Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Lullaby s'arrêta, émerveillée. Jamais elle n'avait vu une aussi jolie maison. Elle était construite au milieu des rochers et des plantes grasses, face à la mer, toute carrée et simple avec une véranda soutenue par six colonnes, et elle ressemblait à un temple en miniature. Elle était d'un blanc éblouissant, silencieuse, blottie contre la falaise abrupte qui l'abritait du vent et des regards.

Lullaby s'approcha lentement de la maison, le cœur battant très fort. Il n'y avait personne, et ça devait faire des années qu'elle était abandonnée, parce que les herbes et les lianes avaient envahi la véranda, et les volubilis s'étaient enroulés autour des colonnes.

Quand Lullaby fut tout près de la maison, elle vit qu'il y avait un mot gravé au-dessus de la porte, dans le plâtre du péristyle:

Mondo et autres histoires - изображение 11

Lullaby lut le nom à voix haute, et elle pensait qu'aucune maison n'avait jamais eu un nom aussi beau.

Une clôture de grillage rouillé entourait la maison. Lullaby longea le grillage pour trouver une entrée. Elle arriva devant un endroit où le grillage était soulevé, et c'est par là qu'elle passa, à quatre pattes. Elle n'avait pas peur, tout était silencieux. Lullaby marcha dans le jardin jusqu'à l'escalier de la véranda, et elle s'arrêta devant la porte de la maison. Après une seconde d'hésitation, elle poussa la porte. L'intérieur de la maison était sombre, et il lui fallut attendre que ses yeux s'habituassent. Alors elle vit une seule pièce aux murs abîmés, dont le sol était jonché de débris, de vieux chiffons et de journaux. L'intérieur de la maison était froid. Les fenêtres n'avaient sans doute pas été ouvertes depuis des années. Lullaby essaya d'ouvrir les volets, mais ils étaient coincés. Quand ses yeux furent tout à fait habitués à la pénombre, Lullaby vit qu'elle n'était pas la seule à être entrée ici. Les murs étaient couverts de graffiti et de dessins obscènes. Cela la mit en colère, comme si la maison était vraiment à elle. Avec un chiffon, elle essaya d'effacer les graffiti. Puis elle ressortit sur la véranda, et elle tira si fort la porte que la poignée se brisa et qu'elle faillit tomber.

Mais au-dehors, la maison était belle. Lullaby s'assit sur la véranda, le dos appuyé contre une colonne, et elle regarda la mer devant elle. C'était bien, comme cela, avec seulement le bruit de l'eau et le vent qui soufflait entre les colonnes blanches. Entre les fûts bien droits, le ciel et la mer semblaient sans limites. On n'était plus sur la terre, ici, on n'avait plus de racines. La jeune fille respirait lentement, le dos bien droit et la nuque appuyée contre la colonne tiède, et chaque fois que l'air entrait dans ses poumons, c'était comme si elle s'élevait davantage dans le ciel pur, au-dessus du disque de la mer. L'horizon était un fil mince qui se courbait comme un arc, la lumière envoyait ses rayons rectilignes, et on était dans un autre monde, aux bords du prisme.

Lullaby entendit une voix qui venait dans le vent, qui parlait près de ses oreilles. Ce n'était plus la voix de M. Filippi maintenant, mais une voix très ancienne, qui avait traversé le ciel et la mer. La voix douce et un peu grave résonnait autour d'elle, dans la lumière chaude, et répétait son nom d'autrefois, le nom que son père lui avait donné un jour, avant qu'elle s'endorme.

«Ariel… Ariel…»

Très doucement d'abord, puis à voix de plus en plus haute, Lullaby chantait l'air qu'elle n'avait pas oublié, depuis tant d'années:

«Where the bee sucks, there suck I;
In the cowslip's bell I lie:
There I couch when the owls do cry.
On the bat's back I do fly
After summer merrily:
Merrily, merrily shall I live now,
Under the blossom that hangs on the bough.»

Sa voix claire allait dans l'espace libre, la portait au- dessus de la mer. Elle voyait tout, au-delà des côtes brumeuses, au-delà des villes, des montagnes. Elle voyait la route large de la mer, où avancent les rangs des vagues, elle voyait tout jusqu'à l'autre rive, la longue bande de terre grise et sombre où croissent les forêts de cèdres, et plus loin encore, comme un mirage, la cime neigeuse du Kuhha-Ye Alborz.

