Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Il riait de tout et il s’appelait Bill.

Et un jour il avait dit à Ruth : « Pourquoi on ne sort pas un soir, toi et moi, pour rigoler un peu ? »

Ainsi, ce soir-là, bien qu’elle n’ait que treize ans et n’ait jamais obtenu la permission de sortir — encore moins avec un jardinier sans avenir —, Ruth feignit de se retirer dans sa chambre, laissant ses parents et son grand-père à leur soirée lugubre et silencieuse, et elle descendit en cachette dans la buanderie. De là, elle rejoignit une porte de service, réservée aux fournisseurs, devant laquelle Bill l’attendait en riant. Et, riant elle aussi — comme une petite fille de treize ans que la vie gâtait et ennuyait —, elle se glissa dans la camionnette de Bill.

« Moi aussi j’ai une voiture, tu vois ! s’exclama-t-il avec orgueil.

— Eh oui ! » lança Ruth, riant sans savoir pourquoi. Peut-être simplement parce qu’elle sortait avec un garçon comme Bill, qui riait de tout.

« Tu sais, peu de gens ont une voiture, ajouta Bill.

— Ah bon ? fit-elle sans guère d’intérêt.

— Qu’est-c’que t’es bête ! Tu crois que tout le monde est riche comme ton grand-père et ton père ?… Qu’est-ce que t’as, c’est la camionnette qui te dégoûte ? » demanda Bill d’une voix rauque, les yeux plissés et très noirs dans le soir noir. Mais ensuite il éclata de son rire léger et si drôle, et Ruth oublia aussitôt le frisson qui avait parcouru sa peau très blanche, lui donnant la chair de poule.

Bill enclencha bruyamment une vitesse, accéléra, et la camionnette, cahotant et pétaradant, fonça sur la route qui menait en ville. « Je vais te montrer ce que c’est, la vraie vie ! » annonça Bill, toujours riant.

Et Ruth rit de concert, grisée par l’aventure, tout en triturant la bague avec la grosse émeraude qu’elle avait empruntée à l’insu de sa mère afin de se faire belle et de se sentir plus grande par rapport à Bill. C’est alors seulement qu’elle réalisa que sa mère devait avoir des doigts plus fins que les siens, car elle avait du mal à enlever l’anneau de son annulaire.

« Regarde ça ! dit Bill, en garant la camionnette et coupant le moteur, après une bonne demi-heure de route. Dans ce speakeasy , on va pouvoir boire quelque chose et danser ! » Il indiquait un local enfumé, au coin de deux rues sombres, d’où entraient et sortaient des hommes et des femmes qui titubaient, enlacés.

« Tu as apporté l’argent ? demanda-t-il à la jeune fille.

— Mais l’alcool est interdit ! s’écria Ruth.

— Pas dans la vraie vie ! s’amusa Bill, avant de répéter sa question. Tu as apporté l’argent ?

— Oui » répondit Ruth, sortant de son sac à main deux billets, et ne pensant plus à la bague. Elle n’avait d’yeux que pour ce taudis, où tout le monde riait comme Bill. Où la vie semblait tellement différente de son lugubre palais.

« Vingt dollars ? s’étonna Bill en portant les billets à ses yeux. Ça alors, vingt dollars !

— Je les ai pris dans la poche de mon père » expliqua Ruth en riant.

Bill rit aussi et saisit la tête gracieuse de Ruth entre ses mains, éraflant sa peau délicate avec les billets et ses cals de jardinier. Et, toujours en riant, il attira le visage de Ruth vers le sien et l’embrassa sur les lèvres. Il la lâcha aussitôt après, et recommença à contempler les billets de banque.

« Ça alors, vingt dollars ! reprit-il. Tu sais combien elle m’a coûté, cette bagnole pourrie ? Dis-moi un peu, tu le sais ? Je parie que non ! Elle m’a coûté quarante dollars, et ça m’a paru une fortune. Et toi tu fourres les mains dans la poche de ton papounet et tu en tires la moitié, juste comme ça ! (et il rit plus fort que d’ordinaire.) Vingt dollars pour boire du whisky de contrebande ! (et il rit encore, mais d’une drôle de façon.)

— Ne recommence jamais plus ! ordonna Ruth, sérieuse.

— Quoi ?

— Tu n’as pas le droit de m’embrasser.

