Luca Fulvio - Le gang des rêves

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio - Le gang des rêves» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Slatkine & Cie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le gang des rêves: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le gang des rêves»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

Le gang des rêves — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le gang des rêves», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Bill le dévisageait sans mot dire.

Alors le réalisateur se tourna vers l’actrice et posa le bracelet en or entre ses seins, délicatement. « C’est ça que tu cherchais, Frida ? lui demanda-t-il en souriant. Tu l’avais laissé dans ma voiture. » Puis il passa derrière Bill et ramassa le manteau de fourrure. Le revers du côté gauche était taché de rouge. Arty donna deux chiquenaudes à la fourrure, comme pour la dépoussiérer, retourna auprès de la jeune femme et tendit une main vers elle, en bon cavalier. Il l’aida à se remette debout et puis à enfiler son manteau. « Ferme les boutons, conseilla-t-il, comme ça personne ne verra rien. » Il mit la main à la poche de son pantalon et sortit un billet de cinquante dollars d’un porte-monnaie muni d’un fermoir en or, qu’il tendit à Frida. « Pour le taxi. Et la blanchisserie. » Il passa deux doigts sur le poil clair taché de sang. Et il rit. Il posa les mains sur les épaules de la jeune femme, la fit se retourner et la poussa vers la sortie du hangar :

« Prends-toi quinze jours de convalescence. Appelle le docteur Winchell et dis-lui que c’est moi qui paye. (Il l’embrassa sur les cheveux et, à nouveau, la poussa vers la sortie.) Et ne parle à personne de ce qui s’est passé si tu veux continuer à travailler.

— Arty… murmura-t-elle.

— Bonne nuit, Frida ! » fit le réalisateur, puis il lui tourna le dos, fixant Bill d’un regard intense, en silence, jusqu’à ce que les pas mal assurés de Frida cessent de résonner dans le hangar. Puis, dès qu’ils se retrouvèrent seuls, son visage grêlé s’éclaira d’un sourire amical :

« Viens ! Allons manger et parler affaires, lança-t-il, passant le bras autour des épaules de Bill. Je vais faire de toi une star ! »

43

Manhattan, 1927

« Tu commences quand tu veux ! » dit Karl Jarach dans le téléphone intérieur.

Christmas regarda de l’autre côté de la vitre, dans la régie, là où le dirigeant de la N.Y. Broadcast, le preneur de son, mais aussi Maria et Cyril — à qui Christmas avait demandé de venir — le fixaient en silence. Il tenta de sourire à Maria et Cyril. Mais il ne parvint à esquisser qu’une grimace. Il avait les lèvres sèches. Il était tendu.

« Quand tu veux ! » répéta Karl.

Christmas opina du chef. Il tendit une main vers le microphone et le serra. Il avait la paume humide de sueur.

« Bonsoir, New York… » commença-t-il d’une voix hésitante.

Il leva les yeux. Maria le regardait, anxieuse, en se rongeant un ongle. Cyril semblait impassible mais Christmas s’aperçut qu’il avait les poings serrés.

« Bonsoir, New York…, répéta-t-il avec une vague intonation narquoise. Je suis le chef des Diamond Dogs, et je vais vous raconter une histoire qui… (il s’interrompit). Non, il faut d’abord que je vous explique qui sont les Diamond Dogs. Les Diamond Dogs sont une bande et moi, enfin nous, nous sommes… » et il regarda de nouveau vers Maria.

Celle-ci lui sourit en acquiesçant. Mais il n’y avait pas d’allégresse dans ses grands yeux noirs. Cyril agita les poings dans sa direction, pour lui donner du courage : « Vas-y ! » lut Christmas sur ses lèvres.

« C’est pour ça que je connais un tas de secrets, reprit Christmas. Les secrets des rues sombres, du Lower East Side, du Bloody Angle à Chinatown, de Brooklyn… et de Blackwell Island et de Sing Sing, parce que moi… moi, je suis un dur… vous voyez ce que je veux dire ? Moi, je suis un de ceux qui… » et, de nouveau, Christmas s’interrompit.

