Jean-Marie Le Clézio - Mondo et autres histoires

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Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque.Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.

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Et il continuait à avancer en titubant le long du mur.

Alors tout à coup Mondo avait senti une grande fatigue. Il voulait retourner s'asseoir au bord de la mer, sur la plage, pour dormir. Mais c'était trop loin, il n'avait plus de forces. Peut-être que ça faisait trop longtemps qu'il ne mangeait pas bien, ou bien c'était la peur. Il avait l'impression que tous les bruits résonnaient dans sa tête et que la terre bougeait sous ses pieds.

Mondo avait cherché une place dans la rue, sur le trottoir, et il s'était assis là, le dos contre le mur. Maintenant il attendait. Un peu plus loin, il y avait le magasin d'un marchand de meubles, avec une grande vitrine qui réverbérait la lumière. Mondo restait assis sans bouger, il ne voyait même pas les jambes des gens qui marchaient devant lui, qui s'arrêtaient parfois. Il n'écoutait pas les voix qui parlaient. Il sentait une sorte d'engourdissement qui gagnait tout son corps, qui montait comme un froid, qui rendait ses lèvres insensibles et empêchait ses yeux de bouger.

Son cœur ne battait plus très fort; maintenant il était loin et tout faible, il remuait lentement dans sa poitrine, comme s'il était sur le point de s'arrêter.

Mondo pensait à toutes ses bonnes cachettes, toutes celles qu'il connaissait, au bord de la mer, dans les rochers blancs, entre les brise-lames, ou bien dans le jardin de la Maison de la Lumière d'Or. Il pensait aussi au bateau Oxyton qui faisait des mouvements pour se détacher du quai, parce qu'il voulait aller jusqu'à la mer Rouge. Mais en même temps, c'était comme s'il ne pouvait plus quitter cet endroit, sur le trottoir, contre ce morceau de mur, comme si ses jambes ne pouvaient plus marcher davantage.

Quand les gens lui avaient parlé, Mondo n'avait pas levé la tête. Il restait immobile sur le trottoir, le front appuyé sur ses avant-bras. Maintenant les jambes des gens étaient arrêtées devant lui, elles formaient un rempart en demi-cercle comme lorsque le Gitan donnait sa représentation publique. Mondo pensait qu'elles feraient mieux de s'en aller, de continuer leur chemin. Il regardait tous ces pieds arrêtés, les grosses chaussures de cuir noir des hommes, les sandales à hauts talons des femmes. Il entendait les voix qui parlaient au-dessus de lui, mais il ne parvenait pas à comprendre ce qu'elles disaient.

«… Téléphoner…», disaient les voix. Téléphoner à qui? Mondo pensait qu'il était devenu un chien, un vieux chien au poil fauve qui dormait couché en rond sur un coin du trottoir. Personne ne pouvait le voir, personne ne pouvait faire attention à un vieux chien jaune. Le froid continuait à monter le long de son corps, lentement, dans ses membres, dans son ventre, jusqu'à sa tête.

Alors la camionnette grise du Ciapacan était venue. Mondo l'avait entendue arriver, dans son demi-sommeil, il avait entendu les freins grincer et les portières qui s'ouvraient. Mais ça lui était bien égal. Les jambes des gens avaient reculé un peu, et Mondo avait vu les pantalons bleu marine et les chaussures noires aux semelles épaisses qui s'approchaient de lui.

«Tu es malade?»

Mondo entendait les voix des hommes en uniforme. Elles résonnaient comme à des milliers de kilomètres.

«Comment tu t'appelles? Où est-ce que tu habites?»

«Tu vas venir avec nous, tu veux?»

Mondo pensait aux collines qui brûlaient, partout, autour de la ville. C'était comme s'il était assis au bord de la route, et qu'il voyait les champs de braise, les grandes flammes rouges, et qu'il sentait l'odeur de la résine et de la fumée blanche qui montait dans le ciel; il voyait même les camions rouges des pompiers arrêtés dans les broussailles et les longs tuyaux qui se déroulaient.

«Tu peux marcher?»

