Hervé Bazin - L'huile sur le feu

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L'huile sur le feu: краткое содержание, описание и аннотация

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On ne dort plus guère à Saint-Leup du Craonnais : les femmes y brûlent avec une régularité qui exclut le hasard. Et le soupçon, plus encore que la menace, empoisonne le village.
L'incendiaire ? On le découvre au cours de péripéties hallucinantes où chaque personnage se révèle dans sa vérité : Monsieur Heaume, une manière de châtelain ; Degoutte, le menuisier, et son fils demeuré ; Ralingue, l'épicier chef des pompiers ; Eva Colu qui fuit une vie devenue insupportable ; Bertrand, son mari, contraint par une abominable brûlure de guerre à vivre masqué et qui, depuis, combat le feu avec acharnement.
Le cauchemar de Saint-Leup est raconté par Céline, la fille unique d'Eva et de Bertrand. A la lueur des incendies, c'est toute l'existence d'un village qui nous apparaît, dans sa profondeur, avec ses passions et ses rancunes.

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— Ah ! c’est Gaspard !

Le docteur Clobe se pose un doigt sur l’œil.

— Si je n’aime pas le chou vert, ils aiment le chou blanc. Gaspard ! Il est de Vern. Il a, en effet, été soupçonné d’avoir mis le feu à une baraque en planches, la sienne, après la mort de sa femme et avant de prendre définitivement la route.

— Il se défend mal, dit encore Quelinet.

Un cercle s’était formé autour de nous : toute la clientèle refluait vers la table.

— Pardi, voilà l’hiver, le vieux se met au chaud, dit Ralingue.

— Simplet, je vous dis que c’est Simplet ! fit une voix de femme, probablement celle de M me Caré.

— Je me demande ce qu’ont toutes ces femelles contre le petit Dagoutte, grogna M. Heaume.

— Ce qu’elles ont ? Je vais vous le dire, reprit le docteur Clobe. Simplet, c’est l’enfant qu’elles ont peur d’avoir et qu’elles ont pourtant mérité pour la punition de leurs vertus.

XIV

Journées courtes, longues nuits. Le bourg entier continuait à se passionner, à répéter : « Qui ? Qui ? », à se diviser sur le cas Simplet, toujours interné à Sainte-Gennes, et sur celui du chemineau, expédié au Pré-Pigeon sous la faible inculpation de vagabondage.

Mais, surtout, il continuait à trembler : l’opinion, qui, en général, n’aime pas les longues alertes et ne dédaigne pas de retrouver son moral aux frais de quelque pauvre bougre, refusait de se rassurer, et la peur demeurait intacte : une peur bête, du genre pousse-verrous, tire-volets, aidée par l’automne, ses vents, ses pluies, ses grands gémissements d’arbres, ses tourbillons de feuilles bruissantes, ses nuits humides où prospère comme un champignon la tête blanche de la trouille. M. Heaume s’en était si bien rendu compte que, pour ne pas affoler les gens, les essais de la sirène — posée en un temps record sur le toit de la mairie — avaient été faits en plein midi et après que Ruaux nous ait dûment prévenus de l’expérience. Malgré tout, elle n’avait rassuré personne. Cadenas, serrures, chaînes de sécurité s’enlevaient chez le quincailler comme des petits pains. Une forte immigration de bon gros chiens de garde surpeuplait toutes les niches.

Un peu partout, pour éloigner l’incendiaire, pour lui faire croire que tout le monde n’était pas couché, on laissait une lampe allumée : une quinze watts, si possible, parce que, tout de même, pour des villageois si chatouilleux de l’interrupteur, pour des gens qui ont toujours concentré leur esprit d’économie sur le luminaire, c’était bien pénible de dormir en se disant qu’on laissait brûler pour rien la lumière, quand elle vaut des vingt francs soixante-quinze le kilowatt. Un peu partout également, et chez nous comme ailleurs, les femmes remplissaient chaque soir tous les seaux de la maison pour avoir le plus d’eau possible sous la main. Enfin, dans la pénombre des chambres, luisaient les canons de fusil, chargés à blanc, à sel, à plomb ou à balle selon l’état d’âme, le degré de férocité de leur propriétaire, tandis que dans la nuit leur répondaient d’autres lueurs vagues, d’autres canons de fusil : ceux des vigiles qui commençaient à tourner.

