Daniel Pennac - Comme un roman

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Plaidoyer passionnant pour la défense de la lecture, ce roman est un appel à la liberté et aux droits du lecteur. Daniel Pennac livre, avec un humour grinçant qui fera rire de 7 à77 ans, dans ce roman-essai, les droits imprescriptibles du lecteur. En dix chapitres, il nous expose le droit de ne pas lire, de sauter des pages, de ne pas finir un livre, de relire, de lire n'importe quoi,le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible), de lire n'import où, de gaspiller, de lire à haute voix, de nous taire.

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– Comment tu sais ça, toi?

La Veuve, énigmatique:

– On se renseigne…

Puis, dans un discret sourire:

– Je peux même te dire que c'était un joyeux cauchemar. Quand Stevenson s'est réveillé, il est allé s'enfermer dans son bureau et a rédigé en deux jours une première version du bouquin. Sa femme la lui a fait brûler illico tellement il se sentait cool dans la peau de Hyde, à piller, à violer, à égorger tout ce qui bouge! La grosse reine n'aurait pas aimé ça. Alors, il a inventé Jekyll.

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Mais, lire à voix haute ne suffit pas, il faut raconter aussi, offrir nos trésors, les déballer sur l'ignorante plage. Oyez, oyez, et voyez comme c'est beau, une histoire!

Pas de meilleure façon, pour ouvrir un appétit de lecteur, que de lui donner à flairer une orgie de lecture.

De Georges Perros, l'étudiante émerveillée disait aussi:

– Il ne se contentait pas de lire. Il nous racontait! Il nous racontait Don Quichotte! Madame Bovary! D'énormes morceaux d'intelligence critique, mais qu'il nous servait d'abord comme de simples histoires. Sancho, par sa bouche, devenait une outre de vie, et le Chevalier à la Triste Figure un grand fagot d'os armé de certitudes atrocement douloureuses! Emma, telle qu'il nous la racontait, n'était pas seulement une idiote gangrenée par « la poussière des vieux cabinets de lecture », mais un sac d'énergie phénoménal, et c'était Flaubert qu'on entendait, par la voix de Perros ricaner devant ce gâchis Hénaurme!

Chères bibliothécaires, gardiennes du temple, il est heureux que tous les titres du monde aient trouvé leur alvéole dans la parfaite organisation de vos mémoires (comment m'y retrouverais-je, sans vous, moi dont la mémoire tient du terrain vague?), il est prodigieux que vous soyez au fait de toutes les thématiques ordonnées dans les rayonnages qui vous cernent… mais qu'il serait bon, aussi, de vous entendre raconter vos romans préférés aux visiteurs perdus dans la forêt des lectures possibles… comme il serait beau que vous leur fassiez l'hommage de vos meilleurs souvenirs de lecture! Conteuses, soyez - magiciennes - et les bouquins sauteront directement de leurs rayons dans les mains du lecteur.

C'est si simple de raconter un roman. Trois mots suffisent, parfois.

Souvenir d'enfance et d'été. L'heure de la sieste. Le grand frère à plat ventre sur son lit, menton dans les paumes, plongé dans un énorme Livre de poche. Le petit frère, mouche du coche: «Qu'est-ce que tu lis?»

le grand: La Mousson.

le petit: C'est bien?

LE grand: Vachement!

le petit: Qu'est-ce que ça raconte?

le grand: C'est l'histoire d'un mec: au début, il boit beaucoup de whisky, à la fin il boit beaucoup d'eau!

Il ne m'en a pas fallu davantage pour passer la fin de cet été-là trempé jusqu'aux os par La Mousson de Monsieur Louis Bromfield, piqué à mon frangin qui ne l'a jamais fini.

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Tout cela est très joli, Siiskind, Stevenson, Marquez, Dostoïevski, Fante, Chester Himes, Lagerlôf, Calvino, tous ces romans lus en vrac et sans contrepartie, toutes ces histoires racontées, cet anarchique festin de lecture pour le plaisir de la lecture… mais le programme, bon Dieu, le Programme! Les semaines filent et le programme n'est pas encore entamé. Terreur de l'année qui coule, spectre du programme inachevé…

Pas de panique, le programme sera traité, comme on dit de ces arbres qui donnent des fruits calibrés.

