Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Au numéro quatorze vivait un gros rustaud, Trevor Lavender, accessoiriste à la Fox Film Corporation, qui méprisait les « artistes ». Tous, sans exception. Parce que c’étaient des faibles, disait-il.

Dans l’appartement numéro seize vivait Clarisse Horton, une femme de quarante ans, coiffeuse dans les studios de la Paramount qui élevait seule son fils Jack — sept ans à l’époque de l’arrivée de Bill —, fruit d’une aventure occasionnelle avec une mystérieuse star du cinéma, dont Clarisse n’avait jamais voulu révéler le nom. D’après sa mère, Jack allait devenir une vedette de music-hall, et c’est pourquoi elle l’entraînait au chant. Il interprétait éternellement la même chanson pleine de pathos. C’était l’histoire d’un enfant dont la mère s’était enfuie, une nuit, en l’abandonnant : Jack écartait les bras, le visage triste et ébahi tourné vers l’horizon, suivant le voyage imaginaire de sa mère et se demandant — c’étaient les paroles de la chanson — ce qui allait lui arriver. Puis il se répondait à lui-même qu’elle rejoindrait peut-être toutes les mères qui avaient abandonné leurs enfants, et là elle aurait des remords et reviendrait, ainsi que toutes les autres mères — « À la recherche du bonheur » disait la dernière strophe de la chanson.

Mais ce bonheur, au fur et à mesure que le temps passait, Bill n’en trouvait nulle trace. Ni dans sa vie ni dans celle des autres. Tout cela n’était que de la poudre aux yeux.

Bill passait de plus en plus de temps à dormir. Ruth ne le tourmentait plus. Les cauchemars avaient disparu. Son sommeil devenait léthargique, lourd, pesant. Il se réveillait plus fatigué et ensommeillé que la veille au soir. Il bâillait en permanence et passait souvent des journées entières en pyjama, sans se raser ni se laver. Au début, il croyait agir ainsi parce que c’était comme ça qu’il avait toujours imaginé la vie des riches. Une vie sans obligations, sans horaires, sans réveils forcés. Une vie de fainéantise totale. Pendant un temps, il avait connu, sinon le bonheur, du moins une sorte de contentement. Mais ensuite, cette habitude s’était peu à peu transformée en apathie. Et l’apathie avait apporté avec elle une forme de dépression. Son insatisfaction était telle — une insatisfaction enfouie, pas encore métabolisée — qu’il n’éprouvait plus aucun intérêt pour tout ce qui l’entourait, et qu’il restait cloué encore plus longtemps sur le canapé-lit, qu’il ne refermait jamais plus. Semaine après semaine, son compte à l’American Saving Bank s’asséchait. Et, semaine après semaine, Bill repoussait le problème. Mais, désormais, il savait qu’il n’était plus riche. Il devait épargner sur tout. À commencer par la nourriture. Au début, il allait toujours manger dans un petit restaurant mexicain à La Brea. Ensuite, il était passé à un kiosque à sandwiches au fond de Pico Boulevard : il garait sa Ford au coin de la speedway, s’allongeait sur le sable tiède et mangeait, le regard errant sur l’océan. Mais il avait bientôt dû renoncer aux sandwiches aussi, et il se servait de moins en moins de sa Tin Lizzie parce qu’il devait économiser sur l’essence. Il commença à s’acheter de la nourriture dans un petit magasin hispanique, et il préparait ses repas seul. La veuve Ciccone ne faisait plus sa catin, remarqua Bill. Et elle cessa de l’appeler Cock.

