Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« C’est de la morphine, expliqua le docteur Winchell. Ça fera passer la douleur. »

Puis il enfonça l’aiguille dans une veine qui avait gonflé, défit le garrot et injecta le liquide. Il retira l’aiguille et tamponna la petite plaie avec un coton humecté de désinfectant.

Pendant que le médecin reposait son matériel dans sa sacoche, Arty Short s’approcha. Il sortit de sa poche une liasse de billets, se pencha sur la fille et lui fourra l’argent dans la main. « Ça fait cinq cents dollars, fit-il. Et j’ai déjà parlé avec un producteur, qui m’a promis de te donner un rôle dans un film. Par contre, si tu vas voir la police, c’est à toi-même que tu fais du tort, et à personne d’autre. (Il se leva). Tu as été très bien » conclut-il. Ensuite il s’éloigna et ses pas résonnèrent dans l’obscurité du hangar.

Gêné, le docteur Winchell sourit à la jeune fille, puis il prit de la gaze et commença à tamponner et désinfecter ses blessures au visage, délicatement, nettoyant le sang.

Ils entendirent Arty Short, un peu plus loin, qui s’exclamait : « Tu as été du tonnerre ! Et tu verras ce que j’arriverai à en faire, au montage ! Allez, viens boire un coup, Punisher ! Tu deviendras une légende, tu peux me croire », et son éclat de rire résonna dans le hangar.

La fille regardait le docteur Winchell qui continuait à soigner ses blessures : « Vous ressemblez à mon grand-père… » murmura-t-elle.

45

Los Angeles, 1927

« Vous étiez sérieux, quand vous avez promis à votre femme de m’aider ? » demanda Ruth à M. Bailey, lorsqu’elle apparut devant l’agence photographique Wonderful Photos, au quatrième étage d’un immeuble de Venice Boulevard.

M. Bailey l’observa. Ruth tenait une valise à la main. Une élégante valise en crocodile vert.

« Tu as des ennuis ? » lui demanda-t-il, tout en s’écartant pour la laisser entrer.

Ruth resta figée.

« Non, répondit-elle simplement.

— Alors c’est moi qui vais en avoir, des ennuis ? » demanda-t-il.

Une expression de stupeur se peignit sur le visage de Ruth.

« Non non, bien sûr que non…, dit-elle doucement.

— Pourquoi tu n’entres pas, Ruth ? » fit M. Bailey.

Mais elle resta sur le pas de la porte, gênée. Incapable de bouger.

Quitter la villa de Holmby Hills n’avait pas été difficile. Dès qu’elle était rentrée de la clinique, la grande maison lui avait paru encore plus inhospitalière qu’auparavant. Le salon où ses parents avaient organisé des fêtes somptueuses était pratiquement vide, à l’exception de quelques meubles de peu de valeur. Les murs autrefois couverts de tableaux avaient été pillés par les marchands d’art. Les sols s’étaient retrouvés nus, dépouillés de tous leurs épais tapis. La piscine avait été vidée et elle se remplissait de feuilles mortes. Son père passait la journée à attendre la visite d’acheteurs potentiels, ou bien sortait en catimini pour des rendez-vous avec ses nouveaux associés. Quand elle voyait son mari se faufiler ainsi dehors, sa mère le poursuivait en criant : « Tu vas faire faire des auditions à tes putains ? Au moins, reviens avec quelques dollars en poche, espèce de raté ! » Puis elle s’affalait à nouveau dans son fauteuil, où elle passait le plus clair de son temps à boire. Dès le matin.

Pourtant, ce n’était pas cette atmosphère sinistre qui avait rendu aussi facile la décision de partir prise par Ruth. En fait, pendant trois jours, elle n’avait pas réussi à mettre à exécution ce qu’elle avait annoncé. Mais, un matin, son père était entré dans sa chambre accompagné d’un homme élégant au visage anguleux et au regard glacial. Cet individu avait examiné la pièce sans manifester d’intérêt pour rien. M. Isaacson gardait les yeux rivés au sol, évitant de croiser ceux de Ruth. « Ça ! » avait tout à coup déclaré ce type en indiquant le précieux cadre ancien en argent bosselé posé sur la table de chevet, qui contenait le daguerréotype du grand-père Saul. Le père de Ruth n’avait pas bronché. Alors l’homme avait saisi le cadre, ouvert l’arrière et enlevé la photo du vieux Saul Isaacson, qu’il avait jetée sur le lit. Puis il avait quitté la chambre, cadre en main, en disant : « Il y a autre chose à voir ? Dépêchons-nous, je suis pressé ! » Le père de Ruth n’avait pas eu la force de dire quoi que ce soit à sa fille et, après avoir doucement fermé la porte, il s’était éclipsé.

