Luca Fulvio - Le gang des rêves

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio - Le gang des rêves» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Slatkine & Cie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le gang des rêves: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le gang des rêves»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

Le gang des rêves — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le gang des rêves», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Après quoi, Sal et Cetta n’échangèrent plus une parole. Sal s’arrêta devant la porte d’entrée du bordel, se pencha à travers l’habitacle pour ouvrir la portière du côté de Cetta et lui fit signe de descendre. Dès qu’elle fut sur le trottoir, Sal enclencha une vitesse et s’éloigna.

Ce soir-là, à l’âge de quinze ans, Cetta tailla sa première pipe.

Et au bout d’un mois, elle avait appris tout ce qu’il y avait à apprendre afin de faire ce métier. En revanche, pour enrichir son vocabulaire et être capable de se débrouiller aussi en dehors de la maison close, il lui fallut cinq mois de plus.

Tous les après-midi, Sal l’accompagnait du sous-sol de Tonia et Vito Fraina jusqu’au bordel, et la ramenait tous les soirs. Les autres filles dormaient sur place, dans une pièce commune. Mais les enfants n’étaient pas autorisés. Chaque fois que l’une d’entre elles se retrouvait avec un bébé dans le ventre, un docteur le lui faisait passer avec un fil de fer. La société des putains ne devait pas procréer, c’était une des règles que Sal faisait respecter.

Pourtant, avec Cetta, il en était allé autrement.

« Pourquoi ? » demanda Cetta un matin en voiture, six mois plus tard, lorsqu’elle fut en mesure de comprendre la réponse.

La voix profonde de Sal vibra dans l’habitacle, couvrant le bruit du moteur. Aussi brièvement que la première fois : « Occupe-toi d’ton cul ! »

Et comme la première fois — néanmoins, après une pause beaucoup plus longue — Cetta dit : « Merci ». Puis elle éclata de rire toute seule. Mais du coin de l’œil, elle crut remarquer que même le visage laid et sérieux de Sal se décrispait un peu. Et que ses lèvres, de manière presque imperceptible, esquissaient un léger sourire.

8

New Jersey — Manhattan, 1922

Ruth avait treize ans et ne pouvait pas sortir, le soir. Or, la maison de campagne dans laquelle sa famille passait les week-ends était triste et lugubre, se disait-elle. Une grande villa blanche, avec une impressionnante colonnade à l’entrée, construite cinquante ans auparavant par le père de son père, grand-père Saul, fondateur de l’entreprise familiale. Une vaste demeure toute blanche avec une immense allée qui traversait le parc jusqu’au portail principal. Avec des meubles sombres toujours parfaitement astiqués. Avec des tapis américains et chinois sur des sols en marbre ou des parquets de chêne. Et des tableaux anciens, peints par des artistes du monde entier, accrochés sur des murs tapissés d’étoffes foncées. Et de l’argenterie européenne et orientale. Et des miroirs, des miroirs partout, qui reflétaient ce qui n’était, pour Ruth, qu’une grande maison cossue et lugubre.

Les domestiques non plus ne savaient pas sourire. Même lorsqu’ils devaient le faire par souci des conventions, lorsqu’ils rencontraient l’un des membres de la famille Isaacson, ils n’arrivaient pas à sourire vraiment. Ils relevaient à peine les commissures des lèvres, baissaient la tête et, les yeux rivés au sol, retournaient à leurs occupations. Même avec elle, qui n’était qu’une petite fille aux cheveux noirs et bouclés, au teint très pâle, avec des vêtements de collégienne raffinée et l’allégresse de ses treize ans, ils ne parvenaient pas à sourire.

Personne ne souriait — ni dans cette maison, ni dans le luxueux appartement de Park Avenue où ils vivaient habituellement — depuis qu’un couvre-feu avait été décrété à cause de sa mère, Sarah Rubinstein Isaacson. Ou plus exactement, à cause de ce qu’on disait, ou avait dit, d’elle. À savoir, qu’elle aurait eu une relation équivoque — elle quarante ans, lui vingt-trois — avec un jeune homme de la synagogue de la quatre-vingt-sixième rue, brillant, intelligent et beau, qui deviendrait bientôt rabbin. En tout cas, c’est ce que l’on voulait croire.

