là, par terre, pendant des jours; d'avoir sali la maison, dessiné des calmars sur les murs, d'avoir joué au billard. On m'accusera d'avoir coupé des roses dans le jardin, d'avoir bu de la bière en cassant le goulot des bouteilles contre l'appui de la fenêtre: il ne reste presque plus de peinture jaune sur le rebord en bois. J'imagine qu'il va falloir passer sous peu devant un tribunal d'hommes; je leur laisse ces ordures en guise de testament; sans orgueil, j'espère qu'on me condamnera à quelque chose, afin que je paye de tout mon corps la faute de vivre.
Prix Renaudot

Le procès-verbal — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le procès-verbal», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Une belle fille aux cheveux blond-roux entra dans le grill-room, et, très droite, mais avec un roulement des hanches un peu ridicule, alla jusqu’à la table du soldat français. L’homme rougit, se leva, tendit un siège à la jeune fille en maculant de cendres sèches le rebord de sa vareuse kaki, à cause d’une cigarette qu’il avait oubliée sur la table, et qui roula en sursautant, jusqu’à l’angle opposé, d’où elle tomba sur le plancher, toute seule, sans produire le moindre bruit de son impact; la cigarette qu’Adam, pour imiter, poussa sur le comptoir de duralumin jusqu’à son point de chute, fit un fracas au moins mille fois plus fort.

Adam se tassa alors sur son tabouret; encerclé par une vieillesse étrange, il reprenait doucement sa place au soleil, dans la ville déserte, en haut de la colline, sans intérêt pour la campagne, la ville, la mer, sans intérêt pour les avions qui passent au bout de l’horizon, tantôt bruyants, tantôt silencieux, sans intérêt pour les voyages au long cours, ni pour les livres beaux et réalistes que les gens écrivent quelquefois, après le service militaire, et dans lesquels ils consignent scrupuleusement, qu’un certain jour d’un certain mois de juin, on leur donna à passer les latrines à la Javel, immédiatement après leur avoir fait éplucher vingt kilos de pommes de terre; et sans intérêt pour tous ceux qui ne savent pas mourir d’amour pour une épeire diadème, pour les alanguissements de la nature, qui ne savent pas presque pleurer pour le déchirement sonore d’une goutte d’eau tombant d’un siphon de lavabo. Ceux qui ne veulent pas vivre dans le sein de la terre, dans le sein tout chaud, dans le sein tout plein de senteurs de bruissements et de halos de la terre; de notre terre microbienne.

Pas à pas, il prenait sa position de repli, devant la fenêtre ouverte, tapi sur le sol entre les deux chaises longues vides, et il s’apercevait qu’il ne comprenait rien. Il n’y avait rien, dans la composition même de ces choses horribles, qui lui indiquât de façon certaine s’il sortait de l’asile ou de l’armée.

E. Michèle eut un mal fou à trouver la maison d’Adam. L’autobus la déposa sur la route, au niveau du premier tournant après la plage. Elle regarda autour d’elle, les villas, les jardins, les collines qui se succédaient l’une à l’autre, s’enchaînant par courbes molles où la végétation était plus touffue qu’ailleurs, tout ça sans rien reconnaître qui pût l’orienter. Elle marcha lentement sur le remblai, posant ses sandales sur le revêtement de gravillons, on pouvait la supposer occupée à faire plier sa chaussure jusqu’à ce point précis, vers 30° d’inclinaison, où le cou du pied tend à l’extrême les lanières de cuir, et les fait grincer, une seule fois, avec un craquement sec qui délimite le rythme de la marche.

De la poche de sa veste, style anglais, elle tira un schéma qu’Adam avait tracé, un jour, au café, sur le dos d’un dessous de verre. Le morceau de carton était imprimé des deux côtés, avec quelque chose du genre de,

«Dégustez Slavia, c’est autre chose… et à votre santé!»

mais elle ne regarda pas cela; elle étudia le plan brouillonné au crayon par-dessus les mots de réclame; une ligne courbe représentait la baie, après le Port. Deux traits parallèles dessinaient la route, la route où elle se trouvait. Autour de la route, et en dessous du S de Slavia, il y avait plusieurs petits ronds, ou carrés, hâtivement formés, et Michèle se rappela le commentaire d’Adam:

«Là, il y a quelques baraques, un peu partout, sur toute la colline. Je ne te les mets pas toutes, parce qu’il y en a tellement que j’y passerai la sainte journée. Je te dis ça pour que tu ne croies pas que j’ai sous-estimé le paysage — Tiens, je te l’écris, là: baraques.»