Les mains des hommes soulevaient Mondo sous les épaules, comme un fardeau léger, et le portaient vers la camionnette aux portes arrière ouvertes. Mondo sen tait ses jambes cogner contre le sol, contre les échelons du marchepied, mais c'était comme si elles étaient étrangères, des jambes de pantin faites de bois et de vis. Puis les portières se refermaient en claquant, et la camionnette commençait à rouler à travers la ville. C'était la dernière fois.

Deux jours plus tard, la petite femme vietnamienne était entrée dans le bureau du commissaire de police. Elle était pâle et ses yeux étaient fatigués, parce qu'elle n'avait pas dormi. Elle avait attendu Mondo pendant deux nuits, et le jour elle l'avait cherché partout dans la ville. Le commissaire la regardait sans curiosité.

«Vous êtes une parente?»

«Non, non», disait Thi Chin. Elle cherchait ses mots. «Je suis une – une amie.»

Elle paraissait encore plus petite, presque une enfant malgré les rides de son visage.

«Est-ce que vous savez où il est?»

Le commissaire la regardait, sans se presser de répondre.

«Il est à l'assistance publique», disait-il enfin.

La petite femme répétait, comme si elle ne comprenait pas:

«A l'assistance publique…»

Puis elle criait presque:

«Mais ce n'est pas possible!»

«Qu'est-ce qui n'est pas possible?» demandait le commissaire.

«Mais pourquoi? Qu'est-ce qu'il a fait?»

«Il nous a dit qu'il n'avait pas de famille, alors on l'a dirigé là.»

«C'est impossible!» répétait Thi Chin. «Vous ne vous rendez pas compte…»

Le commissaire la regardait durement.

«C'est vous qui ne vous rendez pas compte, madame», disait-il; «un enfant sans famille, sans domicile, qui traînait dans les rues avec les clochards, les mendiants, peut-être pire encore! Qui vivait comme un sauvage, en mangeant n'importe quoi, en dormant n'importe où! D'ailleurs on nous avait déjà signalé son cas, des gens s'étaient plaints, et ça faisait quelque temps qu'on le cherchait, mais il était malin, il se cachait! Il était temps que tout ça finisse.»

La petite femme regardait fixement devant elle, et son corps tremblait. Le commissaire se radoucissait un peu.

«Vous – vous vous êtes occupée de lui, madame?»

Thi Chin faisait oui de la tête.

«Ecoutez, si vous voulez vous charger de cet enfant. Si vous voulez qu'on vous en donne la garde, c'est sûrement une chose possible.»

«Il faut qu'il sorte de -»

«Mais pour l'instant, il doit rester à l'assistance jusqu'à ce que, jusqu'à ce que son état se soit amélioré. Si vous voulez vous charger de lui, il faudra déposer une demande, établir un dossier, et ce n'est pas du jour au lendemain.»

Thi Chin cherchait ses mots dans sa tête, sans pouvoir parler.

«Pour l'instant, il faut laisser faire l'administration. Cet enfant – comment s'appelle-t-il déjà?»

«Mondo», disait Thi Chin. «Je -»

«Cet enfant est en observation. Il doit être soigné. On va s'occuper de lui à l'assistance, on va établir son dossier. Vous savez qu'à son âge il ne sait pas lire ni écrire, qu'il n'a jamais été dans une école?»

Thi Chin essayait de parler, mais sa voix s'étouffait.

«Est-ce que je peux le voir?» demandait-elle enfin.

«Oui, bien sûr.» Le commissaire se levait. «Dans quelques jours, quand il sera dans de bonnes conditions, vous irez le voir, vous demanderez l'autorisation au directeur.»

«Mais aujourd'hui!» disait Thi Chin. Elle criait à nouveau, et sa voix s'enrouait. «C'est aujourd'hui, c'est aujourd'hui qu'il faut que je le voie!»

«Non, c'est tout à fait impossible. Vous ne pouvez pas le voir avant quatre ou cinq jours.»

«Je vous en prie! C'est très important pour lui, maintenant!»

Le commissaire raccompagnait Thi Chin vers la porte.

«Pas avant quatre ou cinq jours.»

Au moment d'ouvrir la porte, il se ravisait.

«Donnez-moi votre nom et votre adresse, pour qu'on puisse vous joindre.»

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