Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Quand elle referma, la dame d’en face rit et porta sa main gantée à la bouche :

« Grand Dieu, vous vous êtes mise dans un sacré état ! » s’exclama-t-elle.

Elle fouilla dans son sac à main, d’où elle sortit un mouchoir en lin :

« Approchez, jeune fille impatiente ! »

La dame se leva sur ses jambes instables et se pencha vers Ruth pour frotter ses joues. Elle la regarda, rit à nouveau et lui dit ;

« Vous devriez vous remaquiller, c’est un désastre ! »

Ruth la dévisagea sans répondre. Elle vérifia l’heure à nouveau. Puis elle se tourna vers le porte-bagages d’où elle descendit sa petite valise en crocodile. Elle l’ouvrit et en sortit la robe en soie verte que Clarence lui avait offerte, ainsi qu’une trousse en cuir clair. Elle se précipita hors du compartiment pour gagner le cabinet de toilette.

Arrivée devant la porte, elle s’arrêta un instant. La dernière fois qu’elle était entrée dans un cabinet comme celui-ci, c’était cinq ans auparavant, dans un train qui faisait le trajet inverse. Ce jour-là, elle tenait le cœur laqué rouge dans une main, et une paire de ciseaux dans l’autre.

Elle abaissa la poignée et entra à l’intérieur.

Elle se regarda dans la glace. La dernière fois qu’elle s’était regardée dans un miroir comme celui-ci, elle avait de longues boucles noires et elle venait de lire sur les lèvres de Christmas une promesse : « Je te trouverai ». La dernière fois qu’elle s’était enfermée dans une salle de bain comme celle-ci, elle avait coupé ses boucles noires et s’était bandé étroitement la poitrine, afin de ne pas avoir à devenir femme.

Elle s’appuya sur le lavabo et s’aspergea le visage. Puis se regarda. Les gouttes d’eau ressemblaient à des larmes. Mais non, cette fois elle ne pleurait pas.

Elle dégrafa son corsage, enleva sa jupe en laine et les laissa tous deux tomber à terre. Elle inspecta un moment son reflet dans la glace, comme cet après-midi où elle avait décidé d’embrasser le petit génie du Lower East Side. Elle ouvrit la trousse en cuir clair et, comme ce jour-là, se mit du fond de teint et de la poudre. Puis elle agrandit ses yeux avec un crayon noir. Enfin elle se peignit les lèvres d’un rouge dense et épais, le même rouge que le cœur laqué. Et elle se coiffa. Elle se contempla à nouveau. Maintenant elle savait qu’elle était femme. Elle n’avait plus besoin de caresser sa peau pour le savoir.

Elle passa la robe vert émeraude lentement, avec soin.

Quand elle regagna son compartiment, la dame âgée l’examina sans mot dire. Mais sur son visage ridé apparut l’esquisse d’un sourire, léger comme le souvenir lointain de quelque chose qu’elle n’avait jamais oublié. Quand le train s’arrêta à Grand Central et qu’elle vit Ruth se jeter sur la porte du wagon, elle murmura tout doucement : « Bonne chance ! »

Ruth manqua de trébucher en descendant du train encore en mouvement. Elle courut le long du quai, contourna la foule qui encombrait le hall et se précipita vers la station de taxis.

« Au New Amsterdam ! lança-t-elle en montant en voiture, essoufflée. Le plus vite possible, je vous en prie ! »

Le chauffeur enclencha une vitesse et partit en trombe.

Pendant que l’auto filait dans les rues, Ruth ne regardait rien, comme si elle n’avait pas la tête à reconnaître la ville où elle était née, où elle avait grandi et d’où elle avait été arrachée. La ville qui avait été témoin des violences qu’elle avait subies et où était né son unique et immense amour, le seul possible.

Tout ce qu’elle vit, lorsque le taxi s’arrêta, ce fut cette gigantesque enseigne lumineuse :

DIAMOND DOGS

Il y avait tellement de monde, dans cette rue ! Des gens ordinaires et d’autres habillés en gangsters ou en prostituées. Elle régla le taxi, descendit de voiture et resta un moment immobile, devant l’entrée du théâtre. Comme si elle n’avait soudain plus de souffle. Ou comme si elle fixait dans sa mémoire tous les détails de cette scène.

