Daniel Pennac - Comme un roman

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Plaidoyer passionnant pour la défense de la lecture, ce roman est un appel à la liberté et aux droits du lecteur. Daniel Pennac livre, avec un humour grinçant qui fera rire de 7 à77 ans, dans ce roman-essai, les droits imprescriptibles du lecteur. En dix chapitres, il nous expose le droit de ne pas lire, de sauter des pages, de ne pas finir un livre, de relire, de lire n'importe quoi,le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible), de lire n'import où, de gaspiller, de lire à haute voix, de nous taire.

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Délicieux.

Mais passablement effrayant pour l'observateur adulte qui, le plus souvent, s'empresse de brandir un «bon titre» sous le nez du jeune bovaryen, en s'écriant:

– Enfin, Maupassant, c'est tout de même «mieux», non?

Du calme… ne pas céder soi-même au bovarysme; se dire qu'Emma, après tout, n'était elle-même qu'un personnage de roman, c'est-à-dire le produit d'un déterminisme où les causes semées par Gustave n'engendraient que les effets - tout vrais qu'ils fussent - souhaités par Flaubert.

En d'autres termes, ce n'est pas parce que ma fille collectionne les Harlequin qu'elle finira en avalant l'arsenic à la louche.

Lui forcer la main à ce stade de ses lectures, c'est nous couper d'elle en reniant notre propre adolescence. Et c'est la priver du plaisir incomparable de débusquer demain et par elle-même les stéréotypes qui, aujourd'hui, semblent la jeter hors d'elle.

Il est sage de nous réconcilier avec notre adolescence; haïr, mépriser, nier ou simplement oublier l'adolescent que nous fûmes est en soi une attitude adolescente, une conception de l'adolescence comme maladie mortelle.

D'où la nécessité de nous rappeler nos premiers émois de lecteurs, et de dresser un petit autel à nos anciennes lectures. Y compris aux plus «bêtes». Elles jouent un rôle inestimable: nous émouvoir de ce que nous fûmes en riant de ce qui nous émouvait. Les garçons et les filles qui partagent notre vie y gagnent à coup sûr en respect et en tendresse.

Et puis, se dire aussi que le bovarysme est - avec quelques autres - la chose du monde la mieux partagée: c'est toujours chez l'autre que nous le débusquons. Dans le même temps que nous vilipendons la stupidité des lectures adolescentes, il n'est pas rare que nous œuvrions au succès d'un écrivain télégénique, dont nous ferons des gorges chaudes dès que la mode en sera passée. Les coqueluches littéraires s'expliquent largement par cette alternance de nos engouements éclairés et de nos reniements perspicaces.

Jamais dupes, toujours lucides, nous passons notre temps à nous succéder à nous-mêmes, convaincus pour toujours que madame Bovary c'est l'autre.

Emma devait partager cette conviction.

7

Le droit de lire n'importe où

Châlons-sur-Marne, 1971, l 'hiver.

Casernement de l'Ecole d'Application d'Artillerie.

A la distribution matinale des corvées, le soldat de seconde classe Untel (Matricule 14672/1, bien connu de nos services) se porte systématiquement volontaire pour la corvée la moins courue, la plus ingrate, distribuée le plus souvent à titre de sanction et qui porte atteinte aux honneurs les mieux trempés: la légendaire, l'infamante, l'innommable corvée de chiottes.

Tous les matins.

Avec le même sourire. (Intérieur.)

– Corvée de chiottes?

Il fait un pas en avant:

– Untel!

Avec la gravité ultime qui précède l'assaut, il saisit le balai où pend la serpillière, comme s'il s'agissait du fanion de la compagnie, et disparaît, au grand soulagement de la troupe. C'est un brave: personne ne le suit. L'armée tout entière reste planquée dans la tranchée des corvées honorables.

Les heures passent. On le croit perdu. On l'a presque oublié. On l'oublie. Il reparaît pourtant en fin de matinée, claquant les talons pour le rapport à l'adjudant de compagnie: «Latrines impeccables, mon adjudant!» L'adjudant récupère serpillière et balai avec aux yeux une interrogation profonde qu'il ne formule jamais. (Respect humain oblige.) Le soldat salue, demi-tourné, se retire, emportant son secret avec lui.