Il n’arrivait pas à respirer. Maintenant qu’il était là, à un pas de son rêve, il balbutiait. Maintenant qu’il avait la chance à sa portée, son estomac n’était plus qu’un nœud serré dans un étau. Ses poumons devaient ressembler à deux torchons mouillés, essorés et noués. Il lisait dans les yeux de Maria et Cyril une nervosité croissante. Et peut-être un peu de déception. La même déception qu’il éprouvait lui-même. Déception et peur.

Il écarta son micro avec dépit. « J’y arrive pas ! » se dit-il.

« Reprends du début ! fit la voix de Karl Jarach dans le téléphone intérieur. Tranquillement.

— Quand t’es dans la réserve, tu peux jamais te taire ! » gronda Cyril.

Christmas leva la tête et rit. Difficilement.

« On reprend ! » dit encore Karl.

Christmas s’approcha du micro. Ses douleurs à l’estomac et dans la poitrine ne lui donnaient aucun répit.

« Salut, New York… » Christmas demeura silencieux un instant. Puis se leva brusquement. « Je suis désolé, monsieur, je n’y arrive pas… » fit-il tête basse, la voix pleine de frustration.

« Je vais lui parler ! proposa Cyril à Karl.

— Maria ? » demanda Karl.

Maria acquiesça.

Cyril s’apprêtait à sortir de la régie.

« Attendez ! Karl l’arrêta. Attendez…, dit-il en réfléchissant, avant de se tourner vers le technicien du son : éteins les lumières !

— Lesquelles ?

— Toutes.

— Dans la salle ?

— Dans la salle et ici ! répondit Karl avec impatience.

— Mais on ne voit plus rien ! protesta le technicien.

— Éteins ! » cria Karl.

Il éteignit toutes les lumières. Le studio plongea dans le noir.

Et c’est dans le noir que la voix de Karl grésilla dans le téléphone intérieur :

« Une dernière fois, Christmas (pause). Amuse-toi ! (pause) Comme la nuit dernière. »

Christmas resta immobile. « Amuse-toi ! » se répéta-t-il. Puis, lentement, il s’assit. Il chercha le microphone à tâtons. Inspira et expira. Une, deux, trois fois. Ferma les yeux. Et écouta le silence tendu de la salle, comme au théâtre…

« Hissez le torchon ! cria-t-il soudain, d’une voix goguenarde.

Mais qu’est-ce qui lui prend ? demanda le preneur de son dans l’obscurité.

— Silence ! » ordonna Karl.

Maria agrippa l’épaule de Cyril.

