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Daniel Pennac: Chagrin d'école

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Daniel Pennac Chagrin d'école

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Chagrin d’école Comme un roman

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— Il accuserait son professeur d’alors.

— Insuffisant ! La faute au prof, je connais, j’ai pratiqué. Il faudrait exiger du candidat qu’il fouille plus profond, qu’il cherche vraiment pourquoi il a dévissé cette année-là. Qu’il cherche en lui, autour de lui, dans sa tête, dans son cœur, dans son corps, dans ses neurones, dans ses hormones, qu’il cherche partout. Et qu’il se souvienne aussi comment il s’en est sorti ! Les moyens qu’il a utilisés ! Les fameuses ressources ! Où se planquaient-elles, ses ressources ? À quoi elles ressemblaient ? J’irai plus loin, il faudrait demander aux apprentis professeurs les raisons pour lesquelles ils se sont consacrés à telle matière plutôt qu’à telle autre. Pourquoi enseigner l’anglais et pas les math ou l’histoire ? Par préférence ? Eh bien, qu’ils aillent fouiller du côté des matières qu’ils ne préféraient pas ! Qu’ils se souviennent de leurs faiblesses en physique, de leur nullité en philo, de leurs excuses bidons en gymnastique ! Bref, il faut que ceux qui prétendent enseigner aient une vue claire de leur propre scolarité. Qu’ils ressentent un peu l’état d’ignorance s’ils veulent avoir la moindre chance de nous en sortir !

— Si je comprends bien, tu suggères de recruter les professeurs chez les mauvais élèves plutôt que chez les bons ?

— Pourquoi pas ? S’ils s’en sont sortis et qu’ils se souviennent de l’élève qu’ils étaient, pourquoi pas ? Après tout, tu me dois beaucoup !

— Non ?

— Non ? Moi, je trouve qu’en matière d’enseignement tu me dois énormément. Il a fallu que tu sois un ancien cancre pour devenir prof, non ? Sois honnête. Si tu avais brillé en classe, tu aurais fait autre chose. En fait tu es retourné dans la poubelle de Djibouti, déguisé en prof, pour en sortir d’autres cancres ! Et c’est grâce à moi que tu y es arrivé ! Parce que tu savais ce que je ressentais. C’était du savoir ça aussi, tu ne penses pas ?

(S’il s’imagine que je vais lui faire ce plaisir…)

— Je pense surtout que tu nous les brises avec ton devoir d’empathie et qu’il énerverait plus d’un professeur ! Si tu t’étais pris en main une bonne fois tu t’en serais sorti toi-même !

Là, il se fiche dans une rogne noire. D’abord parce qu’il ne comprend pas le mot « empathie », ensuite parce qu’une fois expliqué, il le comprend trop bien.

— Pas l’empathie ! On s’en fout de votre empathie ! Elle nous coulerait plutôt, votre empathie ! Personne ne vous demande de vous prendre pour nous, on vous demande de sauver les gosses qui n’ont pas les moyens de vous le demander, tu peux comprendre ça ? On vous demande d’ajouter à toutes vos connaissances l’intuition de l’ignorance, et d’aller à la pêche au cancre, c’est votre boulot ! Le mauvais élève se prendra en main quand vous lui aurez appris à se prendre en main ! C’est tout ce qu’on vous demande !

— Qui ça, on ?

— Moi !

— Ah, toi… Et qu’en dirais-tu, toi, le spécialiste, de cet état d’ignorance ?

— J’en dirais que ce n’est pas le grand trou noir que vous imaginez. C’est tout le contraire. Un marché aux puces où tu trouves tout et n’importe quoi sauf le désir d’apprendre ce que les profs t’enseignent. Le mauvais élève ne se vit jamais comme ignorant. Je ne me trouvais pas ignorant, moi, je me trouvais con, c’est très différent ! Le cancre se vit comme indigne, ou comme anormal, ou comme révolté, ou alors il s’en fout, il se vit comme sachant un tas d’autres choses que ce que vous prétendez lui apprendre, mais il ne se vit pas comme ignorant ce que vous savez ! Très vite, il n’en veut plus de votre savoir. Il en a fait son deuil. Un deuil douloureux parfois, mais, comment dire ? L’entretien de cette douleur l’occupe davantage que le désir de la guérir, c’est difficile à comprendre mais c’est comme ça ! Son ignorance, il la prend pour sa nature profonde. Il n’est pas un élève de mathématiques, il est un nul en math, c’est comme ça. Comme il lui faut des compensations, il va briller dans d’autres secteurs. Perceur de coffres, dans mon cas. Et casseur de gueules, un peu. Et quand il se fait poisser par la police, que l’assistante sociale lui demande pourquoi il ne travaille pas à l’école, tu sais ce qu’il répond ?