Le secret pèse un bon poids dans la poche droite de son treillis: 1 900 pages du volume que la Pléiade consacre aux œuvres complètes de Nicolas Gogol. Un quart d'heure de serpillière contre une matinée de Gogol… Chaque matin depuis deux mois d'hiver, confortablement assis dans la salle des trônes bouclée à double tour, le soldat Untel vole très au-dessus des contingences militaires. Tout Gogol! Des nostalgiques Veillées d'Ukraine aux hilarantes Nouvelles pétersbourgeoises, en passant par le terrible Tarass Boulba, et la noire rigolade des Ames mortes, sans oublier le théâtre et la correspondance de Gogol, cet incroyable Tartuffe.

Car Gogol, c'est Tartuffe qui aurait inventé Molière - ce que le soldat Untel n'aurait jamais compris s'il avait offert cette corvée à d'autres.

L'armée aime à célébrer les faits d'armes.

De celui-ci, il ne reste que deux alexandrins, gravés très haut dans la fonte d'une chasse d'eau, et qui comptent parmi les plus somptueux de la poésie française:

Oui je peux sans mentir, assieds-toi, pédagogue,

Affirmer avoir lu tout mon Gogol aux gogues.

(De son côté, le vieux Clemenceau, «le Tigre», un fameux soldat lui aussi, rendait grâce à une constipation chronique, sans laquelle, affirmait-il, il n'aurait jamais eu le bonheur de lire les Mémoires de Saint-Simon.)

8

Le droit de grappiller

Je grappille, nous grappillons, laissons-les grappiller.

C'est l'autorisation que nous nous accordons de saisir n'importe quel volume de notre bibliothèque, de l'ouvrir n'importe où et de nous y plonger un moment parce que nous ne disposons justement que de ce moment-là. Certains livres se prêtent mieux que d'autres au grappillage, composés qu'ils sont de textes courts et séparés: les œuvres complètes d'Alphonse Allais ou de Woody Allen, les nouvelles de Kafka ou de Saki, les Papiers collés de Georges Perros, ce bon vieux La Rochefoucauld, et la plupart des poètes…

Cela dit, on peut ouvrir Proust, Shakespeare ou la Correspondance de Raymond Chandler n'importe où, grappiller ça et là, sans courir le moindre risque d'être déçus.

Quand on n'a ni le temps ni les moyens de s'offrir une semaine à Venise, pourquoi se refuser le droit d'y passer cinq minutes?

9

Le droit de lire à haute voix

Je lui demande:

– On te lisait des histoires à voix haute quand tu étais petite?

Elle me répond:

– Jamais. Mon père était souvent en déplacement et ma mère beaucoup trop occupée.

Je lui demande:

– Alors, d'où te vient ce goût pour la lecture à haute voix?

Elle me répond:

– De l'école.

Heureux d'entendre quelqu'un reconnaître un mérite à l'école, je m'exclame, tout joyeux:

– Ah! Tu vois!

Elle me dit:

– Pas du tout. L'école nous interdisait la lecture à haute voix. Lecture silencieuse, c'était déjà le credo à l'époque. Direct de l'œil au cerveau. Transcription instantanée. Rapidité, efficacité. Avec un test de compréhension toutes les dix lignes. La religion de l'analyse et du commentaire, dès le départ! La plupart des gosses crevaient de trouille, et ce n'était que le début! Toutes mes réponses à moi étaient justes, si tu veux savoir, mais rentrée à la maison, je relisais tout à voix haute.

– Pourquoi?

– Pour l'émerveillement. Les mots prononcés se mettaient à exister hors de moi, ils vivaient vraiment. Et puis, il me semblait que c'était un acte d'amour. Que c'était l'amour même. J'ai toujours eu l'impression que l'amour du livre passe par l'amour tout court. Je couchais mes poupées dans mon lit, à ma place, et je leur faisais la lecture. Il m'arrivait de m'endormir à leurs pieds, sur le tapis.

Je l'écoute… je l'écoute, et il me semble entendre Dylan Thomas, saoul comme le désespoir, lisant ses poèmes de sa voix de cathédrale…

Je l'écoute et il me semble voir Dickens le vieux, Dickens osseux et pâle, tout près de la mort, monter sur scène… son grand public d'illettrés soudain pétrifié, silencieux au point qu'on entend le livre s'ouvrir… Oliver Twist… la mort de Nancy… c'est la mort de Nancy qu'il va nous lire!…

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