Hervé Bazin - Le matrimoine

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« J'y appelle Matrimoine ce qui dans un ménage relève normalement de la femme, comme ce qui de nos jours tend à passer de part de lion en part de lionne » Le propos du « Matrimoine » n’est pas en effet de savoir comment un couple se fait ou se défait (sujets classiques pour drame ou mélo), mais comment il
. Pour des motifs différents de ceux qui l’ont amené au mariage et qui le font passer insensiblement de la nouveauté à l’habitude, du désir à la satiété, du risque aux charges, du choix au devoir, du hasard à la fatalité. Malgré
où chacun de nous n’est
. Malgré ces mille problèmes d’accord mutuel, d’argent, de lit, d’autorité, d’éducation. Malgré l’enlisement dans le ronron, l’ennui, la bêtise, l’empiétement familial.
Abel Bretaudeau, petit avocat de province et sa femme Mariette, fille des bonnetiers Guimarch, ce sont M. et Mme Tout-le-Monde. Mais la lucidité d’Abel tour à tour aigre, tendre, féroce, passionnée, montre assez que l’auteur — s’il n’est nullement acteur — se tient tout près de son personnage et partage avec lui l’expérience de ses échecs. Si Hervé Bazin est vraiment, comme on l’a dit, un « spécialiste des difficultés de la famille », « Le Matrimoine » complète une œuvre dont les moyens restent par ailleurs ceux qui, de « Vipère au poing » à « Au nom du fils », lui ont valu le plus constant des succès.

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— Tiens-le-moi une seconde.

Encore a-t-elle les yeux qui traînent derrière elle. Quant à ceux de Nicolas, ils roulent. Rassuré, le bonhomme ! Je ne suis pas Ugolin. Mais un dos raide, des mains gourdes, une voix grave et la crainte de paraître bouffon, ça gâche tout : je n’ai pas la grâce.

6

De la rue du Temple à Saint-Laud la distance est si courte que nous allons à pied. Vingt personnes en tout. Depuis notre mariage c’est la première réunion plénière. Mais les diamants ont été séparés de la gangue : nous ne verrons aujourd’hui, Gilles excepté, que de la famille. Une giboulée de mars vient de laver le trottoir. Les dames ont pris leurs parapluies pour protéger au besoin leurs fourrures. M me Meauzet qui, par coquetterie, n’a pas voulu accompagner Mariette et le bébé dans la voiture de Gilles, porte un manteau de léopard. Tio vient de murmurer :

— Un si beau fauve, finir sur le dos de cette vieille ! Il serait bien plus moral de la voir, elle, finir dans la gueule du léopard !

Ce genre de cérémonie, où l’on cède aux usages, l’exaspère autant que moi. Mais les Guimarch, qui aiment la parade, sont très à l’aise, saluent des gens. Si ma mère, ma tante n’ont qu’un manteau de laine noire, Reine — sans son roi, que la province assomme — nous fait l’honneur d’un vison, parfumé jusqu’au dernier poil. Rat d’Amérique pour M me Guimarch, mouton doré pour Ariette, Baby-phoque pour Simone que flanque Annick Guimarch, cette cousinette de quatorze ans, Bretonne à l’accent languedocien. Gabrielle est en robe de tricot, comme ses filles qui semblent une fois de plus ne pas devoir rester trois.

— Ce n’est pas un homme, c’est une mitraillette, votre fils, dit Tio au père Guimarch.

Éric rit, avec une heureuse niaiserie : il est toujours très fier de ses glandes comme il est toujours très ennuyé de leur exubérance, fatale à ses deniers. Le beau-père, qui parle d’un barbillon de dix livres, glorieusement sorti de la Maine, s’appuie sur l’épaule du cousin Louis, seul représentant mâle des Meauzet. (Ils sont aussi nombreux que les Guimarch, mais leur appétit pour les bois familiaux, qui les a fait surnommer “les termites”, a déterminé une de ces brouilles de province solides comme les institutions.) N’oublions pas Clam, qui suit, reniflant les angles de porte, et le père d’Annick, Yves Guimarch, receveur des postes à Béziers qui, revenant d’un voyage à Quimper, son pays natal, s’est arrêté à Angers.

— Vous avez vu le cadeau de Gilles, colonel ? demande M. Guimarch. C’est de l’argent massif, vous savez.

— Oui, dit Tio, une folie ! Ce bon Gilles, il devrait penser à lui. Il ne se marie pas.

— Avec ce pied ! dit M. Guimarch, de sa voix caverneuse.

Nous avançons de dix mètres et, toujours elliptique, il ajoute :

— Pourtant, sans ce pied…

— Mais pourquoi Gilles ? reprend Tio. Avec votre tante Meauzet, avouez que ça fait un curieux attelage.

— Les femmes ont décidé ça, dit prudemment M. Guimarch.

