Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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L’immeuble était plongé dans la pénombre et le silence. Les pas de Karl résonnaient sur les marches. Toutefois, alors qu’il était presque au deuxième étage, il entendit une voix remonter dans la cage d’escalier. Amplifiée. Chaude, ronde. Allègre. Pleine de vie. Une voix jeune et inconnue. Alors il ouvrit la porte qui donnait au deuxième étage et avança à pas feutrés le long du couloir sur lequel s’ouvraient les studios d’enregistrement.

Il aperçut un petit attroupement devant le studio numéro trois.

« … parce que la règle fondamentale du gangster, disait la voix qui était maintenant forte et claire, c’est qu’un homme possède une chose simplement tant qu’il est capable de la garder… »

Karl s’approcha encore. Un homme qui faisait partie du groupe rassemblé devant le studio trois se retourna et l’aperçut. C’était un noir, balai et seau d’eau à la main. Ses grands yeux ronds et blancs brillèrent dans l’obscurité. L’air préoccupé, il toucha l’épaule de la femme devant lui. Celle-ci se retourna à son tour et son visage noir prit la même expression inquiète. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais Karl l’interrompit d’un geste de la main et posa un doigt sur ses lèvres, lui faisant signe de se taire. Il rejoignit le groupe et, au fur et à mesure que les employés se retournaient, il leur faisait à tous signe de rester silencieux. Ils étaient tous noirs. C’étaient tous des femmes et hommes de ménage.

« Vous vous demanderez comment je sais toutes ces choses, poursuivait la voix. Eh bien, c’est facile… Je suis l’un d’entre eux. Je suis le chef des Diamond Dogs, le plus célèbre gang du Lower East Side. J’ai été un crève-la-faim… »

Karl toucha légèrement l’épaule de la femme qui nettoyait son bureau :

« Salut, Betty ! murmura Karl.

— Bonsoir, monsieur Jarach ! répondit la femme, après un sursaut.

— Qui est-ce ? » lui demanda-t-il à voix basse, indiquant le studio trois plongé dans le noir.

Betty haussa les épaules :

« On ne sait pas ! » répondit-elle.

Karl comprit qu’elle lui parlait par pure politesse, mais qu’en réalité elle n’avait qu’une envie, écouter cette voix. Karl lui sourit et se tut.

« … tout est parti du quartier des Five Points, que l’on appelait alors le Bloody Ould Sixth Ward, le sixième district. Mais ni vous ni moi n’étions nés, bien heureusement… »

Karl vit que tout le personnel de service souriait et se regardait en hochant la tête.

« C’était une zone insalubre et mal famée, au croisement de Cross Street, Anthony Street, Orange Street et Little Water Street…, poursuivait la voix. Vous ne connaissez pas ces rues ? »

Tous secouèrent la tête.

« Jamais entendu parler » bougonna Betty.

« Pourtant, je parie que vous y êtes passés des dizaines de fois ! enchaîna la voix, comme si elle avait entendu leurs réponses. Anthony Street est devenue Worth Street… »

Karl s’aperçut que les autres étaient bouché bée. Et lui-même ouvrit la bouche, surpris, en se disant : « Mais c’est la rue de la quincaillerie de mon père ! Là où j’ai grandi ! »

« … Orange Street, maintenant, s’appelle Baxter Street. Cross Street est devenue Park Street. Little Water Street, par contre, a disparu… Alors, combien de fois avez-vous foulé ces trottoirs chargés d’Histoire ? »

Tout le personnel de service secouait la tête, incrédule. Karl aussi était émerveillé et fasciné. Il se faufila à travers le groupe et tenta de regarder dans le studio trois, mais il ne vit rien d’autre qu’une silhouette noire penchée sur la table, microphone à la main.

« Et c’est dans cet un endroit étrange, plein de saloons et de salles de bal, une espèce de Coney Island de l’époque, fréquentée par des gens comme nous, marins, pêcheurs d’huîtres ou petits employés, qu’est née la culture des gangsters, qui, à cette époque, étaient beaucoup plus frustes qu’aujourd’hui… »

Karl était ensorcelé. Il écoutait dans le même silence tendu que tous les hommes et femmes de ménage, autour de lui.

