Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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— Exceptionnel ! » s’exclama Karl sans élever la voix, dans l’obscurité de la régie.

Cyril prit la main que Maria n’avait jamais ôtée de son épaule, et la serra :

« Il est comme ça, dans la réserve ! Il ne peut pas se taire une minute ! Il me rend fou ! » dit-il avec fierté.

Le preneur de son riait :

« Merde alors, comment il connaît toutes ces histoires ? s’étonna-t-il avant d’ajouter vivement : pardon, monsieur, je me laisse aller…

— Tu enregistres ? lui demanda Karl à voix basse.

— Oui oui, répondit l’autre sans cesser de rire.

— Chut ! ordonna Maria.

— Bon, il se fait tard, New York… fit la voix chaude de Christmas, remplissant de ses notes lumineuses la régie plongée dans le noir. Mais je reviendrai. Maintenant, ma bande m’attend. Les Diamond Dogs. Vous en avez entendu parler, n’est-ce pas ? Bien sûr, nous sommes célèbres, et c’est pour ça que je sais tant de choses… Mais je vous les apprendrai à vous aussi, les plats — et, si ça se trouve, un jour vous pourrez entrer dans mon gang… Alors ouvrez bien vos oreilles ! Je vous conduirai par la main à travers les rues obscures de notre ville, et vous découvrirez ainsi tous ses recoins… là où grouille toute cette vie qui vous fait peur… et qui, plus encore, vous fascine… » Il fit une pause et conclut : « Bonsoir, New York… »

Et le silence tomba.

« Bonsoir, Ruth » pensa Christmas.

Puis on ralluma et Christmas découvrit, de l’autre côté de la vitre, le visage de ses quatre spectateurs, avec leurs sourires débordants d’enthousiasme. Maria sortit de la régie en courant et l’embrassa : « Bravo, bravo, bravo ! » lui murmura-telle à l’oreille. Cyril aussi apparut dans la salle, se balançant d’un pied sur l’autre, à la fois fier et gêné, sans savoir que dire.

« Il faut d’abord que j’en parle à la direction, expliqua Karl en lui serrant la main. Mais tu es… Un programme comme ça, personne ne l’a jamais fait !

— Personne ! confirma Cyril, d’une voix émue.

— Tu peux faire ça pendant combien de temps ? demanda Karl.

— Combien de temps ? répéta Christmas, qui avait un peu le tournis et était envahi par une drôle de sensation, mélange d’euphorie et de mélancolie, comme s’il avait envie à la fois de rire et de pleurer.

— Combien d’histoires comme ça tu peux raconter ? »

Christmas serra la main de Maria :

« Je peux en raconter toute ma vie ! répondit-il. Et quand elles seront finies, j’en inventerai de nouvelles ! ajouta-t-il en riant.

— Tu es fort ! s’exclama le technicien.

— Merci ! répondit Christmas, qui maintenant n’avait qu’une envie, fuir et rester seul.

— Un programme comme ça, personne ne l’a jamais fait ! » insista Karl, comme s’il se parlait à lui-même.

44

Los Angeles, 1927

La fille plantée au milieu du plateau regardait autour d’elle, l’air perdu. Le hangar était plongé dans le noir. Seule une lampe accrochée aux rails du plafond jetait une lumière crue au centre du décor, dessinant un cercle aux contours flous. La scène représentait, avec grand réalisme, un lavoir commun dans un immeuble populaire. À gauche sur le mur du fond, une porte décrépie menait à l’intérieur. À droite de cette porte, il y avait trois grands lavoirs. Sur les murs latéraux s’ouvraient deux fenêtres étroites placées très en hauteur, comme si la pièce se trouvait au sous-sol de l’immeuble, et derrière ces ouvertures étaient cachées deux caméras. Une troisième, positionnée de l’autre côté du mur du fond, épiait la scène par un trou simulant une bouche d’évacuation d’eau, située à hauteur d’homme entre deux des lavoirs. Contrairement aux décors de cinéma habituels — où il n’y avait pas de quatrième mur, afin de filmer sans que rien ne gêne le champ de vision —, celui-ci était fermé par un grillage métallique maintenu en place par des poteaux en fer. Derrière le grillage, sur les côtés, deux caméras filmaient, suffisamment en retrait pour ne pas entrer dans le champ de la caméra dissimulée entre les deux lavoirs. Les cinq caméras se mettraient en route simultanément, sur ordre du réalisateur, et filmeraient la scène sans interruption. Car il n’y aurait pas d’autre clap. Ce n’était pas une scène que l’on pouvait recommencer. Voilà pourquoi les caméras partiraient toutes ensemble, munies chacune d’une pellicule de vingt minutes. Une seule bobine. L’action ne durerait pas plus longtemps.

