Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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L’autre, debout, parlait aussi bien la langue de l’homme à la mèche que celle de Cetta. Et il traduisait tout ce que disait celui qui se trouvait derrière le bureau. C’était lui — quand il les avait suivis dans la pièce, quelques minutes plus tôt — qui avait appris à Cetta que l’individu à la mèche était un avocat qui s’occupait des jeunes filles comme elle. « Jolies comme toi » avait-il ajouté en clignant de l’œil.

L’avocat dit quelque chose en fixant Cetta qui tenait Christmas — tout juste baptisé de ce nouveau nom par le fonctionnaire de l’Immigration — dans ses bras.

« On peut s’occuper de toi, traduisit l’autre. Mais l’enfant pourrait poser problème. »

Cetta serra Christmas contre sa poitrine. Sans répondre ni baisser le regard.

« Comment tu vas faire pour travailler avec ce gosse ? traduisit à nouveau l’autre. Nous le mettrons quelque part où il sera bien traité. »

Cetta pressa Christmas contre elle, plus fort encore.

L’avocat parla. Le traducteur dit :

« Si tu le serres encore un peu plus, tu vas le tuer, et comme ça tout sera réglé ! » et il rit.

L’avocat rit de concert.

Cetta ne rit pas. Elle se mordit les lèvres et fronça les sourcils, sans cesser de fixer l’homme derrière le bureau. Sans bouger. Elle posa simplement une main sur la tête blonde de son enfant qui dormait, paisible. Comme pour le protéger.

L’avocat parla alors avec brusquerie, repoussa son fauteuil et quitta la pièce.

« Là tu l’emmerdes, commenta le traducteur en s’asseyant au bord du bureau et en allumant une cigarette. Qu’est-ce que tu vas devenir, si l’avocat te met à la rue sans t’aider ? Tu connais quelqu’un ? Personne, je parie ! Et t’as pas un centime. Toi et ton fils, vous ne passerez pas la nuit, tu peux me croire » fit-il.

Cetta le regarda en silence. Toujours cramponnée à Christmas.

« Mais quoi, t’es muette ?

— Je ferai ce que vous voulez, déclara soudain Cetta. Mais mon enfant, vous n’y touchez pas. »

Le traducteur souffla la fumée de sa cigarette vers le plafond.

« Tu es têtue, petite ! » dit-il avant de quitter lui aussi la pièce, laissant la porte ouverte derrière lui.

Cetta avait peur. Elle tenta de se distraire en suivant du regard les volutes de fumée qui flottaient dans l’air et montaient vers le plafond décoré de stucs d’une beauté extraordinaire, qui dépassait tout ce qu’elle aurait pu imaginer. En fait, elle avait tout de suite eu peur. À partir du moment où, pendant que les fonctionnaires de l’Immigration timbraient ses papiers d’entrée à la douane, le jeune homme trapu et engageant qui avait donné au petit Natale son nouveau nom américain lui avait murmuré à l’oreille : « Fais attention ! » Elle s’en souvenait bien, de ce jeune : lui seul lui avait adressé un sourire. Cetta avait eu peur immédiatement, dès que l’avocat l’avait prise par le bras et lui avait fait franchir la ligne peinte au sol qui marquait le début de l’Amérique. Elle avait eu peur lorsqu’ils l’avaient fait monter dans cette grande voiture noire, à côté de laquelle l’auto du patron semblait une carriole. Elle avait eu peur en regardant ce paysage de béton qui s’élevait autour d’elle, tellement immense que tout ce que possédait le patron était une misère, et sa villa, une bicoque. Elle avait eu peur de se perdre au milieu de ces milliers de personnes qui se pressaient sur les trottoirs. Et alors, Christmas avait ri. Tout doucement, comme le font les bébés, sans qu’on sache pourquoi. Et il avait tendu sa petite main, lui avait attrapé le nez et avait saisi une mèche de ses cheveux. Et à nouveau, il avait ri, heureux. Ignorant. Et Cetta s’était dit que ce moment aurait été merveilleux s’il avait su parler, s’il avait dit ne serait-ce que « maman ». Mais en même temps, elle avait soudain réalisé qu’elle n’avait rien. Que cet enfant était tout ce qu’elle possédait. Qu’elle devait être forte pour lui, parce que ce petit être était encore plus faible qu’elle. Et qu’elle devait lui être reconnaissante, parce que lui seul au monde ne l’avait pas violée même si, plus que les autres, il l’avait toute déchirée entre les jambes.

