Frédéric Dard - La Mort des autres

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« Le hasard ! Les hommes ne le comprendront jamais ! C'est notre père à tous. »
Frédéric Dard Dans le décor sinistre d'une gare désaffectée, le narrateur rencontre un personnage qui se présente comme la Mort et va lui inspirer sept histoires :
• Le meurtre d'un maçon dans une cave, commis par un jeune écrivain qui s'interroge sur le sens du mot « roman ».
• L'histoire d'un pauvre diable fasciné par une putain et un unijambiste.
• Un cocu qui se venge de son rival.
• Un garçon de huit ans dont la sensibilité subit les ravages de l'amour impossible entre sa mère et le directeur de son pensionnat.
• La mort injuste d'un jeune et candide soldat allemand.
• Un épisode de l'épuration que Frédéric Dard projette dans toute son impitoyable absurdité.
• Le combat entre Diurne et Nocturne, arbitré par la déesse du Temps.
Ces contes fascinent par la férocité de leur propos et, surtout, de leurs personnages dont l'auteur semble partager l'extrême douleur.
Édité en 1946, ce livre a paru aux éditions Optic à Lyon. Adapté en pièce de théâtre radiophonique en 1947, il reçut le Grand Prix du théâtre radiophonique.

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L'Africain eut un rire violet qui fit saigner ses lèvres.

Mangod avait envie de pleurer à cause de ce sang qui ne servait à rien.

Les femmes baissaient la tête ; elles n'osaient pas se parler. Du reste, aucun des prisonniers n'osait parler. C'était moins la présence de leurs gardiens qui les terrorisait que leur promiscuité.

Bientôt il n'y eut plus personne devant la table du chef. Celui-ci referma son cahier et le mit dans une serviette. Au moment où il se levait, un jeune garçon s'approcha de lui et lui parla à l'oreille.

Pourquoi Mangod avait-il l'impression qu'il s'agissait de lui ?

— C'est bien, dit le Corse, nous allons voir.

Il se tourna vers les prisonniers.

— Mettez-vous sur un rang, ordonna-t-il.

Le jeune homme s'approcha en fronçant les sourcils pour cacher sa gêne. Il était blond, d'un blond transparent, et il avait une mâchoire de mulot. Il commença par le bout et examina chaque individu d'un air préoccupé. Parvenu devant Mangod, il eut comme un sursaut.

— C'est lui ! cria-t-il au chef.

— Vous êtes sûr ? insista l'autre.

Mangod dit d'une voix bonne :

— Vous devez faire erreur, Monsieur ; moi, je ne vous connais pas.

— Salaud ! grinça le jeune homme blond.

Il zozotait. Il suçait le mot. Il répéta : « Salaud ! » en envoyant des postillons au visage de Mangod. Les postillons furent comme des éclaboussures d'acide. Mangod les sentit ronger sa figure.

Il essaya encore :

— Mais, Monsieur…

Alors le chef lui flanqua un énorme coup de poing sur la bouche. Mangod eut l'impression de manger ses dents. Il se dit tout de même qu'il préférait les coups aux postillons du mulot blond.

Le Corse se tourna vers ses hommes et commanda :

— Embarquez-moi ces fumiers au centre de triage.

Il dit à Mangod :

— Toi, reste ici.

Il prit le jeune homme à part.

— Je n'ai pas le temps ce soir, nous nous occuperons de cette affaire demain. Venez me trouver à sept heures, ici. Auparavant, inscrivez votre nom et votre adresse sur ce cahier, et puis laissez-moi la photographie. C'est ça, au revoir !

Le jeune homme se dirigea vers la porte, il se retourna et cria : « Salaud ! » à Mangod.

Mangod geignit :

— Mais je n'ai rien fait !

— Ah ! tu n'as rien fait ? dit le Corse. Viens voir là !

Il tira un pistolet de sa poche. C'était un Walther allemand. Mangod le reconnut au petit point rouge indiquant que le cran de sûreté n'était pas en place. On leur donnait les mêmes, à la Milice.

— Écoute, dit-il, si tu étais tombé dans mes mains il y a seulement trois jours, je t'en aurais mis une dans la tête, mais maintenant nous sommes en République, alors tu seras jugé et on t'en flanquera douze au lieu d'une. Tu n'y perds pas !

Il tendit au prisonnier une photographie :

— Tu connais ?

Mangod s'empara de l'image. C'était le portrait de la jeune Juive qu'il avait tuée.

— Non, dit-il avec un calme qui le surprit, qui est-ce ?

— Comme tu voudras, fit le chef, mais à ta place j'avouerais. De toute façon, ta culpabilité sera prouvée, car le type de tout à l'heure t'a formellement reconnu. C'était le garçon de bureau du magasin où vous êtes allés perquisitionner et il t'a vu tuer la petite. Il devait avoir le béguin, car, depuis ce matin, il court les postes d'épuration avec l'espoir de te retrouver.

Mangod réfléchit. Chose curieuse, il éprouvait un soulagement à se voir accuser d'une façon précise. Le chef lui parlait sur un ton cordial.

— Écoutez, Monsieur, je voudrais que vous compreniez : dans la vie, il y a des moments… C'est bête, comment vous expliquer ? D'accord, j'ai tué la petite, mais ce n'était pas un geste de moi, il y avait l'ambiance…

Il s'interrompit. Le chef était devenu tout pâle.