Puis elle fit son premier pas sur le tapis rouge. Et elle ne se dit pas qu’il ressemblait à une longue trace de sang. Non, il n’y avait plus de sang dans sa vie. Le tapis était simplement rouge comme ses lèvres, et comme un cœur laqué.

Elle pénétra dans le hall. Le personnel était en train de fermer les rideaux de velours et il s’apprêtait à fermer les portes aussi. Elle monta les quelques marches qui conduisaient à l’orchestre, manteau dans une main et valise en croco dans l’autre.

« Mademoiselle… » fit une voix derrière elle.

Elle ne s’arrêta pas.

« Mademoiselle… »

Elle ne savait pas si elle le trouverait. Elle ne savait pas s’il l’attendait encore. Elle ne savait pas ce que serait leur avenir. Et elle ne savait même pas s’ils auraient un avenir.

« Mademoiselle, où allez-vous ? »

La seule chose qu’elle savait, c’est qu’elle devait essayer. Elle ne mourrait pas dans sa cage — de peur…

Un des employés lui barra la route.

… Ce qu’elle savait, c’est qu’elle lui appartenait. Depuis toujours.

« Tamisez les lumières ! » ordonna le régisseur.

L’orchestre plongea dans la pénombre. Les spectateurs encore debout s’assirent. Le bruit diminua et on n’entendit plus qu’un vague murmure plein de fébrilité.

Les employés avaient fermé les rideaux de velours des entrées menant à l’orchestre, à droite et à gauche de Christmas, qui se tenait appuyé contre le mur du fond, yeux clos. Toute sa vie défilait devant lui, rapide et lacunaire.

« Il est interdit d’entrer ! » lança une voix de l’autre côté de l’entrée, sur sa gauche.

Puis il y eut tout un remue-ménage, des bruits confus.

Christmas rouvrit les yeux.

Le rideau sur sa gauche s’agitait, quelqu’un forçait l’entrée. Christmas se retourna, tête baissée.

Il aperçut une robe vert émeraude. En soie.

« Mademoiselle, vous ne pouvez pas entrer ! » dit encore une voix.

Christmas leva les yeux. Ruth était tellement belle ! Elle était radieuse. Et elle le regardait. Ses yeux vert émeraude brillaient d’une lumière intense. Elle tenait un manteau dans une main et une valise dans l’autre.

Il ouvrit la bouche mais fut frappé d’une émotion tellement inattendue et violente qu’il resta paralysé : par la stupeur, la perfection et l’évidence du sens. Il ne put que lever un bras en direction de l’employé qui retenait Ruth.

L’homme recula d’un pas.

Ruth regarda Christmas sans faire un geste.

« Obscurité ! » lança le régisseur.

On entendit le bruit des interrupteurs.

Le théâtre plongea dans le noir.

À l’orchestre, tout le monde se tut. C’était un silence tendu et vibrant.

L’employé écarta le rideau pour sortir, et dans le rayon de lumière, Christmas vit les mains de Ruth s’ouvrir presque en même temps : manteau et valise tombèrent au sol.

Au dernier rang, quelqu’un se retourna : « Silence ! » râla-t-on.

Christmas sourit. Et dans le silence, il entendit les pas de Ruth qui approchaient.

« Je suis revenue » dit Ruth.

Christmas pouvait sentir son parfum.

Le rideau de scène s’ouvrit en frémissant.

Christmas tendit une main et la glissa dans celle de Ruth.

Et alors une voix résonna sur la scène :

« Bonsoir, New York ! »

Remerciements

Merci à Roberto Minutillo Turtur, qui veille sur moi et guide ma plume, de sa main sûre. À Maurizio Millenotti, qui grâce à son art m’a permis d’habiller mes personnages. À Peter Davies, infatigable curieux qui a su me révéler sa ville. Et à Emanuela Canali, qui a donné à ma voix tant de langues qui me sont inconnues.

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