Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Et c’était à cause de toutes ces émotions que, ce soir-là, Christmas ne se décidait pas encore à rentrer chez lui. L’ingéniosité de Cyril, l’amitié de Santo et la magie du théâtre l’avaient surexcité. Sa tête était traversée de mille pensées. Le théâtre l’avait ensorcelé. Il n’avait jamais vu de comédie musicale de sa vie. Au théâtre, tout était parfait. Le théâtre, c’est la vie parfaite ! se disait Christmas dans son costume en laine bleu flambant neuf, le manteau ouvert malgré le froid, afin d’apercevoir son costume pendant qu’il marchait.

Lorsqu’il réalisa qu’il était arrivé devant les studios de la N.Y. Broadcast, il regarda les grandes lettres de la porte d’entrée. De l’autre côté de la porte tambour, il apercevait la silhouette du gardien de nuit qui somnolait sur son bureau. L’immeuble entier était plongé dans l’obscurité, à l’exception d’une lumière au dernier étage, le septième, réservé aux bureaux de la direction. Christmas porta une main à sa poche et palpa la clef de la porte de derrière. Alors il sourit, fit demi-tour, prit la rue perpendiculaire et ouvrit la porte de la réserve. Il traversa la pièce sans allumer et monta au deuxième étage, au studio numéro trois, une vaste salle d’enregistrement avec, en plein milieu, une table bien astiquée où étaient installés neuf microphones : c’est là que l’on mettait en onde les pièces radiophoniques.

Christmas pénétra dans le studio plongé dans la pénombre, s’assit à la table, laissa tomber son manteau à terre, ôta sa veste et retroussa les manches de sa chemise, comme il avait vu les acteurs le faire. Il approcha un micro et l’alluma.

Un grésillement retentit, puis plus rien.

Christmas pensa au silence tendu qui avait précédé le lever de rideau, au théâtre. Il ferma les yeux et, soudain, eut l’impression de revoir l’explosion de lumières qui s’était produite dès que l’orchestre avait commencé à jouer l’envoûtante musique de Gershwin.

Alors il s’éclaircit la voix et lança : « Bonsoir, New York… »

Karl Jarach avait trente et un ans. Le père de Karl, Krzysztof, fils d’un petit commerçant en céréales de Bydgoszcz, en Pologne, était arrivé à New York en 1892. Quand il avait débarqué à Ellis Island, il ne savait rien faire. Il avait travaillé au port comme docker mais, de petite taille et de frêle corpulence, il n’avait tenu que trois mois. Les six mois suivants, il avait alors essayé d’être maçon. Cependant, même pour être maçon, Krzysztof n’était pas assez musclé. Lors d’un bal — organisé par la petite communauté de Polonais qu’il fréquentait le soir, pour parler sa langue — l’immigré avait rencontré Grazyna, et les deux jeunes gens étaient tombés amoureux. Ils se marièrent l’année même, et Krzysztof fut embauché comme vendeur dans la quincaillerie du père de Grazyna. Au bout d’un an, Krzysztof avait appliqué à la quincaillerie les règles qu’il avait apprises de son père, dans le magasin de céréales de Bydgoszcz, rationalisant les achats et les stocks et investissant dans des nouveautés. L’activité commerciale du magasin en avait grandement bénéficié. Le père de Grazyna l’avait promu directeur et, au cours de l’année suivante, Krzysztof, s’endettant jusqu’au cou auprès des banques, avait transféré la quincaillerie, quittant le local étriqué de Bleeker Street pour un endroit beaucoup plus vaste et passant dans Worth Street, au coin de Broadway. Krzysztof avait le sens des affaires. Les deux grandes vitrines de la quincaillerie — où il exposait des articles pour la maison qui attiraient même les femmes des quartiers limitrophes — s’étaient bientôt révélées un bon investissement, et il avait rapidement réussi à rendre leur argent aux banques. La seule chose qui ne marchait pas, dans la vie de Krzysztof, c’était que sa Grazyna n’arrivait pas à lui donner d’enfant. C’est pourquoi la mère de Grazyna, qui en faisait une maladie, se rendit à l’église et fit un vœu à la Madone.