Contrairement à ce qu'imaginait Banane et Santiags, le professeur ne passera pas toute l'année à lire. Hélas! Hélas! pourquoi a-t-il fallu que se réveille si vite le plaisir de la lecture muette et solitaire? A peine entame-t-il un roman à voix haute qu'on se précipite en librairie pour s'offrir «la suite» avant le cours suivant. A peine raconte-t-il deux ou trois histoires «… pas la fin, ui'sieur, ne racontez pas la fin!»… qu'on avale les bouquins dont il les a tirées.

(Unanimité qui, d'ailleurs, ne doit pas l'abuser. Non, non, le professeur ne vient pas d'un coup de baguette magique de métamorphoser en lecteurs 100 % de réfractaires au livre. En ce début d'année tout le monde lit, certes, peur vaincue, on lit sous le coup de l'enthousiasme, de l'émulation. Peut-être même, qu'il le veuille ou non, lit-on un peu pour complaire au prof… lequel, d'ailleurs, ne doit pas s'endormir sur les braises… rien ne refroidit plus vite qu'une ardeur, il en a souvent fait l'expérience! Mais pour l'instant on lit unanimement, sous l'emprise de ce cocktail chaque fois particulier qui fait qu'une classe confiante se comporte comme un individu tout en conservant sa trentaine d'individualités distinctes. Cela ne signifie pas qu'une fois devenu grand, chacun de ces élèves «aimera lire». D'autres plaisirs prendront peut-être le pas sur le plaisir du texte. Reste qu'en ces premières semaines de l'année, l'acte de lire - le fameux «acte de lire»! - ne terrorisant plus personne, on lit, et parfois très vite.)

Qu'ont-ils donc, d'ailleurs, ces romans, pour être lus si vite? Faciles à lire? Qu'est-ce que ça veut dire «facile à lire»? Facile à lire La Légende de Gosta Berling? Facile à lire Crime et Châtiment? Plus faciles que L'Etranger, que Le Rouge et le Noir? Non, ils ont d'abord, qu'ils ne sont pas au programme , qualité inestimable pour les petits copains de la Veuve sicilienne, prompts à qualifier de «chiante» toute œuvre choisie par le magistère pour l'accroissement raisonné de leur culture. Pauvre «programme». Il n'y est évidemment pour rien, le programme. (Rabelais, Montaigne, La Bruyère, Montesquieu, Verlaine, Flaubert, Camus, «chiants»? Non mais sans blague…) Il n'y a que la peur pour rendre «chiants» les textes du programme. Peur de ne pas comprendre, peur de répondre à côté, peur de l'autre dressé au-dessus du texte, peur du français envisagé comme matière opaque; rien de tel pour brouiller les lignes, pour noyer le sens dans le lit de la phrase.

Burlington et Perfecto sont les premiers surpris quand le prof leur annonce que L'Attrape-cœur de Salinger, dont ils viennent de se régaler, est en train de faire le malheur de leurs condisciples américains pour la seule raison qu'ils l'ont à leur programme. En sorte qu'il se trouve peut-être un Perfecto texan en train de s'envoyer en douce Madame Bovary pendant que son prof s'épuise à lui fourguer du Salinger!

Ici (petite parenthèse) intervention de la Veuve sicilienne:

– Un Texan qui lit, monsieur, ça n'existe pas.

– Ah! bon? D'où tu tiens ça?

– De Dallas. Est-ce que vous avez jamais vu un seul personnage de Dallas un livre à la main?

(Fermons la parenthèse.)

Bref, planant dans toutes les lectures, voyageant sans passeport dans les œuvres étrangères (surtout étrangères: ces Anglais, ces Italiens, ces Russes, ces Américains, ont le chic pour se tenir loin du «programme») les élèves, réconciliés avec ce qui se lit, se rapprochent en cercles concentriques des œuvres qui sont à lire, et y plongent bientôt, comme si de rien n'était, pour la seule raison que La Princesse de Clèves est devenu un roman «comme un autre», aussi beau qu'un autre… (Plus belle que toutes, même, cette histoire d'un amour sauvegardé de l'amour, si curieusement familière à leur adolescence moderne, qu'on prétend un peu vite asservie aux fatalités consommatoires.)

Chère Madame de Lafayette,

Au cas où la nouvelle vous intéresserait, je sais quelque classe de seconde réputée peu « littéraire» et passablement «dissipée », où votre Princesse de Clèves fut hissée au « hit-parade » de tout ce qui s'y lut cette année-là.

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