Luca Fulvio - Le gang des rêves

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio - Le gang des rêves» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Slatkine & Cie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le gang des rêves: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le gang des rêves»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

Le gang des rêves — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le gang des rêves», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Au cours des quatre semaines suivantes, Ruth apprit l’art du développement et de l’impression et, comme l’avait prédit M. Bailey, elle découvrit la magie de la photographie. Dans l’obscurité de la chambre noire, les sujets photographiés apparaissaient sur le papier comme de nébuleux fantômes. Tout en se familiarisant avec les réactifs et les bains, elle essayait les appareils photo que M. Bailey avait mis à sa disposition, les flashs au magnésium et les trépieds, elle apprenait les temps d’exposition pour les plaques, et ses narines commencèrent à distinguer l’odeur des gélatines, du bichromate de potassium, du bromure et du chlorure d’argent. Le soir, elle étudiait les manuels et l’histoire de la photographie, depuis les anciens savants arabes jusqu’aux gélatines sensibles en passant par les premières plaques pour tirage contact, les daguerréotypes, l’ambrotype et le ferrotype. En compulsant ces ouvrages, elle eut l’impression d’être en phase avec l’esprit des photographes, et elle prit conscience des immenses possibilités narratives qu’un cliché fixé sur le papier pouvait offrir.

Quand elle estima être prête, elle se présenta devant M. Bailey :

« J’ai fini ! Voici la liste que vous m’avez demandée, et voici les quatre photos.

— Bravo ! s’exclama Clarence. Maintenant, tu es prête pour ton premier travail.

— Mais vous ne les regardez pas ?

— Et pourquoi est-ce que je le ferais ? fit Clarence en plissant ses petits yeux perçants. Je serais bien incapable de te dire ce que tu as compris de toi-même ! Il n’y a que toi qui peux le savoir… N’ai-je pas raison ? »

À cette réponse, Ruth demeura un instant interloquée. Elle tourna et retourna le fruit de son travail entre ses mains, réfléchissant. Enfin elle crut comprendre et sourit :

« Oui, Clarence, vous avez raison !

— Bien. Il faut que tu ailles à la Paramount. Demain après-midi, à quatre heures. Tu as rendez-vous avec Albert Brestler au studio cinq. C’est quelqu’un de très important. Adolph Zukor tient toujours compte de ce qu’il dit.

— Et je vais le photographier ? demanda Ruth, étonnée.

— Non, tu vas photographier son fils Douglas. Il fête ses sept ans. Brestler lui a organisé une fête dans le studio cinq. Avec plein de gamins. Tu le prends en photo pendant qu’il joue et souffle ses bougies.

— Ah bon…, fit Ruth.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Je n’aime pas photographier les gens qui rient.

— Eh bien, tu le photographies quand il ne rit pas ! »

Ruth resta un moment immobile et silencieuse.

« Il y a autre chose ? » demanda Clarence, distrait.

Ruth fut sur le point de répondre. Mais elle serra les lèvres et quitta le bureau.

En arrivant au studio cinq, Ruth se sentit mal à l’aise. Les mères des enfants étaient couvertes de bijoux, comme pour une première. Les gosses étaient déguisés en ridicules petits pages du dix-huitième siècle. Le studio brillait de tous ses feux, éclairé par de puissants projecteurs de cinéma. On avait installé un trône doré sur une petite estrade au milieu du hangar. C’est là que l’on fit asseoir Douglas Brestler, couronne sur la tête et sceptre à la main.

« C’est vous, la photographe ? » demanda la mère du petit garçon en la voyant entrer. Elle la toisa d’un air supérieur et puis, s’accompagnant d’un geste de la main qu’elle aurait pu adresser à une domestique, elle lui lança : « Allez, mademoiselle, dépêchez-vous un peu ! » Et bientôt elle sembla l’oublier, comme si elle n’existait pas.

Peu à peu, la gêne de Ruth s’estompa. Ni les parents ni les enfants ne se souciaient d’elle. On aurait dit qu’elle était invisible.

