Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Mondo restait longtemps assis à l'arrière de la barque, à regarder les reflets du soleil et les bancs de poissons minuscules qui avançaient en vibrant. Quelquefois il chantonnait une chanson pour le bateau, une chanson qu'il avait inventée pour lui:

«Oxyton, Oxyton, Oxyton,

On va s'en aller-er-er

On s'en va pêcher

On s'en va pêcher

Les sardines, les crevettes et les thons!»

Ensuite Mondo marchait un peu sur les quais, du côté des cargos, parce qu'il avait aussi une amie grue.

Il y avait beaucoup de choses à voir, partout, dans les rues, sur la plage, et dans les terrains vagues. Mondo n'aimait pas tellement les endroits où il y avait beaucoup de gens. Il préférait les espaces ouverts, là où on voit loin, les esplanades, les jetées qui avancent au milieu de la mer, les avenues droites où roulent les camions-citernes. C'était dans ces endroits-là qu'il pouvait trouver des gens à qui parler, pour leur dire simplement:

«Est-ce que vous voulez m'adopter?»

C'étaient des gens un peu rêveurs, qui marchaient les mains derrière leur dos en pensant à autre chose. Il y avait des astronomes, des professeurs d'histoire, des musiciens, des douaniers. Il y avait quelquefois un peintre du dimanche, qui peignait des bateaux, des arbres, ou des couchers de soleil, assis sur un strapontin. Mondo restait un moment à côté de lui, à regarder le tableau. Le peintre se retournait et disait:

«Ça te plaît?»

Mondo faisait oui de la tête. Il montrait un homme et un chien qui marchaient sur le quai, au loin.

«Et eux, vous allez les dessiner aussi?»

«Si tu veux», disait le peintre. Avec son pinceau le plus fin, il mettait sur la toile une petite silhouette noire qui ressemblait plutôt à un insecte. Mondo réfléchissait un peu, et il disait:

«Vous savez dessiner le ciel?»

Le peintre s'arrêtait de peindre et le regardait avec étonnement.

«Le ciel?»

«Oui, le ciel, avec les nuages, le soleil. Ce serait bien.»

Le peintre n'avait jamais pensé à cela. Il regardait le ciel au-dessus de lui, et il riait.

«Tu as raison, le prochain tableau que je ferai, ce sera rien que le ciel.»

«Avec les nuages et le soleil?»

«Oui, avec tous les nuages, et le soleil qui éclaire.»

«Ça sera beau», approuvait Mondo. «Je voudrais bien le voir tout de suite.»

Le peintre regardait en l'air.

«Je commencerai demain matin. J'espère qu'il fera beau.»

«Oui, il fera beau demain, et le ciel sera encore plus beau qu'aujourd'hui», disait Mondo, parce qu'il savait un peu prédire le temps.

Il y avait aussi le rempailleur de chaises. Mondo allait souvent voir le rempailleur de chaises l'après-midi. Il travaillait dans la cour d'un vieil immeuble, avec son petit-fils qui s'appelait Pipo assis à côté de lui et enveloppé dans un grand veston. Mondo aimait bien voir travailler le rempailleur de chaises, parce que c'était un homme vieux mais qui savait faire bouger ses doigts très vite pour entrelacer et nouer les brins de paille. Son petit-fils restait immobile à côté de lui, avec ce veston qui le couvrait comme un pardessus, et Mondo s'amusait un peu avec lui. Il lui apportait des choses qu'il avait trouvées en marchant, des galets bizarres de la plage, des touffes d'algues, des coquilles de moules, ou bien des poignées de jolis tessons verts et bleus polis par la mer. Pipo prenait les cailloux et il les regardait longtemps, puis il les mettait dans les poches du veston. Il ne savait pas parler, mais Mondo l'aimait bien parce qu'il restait assis près de son grand-père sans bouger, enveloppé dans le veston gris qui descendait jusqu'à ses pieds et qui couvrait ses mains comme les vêtements des Chinois. Mondo aimait bien ceux qui savent rester assis au soleil sans bouger et sans parler et qui ont des yeux un peu rêveurs.