Quand elle entendit la conversation animée qui se déroulait hors de la pièce, Cetta tourna la tête. Sur le seuil de la porte se trouvait un homme à la barbe mal rasée, avec de larges épaules et un cigare éteint entre les lèvres. Il était laid, âgé d’une trentaine d’années, avait de grandes mains noires et un nez que les coups avaient écrasé. Il se grattait machinalement le lobe de l’oreille droite. Au niveau du cœur, il portait un pistolet glissé dans un étui. Sa chemise avait des taches de sauce. Cela aurait aussi pu être du sang, mais Cetta se dit que c’était de la sauce. L’homme la regardait.

Puis la discussion s’interrompit et l’avocat apparut, suivi du traducteur. L’homme à la chemise tachée de rouge s’écarta pour laisser passer les deux autres, mais il resta là à observer la scène.

L’avocat s’exprimait maintenant sans regarder Cetta dans les yeux.

« C’est notre dernière offre, annonça le traducteur. Tu travailles pour nous, et ton fils, on le met dans une institution où tu pourras le voir le samedi et le dimanche matin.

— Non ! » s’exclama Cetta.

L’avocat hurla et fit signe au traducteur de la jeter dehors. Puis il lança vers elle les papiers signés par l’Immigration, qui flottèrent dans les airs avant de s’éparpiller au sol.

Le traducteur la saisit par le bras et l’obligea à se lever.

Ce fut alors que l’homme sur le pas de la porte parla. Sa voix profonde grondait comme le tonnerre ou comme s’il éructait, propageant de sourdes vibrations autour de lui. Il ne prononça que quelques mots.

L’avocat secoua la tête et puis grogna : « OK ».

Ensuite, l’homme devant la porte cessa de se gratter le lobe de l’oreille avec ses doigts. Il entra dans la pièce, ramassa les documents de l’Immigration par terre, y jeta un œil et, de sa voix d’ogre mais d’un ton neutre, lut : « Cetta ».

Le traducteur lâcha le bras de la jeune fille et recula. L’homme fit un signe de tête à l’intention de Cetta et quitta la pièce, sans plus adresser la parole aux deux autres. Elle lui emboîta le pas, le vit prendre une veste toute froissée et l’enfiler : elle était trop serrée de partout, au niveau des épaules comme de la poitrine, et il ne la boutonna pas. Elle se dit que, de toute façon, il n’aurait pas réussi à le faire. Puis le type lui fit encore un signe et il sortit de l’appartement, suivi de Cetta et Christmas.

Une fois qu’ils furent arrivés dehors, l’homme monta dans une voiture dont une aile comportait deux impacts de balle. Il se pencha de l’autre côté et ouvrit la portière de l’intérieur. Il tapota le siège de sa main droite pour indiquer à Cetta qu’elle devait s’asseoir. Elle prit place et il démarra. Il conduisit sans souffler mot et sans jamais la regarder, comme s’il était seul. Au bout de dix minutes, il se gara le long d’un trottoir et descendit. Il fit à nouveau signe à Cetta de le suivre et fendit une foule de miséreux bruyants, sales et couverts de haillons. Ensuite il descendit quelques marches menant à un couloir en sous-sol, sur lequel s’ouvrait une série de portes.

Il arriva au fond de ce couloir sombre et malodorant et, avant d’ouvrir la porte devant laquelle il s’était arrêté, il prit un matelas qui se trouvait appuyé contre le mur, à la verticale. Puis il entra.

La pièce — puisqu’il ne s’agissait que d’une pièce — ressemblait à bien des endroits que Cetta connaissait. Des pièces sans fenêtres. Des fils étaient accrochés d’un mur à l’autre, près du poêle à charbon, et des vêtements y étaient mis à sécher, la plupart tout rapiécés. Un rideau s’efforçait de cacher un grand lit. Il y avait une cuisinière, dont la hotte conduisait aussi à l’extérieur la fumée du poêle, grâce à deux tuyaux rouillés. Deux pots de chambre dans un coin. Un vieux buffet boiteux et sans porte, sous lequel on avait glissé une cale en bois pour le maintenir droit. Une table carrée et trois chaises. Un évier et un peu de vaisselle en fer-blanc qui avait perdu tout son émail.

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