*

Mon père avait rapidement mobilisé son monde et dans le plus grand secret — de polichinelle. Troche, par amitié, Degoutte, parce qu’il tentait à montrer son zèle, Gaétan Quelinet, ouvrier agricole au faire-valoir dépendant du château, pour complaire à M. Heaume qui allait l’installer dans sa métairie de Mortefille, offraient une nuit sur trois. Léon Blac, retraité de la S.N.C.F., qui guignait un poste de conseiller, et Besson, vexé par l’histoire du chien, en offraient une sur quatre. Enfin, sans doute par ressentiment, les « Mar », provisoirement logés dans un baraquement mis à leur disposition par la commune, promettaient de déléguer un des leurs une fois par semaine, en remplacement, le samedi soir excepté, le fils et le valet se réservant cette nuit-là pour aller danser. Les mobiles auxquels obéissaient nos croisés semblaient un peu disparates, un peu personnels, assez éloignés du mobile idéal qui (selon M. Heaume) « était de n’en point avoir, d’appartenir au genre Colu, un dévouement de cette nature ne se laissant ni rebuter par l’échec ni alourdir par le succès ». Mais ces divers concours permettaient d’avoir à peu près chaque nuit des hommes disponibles sans leur imposer un trop fréquent tour de garde. Complétant cette organisation. Papa — qui se réservait de boucher les trous — avait divisé Saint-Leup en trois secteurs, où les trois vigiles que leur profession laissait plus libres que les autres et qui disposaient d’un téléphone, Besson pour Chantagasse, Dagoutte pour le haut bourg, lui-même pour le bas bourg, devaient exercer, même en plein jour, une surveillance discrète et servir d’agents de liaison. Enfin des lampes de poche, des sifflets à roulette avaient été distribués, un local aménagé dans une dépendance de la mairie pour permettre aux hommes de se reposer entre les rondes, dont l’itinéraire n’était jamais prévu d’avance et qui pouvaient aussi bien fouiller l’intérieur du bourg, former le cercle autour de lui ou donner des coups de sonde jusqu’aux extrêmes limites du finage.

Je suivais ou plutôt je vivais tout cela, faraude d’avoir été bombardée secrétaire des vigiles : ce qui consistait à taper, sous la dictée paternelle, une note de service donnant l’itinéraire du soir et à porter le pli à la mairie. Ce petit rôle m’occupait, comme l’activité de mon père le détournait un peu de plus sombres soucis. Maigre dérivatif, d’ailleurs, qui ne changeait rien à une situation chaque jour plus précaire, plus tendue, plus fertile en scènes. Pour les éviter, pour ne pas voir mon tendre bourru se transformer en bloc de glace et ma mère-bécotte en harpie, pour ne pas entendre Julienne siffler ses affreux petits conseils, je sortais la moitié de la journée, avec l’assentiment tacite de mes parents qui cherchaient sans doute à me ménager et avaient une robuste confiance en mes seize ans (et demi), d’ailleurs peu exposés dans le bocage. Un cache-nez de laine rouge autour du cou, la fermeture éclair du blouson tirée haut et les pieds dans mes bottillons de caoutchouc noir, je courais les jonchères et les taillis, je sautais les haies, les échaliers et les rottes. Seule quelquefois ; souvent avec M. Heaume qui pendant dix minutes me faisait un cours d’anglais et le reste du temps me parlait des tourments de son âme. Ma mère était plus réticente pour me laisser sortir le soir, mais ses propres absences, qui se multipliaient, me laissaient le champ libre, et la Chouette peu à peu s’abonnait aux promenades nocturnes, jamais solitaires, celles-là je ne suis pas si brave, — et toujours effectuées en compagnie de M. Heaume ou encore de mon père, quand ses tournées n’étaient pas trop tar dives.

*

Celles-ci du reste n’avaient donné jusqu’alors aucun résultat. Mais elles n’avaient pas été exemples d’incidents comiques. Un soir, l’équipe Vantier-Blac suivit de loin pendant une bonne lieue deux inquiétants noctambules dont l’un finit par se retourner et leur crier : « Ne faites pas tant de bruit : vous ne prendrez jamais personne ! », tandis que l’autre éclatait d’un beau rire. C’était M. Heaume et moi qui, depuis une heure, nous amusions ferme. Un autre soir — et je regrette bien d’avoir manqué le spectacle, — au coin du chemin des Cormiers et de la route de Candé, le tandem Dagoutte-Quelinet, opérant pour la première fois, tomba sur les gendarmes, tapis derrière une haie (à l’affût des vélos sans plaque et sans lumière beaucoup plus que de l’incendiaire). Les deux camps, réfugiés derrière les talus, échangèrent pendant deux minutes de furieux : « Halte-là ! », puis finirent par s’identifier et allèrent boire une fillette de rosé au café Belandoux qui n’était pas encore fermé.

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