Lullaby resta longtemps assise contre la colonne, à regarder la mer et à chanter pour elle-même les paroles de la chanson d'Ariel, et d'autres chansons que son père avait inventées. Elle resta jusqu'à ce que le soleil soit tout près du fil de l'horizon et que la mer soit devenue violette. Alors elle quitta la maison grecque, et elle reprit le chemin des contrebandiers dans la direction de la ville. Quand elle arriva du côté du bunker, elle aperçut un petit garçon qui revenait de la pêche. Il se retourna pour l'attendre.

«Bonsoir!» dit Lullaby.

«Salut!» dit le petit garçon.

Il avait un visage sérieux et ses yeux bleus étaient cachés par des lunettes. Il portait une longue gaule et un sac de pêche, et il avait noué ses chaussures autour de son cou pour marcher.

Ils firent le chemin ensemble, en parlant un peu. Quand ils arrivèrent au bout du chemin, comme il restait encore quelques minutes de jour, ils s'assirent dans les rochers pour regarder la mer. Le petit garçon enfila ses chaussures. Il raconta à Lullaby l'histoire de ses lunettes. Il dit qu'un jour, il y avait quelques années, il avait voulu regarder une éclipse de soleil et que depuis le soleil était resté marqué dans ses yeux.

Pendant ce temps, le soleil se couchait. Ils virent le phare s'allumer, puis les réverbères et les feux de position des avions. L'eau devenait noire. Alors, le petit garçon à lunettes se leva le premier. Il ramassa sa gaule et son sac et il fit un signe à Lullaby avant de s'en aller.

Quand il était déjà un peu loin, Lullaby lui cria:

«Fais-moi un dessin, demain!»

Le petit garçon fit oui de la tête.

2

Ça faisait plusieurs jours maintenant que Lullaby allait du côté de la maison grecque. Elle aimait bien le moment où, après avoir sauté sur tous ces rochers, bien essoufflée d'avoir couru et grimpé partout, et un peu ivre de vent et de lumière, elle voyait surgir contre la paroi de la falaise la silhouette blanche, mystérieuse, qui ressemblait à un bateau amarré. Il faisait très beau ces jours-là, le ciel et la mer étaient bleus, et l'horizon était si pur qu'on voyait la crête des vagues. Quand Lullaby arrivait devant la maison, elle s'arrêtait, et son cœur battait plus vite et plus fort, et elle sentait une chaleur étrange dans les veines de son corps, parce qu'il y avait sûrement un secret dans cet endroit.

Le vent tombait d'un seul coup, et elle sentait toute la lumière du soleil qui l'enveloppait doucement, qui électrisait sa peau et ses cheveux. Elle respirait plus profondément, comme quand on va nager longtemps sous l'eau.

Lentement, elle faisait le tour du grillage, jusqu'à l'ouverture. Elle s'approchait de la maison, en regardant les six colonnes régulières blanches de lumière. A haute voix, elle lisait le mot magique écrit dans le plâtre du péristyle, et c'était peut-être à cause de lui qu'il y avait tant de paix et de lumière:

«Karisma…»

Le mot rayonnait à l'intérieur de son corps, comme s'il était écrit aussi en elle, et qu'il l'attendait. Lullaby s'asseyait sur le sol de la véranda, le dos appuyé contre la dernière colonne de droite, et elle regardait la mer.

Le soleil brûlait son visage. Les rayons de lumière sortaient d'elle, par ses doigts, par ses yeux, sa bouche, ses cheveux, ils rejoignaient les éclats des rochers et de la mer.

Il y avait le silence, surtout, un silence si grand et si fort que Lullaby avait l'impression qu'elle allait mourir. Très vite, la vie se retirait d'elle et partait, s'en allait dans le ciel et dans la mer. C'était difficile à comprendre, mais Lullaby était certaine que c'était comme cela, la mort. Son corps restait où il était, dans la position assise, le dos appuyé contre la colonne blanche, tout enveloppé de chaleur et de lumière. Mais les mouvements s'en allaient, se dissolvaient devant elle. Elle ne pouvait pas les retenir. Elle sentait tout ce qui la quittait, s'éloignait d'elle à grande vitesse comme des vols d'étourneaux, comme des trombes de poussière. C'étaient tous les mouvements de ses bras et de ses jambes, les tremblements intérieurs, les frissons, les sursauts. Cela partait vite, en avant, lancé dans l'espace vers la lumière et la mer. Mais c'était agréable, et Lullaby ne résistait pas. Elle ne fermait pas les yeux. Les pupilles agrandies, elle regardait droit devant elle, sans ciller, toujours le même point sur le mince fil de l'horizon, là où il y avait le pli entre le ciel et la mer.

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