Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Mondo et autres histoires: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mondo et autres histoires»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

Mondo et autres histoires — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mondo et autres histoires», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

«Ah!»

L'homme surgit devant elle, sans qu'elle puisse comprendre d'où il sortait. Ses mains étaient griffées par les ronces et il soufflait un peu. Il restait immobile devant elle, ses yeux verts durcis comme de petits morceaux de verre. Etait-ce lui qui avait écrit les messages à la craie sur les rochers, tout le long du chemin? Ou bien il était entré dans la belle maison grecque, et il avait sali les murs avec toutes ces inscriptions obscènes. Il était si près de Lullaby qu'elle sentait son odeur, une odeur fade et aigre de sueur qui avait imprégné ses habits et ses cheveux. Tout à coup, il fit un pas en avant, la bouche ouverte, les yeux un peu rétrécis. Malgré la douleur dans sa cheville, Lullaby bondit et commença à dévaler la pente, au milieu d'une avalanche de cailloux. Quand elle arriva au bas de la falaise, elle s'arrêta et se retourna. Devant les murs blancs de la ruine, l'homme était resté debout, les bras écartés, comme en équilibre.

Le soleil frappait fort sur la mer, et grâce au vent froid, Lullaby sentit que ses forces revenaient. Elle sentit aussi le dégoût, et la colère, qui remplaçaient peu à peu la crainte. Puis soudain, elle comprit que rien ne pourrait lui arriver, jamais. C'était le vent, la mer, le soleil. Elle se souvint de ce que son père lui avait dit, un jour, à propos du vent, de la mer, du soleil, une longue phrase qui parlait de liberté et d'espace, quelque chose comme cela. Lullaby s'arrêta sur un rocher en forme d'étrave, au-dessus de la mer, et elle renversa sa tête en arrière pour mieux sentir la chaleur de la lumière sur son front et sur ses paupières. C'était son père qui lui avait appris à faire cela, pour retrouver ses forces, il appelait cela «boire le soleil».

Lullaby regarda la mer qui se balançait sous elle, qui cognait la base du roc, en faisant ses remous et ses nuées de bulles filantes. Elle se laissa tomber, la tête la première, et elle entra dans la vague. L'eau froide l'enveloppa en pressant sur ses tympans et sur ses narines, et elle vit dans ses yeux une lueur éblouissante. Quand elle remonta à la surface, elle secoua ses cheveux et elle poussa un cri. Loin derrière elle, pareille à un immense cargo gris, la terre oscillait, chargée de pierres et de plantes. Au sommet, la maison blanche en ruine ressemblait à une passerelle ouverte sur le ciel.

Lullaby se laissa porter un instant dans le mouvement lent des vagues, et ses habits collèrent à sa peau comme des algues. Puis elle commença à nager un crawl très long, vers le large, jusqu'à ce que le cap s'écarte et laisse voir au loin, à peine visible dans la brume de chaleur, la ligne pâle des immeubles de la ville.

Mondo et autres histoires - изображение 12

Ça ne pouvait pas durer toujours. Lullaby le savait bien. D'abord il y avait tous ces gens, à l'école, et dans la rue. Ils racontaient des choses, ils parlaient trop. Il y avait même des filles qui arrêtaient Lullaby pour lui dire qu'elle exagérait un peu, que la directrice et tout le monde savait bien qu'elle n'était pas malade. Et puis il y avait ces lettres qui demandaient des explications. Lullaby avait ouvert les lettres, et elle avait répondu en signant du nom de sa mère; elle avait même téléphoné un jour au bureau du censeur en contrefaisant sa voix pour expliquer que sa fille était malade, très malade, et qu'elle ne pouvait pas reprendre les cours.

Mais ça ne pouvait pas durer, pensait Lullaby. Ensuite il y avait M. Filippi qui avait écrit une lettre, pas très longue, une lettre bizarre pour lui demander de revenir. Lullaby avait mis la lettre dans la poche de son blouson, et elle la portait toujours sur elle. Elle aurait bien voulu répondre à M. Filippi, pour lui expliquer, mais elle avait peur que la directrice ne lise la lettre et qu'elle sache que Lullaby n'était pas malade, mais qu'elle se promenait.

Le matin, il faisait un temps extraordinaire, quand Lullaby sortit de l'appartement. Sa mère dormait encore, à cause des pilules qu'elle prenait chaque soir, depuis son accident. Lullaby entra dans la rue, et elle fut éblouie par la lumière.

