Daniel Pennac - Comme un roman

Здесь есть возможность читать онлайн «Daniel Pennac - Comme un roman» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Comme un roman: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Comme un roman»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Plaidoyer passionnant pour la défense de la lecture, ce roman est un appel à la liberté et aux droits du lecteur. Daniel Pennac livre, avec un humour grinçant qui fera rire de 7 à77 ans, dans ce roman-essai, les droits imprescriptibles du lecteur. En dix chapitres, il nous expose le droit de ne pas lire, de sauter des pages, de ne pas finir un livre, de relire, de lire n'importe quoi,le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible), de lire n'import où, de gaspiller, de lire à haute voix, de nous taire.

Comme un roman — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Comme un roman», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il s'y remet bravement. Une page poussant l'autre. Les mots du «livre» dansent entre les oreillettes de son walkman. Sans joie. Les mots ont des pieds de plomb. Ils tombent les uns après les autres, comme ces chevaux qu'on achève. Même le solo de batterie n'arrive pas à les ressusciter. (Un fameux batteur, pourtant, Kendall!) Il poursuit sa lecture sans se retourner sur le cadavre des mots. Les mots ont rendu leur sens, paix à leurs lettres. Cette hécatombe ne l'effraye pas. Il lit comme on avance. C'est le devoir qui pousse. Page 62, page 63.

Il lit.

Que lit-il?

L'histoire d'Emma Bovary.

L'histoire d'une fille qui avait beaucoup lu:

« Elle avait lu Paul et Virginie et elle avait rêvé la maisonnette de bambous, le nègre Domingo, le chien Fidèle, mais surtout l'amitié douce de quelque bon petit frère, qui va chercher pour vous des fruits rouges dans des grands arbres plus hauts que des clochers, ou qui court pieds nus sur le sable, vous apportant un nid d'oiseau. »

Le mieux est de téléphoner à Thierry, ou à Stéphanie, pour qu'ils lui passent leur fiche de lecture, demain matin, qu'il recopiera vite fait, avant d'entrer en cours, ni vu ni connu, ils lui doivent bien ça.

« Lorsqu'elle eut treize ans, son père l'amena lui-même à la ville pour la mettre au couvent. Ils descendirent dans une auberge du quartier Saint-Gervais où ils eurent à leur souper des assiettes peintes qui représentaient l'histoire de mademoiselle de La Vallière. Les explications légendaires, coupées ça et là par l'égratignure des couteaux, glorifiaient toutes la religion, les délicatesses du cœur et les pompes de la Cour.»

La formule: « Ils eurent à leur souper des assiettes peintes…» lui arrache un sourire fatigué: «On leur a donné à bouffer des assiettes vides? On leur a fait becqueter l'histoire de cette La Vallière?» Il fait le malin. Il se croit en marge de sa lecture. Erreur, son ironie a tapé dans le mille. Car leurs malheurs symétriques viennent de là: Emma est capable d'envisager son assiette comme un livre, et lui son livre comme une assiette.

26

Pendant ce temps, au lycée ( comme disaient en italiques les bandes dessinées belges de leur génération), les parents:

– Vous savez, mon fils… ma fille… les livres…

Le professeur de français a compris: l'élève en question «n'aime pas lire».

– D'autant plus surprenant qu'enfant, il lisait beaucoup… il dévorait, même, n'est-ce pas, chéri, on peut dire qu'il dévorait?

Chéri opine; il dévorait.

– Il faut dire que nous lui avons interdit la télévision!

(Un autre cas de figure celui-là: l'interdiction absolue de la télé. Résoudre le problème en supprimant son énoncé, encore un fameux truc pédagogique!)

– C'est vrai, pas de télévision pendant l'année scolaire, c'est un principe sur lequel nous n'avons jamais transigé!

Pas de télévision, mais piano de cinq à six, guitare de six à sept, danse le mercredi, judo, tennis, escrime le samedi, ski de fond dès les premiers flocons, stage de voile dès les premiers rayons, poterie les jours de pluie, voyage en Angleterre, gymnastique rythmique…

Pas la moindre chance donnée au plus petit quart d'heure de retrouvailles avec soi-même.

Sus au rêve!

Haro sur l'ennui!

Le bel ennui…

Le long ennui…

Qui rend toute création possible…

– Nous faisons en sorte qu'il ne s'ennuie jamais.