Mondo connaissait beaucoup de gens, ici, dans cette ville, mais il n'avait pas tellement d'amis. Ceux qu'il aimait rencontrer, c'étaient ceux qui ont un beau regard brillant et qui sourient quand ils vous voient comme s'ils étaient heureux de vous rencontrer. Alors Mondo s'arrêtait, il leur parlait un peu, il leur posait quelques questions, sur la mer, le ciel ou sur les oiseaux, et quand les gens s'en allaient ils étaient tout transformés. Mondo ne leur demandait pas des choses très difficiles, mais c'étaient des choses que les gens avaient oubliées, auxquelles ils avaient cessé de penser depuis des années, comme par exemple pourquoi les bouteilles sont vertes, ou pourquoi il y a des étoiles filantes. C'était comme si les gens avaient attendu longtemps une parole, juste quelques mots, comme cela, au coin de la rue, et que Mondo savait dire ces mots-là.

C'étaient les questions aussi. La plupart des gens ne savent pas poser les bonnes questions. Mondo savait poser les questions, juste quand il fallait, quand on ne s'y attendait pas. Les gens s'arrêtaient quelques secondes, ils cessaient de penser à eux et à leurs affaires, ils réfléchissaient, et leurs yeux devenaient un peu troubles, parce qu'ils se souvenaient d'avoir demandé cela autrefois.

Il y avait quelqu'un que Mondo aimait bien rencontrer. C'était un homme jeune, assez grand et fort, avec un visage très rouge et des yeux bleus. Il était habillé d'un uniforme bleu foncé et il portait une grosse besace de cuir remplie de lettres. Mondo le rencontrait souvent, le matin, dans le chemin d'escaliers qui montait à travers la colline. La première fois que Mondo lui avait demandé:

«Est-ce que vous avez une lettre pour moi?»

Le gros homme avait ri. Mais Mondo le croisait chaque jour, et chaque jour il allait vers lui et lui posait la même question:

«Et aujourd'hui? Est-ce que vous avez une lettre pour moi?»

Alors l'homme ouvrait sa besace et cherchait.

«Voyons, voyons… C'est comment ton nom, déjà?»

«Mondo», disait Mondo.

«Mondo… Mondo… Non, pas de lettre aujourd'hui.»

Quelquefois tout de même, il sortait de sa besace un petit journal imprimé, ou bien une réclame et il les tendait à Mondo.

«Tiens, aujourd'hui, il y a ça qui est arrivé pour toi.»

Il lui faisait un clin d'œil et il continuait son chemin.

Un jour, Mondo avait très envie d'écrire des lettres, et il avait décidé de chercher quelqu'un pour lui apprendre à lire et à écrire. Il avait marché dans les rues de la ville, du côté des jardins publics, mais il faisait très chaud et les retraités de la Poste n'étaient pas là. Il avait cherché ailleurs, et il était arrivé devant la mer. Le soleil brûlait très fort, et sur les galets de la plage il y avait une poussière de sel qui miroitait. Mondo regardait les enfants qui jouaient au bord de l'eau. Ils étaient vêtus de maillots de couleurs bizarres, des rouge tomate et des vert pomme, et c'était peut-être pour ça qu'ils criaient si fort en jouant. Mais Mondo n'avait pas envie de s'approcher d'eux.

Près de la bâtisse en bois de la plage privée, Mondo avait vu alors ce vieil homme qui travaillait à égaliser la plage à l'aide d'un long râteau. C'était un homme vraiment très vieux habillé d'un short bleu délavé et taché. Il avait le corps couleur de pain brûlé, et sa peau était tout usée et ridée comme celle d'un vieil éléphant. L'homme tirait lentement le long râteau sur les galets, de bas en haut de la plage, sans s'occuper des enfants et des baigneurs. Le soleil luisait sur son dos et sur ses jambes, et la sueur coulait sur son visage. De temps en temps, il s'arrêtait, sortait un mouchoir de la poche de son short et il essuyait son visage et ses mains.

Mondo s'était assis contre le mur, devant le vieil homme. Il avait attendu longtemps, jusqu'à ce que l'homme ait fini de ratisser son morceau de plage. Quand l'homme était venu s'asseoir près du mur, il avait regardé Mondo. Ses yeux étaient très clairs, d'un gris pâle qui faisait comme deux trous sur la peau brune de son visage. Il ressemblait un peu à un Indien.

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