Et, trois mois après, Karl avait été conçu.

Karl fut l’enfant le plus gâté de toute la communauté polonaise. Il grandit dans l’insouciance, sans nul souci d’argent, et quand il atteignit l’âge d’aller à l’université, Krzysztof avait mis de côté la somme nécessaire pour ses études. Mais Karl, à la surprise générale, déclara qu’il n’en avait pas envie. Alors Krzysztof, malgré sa déception, commença à le former à la gestion de la quincaillerie. Cependant Karl était toujours distrait, ne faisait preuve d’aucune application, s’ennuyait et, dès qu’il le pouvait, se plongeait dans la lecture d’incompréhensibles ouvrages sur la technologie naissante de la transmission par ondes radio. « Bordel de merde ! s’écria un jour Krzysztof à table (c’était la première fois qu’il perdait patience avec son fils depuis sa naissance). Si c’est la radio qui t’intéresse, fais de la radio, bon sang ! Mais ne gâche pas ta vie ! »

L’explosion de son père eut un effet bénéfique sur la torpeur de Karl. En une semaine, les livres et leurs abstractions laissèrent place à la liste des stations radiophoniques naissantes et des ateliers de radio et de téléphonie de New York et des environs. Karl frappa à toutes les portes et, pour finir, fut embauché par la N.Y. Broadcast comme employé de première classe.

Son père lui acheta deux costumes neufs car, expliqua-t-il, il ne fallait pas qu’il ait l’air d’un pouilleux de Polonais. Et c’est grâce à l’un de ces deux costumes que Karl fut remarqué par un dirigeant, qui le prit en sympathie et accepta de lui donner sa chance. Ainsi, de même que Krzysztof avait appliqué à la gestion de la quincaillerie les règles apprises dans le magasin de céréales de son père, Karl appliqua à la station de radio les règles apprises dans la quincaillerie de son père.

Appliquant aux êtres humains les critères que son père utilisait pour des vis et des clous, Karl donna une tournure rationnelle au « stock humain » qu’il devait gérer. Au bout de quelques années, travaillant bien plus que son contrat ne l’exigeait, s’engageant corps et âme, il fit carrière et devint un dirigeant de deuxième classe de la N.Y. Broadcast, non seulement chargé de gérer les émissions, mais aussi d’en concevoir de nouvelles.

Ce soir-là, comme cela lui arrivait souvent, Karl était encore dans son bureau tard dans la nuit, il cherchait des idées pour remplacer un ennuyeux programme culturel présenté par un professeur d’université — ami d’un dirigeant de première classe — qui parlait de l’histoire de l’Amérique sans réussir à éveiller le moindre intérêt chez les auditeurs, à cause surtout de son vocabulaire trop complexe. Le grand ponte avait aussi une voix nasale qui aurait endormi un homme sous perfusion de café depuis une semaine, pensait Karl. Car il ne savait pas à qui il parlait, il ne connaissait pas les gens auxquels il s’adressait, et n’avait nulle envie de les connaître. Mais si la N.Y. Broadcast voulait que la radio entre dans les maisons des gens ordinaires — comme Karl s’en était fait l’avocat à plusieurs reprises auprès de la direction — la radio devait parler leur langue, connaître leurs problèmes et leurs rêves.

Karl frotta ses yeux fatigués. Découragé, il referma le dossier où il notait ses idées pour de nouvelles émissions, et il enfila veste et manteau. Il était démoralisé. Cela faisait des semaines qu’il cherchait un moyen de raconter l’Amérique sans les discours barbants de ce pompeux professeur. Il ferma son bureau à clef, enroula une épaisse écharpe en cachemire autour de son cou et emprunta l’escalier de service parce que, la nuit, il ne se fiait pas aux deux ascenseurs. À cette heure-là, les liftiers ne travaillaient plus et le gardien de nuit était célèbre pour son sommeil lourd. Si Karl restait coincé dans l’ascenseur, il devrait sans doute attendre l’arrivée des liftiers, le lendemain matin. Du coup, quand il travaillait tard, il descendait toujours à pied.

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