« Il se fait tard, l’heure est venue de te quitter, New York… »

Un murmure de déception parcourut le public.

« Mais je reviendrai bientôt pour vous parler des slums , des recruteurs, de la Old Brewery, de Moïse le géant, de Gallus Mag, de Patsy the Barber et de Hell-Cat Maggie, une femme que vous souhaiteriez ne jamais rencontrer… »

Le personnel de service rit à voix basse en se poussant du coude. Karl sourit avec eux.

« Et je vous révélerai les faits et gestes des gangsters d’aujourd’hui, ceux que je fréquente tous les jours et que vous croisez dans la rue, avec leurs costumes tape-à-l’œil en soie. Je vous apprendrai à parler comme eux et vous raconterai les aventures incroyables qui se déroulent à votre insu dans les rues sombres de notre ville…

— Quand ça ? demanda naïvement un homme de ménage.

— Je vous quitte avec une anecdote sur Monk Eastman, à l’époque où il travaillait comme videur dans une salle de bal de l’East Side, au début de sa sanglante carrière. Il maintenait le calme dans ce local grâce à un énorme gourdin, qu’il marquait méticuleusement d’une entaille à chaque fois qu’il liquidait un client turbulent. Or voilà qu’un soir, Monk s’est approché d’un pauvre petit vieux inoffensif et lui a défoncé le crâne d’un coup terrible…

— Oh !… s’écria une grosse noire près de Karl, portant une main à sa poitrine.

— Chut ! Betty la fit taire.

— … et quand on lui a demandé pourquoi il avait fait ça, Monk a répondu : “J’avais déjà quarante-neuf marques sur mon gourdin, j’voulais un chiffre rond !”… »

Tout le public rit doucement. Karl y compris.

« Allez, je vous quitte ! Il faut que je règle son compte à une balance qui n’est maintenant plus qu’un rat , et puis il faut que j’aille ramasser le pèze de mon speakeasy , conclut la voix. Bonsoir, New York ! Et rappelle-toi… les Diamond Dogs suivent tes histoires… »

Puis on entendit le grésillement du microphone qui s’éteignait.

« Voilà, l’histoire de l’Amérique ! » se dit Karl et, après un instant de silence, il se mit à applaudir. Tout le personnel de service applaudit avec lui.

On entendit alors le bruit d’une chaise que l’on éloignait précipitamment de la table et, lorsque Karl éclaira le studio, ils se retrouvèrent face à un garçon d’une vingtaine d’années effrayé, une mèche blonde décoiffée sur le front et les manches de chemise roulées jusqu’aux coudes. Il les regardait les yeux grands ouverts et balbutiait à l’intention de Karl :

« Excusez-moi… je… excusez-moi… je m’en vais tout de suite…

— Comment tu t’appelles ? demanda Karl.

— Je vous en prie, ne me virez pas…

— Comment tu t’appelles ?

— Christmas Luminita.

— Tu en connais beaucoup, des histoires comme ça ?

— Heu, oui… monsieur…, répondit Christmas.

— À dix heures. Demain. Ici, sourit Karl. On enregistre le premier épisode. »

42

Los Angeles, 1927

Bill était en train de démonter un décor. Il était neuf heures du soir et il n’y avait personne d’autre dans le hangar. Au cours de ces derniers mois, il n’avait fait aucun progrès dans le monde du cinéma. Cette première étape pour s’approcher de Hollywood et de la richesse s’était révélée un coup d’épée dans l’eau. Il avait été embauché comme assistant machiniste, et c’est toujours ce qu’il faisait. Son salaire était à peine plus élevé que celui d’un noir bien payé. Mais ses possibilités de carrière étaient tout à fait les mêmes que celles de n’importe quel nègre. C’est-à-dire nulles.

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