Or, plus Bill se restreignait, plus sa rage d’autrefois le reprenait. Et, avec cette colère, il commença progressivement à se retrouver lui-même. Mais cette colère lui instilla aussi un nouveau sentiment : l’envie. Une envie dévorante pour la richesse qui passait près de lui, à chaque coin de rue. Il ne vit plus les crève-la-faim comme lui et ne remarqua plus les autres locataires du Palermo, avec leurs misères quotidiennes. Il passait la plupart du temps sur Sunset Boulevard, à épier les villas ou à reluquer les voitures de luxe qui défilaient en l’ignorant totalement, lui comme le reste de l’humanité, qui comptait pour des prunes. Ainsi avait-il examiné de près la Pierce-Arrow à vingt-cinq mille dollars qui avait appartenu à Roscoe Fatty Arbuckle, la McFarlan couleur bleu cobalt qui avait été celle de Wally Reid avant qu’il ne meure dans un asile, la Voisin de tourisme de Valentino avec son bouchon de radiateur en forme de cobra enroulé, la Kissel rouge de Clara Bow, la Pierce-Arrow jaune canari et la Rolls Royce blanche — avec chauffeur en livrée — de Mae Murray, la Packard violette d’Olga Petrova et la Lancia de Gloria Swanson avec son intérieur léopard, qui laissait sur son passage un parfum de Shalimar. Alors sa vieille Ford lui avait donné la nausée, tellement elle était laide, insignifiante et ridicule. Et c’était là, sur Sunset Boulevard, qu’il avait compris que tous ces foutus riches avaient quelque chose qu’il aurait voulu avoir. Et, jour après jour, l’envie l’avait aveuglé, au point qu’il avait fini par se persuader que tout le monde, sans exception, avait quelque chose de plus que lui, pas seulement les riches.

Alors, avec toute la force de sa hargne, il se promit qu’il allait gagner de l’argent. Et qu’il allait devenir riche pour de vrai, coûte que coûte. Or, la manière la plus rapide d’y arriver — alors qu’il avait presque épuisé ses économies à l’American Saving Bank —, c’était de travailler dans le cinéma.

C’est ainsi que Bill devint l’esclave du même rêve que tous les habitants de Los Angeles.

Lorsqu’il se présenta dans une petite rue, downtown , répondant à une annonce dans un journal spécialisé dans le spectacle, Bill était plein d’espoirs. L’annonce disait qu’on cherchait des gens pour former de nouvelles équipes techniques. Le hangar ne se trouvait pas dans la zone des studios, mais Bill savait bien qu’il devait commencer quelque part pour pouvoir réaliser ses rêves de richesse. C’est pourquoi il se présenta. Il fut embauché comme assistant machiniste. Cinq jours par semaine. La paye était médiocre, mais elle lui permettait de manger et de conserver son logement au Palermo Apartment House, pour le moment ça suffisait.

« D’accord ! dit Bill.

— À demain, fit le chef d’équipe.

— On fait aussi des westerns ? demanda Bill en souriant.

— On en tourne un demain ! répondit l’autre.

— J’adore les westerns » commenta Bill avant de s’en aller.

Le western auquel Bill collabora durait douze minutes, et il fut tourné en une seule journée. Une femme traversait le désert dans une voiture à cheval. En réalité on ne voyait jamais le désert, la caméra ne cadrant que l’intérieur du véhicule, secoué à l’extérieur par deux assistants, dont Bill, afin de donner l’idée du mouvement. La femme relevait ses jupes, délaçait son corsage, révélant une poitrine blanche et généreuse, puis elle se laissait baiser par un gars qui voyageait avec elle. La scène durait sept minutes, préambule compris. Ensuite la voiture était attaquée par les Indiens. La femme survivait à l’attaque — que l’on ne voyait pas — et se faisait baiser par le chef de la tribu, un acteur blond avec une ridicule perruque noir de jais et un visage grimé en rouge. Cette scène-là durait cinq minutes.

Quand le réalisateur avait annoncé que la journée était terminée, la femme qui s’était laissé tringler par deux hommes devant tout le monde s’était rhabillée, avait passé du rouge sur ses lèvres et était sortie du hangar, devant lequel l’attendait un vieux dans une Packard flambant neuve.

« J’ai jamais vu ce genre de western ! plaisanta alors Bill avec un machiniste qui, la main sur sa braguette, reluquait une actrice qui essayait des costumes pour le film du lendemain.

— Il faut être riche pour s’acheter un film porno, expliqua l’autre. Et aussi pour se payer un de ces p’tits culs ! »

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