Hervé Bazin - Vipère au poing

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Vipère au poing: краткое содержание, описание и аннотация

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« Vipère au poing », c'est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu'ils ont surnommé Folcoche.
Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d'Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d'emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus du XX
siècle.

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— Il est parti en laissant un mot.

Mais ce mot se réduisait à deux lettres, deux colossales majuscules, tracées au crayon bleu : « V. F. »

XVIII

A la même heure, le rapide de Paris file vers Le Mans et s'étire, parallèle à sa fumée, à travers le Bocage, qui est si bien l'une des régions du monde où il y a le plus de vaches qui regardent passer le train. Calé dans le coin droit, côté face, du compartiment, je fume une cigarette en lisant, Dieu me pardonne ! en lisant Le Populaire . Le coin droit, côté face, parce que c'est la place réservée à Folcoche, lorsqu'il advient d'aventure que nous prenions le tortillard d'Angers. La cigarette, parce que mon père ne fume presque jamais, et Le Populaire , parce que ce journal est socialiste, donc anti-Rezeau.

Ma fugue s'est décidée sur le coup de quatre heures. J'ai soudain réalisé la situation, prévu que Folcoche, sans paraître ridicule, ne pouvait organiser le siège de son propre fils dans sa propre maison. Me laisser prendre et fouetter, jamais de la vie ! Justement j'ai lu un passage de Chateaubriand où celui-ci relate le combat qu'il soutint contre son maître chargé de lui administrer les verges. Generose puer ! Nous ferons aussi bien que lui. Et même mieux ! Prenons la route.

Où aller ? A Paris, pardi ! A Paris, chez les grands-parents Pluvignec. Je vais officiellement leur demander justice. Ambassadeur du cartel, quoi ! C'est un peu gros, bien sûr, mais ai-je le choix ? Je compte sur l'affolement provoqué par ma disparition, sur la crainte salutaire que cette violente réaction inspirera désormais à M. Rezeau, sur la nécessité de traiter avec moi s'il veut éviter d'autres scandales du même genre. J'y compte sans trop y compter. Ces réflexions, je suis en train de me les faire, après coup, pour légitimer ma décision. En réalité, je ne les ai point faites ou du moins je ne les ai point formulées. S'il fallait réfléchir ainsi, peser toutes les conséquences de ses actes, avant de sentir leur nécessité , je ne serais plus moi-même, je ne pourrais plus vivre.

Pas le moindre balluchon. J'ai pris mon meilleur costume, très relativement présentable, et ma pèlerine de drap bleu marine. La caisse du cartel m'a payé le voyage. Vous savez qu'il restait deux cents francs sous le carreau descellé. Après avoir remis ma chambre en ordre, je suis descendu par la fenêtre, en employant l'échelle que mes assaillants avaient oublié d'enlever. Remarquez d'ailleurs que, si elle ne s'était point trouvée là, je serais descendu d'une manière beaucoup plus spectaculaire en utilisant mes draps (recette romantique du Gamin de Paris , collection tricolore).

Galoper jusqu'à Segré, distant de six kilomètres, acheter un paquet de gauloises, sauter dans le train de cinq heures trente-sept, tout cela s'est fait mécaniquement. Maintenant je roule avec satisfaction, regrettant seulement que mes frères ne puissent me voir et attendant impatiemment d'autres paysages. Au-delà du Mans, au-delà de Nogent-le-Rotrou, la campagne n'est plus divisée, compartimentée par d'insupportables haies, mais largement étendue vers l'horizon, riche de soleil et pauvre de limites, comme l'est ma liberté en ce moment.