C’était une idée d’Arty Short. Il était certain que ce dispositif lui permettrait d’obtenir un réalisme impossible autrement. Or, la scène qu’ils s’apprêtaient à tourner exigeait un réalisme total. Certes, elle coûtait cher. Mais les affaires marchaient bien, en ce moment. Même très bien. Et c’était un investissement qui allait lui faire gagner encore plus d’argent. « Une nouvelle ère commence ! avait déclaré Arty à son protégé, celui que tout le monde connaissait sous le nom de Punisher . Toi et moi ensemble, avait-il souligné, nous inaugurons une nouvelle époque ! »

À présent, la jeune femme se tenait immobile au milieu du plateau et se triturait les mains. Déroutée, elle ne savait que faire. Elle se sentait très tendue. Elle tentait de sourire et de prendre un air désinvolte ; mais il faisait sombre, elle ne distinguait ni la troupe ni le réalisateur, de l’autre côté du grillage, et le malaise la gagnait. On l’avait contactée la veille, alors qu’elle faisait la queue avec des dizaines d’autres figurantes pour participer à La Symphonie nuptiale , un film du cinéaste Erich Von Stroheim. Un homme s’était approché d’elle et lui avait proposé de venir faire un bout d’essai pour un rôle qui, si elle était prise, la ferait sortir de l’anonymat. Un premier rôle, avait-il assuré. Certes, c’était un petit film, mais les plus grands producteurs de Hollywood le verraient — tous les gens qui comptaient à Hollywood le verraient. Elle n’avait pas dormi de la nuit, en proie à une agitation fébrile. Elle avait espéré que la maquilleuse effacerait les traces de sa nuit blanche, or personne ne l’avait maquillée. Pour jouer sa scène, on ne lui avait donné qu’une robe. Ainsi que des sous-vêtements. La costumière lui avait expliqué que le réalisateur était un maniaque du réalisme. La fille avait trouvé ça bizarre. Comme il lui avait paru bizarre qu’il n’y ait personne d’autre pour passer le bout d’essai. Mais à Hollywood, si on voulait percer, il valait mieux ne pas trop se poser de questions, s’était-elle répété. Au fond, elle avait déjà été obligée de faire quelques compromissions depuis qu’elle était arrivée à Los Angeles, et elle ne le regrettait pas. Si elle avait posé comme modèle dans « GraphiC », c’est parce qu’elle avait couché avec le photographe. Elle avait aussi eu une relation avec un homme marié ami du producteur Jesse Lasky, et c’était ainsi qu’elle était parvenue à faire de la figuration dans quelques films. C’était comme cela qu’on faisait carrière à Hollywood. Et c’était pour faire carrière que, trois ans auparavant, elle avait quitté Corvallis, dans l’Oregon, au cœur de la Willamette Valley. Certes, si à Corvallis elle avait couché avec un photographe et un homme marié, on l’aurait considérée comme une putain : mais à Hollywood, les règles n’étaient pas les mêmes, et elle ne se sentait pas du tout une putain. Elle ne couchait pas avec n’importe qui. Elle ne le faisait ni par plaisir ni par vice. Elle ne l’avait fait qu’avec le photographe et l’ami de Jesse Lasky. À Corvallis, sa beauté ne lui aurait servi qu’à épouser un employé de mairie au lieu d’un bûcheron, comme toutes ses amies. Il n’y avait rien d’autre à attendre de Corvallis, une bourgade dont l’emblème était le chrysanthème. Un jour, à la bibliothèque municipale, elle avait lu que dans certaines régions du monde, le chrysanthème était la fleur des morts. Or, elle ne voulait pas vivre comme une morte.

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