Plus loin, deux autres lignes parallèles, mais plus serrées, tournoyaient entre les ronds et les triangles; c’était le sentier. À gauche et à droite du sentier, le carton avait été très légèrement hachuré, et on avait écrit sur les hachures un mot; l’usure l’avait rendu illisible. En remontant le sentier, et sur la gauche, il y avait un carré, parfait celui-là, visiblement dessiné avec application, et beaucoup plus grand que les autres. Il portait en son centre un épiphénomène: une sorte de croix de Saint-André. C’était là qu’habitait Adam, le petit point insignifiant du monde, celui qui fait qu’on le coche, qu’on le marque pour toujours quelque part, comme on gribouille un dessin obscène dans les portes des water, pour qu’il y ait au moins une fois un centre de gravité à tous les water de la terre.

Arrivée en haut des lignes parallèles du sentier, Michèle regarda sur sa gauche. Mais à cause des bourrelets du sud, des maisons et des arbustes, il lui fut impossible d’apercevoir le rectangle désigné par la croix. Elle dut partir à l’aventure, à travers l’embrouillamini des ronces, au risque de déboucher trop haut, ou trop bas, de violer une propriété privée. Au-dessous d’elle, la mer étalait un volume sphérique, piqué çà et là de voiles blanches. La réverbération du soleil se balançait comme un lustre de cristal, et les vagues restaient sur place, pareilles à des sillons. Le ciel était deux fois trop grand, et la terre, par endroits, particulièrement aux alentours de la ligne de montagnes qui barrait la route à l’horizon maritime, était mal agencée; les couleurs étaient criardes et les volumes souvent ajoutés les uns aux autres dans un drôle de mépris des notions les plus élémentaires de l’équilibre et de la perspective; on sentait que le paysage ne manquait pas une occasion, un coucher de soleil rose, une éclipse violacée, pour ne parler que de celles-là, d’être mélo à bon marché.

Michèle débouchait sans arrêt sur des sortes de clairières ou dénivellations, des cratères en forme de trous d’obus, où vivaient des couleuvres et des fourmis-lions, quand ce n’était pas sur des massifs de plantes piquantes. Plus loin, elle vit la maison d’Adam; elle se rendit compte qu’elle avait dû se tromper dans son interprétation du schéma, car elle avait abouti bien au-dessous du point indiqué.

Elle recommença à monter à travers la colline, sa chemise trempée de sueur, l’agrafe du soutien-gorge de son maillot à carreaux incrustée dans la peau de son dos par le tiraillement des épaules qu’elle penchait en avant. Cette fois, le soleil était derrière, projetait son ombre exactement dans le sens de la marche, et peignait en blafard la façade de la maison.

Adam, de la fenêtre, la vit arriver; il se ramassa un moment, indécis, cherchant à deviner qui était l’intrus; à moins de cinquante mètres, il reconnut Michèle. Rassuré, il quitta son poste d’observation et se rassit dans la chaise longue. Line voix enrouée de chaleur ou de fatigue le héla par son prénom.

«Adam! Hé-oh, Adam!»

L’appel était, dans cette portion de terre aride, tellement déplaisant, que, de peur qu’il ne se renouvelle, il sortit par la fenêtre et se campa sur le bord d’une plate-bande. Il écrasa sans s’en apercevoir deux fourmis rouge et noir, dont l’une portait une dépouille de bousier. Il attendit que Michèle ne fût plus distante que de quelques mètres, pour dire, avec un naturel parfaitement imité:

«C’est toi, Michèle? Viens.»

Il l’aida par la main à franchir les dernières mottes de terre; il la regarda s’arrêter, le souffle court, le visage luisant, les vêtements collés à la peau par l’humidité.

«Tu m’as fait peur», dit-il, «je me suis demandé un moment qui ça pouvait être.»

«Quoi? Qui voulais-tu que ce soit?» Michèle haletait.

«Je ne sais pas — on ne sait jamais…»

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le procès-verbal»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le procès-verbal» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Le procès-verbal»

Обсуждение, отзывы о книге «Le procès-verbal» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x