Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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La respiration devenait de plus en plus lente, et dans sa poitrine, le cœur espaçait ses coups, lentement, lentement. Il n'y avait presque plus de mouvements, presque plus de vie en elle, seulement son regard qui s'élargissait, qui se mêlait à l'espace comme un faisceau de lumière. Lullaby sentait son corps s'ouvrir, très doucement, comme une porte, et elle attendait de rejoindre la mer. Elle savait qu'elle allait voir cela, bientôt, alors elle ne pensait à rien, elle ne voulait rien d'autre. Son corps resterait loin en arrière, il serait pareil aux colonnes blanches et aux murs couverts de plâtre, immobile, silencieux. C'était cela, le secret de la maison. C'était l'arrivée vers le haut de la mer, tout à fait au sommet du grand mur bleu, à l'endroit où l'on va enfin voir ce qu'il y a de l'autre côté. Le regard de Lullaby était étendu, il planait sur l'air, la lumière, au-dessus de l'eau.

Son corps ne devenait pas froid, comme sont les morts dans leurs chambres. La lumière continuait à entrer, jusqu'au fond des organes, jusqu'à l'intérieur des os, et elle vivait à la même température que l'air, comme les lézards.

Lullaby était pareille à un nuage, à un gaz, elle se mélangeait à ce qui l'entourait. Elle était pareille à l'odeur des pins chauffés par le soleil, sur les collines, pareille à l'odeur de l'herbe qui sent le miel. Elle était l'embrun des vagues où brille l'arc-en-ciel rapide. Elle était le vent, le souffle froid qui vient de la mer, le souffle chaud comme une haleine qui vient de la terre fermentée au pied des buissons. Elle était le sel, le sel qui brille comme le givre sur les vieux rochers, ou bien le sel de la mer, le sel lourd et âcre des ravins sous-marins. Il n'y avait plus une seule Lullaby assise sur la véranda d'une vieille maison pseudo-grecque en ruine. Elles étaient aussi nombreuses que les étincelles de lumière sur les vagues.

Lullaby voyait avec tous ses yeux, de toutes parts. Elle voyait des choses qu'elle n'aurait pu imaginer autrefois. Des choses très petites, des cachettes d'insec- tes, des galeries de vers. Elle voyait les feuilles des plantes grasses, les racines. Elle voyait des choses très grandes, l'envers des nuages, les astres derrière l'écran du ciel, les calottes polaires, les immenses vallées et les pics infinis des profondeurs de la mer. Elle voyait tout cela au même instant, et chaque regard durait des mois, des années. Mais elle voyait sans comprendre, parce que c'étaient les mouvements de son corps, séparés, qui parcouraient l'espace au-devant d'elle.

C'était comme si elle pouvait enfin, après la mort, examiner les lois qui forment le monde. C'étaient des lois étranges qui ne ressemblaient pas du tout à celles qui sont écrites dans les livres et qu'on apprenait par cœur à l'école. Il y avait la loi de l'horizon qui attire le corps, une loi très longue et très mince, un seul trait dur qui unissait les deux sphères mobiles du ciel et de la mer. Là-bas, tout naissait, se multipliait, en formant des vols de chiffres et de signes qui obscurcissaient le soleil et s'éloignaient vers l'inconnu. Il y avait la loi de la mer, sans commencement ni fin, où se brisaient les rayons de la lumière. Il y avait la loi du ciel, la loi du vent, la loi du soleil, mais on ne pouvait pas les comprendre, parce que leurs signes n'appartenaient pas aux hommes.

Plus tard, quand Lullaby se réveillait, elle essayait de se souvenir de ce qu'elle avait vu. Elle aurait bien voulu pouvoir écrire tout cela à M. Filippi, parce que lui, peut-être, aurait compris ce que voulaient dire tous ces chiffres et tous ces signes. Mais elle ne trouvait que des bribes de phrases, qu'elle répétait plusieurs fois à voix haute:

«Là où on boit la mer»

«Les points d'appui de l'horizon»

«Les roues (ou les routes) de la mer»

et elle haussait les épaules, parce que cela ne voulait pas dire grand-chose.

Ensuite Lullaby quittait son poste, elle sortait du jardin de la maison grecque et elle descendait vers la mer. Le vent revenait d'un seul coup, secouait durement ses cheveux et ses habits, comme pour tout remettre en ordre.

