Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Bill donna un grand coup de pied à la base d’un des deux poteaux en bois qui maintenaient en place un panneau du décor. Il fit de même pour le second. Puis il écarta les deux montants de bois et le panneau tomba bruyamment sur le sol, résonnant dans tout le hangar. Voilà ce qu’il avait appris, à Hollywood : tout dépendait de quel côté du décor tu te trouvais. Si tu étais devant, tu pouvais être qui tu voulais. Aujourd’hui un pacha, demain un riche industriel, mais de toute façon le roi du monde. Tu avais une villa de rêve, un bureau de grand patron et une piscine chauffée. Bill se retourna pour contempler le décor mutilé. À présent, le luxueux harem dans lequel on avait tourné toute la journée des scènes saphiques était pathétique et ridicule. Si tu étais à l’arrière du décor, toutes ces réalités se révélaient pour ce qu’elles étaient : des panneaux de carton peints, maintenus en place par des poteaux en bois. Bientôt ces panneaux seraient repeints pour inventer une autre escroquerie. Lors de son premier jour, le chef machiniste, tapant de la main sur les montants de bois qui tenaient les décors, lui avait dit : « Le bois, c’est ça qui compte, ne l’oublie jamais ! Quand tu démontes un décor, il faut t’occuper du bois. Le bois, ça reste. Le carton, par contre, ça vaut que dalle. » Parce que c’était ça, Hollywood : du néant. Pire, de l’illusion.

Bill posa le panneau dans un coin, puis il démonta deux autres poteaux, enlevant les clous du haut et du bas, et les empila avec soin sur les autres. D’habitude, il se dépêchait de finir son travail pour pouvoir rentrer chez lui. Pour espionner Linda Merritt qui pleurait. Mais pas ce soir. Et, à partir de ce soir, il ne se dépêcherait plus jamais. Parce que Linda était partie. Elle s’en était allée. Elle ne deviendrait pas une vedette. Elle avait hissé le drapeau blanc et était retournée à sa ferme. Elle n’arrêterait sans doute pas de pleurer, mais pour de nouvelles raisons — de nouveaux regrets, de nouvelles désillusions. Mais ce qui faisait enrager Bill, c’était qu’il ne pourrait plus jamais l’épier.

Il ramassa le panneau à terre et le lança avec violence vers le coin où il les rassemblait tous. Mais le vent s’engouffra dans le panneau comme dans une voile ou une aile brisée : il se gonfla et prit un envol maladroit avant de s’écraser au sol en s’enroulant. Bill lui flanqua un coup de pied furieux, puis le souleva et le déposa dans un coin. Puis, retournant au décor, il s’affala sur le grand lit où les actrices, ce jour-là, s’étaient roulées nues, répandant leurs humeurs factices dans les draps que les projecteurs faisaient passer pour des draps de soie. Il enfonça son visage dans un oreiller et essaya de maîtriser sa colère. Ses narines se remplirent de Shalimar, le parfum de l’actrice principale, cette traînée qui se prenait pour Gloria Swanson. Bill la détestait. Plus encore que toutes les autres grues qui fréquentaient ce hangar. Les autres ne le remarquaient même pas, mais elle si : dès le premier jour, elle l’avait repéré. Et elle l’obligeait à lui apporter du café ou de l’eau, elle exigeait n’importe quel service pourvu qu’il soit humiliant, et elle le narguait de toutes les manières possibles. Quoi qu’il arrive, le café était toujours trop noir ou trop sucré, trop clair ou pas assez sucré. L’eau était toujours trop chaude ou trop froide. Ou bien c’était lui qui avait été trop lent ou trop rapide. La putain regardait le réalisateur et lançait : « Mais où t’as pêché ce lourdaud, Arty ? », elle riait puis se tournait vers la maquilleuse ou le chef machiniste et ajoutait : « Il doit être un peu retardé, non ? » Bill ne pouvait que se taire, même s’il la fixait, les yeux en feu. Et elle, la traînée, elle s’en rendait compte et en jouissait ; elle le défiait, passait la main sur ses seins toujours nus et riait. Elle riait de lui.