(Pauvre de lui…)

– Nous sommes, comment dire? nous sommes attentifs à lui donner une formation complète…

– Efficace, surtout, chérie, je dirais plutôt efficace.

– Sans quoi nous ne serions pas là.

– Par bonheur, ses résultats en math ne sont pas mauvais…

– Evidemment, le français…

O le pauvre, le triste, le pathétique effort que nous imposons à notre orgueil d'aller ainsi, bourgeois de Calais et d'ici, les clefs de notre échec tendues devant nous, rendre visite au professeur de français - qui écoute, le professeur, et qui dit oui-oui, et qui aimerait bien se faire une illusion une seule fois dans sa longue vie de prof, se faire une toute petite illusion… mais non:

– Pensez-vous qu'un échec en français puisse être une cause de dedoublement?

27

Ainsi vont nos existences: lui dans le trafic des fiches de lecture, nous face au spectre de son redoublement, le professeur de français en sa matière bafouée… Et que vive le livre!

28

Très vite, un professeur devient un vieux professeur. Ce n'est pas que le métier use plus qu'un autre, non… c'est d'entendre tant de parents lui parler de tant d'enfants - et parler d'eux-mêmes ce faisant - et d'entendre tant de récits de vies, tant de divorces, tant d'histoires de familles: maladies infantiles, adolescents qu'on ne maîtrise plus, filles chéries dont l'affection vous échappe, tant d'échecs pleurés, tant de réussites brandies, tant d'opinions sur tant de sujets, et sur la nécessité de lire, en particulier, l'absolue nécessité de lire, qui fait l'unanimité.

Le dogme.

Il y a ceux qui n'ont jamais lu et qui s'en font une honte, ceux qui n'ont plus le temps de lire et qui en cultivent le regret, il y a ceux qui ne lisent pas de romans, mais des livres utiles, mais des essais, mais des ouvrages techniques, mais des biographies, mais des livres d'histoire, il y a ceux qui lisent tout et n'importe quoi, ceux qui «dévorent» et dont les yeux brillent, il y a ceux qui ne lisent que les classiques, monsieur, «car il n'est meilleur critique que le tamis du temps», ceux qui passent leur maturité à «relire», et ceux qui ont lu le dernier untel et le dernier tel autre, car il faut bien, monsieur, se tenir au courant…

Mais tous, tous, au nom de la nécessité de lire.

Le dogme.

Y compris celui qui, s'il ne lit plus aujourd'hui, vous affirme que c'est pour avoir beaucoup lu hier, seulement il a désormais ses études derrière lui, et sa vie «réussie», grâce à lui, certes (il est de ceux «qui ne doivent rien à personne»), mais il reconnaît volontiers que ces livres, dont il n'a plus besoin, lui ont été bien utiles… «indispensables, même, oui, in-dis-pen-sables!»

– Il faudra pourtant que ce gosse se fourre ça dans la tête!

Le dogme.

29

Or, «le gosse» a ça dans la tête. Pas une seconde, il ne remet le dogme en question. C'est du moins ce qui ressort clairement de sa dissertation:

Sujet: Que pensez-vous de cette injonction de Gustave Flaubert à son amie Louise Collet: «Lisez pour vivre!»

Le gosse est d'accord avec Flaubert, le gosse et ses copains, et ses copines, tous d'accord: « Flaubert avait raison!» Une unanimité de trente-cinq copies: il faut lire, il faut lire pour vivre, et c'est même - cette absolue nécessité de la lecture - ce qui nous distingue de la bête, du barbare, de la brute ignorante, du sectaire hystérique, du dictateur triomphant, du matérialiste boulimique, il faut lire! il faut lire!

– Pour apprendre.

– Pour réussir nos études.

– Pour nous informer.

– Pour savoir d'où l'on vient.

– Pour savoir qui l'on est.

– Pour mieux connaître les autres.

– Pour savoir où l'on va.

– Pour conserver la mémoire du passé.

– Pour éclairer notre présent.

– Pour profiter des expériences antérieures.

– Pour ne pas refaire les bêtises de nos aïeux.

– Pour gagner du temps.

– Pour nous évader.

– Pour chercher un sens à la vie.

– Pour comprendre les fondements de notre civilisation.

– Pour entretenir notre curiosité.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Comme un roman»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Comme un roman» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Comme un roman»

Обсуждение, отзывы о книге «Comme un roman» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x