Bill la regarda en silence, avec un regard trouble, sombre, où ne paraissaient plus rien de tous les éclats de rire qui l’avaient habité jusqu’à cet instant. « Descends ! » lui lança-t-il simplement avant d’ouvrir sa propre portière. Il fit le tour du véhicule, saisit rudement Ruth par le bras et la tira jusqu’au débit de boissons clandestin, sans plus lui adresser la parole. Il tenta d’acheter une bouteille de whisky mais on n’avait pas de monnaie à lui rendre. Alors il la prit à crédit — à l’évidence, on le connaissait — et, après avoir écouté chanter une rengaine, il rit et entraîna à nouveau Ruth jusqu’à la camionnette.

« C’est un vrai cimetière, là-dedans ! s’exclama-t-il, souriant et rallumant le moteur, bouteille calée entre les jambes. Je connais des endroits bien mieux !

— Peut-être que je ferais mieux de rentrer » avança timidement Ruth.

Bill pila au beau milieu de la rue.

« Tu t’amuses pas, avec moi ? » lui demanda-t-il avec le regard sombre qu’il avait eu peu auparavant. C’était le même regard que celui de son père, à chaque fois qu’il le frappait à coup de ceinture, parfois sans aucun motif, simplement parce qu’il était ivre. Toutefois, il sourit ensuite, redevenant le Bill que Ruth connaissait, il caressa son visage inquiet — celui d’une petite fille qui craint d’avoir fait une bêtise — et la rassura :

« On va s’amuser, c’est promis ! et il sourit à nouveau, avec gentillesse. Et je promets de ne plus t’embrasser.

— C’est promis ?

— Je le jure ! » et il porta une main à son cœur, dans un geste solennel. Puis il rit comme il le faisait toujours.

Et alors, pour la deuxième fois, Ruth oublia cette désagréable sensation de malaise qui l’avait envahie, et elle rit avec lui.

Tout en conduisant, Bill buvait à la bouteille. Il la tendit aussi à Ruth : elle posa les lèvres sur le goulot, et à peine une goutte se glissa-t-elle dans sa gorge qu’elle se mit à tousser. Et plus elle toussait, plus elle avait envie de rire. Et Bill riait de concert, il riait, il riait, jusqu’à ce que, en quelques instants, la bouteille soit vide et vole par la vitre.

« Mais il n’y a rien, ici ! » fit remarquer Ruth en regardant autour d’elle, essuyant les larmes pleurées à force de toux et de rire, une fois que Bill eut arrêté la camionnette.

« Il y a nous ! » s’exclama Bill. Et, à nouveau, il eut ce regard trouble. Noir. Noir comme la route déserte où ils stationnaient.

« Tu as promis de ne pas m’embrasser, rappela Ruth.

— J’ai juré, confirma Bill. Et je tiens toujours mes promesses » ajouta-t-il en glissant une main entre les jambes de Ruth, soulevant sa jupe et lui arrachant sa simple culotte de fillette.

Ruth tenta de se défendre mais Bill lui asséna un coup de poing en plein visage. Et puis un autre, et un autre encore.

Ruth entendit un bruit d’os qui se cassaient, dans sa bouche et son nez. Puis plus rien. Quand elle rouvrit les yeux, elle se trouvait allongée à l’arrière du véhicule. Bill haletait sur elle, poussant quelque chose de brûlant entre ses jambes. Et tout en poussant, il répétait en riant : « Tu vois que je t’embrasse pas ? Salope, tu vois que je t’embrasse pas ? » Pour finir, Ruth sentit quelque chose de chaud et visqueux, et elle vit que Bill arquait le dos en ouvrant grand la bouche. En se relevant, Bill lui flanqua un autre coup de poing. « Juive de merde, lui dit-il. Juive de merde, juive de merde, juive de merde… » une insulte pour chaque bouton de son pantalon, qu’il était en train de remettre. Puis il saisit sa main et tenta de lui ôter la bague avec la grande émeraude. « J’ai passé la soirée à la reluquer, salope ! » siffla-t-il. Mais l’anneau ne venait pas. Il lui cracha sur le doigt et tira à nouveau, avec force, en jurant. Alors il se mit debout et lui flanqua des coups de pied. Dans le ventre, les côtes, le visage. Et puis, s’agenouillant les jambes écartées au-dessus de sa poitrine, il la frappa d’un autre coup de poing et se pencha en avant, vers un sac en toile. « Tu veux la voir, la vraie vie ? » Il sortit du sac une paire de cisailles dont il se servait pour tailler les roses. Il écarta les lames affûtées et les approcha de la base de l’annulaire de Ruth. « Voilà, c’est ça la vraie vie, sale juive ! » et il referma les cisailles.

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