Bill saisit un oreiller et eut envie de le mettre en pièces. Mais aussitôt il se maîtrisa. Le lendemain, le chef machiniste lui présenterait la note. Et Bill ne gagnait pas assez pour se permettre de payer un coussin puant le Shalimar et la grue. Il le lança au loin et se mit sur le dos, narines dilatées et frémissantes de colère, fixant les rails au plafond du hangar, là où étaient accrochés tous ces projecteurs qui le scrutaient comme autant d’yeux électriques.

Non, il n’était pas impatient de rentrer chez lui, ce soir. Et pas uniquement ce soir. Il ne serait plus jamais impatient de rentrer dans son sordide petit logement au Palermo. Parce qu’elle était partie. Lors de ces derniers mois, Linda avait essayé de bavarder avec lui. Mais il l’avait toujours évitée. Il ne voulait pas qu’elle trouve en lui un ami à qui confier ses peines. Il voulait que Linda souffre toute seule, parce que tel était son plaisir. Et même lorsqu’elle avait frappé à sa porte, un soir, l’invitant à partager avec elle une bouteille de tequila, Bill lui avait fermé la porte au nez sans ménagement aucun. Il l’avait laissé se saouler seule et, cette nuit-là, elle avait été sublime. Linda avait pleuré encore plus que d’habitude. Lumière allumée. À travers la cloison, elle s’était laissé aimer comme elle ne l’avait encore jamais fait. Cela avait été une nuit de passion.

Mais ce n’était pas uniquement la disparition de Linda qui rendait Bill fou de rage. Ce matin-là, le nouveau locataire s’était présenté à sa porte. C’était un jeune à l’air arrogant. Un type qui se croyait mieux que les autres parce qu’il était scénariste et possédait une machine à écrire. Et, lorsque Bill avait ouvert, il avait vu un sourire malicieux sur le visage de ce scénariste de merde, de ce sale snobinard. « Je suis désolé, mon pote, mais la fête est finie ! » s’était-il exclamé. Bill n’avait pas compris tout de suite. Alors le scénariste, sans cesser de sourire, avait haussé un sourcil et indiqué le mur du salon du menton. « Je parle de ton petit spectacle gratis ! avait-il expliqué. J’ai trouvé les trous dans le mur (et il avait ri). Je suis désolé que ta belle soit partie. Mais je n’ai pas l’intention de t’offrir le même divertissement, du coup je les ai bouchés. Ceci dit, tu m’as donné une bonne idée pour une histoire ! » Bill aurait voulu lui casser la gueule, mais le scénariste à l’air supérieur avait tourné les talons et peu après, depuis son salon, Bill l’avait entendu taper sur sa foutue machine à écrire. Et il était certain qu’il écrivait sur lui. Qu’il se moquait de lui. Qu’il le tournait en ridicule.

« Hé, petzouille, tu me renifles ? » une voix résonna soudain dans le hangar.

Bill bondit hors du lit, l’air d’être pris en faute.

L’actrice éclata de rire, montrant ses parfaites dents blanches :

« T’en fais pas, je le dirai à personne ! lança-t-elle dans l’escalier menant à la coursive où s’ouvraient les loges. Ça restera notre petit secret ! (Et, se tenant à la rampe avec sa main gantée, elle se tourna vers Bill et passa la langue sur ses lèvres dessinées au rouge écarlate, d’un mouvement bref et railleur). J’ai oublié le cadeau d’un admirateur, expliqua-t-elle ensuite sans plus daigner lui adresser un regard. Mais toi, continue à te chatouiller le poireau, fais comme si j’étais pas là ! » et elle disparut dans une loge en riant.

Bill bouillait de colère. Il saisit un marteau et s’attaqua à deux poteaux. Il les détacha des planches sur lesquelles ils étaient cloués et les mit soigneusement sur la pile. Puis il souleva le panneau et le porta dans un coin avec les autres.

« C’est toi qui l’as pris ? » fit l’actrice d’une voix dure, un instant plus tard.

Bill se retourna pour la regarder. Elle était enveloppée dans une fourrure claire de médiocre qualité qui, ouverte, dévoilait une robe moulante de soie pourpre.

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