Décidé, non. Calculé. Pesé les choses : sur des balances de boutique. J’ai même eu des mots avec Mariette à ce sujet. Fortunés, célibataires ou mariés sans enfants, voilà ce que la rue des Lices exige des parrains et marraines. S’ils sont âgés, ils sont plus fortunés, feront de beaux cadeaux, mais décéderont vite. S’ils sont jeunes, ils peuvent durer plus longtemps, mais ils ont d’ordinaire peu de moyens et se laissent souvent tenter par la fâcheuse idée d’avoir eux-mêmes des enfants. Georges d’Ayand aurait pu faire un parrain, Gabrielle y a déjà pensé ; mais il a toujours refusé, il a “trop conscience de ses responsabilités pour en prendre à la légère”. Reine aussi, femme sans enfants et avec revenus, ferait une bonne marraine. Mais voyez la contradiction : sa stérilité volontaire effraie ses sœurs, les incite à penser qu’elle avorterait très vite, du filleul. Ariette, Simone sont jeunettes, démunies, mariables. Alors Tio ? Ces dames ont pensé à lui. Mais Tio est déjà mon parrain et de toute façon il n’a pas d’autre héritier que moi ; ni du reste de fortune à me laisser. Le cas de M me Meauzet, marraine de Mariette, était différent. M me Meauzet peut lâcher ses ors aux termites, avec qui elle entretient des rapports ambigus. Marraine et grand-marraine, elle fera peut-être un effort. Gabrielle a un peu grogné, dit que Mariette tirait la couverture à elle : on lui a répondu qu’elle n’avait qu’à prendre la grand-tante comme marraine du prochain, elle aussi. Et voilà comment M me Meauzet s’est retrouvée la commère de Gilles, pied bot, bonne situation, célibataire et de surcroît ami du mari, qui ne peut qu’être persuadé de l’importance des sentiments dans ce choix.

Nous arrivons. L’Alfa-Roméo de Gilles, dont le rouge tire l’œil, est garée le long des marches au risque d’un P.V. Lui-même les redescend, une par une, tirant sur cette chaussure droite qui, à demi cachée par le pantalon, ressemble à une grosse chaussure de ski et contraste avec l’escarpin du pied gauche. Il s’arrête au dernier degré, il dit :

— Vous savez, nous n’aurons pas les cloches.

— Quoi ! fait M me Guimarch.

— Je vous avais prévenus, dit ma mère. Vous avez voulu attendre pour avoir tout votre monde et nous sommes sortis des délais.

— Bon, dit Tio, nous n’en mourrons pas.

— Si c’était ma paroisse, j’arrangerais ça tout de suite, reprend M me Guimarch. Mais ici…

Elle jette de mon côté un coup d’œil précis. Nous montons. Mariette est assise, au bas de la nef, tenant précieusement un catéchumène étonné qu’elle a cru nécessaire d’équiper à grands frais de l’uniforme rituel : vaporeuse robe d’innocence et bonnet de dentelles. M me Guimarch louche vers le baptistère où s’agite du surplis.

— Ce n’est pas le curé, souffle-t-elle.

— Non, murmure Gilles, c’est le deuxième vicaire.

M me Guimarch soupire. Le deuxième vicaire en termine avec un autre baptême : celui d’un braillard entouré d’un brelan timide où ne figure pas de père. M me Guimarch semble réfléchir. Ces gens-là, malgré tout, ont peut-être droit aux cloches ; et si cloches il y a, sait-on pour qui ça sonne ? Je suis sûr qu’elle regrette maintenant de ne pas avoir accepté le groupage du dimanche. Elle ne pouvait pas prévoir. Rien n’est plus éloigné de sa conception des choses, de son cérémonial, que ce baptême en commun de la primitive Église que les petits abbés de choc essaient de réintroduire. Un baptême, voyons c’est une fiesta privée.

Terminé pour le bâtard. Le vicaire vient vers nous, flanqué de deux enfants de chœur qui commencent par distribuer une demi-douzaine de cartons où sont imprimées en romain les explications d’usage, en italique le texte du prêtre, en gras les répons. Il n’y en a pas pour tout le monde.

— Vous voulez le programme ? me souffle le cousin.

Le vicaire y va d’une petite homélie sur le sens du baptême. Ce n’est pas le bon bougre que je connais : citadin plein d’indulgence pour les usagers qui savent au moins garder les apparences. Celui-là a une tête de chouan, un nez qui tranche et sa prunelle noire, reconnaissant les justes, a aussi reconnu les infidèles : ces femmes trop bien mises qui ne viennent point offrir au Créateur sa jeune créature, mais plutôt lui emprunter ses pompes pour glorifier l’état civil ; et ces hommes attentifs à se bien donner l’air de chercher à avoir l’air sérieux. Cependant il récite sa petite affaire, se tait, se concentre, redouble d’exemplaire gravité et, faisant signe aux parrain et marraine d’avancer, s’écrie :

— Nicolas, que demandez-vous à l’Église de Dieu ?

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