Le père de Ruth en avait fait une maladie. Sa mère en avait fait une maladie. Afin de ne pas en faire une maladie lui aussi, l’homme de vingt-trois ans, qui du coup ne deviendrait pas le plus jeune rabbin de la communauté, avait épousé du jour au lendemain une brave juive de son âge, elle-même fille de rabbin. Le père de Ruth, Philip, n’avait jamais douté de sa femme, pas un instant, et ne l’avait nullement tourmentée suite à ces racontars. Pourtant, le poison de la calomnie avait été le plus fort. La mère de Ruth savait qu’elle pouvait compter sur la confiance de son mari, mais elle n’avait plus eu le courage de faire parade de ses bijoux et toilettes à l’Opéra, aux soirées de bienfaisance de la communauté, ou aux concerts de musique classique en plein air organisés par le maire. Elle craignait d’être poignardée dans le dos par les ricanements moqueurs ; elle craignait les index pointés dans sa direction, à peine aurait-elle détourné le regard, qui la désigneraient comme la femme adultère, comme celle qui avait couché avec un homme qui aurait pu être son fils. Elle n’avait pas eu la force de porter sur ses épaules fines et élégantes — qu’elle révélait autrefois avec orgueil — le poids de la calomnie.

« Vous vous êtes laissé anéantir par un pet ! » répétait presque tous les soirs, après dîner, le vieux grand-père Saul dans son fauteuil, frottant du doigt son nez long et fin, agacé par ses lunettes.

Son fils et sa belle-fille baissaient les yeux, silencieux. La première fois que le vieil homme avait lancé cette phrase, ils n’avaient rien répliqué. Maintenant, ils ne voyaient plus de raison de le faire.

Nul ne souriait dans cette vaste demeure qui, pour Ruth, était devenue si lugubre. Les miroirs ne reflétaient plus les dizaines d’invités dansant dans le salon. Le parc n’était plus illuminé par les torches qu’on allumait pour le barbecue du dimanche soir. Le piano à queue ne résonnait plus sous les doigts des débutants qui s’improvisaient musiciens, ou des musiciens professionnels qui venaient égayer les soirées entre amis. On eût dit que les volets, la porte d’entrée et le portail au bout de l’allée avaient tous été mis sous scellés.

Et tout ça pour un pet.

Ruth avait treize ans et ne pouvait pas sortir, le soir. Mais sa maison était triste et lugubre, se disait-elle toute la journée. Personne ne souriait. À part le jardinier, un garçon de dix-neuf ans qui, depuis quelques mois, s’occupait des terrasses de Park Avenue et maintenant, depuis qu’il s’était acheté une camionnette, également de leur propriété du New Jersey. Lui, il riait tout le temps. Et Ruth l’avait tout de suite remarqué. Pas pour sa beauté, son intelligence, sa jeunesse, ou pour quelque chose de particulier qu’il aurait eu dans l’aspect ou le regard. Mais seulement pour ce rire qui, tout à coup, jaillissait de sa bouche, irrépressible. Elle n’était pas attirée par lui mais s’enchantait de ce rire qui éclatait sans que nul n’en comprenne la raison, et qui venait violer, profaner l’atmosphère sinistre de la maison. Par exemple, il pouvait tailler le lierre devant le garage quand tout à coup, peut-être en voyant quelque chose que l’acier de l’aile d’une des voitures de la maison réfléchissait de manière déformée, il éclatait de rire. Et il riait aussi quand Ruth lui apportait une limonade, au milieu de l’après-midi, comme si une limonade pouvait être comique. Et il riait — sous cape, sans se faire surprendre — quand le grand-père, avec son fichu caractère, le réprimandait pour quelque chose. Et il riait à cause de la vieille cuisinière qui, à son âge, ne savait pas encore faire la dinde rôtie aussi bien que sa mère ; il riait d’une soudaine averse printanière et du soleil qui lui succédait, brillant dans les flaques ; il riait d’une fleur qui poussait de travers ou d’un brin d’herbe entortillé dans la roue de la brouette, d’un merle sautillant sur le gravier, un ver dans le bec, et d’une grenouille coassant dans le petit lac artificiel du parc, des formes amusantes de certains nuages ou des maigres moustaches du majordome, de l’énorme derrière de la camériste de la maîtresse de maison et des mamelles généreuses de la dame qui venait aider quotidiennement pour le linge.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le gang des rêves»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le gang des rêves» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le gang des rêves»

Обсуждение, отзывы о книге «Le gang des rêves» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x