Le jour même, Ruth avait pris sa valise en croco vert, avait mis dedans des vêtements, le daguerréotype du grand-père Saul et le cœur laqué de Christmas, et elle avait abandonné la villa de Holmby Hills. Cela n’avait pas été difficile.

Atteindre ce quatrième étage de Venice Boulevard n’avait pas été difficile non plus.

« Entre, Ruth ! » répéta M. Bailey.

Ruth le regarda. Puis elle regarda par terre, fixant la plaque de laiton qui séparait le sol du couloir de l’immeuble de celui de l’agence photographique. Telle une frontière. Comme si ce dernier pas lui pesait plus que tous ceux qu’elle avait faits jusque là. Comme si, une fois le seuil de la porte franchi, elle ne pourrait plus échapper à sa décision. Et pendant qu’elle fixait la plaque de laiton, son nez et son esprit se remplirent des odeurs qu’elle avait respirées dans Monroe Street, lorsqu’elle était allée dire adieu à Christmas. Ces mêmes odeurs, qui l’avaient effrayée alors, lui parurent à présent réconfortantes. Et un instant, l’image du vieux M. Bailey, reflétée dans la plaque de laiton, lui parut être celle de Christmas. Elle revit son sourire joyeux, sa mèche blonde en bataille, ses yeux noirs comme du charbon et son expression effrontée. Elle se sentit inspirée par sa personnalité rayonnante, son inconscience, son courage et sa confiance en la vie.

Elle leva les yeux et regarda M. Bailey. Le vieil homme souriait, compréhensif.

« Comment va M meBailey ? lui demanda-t-elle.

— Comme d’habitude, répondit M. Bailey. Entre…

— Elle vous manque beaucoup ? » demanda Ruth, une profonde mélancolie dans la voix, mettant dans sa question toute la nostalgie qu’elle éprouvait en pensant à Christmas.

M. Bailey se pencha vers la valise en crocodile, s’en empara et, de son autre main, entraîna Ruth dans l’agence photographique :

« Viens, dit-il, nous discuterons à l’intérieur. »

Ruth vit M. Bailey marcher sur le seuil en laiton. Et elle remarqua qu’il ne portait pas des chaussures anglaises raffinées comme son père, mais de robustes chaussures américaines. Ruth hésita un peu et puis franchit cette frontière brillante.

« Voilà, c’est fait ! » se dit-elle.

Dix minutes plus tard, la secrétaire de M. Bailey posa sur le bureau de l’agence un plateau avec du thé chaud et des pâtisseries. Puis elle quitta la pièce, refermant la porte sans bruit.

« Ce n’est pas moi qui ai décidé de mettre M meBailey dans cet endroit, expliqua alors le vieil homme sans que Ruth lui ait rien demandé. Je ne l’aurais jamais fait. Si ça avait dépendu de moi, j’aurais arrêté de travailler et me serais dévoué corps et âme à M meBailey, jour et nuit. Non, ce n’est pas moi qui ai décidé. (Et les yeux de M. Bailey s’embuèrent un instant, au souvenir de ce moment intime et douloureux.) Un jour… alors que cela faisait des mois qu’elle était tombée dans le piège, comme elle a toujours appelé sa maladie… bref, un jour elle s’est assise devant moi et m’a dit : “Regarde, Clarence. Tu vois que je suis lucide ? Il faut que tu me mettes dans une clinique pour les maladies mentales.” Comme ça, sans préambule, sans détour. J’ai essayé de protester, mais elle m’a aussitôt arrêté : “Je n’ai pas le temps de discuter, Clarence, m’a-t-elle dit. Au bout de dix mots, je vais recommencer à dire des bêtises. Ne me sois pas déloyal, tu ne l’as jamais été. Je n’ai pas le temps de discuter.” (Le vieil agent dévisagea Ruth). Je lui ai pris les mains et j’ai baissé les yeux, comme un lâche, parce que j’avais envie de pleurer mais je ne voulais pas… je ne voulais pas qu’elle me voit dans cet état de faiblesse. Je serrais ses mains dans les miennes et, quand j’ai levé la tête… M meBailey n’était plus elle-même. Ou plutôt… elle n’était plus là. Et alors j’ai fait ce qu’elle m’avait demandé. Parce que, si je l’avais gardée auprès de moi, j’aurais été… déloyal. » Les yeux de M. Bailey sourirent, pleins de tristesse. Il but une gorgée de thé, se leva et se dirigea vers la fenêtre, tournant le dos à Ruth. Quand il lui fit face à nouveau, il avait une expression sereine. Comme s’il s’était débarrassé de toute sa mélancolie.

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