La même chose que le professeur, exactement : le « ça », le « ça » ! L’école, c’est pas pour moi, je suis pas fait pour « ça », voilà ce qu’il répond. Et lui aussi, sans le savoir, parle du terrible choc entre l’ignorance et le savoir. C’est le même « ça » que celui des professeurs. Les profs estiment n’avoir pas été préparés à trouver dans leurs classes des élèves qui estiment ne pas être faits pour y être. Des deux côtés, le même « ça » !

— Et comment remédier à « ça », si l’empathie est déconseillée ?

Là, il hésite énormément. Je dois insister :

— Vas-y, toi qui sais tout sans avoir rien appris, le moyen d’enseigner sans être préparé à ça ? Il y a une méthode ?

— C’est pas ce qui manque, les méthodes, il n’y a même que ça, des méthodes ! Vous passez votre temps à vous réfugier dans les méthodes, alors qu’au fond de vous vous savez très bien que la méthode ne suffit pas. Il lui manque quelque chose.

— Qu’est-ce qu’il lui manque ?

— Je ne peux pas le dire.

— Pourquoi ?

— C’est un gros mot.

— Pire qu’« empathie » ?

— Sans comparaison. Un mot que tu ne peux absolument pas prononcer dans une école, un lycée, une fac, ou tout ce qui y ressemble.

— À savoir ?

— Non, vraiment je peux pas…

— Allez, vas-y !

— Je ne peux pas, je te dis ! Si tu sors ce mot en parlant d’instruction, tu te fais lyncher.

— L’amour.

13

C’est vrai, chez nous il est malvenu de parler d’amour en matière d’enseignement. Essayez, pour voir. Autant parler de corde dans la maison d’un pendu.

Mieux vaut recourir à la métaphore pour décrire le type d’amour qui anime mademoiselle G., Nicole H., les professeurs dont j’ai parlé tout au long de ces pages, la plupart de ceux qui m’invitent dans leurs classes et tous les inlassables que je ne connais pas.

Métaphore, donc.

Une métaphore ailée en l’occurrence.

Vercors, une fois de plus.

Un matin de septembre dernier.

Les tout premiers jours de septembre.

Je me suis endormi tard sur une quelconque page de ce livre. Je me réveille pressé de poursuivre. Je m’apprête à sauter du lit mais un subtil vacarme me stoppe. Ça piaille autour de la maison. Pépiements innombrables, à la fois intenses et tout à fait ténus. Ah ! oui, le départ des hirondelles ! Chaque année vers la même date elles se donnent rendez-vous sur les fils électriques. Champs et bords de route se couvrent de partitions, comme dans une image à trois sous. On s’apprête à migrer. C’est le vacarme des retrouvailles. Celles qui tournoient encore dans le ciel demandent autorisation d’alignage à celles qui sont déjà posées sur leur fil, toutes frémissantes du désir d’horizon. Magnez-vous, on y va ! On arrive, on arrive ! Ça vole à toute allure. Ça vient du nord, par bataillons hitchcockiens, cap vers le sud. Or, c’est précisément l’orientation de notre chambre : nord, sud. Une lucarne au nord, une double fenêtre au sud. Et chaque année le même drame : trompées par la transparence de ces fenêtres alignées, un bon nombre d’hirondelles se cassent la tête contre la lucarne. Pas d’écriture ce matin, donc. J’ouvre la lucarne nord et la double fenêtre sud, je replonge dans notre lit, et nous voilà occupés pour la matinée à regarder des escadrilles d’hirondelles traverser notre piaule, silencieuses tout à coup, intimidées peut-être par ces deux allongés qui les passent en revue. Seulement, de part et d’autre de la double fenêtre, deux minces fenestrons verticaux restent fermés. L’espace est vaste entre les deux fenestrons, de quoi livrer passage à tous les oiseaux du ciel. Pourtant ça ne rate jamais, il faut toujours que trois ou quatre de ces idiotes se payent les fenestrons ! C’est notre proportion de cancres. Nos déviantes. On n’est pas dans la ligne. On ne suit pas le droit chemin. On batifole en marge. Résultat : fenestron. Poe ! Assommée sur le tapis. Alors, l’un de nous deux se lève, prend l’hirondelle estourbie au creux de sa main — ça ne pèse guère, ces os pleins de vent —, attend qu’elle se réveille, et l’envoie rejoindre ses copines. La ressuscitée s’envole, groggy encore un peu, zigzaguant dans l’espace retrouvé, puis elle pique droit vers le sud et disparaît dans son avenir.

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