Le compartiment est à moitié vide. Trois personnes seulement occupent la banquette, en face de moi. Il s'agit d'une famille nombreuse, le père, anodin, défini par son pantalon râpé, la mère, dont les cheveux sont fourchus, la fille, qui a mon âge et qui est toute en cils baissés. Ces gens-là s'accablent de mots fades, de « ma petite mère », de « ma chérie », de baisers dans le cou. La petite refuse un sandwich au jambon, puis un morceau de rosbif froid. Mijaurée ! Elle m'est antipathique malgré son chandail, tricoté par elle-même — les points sont inégaux et trahissent une main inexpérimentée — et percé par deux tout jeunes seins, qui, eux non plus, ne sont pas désagréables à regarder. Ils me font penser à ceux de la petite Bertine Barbelivien ou encore à ceux de Madeleine, de La Vergeraie , qui sont tout de même un peu plus gros déjà et qui sautent sous leurs corsages. Je toucherais bien, si c'était possible. Je ne sais pourquoi, mais j'ai envie de toucher ceux-ci par curiosité, vous savez, pour voir comment c'est fait, si ça résiste, comment c'est attaché. Attaché comme une joue sur un visage ou comme une pomme sur un pommier ? A la réflexion, je pense que cela tient des deux. Et, réflexion refaite, elle m'agace vraiment, cette petite que je ne peux pas m'empêcher de regarder, comme si elle avait quelque chose d'extraordinaire que je découvrirais aujourd'hui seulement. Elle m'agace, avec ses cils baissés, qu'elle relève par instants, laissant échapper un regard prompt, comme une ablette qui se faufile entre les roseaux. Je me lève et je vais me camper dans le couloir, face à la Beauce, qui défile maintenant devant moi, qui se déroule comme une toile de Jouy jaune paille, imprimée de nielles et de coquelicots. Mais, lorsque Marie-Thérèse — c'est sa mère qui vient de l'appeler ainsi — descendra du train, à Chartres, je serai ravi de m'effacer pour la laisser passer, de m'effacer si mal qu'elle me frôlera de tout son corps et que je pourrai situer exactement l'endroit où se trouve la boucle de sa jarretelle, qui tient son bas de fil sous la jupe plissée.

Voilà, elle est partie, cette fille, et j'arpente le couloir. Il y en a d'autres, mais elles sont trop jeunes ou trop vieilles. On n'a pas envie de mordre dedans. Laissons cela. L'amour, comme dit Frédie, si c'est la même chose que l'amour de Dieu dont on nous rabâche les oreilles depuis des années, ça ne doit être encore qu'une fichue blague. Je rate l'échappée sur la pièce d'eau des Suisses. Zut ! On m'avait parlé bien des fois de cet endroit, où tous les voyageurs mettent le nez à la portière. Le spectacle, pour moi ahurissant, de la banlieue vient me dédommager. Quel horticulteur a réalisé ce semis à la volée de toutes les variétés de villas ? J'ai de solides préjugés esthétiques, et la plupart de ces maisonnettes ne me semblent dignes que d'épiciers en retraite. Entrer de plain-pied dans l'intimité de la lessive qui sèche ou du clapier me choque profondément. N'a-t-on pas appris aux Parisiens à dissimuler les « communs » derrière quelque haie de lauriers ? J'ignore encore que la prodigalité de l'espace est le premier des luxes bourgeois et que le prix du mètre carré de terre craonnaise autorise des ceintures vertes, que ne peut s'offrir la « ceinture rouge ».

Montparnasse, enfin ! Je saute du train. La foule me pousse jusqu'au tourniquet. Je me retrouve glorieusement seul et bon premier de ma génération sur le pavé de la capitale, mais je commence à n'être plus aussi sûr de moi et à m'interroger sur la chaleur de l'accueil que vont me faire les Pluvignec, ces inconnus. Et, d'abord, comment va-t-on à Auteuil ? Par le métro, évidemment, ne serait-ce que pour découvrir ce curieux moyen de locomotion souterraine. Mais par quelle ligne ? Je me renseigne, j'erre un peu dans un dédale de couloirs blancs comme une crémerie, je me renseigne encore. Le poinçonneur de billets penche sur mon embarras une sollicitude qui empeste l'ail.

— Tu prends la direction Étoile, tu changes à Trocadéro, tu reprends la direction Porte-d'Auteuil, tu descends à Michel-Ange-Auteuil… Mais pas à Michel-Ange-Molitor, fais attention !

Ce tutoiement est déplacé, mais nous devons avoir beaucoup d'indulgence envers la bonne volonté des petites gens. C'est une tradition familiale, qui, assure M. Rezeau, a fait notre popularité dans le Craonnais. Je lâche un « merci, mon brave ! » tellement juste de ton que l'employé du métropolitain en reste médusé, tandis que je monte dans le premier wagon de la rame qui vient de s'avancer tout exprès pour moi. La fermeture automatique me surprend et coince un pan de ma pèlerine. Comme j'ignore le maniement de la fermeture, j'attends dignement que quelqu'un monte pour me libérer.

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