— Qu'est-ce ?… Qu'est-ce qu'il y a ?…

— Tais-toi ! gronda le Corse en s'approchant de lui.

Il lui administra un coup de crosse dans le ventre ; Mangod en eut le souffle coupé.

— Tais-toi, vomissure, fils de louve ! Comment oses-tu parler encore ? Comment oses-tu espérer te faire comprendre ?

— Sans la guerre, larmoya Mangod, j'aurais toujours été un brave homme. Je suis un accident.

— A cause de la guerre, affirma le Corse, d'autres, tant d'autres sont devenus des martyrs et des héros !

— Ce sont des accidents aussi, dit Mangod.

Il pleurait. Il pensait à sa femme, il se disait qu'on le fusillerait sûrement, mais cela ne le terrorisait pas, à cause de sa femme. Il pleurait sur sa vie accidentée.

— Tu me dégoûtes, grommela le chef en haussant les épaules.

Il se dirigea vers la porte. Le boulevard s'était vidé. Cette journée d'août s'achevait et un crépuscule tiède descendait des arbres comme un oiseau enhardi par le silence.

— Merde, dit le Corse, tous mes hommes sont partis.

Il regarda à droite et à gauche ; il aperçut, assis sur un banc, un homme muni d'un brassard tricolore et le héla.

— Vous faites partie d'un groupe ? questionna-t-il.

— Non, dit l'homme, j'ai quarante ans. Mais je suis venu m'enrôler au café Manuel.

Le chef réprima un petit rire méprisant : encore un néophyte.

— Écoutez, dit-il, vous allez me rendre un service. Il s'agit de me garder à vue cet homme pendant deux heures. Méfiez-vous, il est dangereux. (Mangod sourit.) Vous n'êtes pas armé ? Tenez, voilà mon pistolet, vous savez vous en servir ? Je vais à la prévôté, et je téléphonerai pour qu'on vous envoie un garde ; vous lui laisserez mon feu, merci…

* * *

Le nouveau venu s'assit derrière le bureau du chef. Il regarda Mangod.

— Qu'est-ce que tu as fait ? demanda-t-il au bout d'un moment.

— J'étais milicien.

— Aïe ! Aïe ! fit l'autre, c'est mauvais ça.

Il parlait sur un ton conciliant.

— Il paraît que tu es dangereux ?

Mangod haussa les épaules.

— On dit ça, parce que, par accident, j'ai tué une femme juive !

— Ah ! t'as tué une femme ? Eh ben, mon vieux…

Mangod murmura :

— Je peux baisser les bras ?

L'autre hésita afin de savourer le plaisir de décider. Il prit le pistolet et fit oui de la tête. Puis, à nouveau il regarda le prisonnier.

— T'es un dégueulasse, conclut-il. Moi, tu vas voir, j'aime pas les Juifs, mais question de leur faire du mal, ça non ! On va te bousiller et ce sera pain bénit.

Mangod baissa la tête, mais, en coin, il examina l'homme.

Celui-ci possédait une tête tranquille. Il avait un regard de chien de chasse et de grandes oreilles préhensiles.

— Les miliciens étaient des ordures, enchaîna-t-il, des vendus et des brigands. Moi, j'ai jamais fait de la résistance, je suis marié, avec des gosses, et j'ai mon petit magasin de primeurs ; on ne peut pas s'occuper de tout… Mais cette Milice me puait au nez.

Dehors la nuit tombait ; par la vitre du magasin on voyait la lune qui se colorait.

Mangod réfléchit un long moment.

— Écoutez, dit-il, ma peau est fichue. Je vais payer ; s'il ne s'agissait pas de moi, je dirais que c'est juste ; pourtant, comme j'ai vécu mon passé, il me paraît excusable, vous saisissez ? Vous avez l'air d'un brave homme et je voudrais, avant de… de mourir, être compris.

— C'est pas comprenable ! dit l'homme.

— Mais si, dit Mangod, puisque je l'ai compris !

— Moi, je ne pourrai pas le comprendre, affirma l'homme. Tuer ? Je comprendrai jamais.

— Écoutez tout de même les choses, insista Mangod.

Et, sans attendre un acquiescement, il commença :

— Voilà, un jour on nous dit d'aller perquisitionner un comptoir de textiles juif. Le patron, paraît-il, planquait ses employés bons pour le S.T.O. On arrive, le patron n'y était pas, il y avait seulement sa nièce, une jolie fille, juive aussi. Alors on se met à tout fouiller et on vide le tiroir-caisse, et puis, comme nous avions une bagnole, on la remplit de coupons de laine. Ces Juifs, faut reconnaître, ils manquaient de rien, pendant que les pauvres types allaient cul-nu. La fille, écoutez, on l'aurait violée qu'elle aurait peut-être rien dit, mais de voir partir la marchandise et le pognon, ça la met dans une fureur noire. La voilà qui nous injurie et nous traite de tous les noms. Je lui dis ; « Ta gueule ! », mais elle crie de plus en plus, je lui fous un gnon ; elle hurle, alors je regarde sa bouche et j'ai tiré. C'est tout. Vous comprenez ?

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