« Hissez le torchon ! cria à nouveau Christmas, et il attendit que l’écho de son cri s’éteigne. Bonsoir, New York ! lança-t-il alors d’une voix chaude et gaie. Non, je ne suis pas devenu fou ! Hissez le torchon, c’est l’expression qu’on utilisait autrefois au théâtre pour dire “Levez le rideau.” Alors… hissons le torchon, mesdames et messieurs, parce que vous vous apprêtez à assister à un spectacle que vous n’avez encore jamais vu. Un voyage dans la ville des policiers et des voleurs, comme on appelait alors notre New York. Imaginez-vous dans un des théâtres du Bowery avec, sur scène, des actrices tellement corrompues et dissolues qu’elles ne pourraient jouer dans aucun autre théâtre, croyez-moi ! Préparez-vous à assister à des farces vulgaires, des comédies indécentes, des pièces qui parlent de gangsters de la rue et d’assassins. Et faites attention à votre portefeuille… » Christmas rit doucement. La douleur à l’estomac s’était évanouie. L’air entrait et sortait librement de ses poumons. La scène s’était éclairée et la musique répandait sa mélodie. Il pouvait entendre les bavardages des gens, mais aussi leurs pensées et leurs émotions. « Assis à vos côtés, il y a des crieurs de journaux, des balayeurs, des ramasseurs de mégots, des chiffonniers, de jeunes clochards mais surtout des prostituées et des plongeurs… oui, vous avez bien compris, des plongeurs. Ah, c’est vrai, excusez-moi, vous êtes des gens plats, qui ignorez tout de notre argot. OK, première leçon, alors : un plat , c’est un type comme vous, qui ne connaît rien aux trucs des voyous. Et le plongeur, c’est quelqu’un qui… plonge les mains dans vos poches. Le meilleur pickpocket que vous puissiez imaginer. Du coup… faites gaffe ! Attention, je le vois ! Ça y est, toi là, il t’a déjà fauché ton portefeuille et toi, là-bas, un haricot , c’est-à-dire une pièce d’or de cinq dollars. Quant à toi, tu peux dire adieu à ton Charlie — c’est ce que tu appelles une montre en or. Dans un instant, tu vas vouloir savoir l’heure, tu vas porter la main à la chaîne accrochée à ton Ben… vous ne connaissez pas ça non plus ? Pétard, vous êtes vraiment plats ! Le Ben, c’est le gilet. Donc, tu vas chercher ton Charlie et tu vas découvrir qu’il s’est envolé. Adieu. Inutile de te mettre à crier, ça ferait rire tout le monde. Et ils riraient encore plus si tu courais vers une grenouille ou un cochon , c’est-à-dire un policier, parce qu’il ne pourrait rien pour toi, crois-moi… Même si Hamlet était là… non, ne regarde pas vers la scène, Hamlet n’est pas un personnage : c’est le chef de la police. » Christmas fit une petite pause. Maintenant, tout était facile. Les paroles sortaient de sa bouche avant même qu’il y réfléchisse. Il s’amusait. Il se mit à rire tout haut. « Et tu sais où il court, avec ton Charlie , pauvre imbécile ? Il va droit à l’église. Non, pas celle que toi, tu fréquentes, celle-là on l’appelle l ’automne . Et si on veut parler de l’automne, on dit la feuille . Non, l’église dont je te parle, c’est l’endroit où on modifie les poinçons des bijoux. Bref, tu te retrouves sans Charlie et avec un problème : il faut que tu rentres chez toi pour expliquer ça à ta disgrâce . Tu ne devines pas tout seul ? La disgrâce , c’est forcément ta femme, non ? Or, ta disgrâce ne va pas te croire, et elle va t’insulter en t’accusant d’avoir offert ta montre à ta gauchère , c’est-à-dire à ta maîtresse. Et là, ça va barder. Mais si jamais, avant d’aller au théâtre, tu as fait un petit tour chez une chauve-souris , c’est-à-dire une prostituée qui travaille la nuit, estime-toi heureux si tu n’as pas été repéré et suivi par un vampire . Car là oui, ça barderait sérieusement. Parce que les vampires , tu sais, ce sont ces types qui chopent un brave dindon comme toi en train de sortir d’un bordel et qui le font chanter. Pour ne rien révéler à ta disgrâce, ils peuvent te demande un Ned, et alors tu t’en sors avec une pièce d’or de dix dollars. Mais ils peuvent aussi t’extorquer un siècle : et toi tu as ça, cent dollars, mon dindon ? Je ne voudrais pas que, par désespoir, tu te mettes au bingo , c’est-à-dire à l’alcool. Mais au cas où, vérifie bien qu’il n’ait pas été baptisé… coupé avec de l’eau, tu piges ?… et que ce ne soit pas du blue ruin parce que, comme son nom l’indique, celui-là c’est vraiment la ruine, une sacrée ruine, et avec ça tu ne tardes pas à devenir un sentimental , un ivrogne. Et à ce stade, ça y est, tu es un consacré , un perdant, et tu commences à descendre la pente. Tu t’assieds à un Caïn et Abel , comme on appelle la table, et tes deux flappers… tes mains, mon pote, pas les femmes d’aujourd’hui qui ont les cheveux courts à la Louise Brooks… bref, je disais, tes flappers commencent à mélanger les livres du diable , autrement dit les cartes et alors, en un éclair, tu finis par avoir une tête de vendredi , un air sinistre, et bientôt tu en arrives à parier jusqu’à tes flûtes allemandes , tes bottes. Après ça, tu essaies de faire un coup et, un instant plus tard, te voilà un canari en cellule, et tu vas te retrouver encadré , c’est-à-dire sur le gibet…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le gang des rêves»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le gang des rêves» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le gang des rêves»

Обсуждение, отзывы о книге «Le gang des rêves» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x