Ruth prit une série de photos de Douglas en train de fixer, sérieux, un petit avion reçu en cadeau, dont une aile avait été brisée par l’un de ses camarades. Ensuite elle photographia la joue rougie du petit vandale, auquel sa mère avait mis une claque. Elle prit aussi un cliché de M meBrestler, bouche pleine, avec un peu de chantilly sur le menton. Puis elle surprit une mère qui glissait un ongle long et rouge dans sa bouche afin d’extirper un bout de nourriture coincé entre ses dents. Une autre contemplait son bas filé. Mais surtout, elle photographia les enfants. En sueur, fatigués, avec leurs ridicules collerettes façon dix-huitième siècle pleines de chocolat et leurs jabots défaits. Elle prit en photo ceux qui, épuisés, s’effondraient dans un coin pour somnoler. Elle fixa sur la pellicule une petite bagarre. Et les larmes d’une enfant dont le tutu en satin avait été déchiré. Et puis elle les photographia tous ensemble, vus d’en haut, depuis une coursive où elle était montée. Regroupés autour de la table des gâteaux, comme des affamés. Ou comme sur un champ de bataille.

« Merde, c’est quoi, ces photos ? était en train de dire Albert Brestler à Clarence lorsque Ruth rentra à l’agence, la semaine suivante. Tu dirais que c’est une fête, ça ? On se croirait à un enterrement ! Ma femme est furibarde ! »

Ruth crut mourir sur place. L’entrée de l’appartement était vide et Odette était déjà partie. Elle s’approcha de la porte latérale du bureau de M. Bailey, entrouverte, et se mit à écouter.

« Pourquoi êtes-vous venu me voir, M. Brestler ? fit Clarence d’une voix posée. J’imagine que ce n’est pas pour vous faire rembourser : vous ne vous seriez pas dérangé en personne. N’ai-je pas raison ? »

Ruth aperçut Brestler qui s’asseyait et passait en revue les photos en silence, avec une expression irritée.

« Plus je les regarde, et plus… (Il fit une pause et soupira). Elles sont… elles ont un…

— Oui, moi aussi c’est ce que j’ai pensé, quand je les ai vues » renchérit Clarence.

Brestler le fixa :

« Mais il ne fallait pas que tu l’envoies photographier une foutue fête ! Tu es connu pour ne jamais rater un coup et je t’ai toujours reconnu ce talent, mais là… (Il jeta les photos sur la table, avec colère). Ma femme a raison, on dirait un enterrement ! »

Ruth mourait sur place. À présent, les deux hommes se taisaient. Un lourd silence plombait le bureau. Elle aurait voulu fuir et ne plus écouter. Mais elle ne parvenait pas à bouger.

« Si je t’avais proposé la fille pour un travail plus important, tu lui aurais donné sa chance ? » demanda ensuite Clarence avec un sourire.

Brestler soupira :

« Je ne pense pas, non, répondit-il.

— Exactement ! C’est bien ce que je pensais », et Clarence le scruta en silence, de ses yeux rusés.

Brestler dodelina de la tête, recommença à examiner les photos, puis il glissa une cigarette entre ses lèvres et l’alluma. Il aspira une longue bouffée et retint la fumée dans ses poumons avant de l’expirer lentement.

« Elle sont bonnes, finit-il par dire.

— Oui, elles sont très bonnes. »

Ruth se sentit rougir. Maintenant, oui, elle aurait vraiment voulu s’enfuir.

« OK, fit Brestler. Qui est-ce qu’elle peut photographier, d’après toi ?

— Des gens qui ne rient pas.

— Des gens qui ne rient pas…, grogna Brestler avec impatience. Qui, par exemple ? Des acteurs dramatiques ?

— Des acteurs dramatiques, parfait !

— Et qui d’autre ?

— Commençons par les acteurs dramatiques, répondit paisiblement Clarence. Si les photos sont bonnes, même ceux qui rient tout le temps voudront qu’elle les photographie… et ils éviteront de rire. Je n’ai pas raison ?

— Comment s’appelle la fille ?

— Ruth Isaacson.

— Juive ?

— Je ne lui ai pas demandé.

— Être juive, c’est un bon laissez-passer, à Hollywood.

— Bon, alors je lui demanderai.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le gang des rêves»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le gang des rêves» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le gang des rêves»

Обсуждение, отзывы о книге «Le gang des rêves» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x