Le ciel était presque blanc, la mer étincelait. Comme les autres jours, Lullaby prit le chemin des contrebandiers. Les rochers blancs semblaient des icebergs debout sur l'eau. Un peu penchée en avant contre le vent, Lullaby marcha un moment le long de la côte. Mais elle n'osait plus aller jusqu'à la plate-forme de ciment, de l'autre côté du bunker. Elle aurait bien voulu revoir la belle maison grecque aux six colonnes, pour s'asseoir et se laisser emporter jusqu'au centre de la mer. Mais elle avait peur de rencontrer l'homme aux cheveux hirsutes qui écrivait sur les murs et sur les rochers. Alors elle s'assit sur une pierre, au bord du chemin, et elle essaya d'imaginer la maison. Elle était toute petite et blottie contre la falaise, ses volets et sa porte fermés. Peut-être que désormais plus personne n'y entrerait. Au-dessus des colonnes, sur le chapiteau triangulaire, son nom était éclairé par le soleil, il disait toujours:

Mondo et autres histoires - изображение 13

car c'était le mot le plus beau du monde.

Appuyée contre le rocher, Lullaby regarda encore une fois, très longtemps, la mer, comme si elle ne devait pas la revoir. Jusqu'à l'horizon, les vagues serrées bougeaient. La lumière scintillait sur leurs crêtes, comme du verre pilé. Le vent salé soufflait. La mer mugissait entre les pointes des rochers, les branches des arbustes sifflaient. Lullaby se laissa gagner encore une fois par l'ivresse étrange de la mer et du ciel vide. Puis, vers midi, elle tourna le dos à la mer et elle rejoignit en courant la route qui conduisait vers le centre-ville.

Dans les rues, le vent n'était pas le même. Il tournait sur lui-même, il passait en rafales qui claquaient les volets et soulevaient des nuages de poussière. Les gens n'aimaient pas le vent. Ils traversaient les rues en hâte, s'abritaient dans les coins de murs.

Le vent et la sécheresse avaient tout chargé d'électricité. Les hommes sautillaient nerveusement, s'interpellaient, se heurtaient, et quelquefois sur la chaussée noire deux autos s'emboutissaient en faisant de grands bruits de ferraille et de klaxon coincé.

Lullaby marchait dans les rues à grandes enjambées, les yeux à moitié fermés à cause de la poussière. Quand elle arriva au centre-ville, sa tête tournait comme prise par le vertige. La foule allait et venait, tourbillonnait comme les feuilles mortes. Les groupes d'hommes et de femmes s'aggloméraient, se dispersaient, se reformaient plus loin, comme la limaille de fer dans un champ magnétique. Où allaient-ils? Que voulaient-ils? Il y avait si longtemps que Lullaby n'avait vu tant de visages, d'yeux, de mains, qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Le mouvement lent de la foule, le long des trottoirs, la prenait, la poussait en avant sans qu'elle sache où elle allait. Les gens passaient tout près d'elle, et elle sentait leur haleine, le frôlement de leurs mains. Un homme se pencha contre son visage et murmura quelque chose, mais c'était comme s'il parlait dans une langue inconnue.

Sans même s'en rendre compte, Lullaby entra dans un grand magasin, plein de lumière et de bruit. C'était comme si le vent soufflait aussi à l'intérieur, le long des allées, dans les escaliers, en faisant tournoyer les grandes pancartes. Les poignées des portes envoyaient des décharges électriques, les barres de néon luisaient comme des éclairs pâles.

Lullaby chercha la sortie du magasin, presque en courant. Quand elle passa devant la porte, elle heurta quelqu'un et elle murmura:

«Pardon, madame»

mais c'était seulement un grand mannequin de matière plastique, vêtu d'une cape de loden vert. Les bras écartés du mannequin vibraient un peu, et son visage pointu, couleur de cire, ressemblait à celui de la directrice. A cause du choc, la perruque noire du mannequin avait glissé de travers et tombait sur son œil aux cils pareils à des pattes d'insecte, et Lullaby se mit à rire et à frissonner en même temps.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mondo et autres histoires»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mondo et autres histoires» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Mondo et autres histoires»

Обсуждение, отзывы о книге «Mondo et autres histoires» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x