Lullaby aimait bien ce vent-là. Elle voulait lui donner des choses, parce que le vent a besoin de manger souvent, des feuilles, des poussières, les chapeaux des messieurs ou bien les petites gouttes qu'il arrache à la mer et aux nuages.

Lullaby s'asseyait dans un creux du rocher, si près de l'eau que les vagues venaient lécher ses pieds. Le soleil brûlait au-dessus de la mer, il l'éblouissait en se réverbérant sur les côtés des vagues.

Il n'y avait absolument personne d'autre que le soleil, le vent et la mer, et Lullaby prenait dans son sac le paquet de lettres. Elle les tirait une à une en écartant l'élastique, et elle lisait quelques mots, quelques formules, au hasard. Quelquefois elle ne comprenait pas, et elle relisait à haute voix pour que ce soit plus vrai.

«… Les tissus rouges qui flottent comme des drapeaux…»

«Les narcisses jaunes sur mon bureau, tout près de ma fenêtre, tu les vois, Ariel?»

«J'entends ta voix, tu parles dans l'air…»

«… Ariel, air d'Ariel…»

«C'est pour toi, pour que tu te souviennes toujours»

Lullaby jetait les feuilles de papier dans le vent. Elles partaient vite avec un bruit de déchirure, elles volaient un instant au-dessus de la mer, en titubant comme des papillons dans la bourrasque. C'étaient des feuilles de papier-avion un peu bleues, puis elles disparaissaient d'un seul coup dans la mer. C'était bien de lancer ces feuilles de papier dans le vent, d'éparpiller ces mots, et Lullaby regardait le vent les manger avec joie.

Elle avait envie de faire du feu. Elle chercha dans les rochers un endroit où le vent ne soufflerait pas trop fort. Un peu plus loin, elle trouva la petite crique avec l'embarcadère en ruine, et c'est là qu'elle s'installa.

C'était un bon endroit pour faire du feu. Les rochers blancs entouraient l'embarcadère, et les rafales du vent n'arrivaient pas jusque-là. A la base du rocher, il y avait un creux bien sec et chaud, et tout de suite les flammes s'élevèrent, légères, pâles, avec un froissement doux. Lullaby donnait sans cesse de nouvelles feuilles de papier. Elles s'allumaient d'un seul coup, parce qu'elles étaient très sèches et minces et elles se consumaient vite.

C'était bien, de Voir les pages bleues se tordre dans les flammes, et les mots s'enfuir comme à reculons, on ne sait où. Lullaby pensait que son père aurait bien aimé être là pour voir brûler ses lettres, parce qu'il n'écrivait pas des mots pour que ça reste. Il le lui avait dit, un jour, sur la plage, et il avait mis une lettre dans une vieille bouteille bleue, pour la jeter très loin dans la mer. Il avait écrit les mots seulement pour elle, pour qu'elle les lise et qu'elle entende le bruit de sa voix, et maintenant, les mots pouvaient retourner vers l'endroit d'où ils étaient venus, comme cela, vite, en lumière et fumée, dans l'air, et devenir invisibles. Peut-être que quelqu'un, de l'autre côté de la mer verrait lapetite fumée et la flamme qui brillait comme un miroir, et il comprendrait.

Lullaby alimenta le feu avec de petits bouts de bois, des brindilles, des algues sèches, pour faire durer les flammes. Il y avait toutes sortes d'odeurs qui fuyaient dans l'air, l'odeur légère et un peu sucrée du papier-avion, l'odeur forte du charbon et du bois, la fumée lourde des algues.

Lullaby regardait les mots qui partaient vite, si vite qu'ils traversaient la pensée comme des éclairs. De temps en temps, elle les reconnaissait au passage, ou bien déformés et bizarres, tordus par le feu, et elle riait un peu:

«pluuuie!»

«navre!»

«eeeelan»

«étététété!»

«Awiel, iel, eeel…»

Tout à coup, elle sentit une présence derrière elle, et elle se retourna. C'était le petit garçon à lunettes qui la regardait, debout sur un rocher au-dessus d'elle. Il avait toujours sa gaule à la main et ses chaussures nouées autour de son cou.

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