Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Passé San Francisco, il avait rejoint Los Angeles. Il n’aurait jamais imaginé qu’une agglomération urbaine puisse être aussi étendue. Il avait dormi dans le premier hôtel sur lequel il était tombé et avait demandé au propriétaire de lui indiquer un gratte-ciel où il pourrait louer un appartement. Il voulait regarder l’océan de haut, il voulait être le plus près possible du soleil. Le propriétaire de l’hôtel lui avait répondu que sa cousine louait des appartements sur Cahuenga Boulevard. Au rez-de-chaussée. Une résidence tout à fait respectable mais bon marché. Bill lui avait ri au nez :

« Je suis riche ! » s’était-il exclamé, palpant sa poche remplie de près de quatre mille cinq cents dollars.

« À Los Angeles, l’argent file vite ! » l’avait prévenu l’hôtelier.

Bill avait ri à nouveau. Il se sentait comme un pavot de Californie. Il venait d’éclore et voulait profiter du soleil, rien d’autre. Il n’y avait aucun lendemain à craindre. Seulement un aujourd’hui à fêter.

Mais au bout de deux mois, Bill s’était rendu compte que la merveilleuse vue panoramique de son appartement allait finir par le saigner à blanc. Il avait ramassé ses quelques effets et était retourné à l’hôtel :

« Ils sont où, ces appartements de Cahuenga Boulevard ? » avait-il demandé à l’hôtelier.

Et le soir même, il s’était installé dans la résidence de style hispanisant de M meBeverly Ciccone, une cinquantenaire à la poitrine généreuse et aux cheveux peroxydés, qui avait hérité cette propriété de son deuxième mari, Tony Ciccone, mort à quatre-vingt-trois ans. Ce Sicilien avait planté une orangeraie dans la Valley, qu’il avait ensuite vendue à une usine de jus de fruits. Et maintenant qu’elle était veuve, M meCiccone devait se méfier des chasseurs de dots, comme elle avait tenu à le préciser elle-même, parce que Los Angeles en regorgeait — du moins, c’est ce qu’elle prétendait — et un endroit comme le Palermo Apartment House attisait bien des convoitises. « Comme il m’avait attiré, moi ! » avait ri la femme en faisant rebondir ses énormes seins. Puis elle avait conduit Bill à son nouveau logement.

Le Palermo Apartment House était un bâtiment en U qui donnait sur Cahuenga Boulevard, on y accédait en montant trois marches de pierre rouge et en passant sous une arche qui faisait penser aux maisons mexicaines, telles que Bill les avait vues dans des westerns. Au milieu, il y avait un chemin de dalles en ciment aggloméré, le long duquel M meCiccone avait planté des rosiers. De petits sentiers de gravier menaient au porche de chaque appartement. Les vingt logements — sept pour chacun des deux longs côtés, un à chaque coin et quatre au fond — étaient composés d’un petit salon sur lequel s’ouvrait la porte d’entrée, d’une salle de bain et d’un coin cuisine aménagé. Le salon était meublé d’un canapé-lit à deux places, d’un petit fauteuil, d’une table avec deux chaises, et d’une natte par terre. Près du canapé-lit, un petit meuble bas servait de table de chevet, et une armoire à deux battants était encastrée dans le mur.

« Si vous voulez un miroir dans la salle de bain, il faut me donner cinq dollars d’avance, avait annoncé la veuve Ciccone. Le locataire précédent l’a cassé, et il est parti sans me rembourser. Je peux quand même pas y perdre !

— Et pourquoi c’est moi, qui devrais y perdre ? lui avait demandé Bill.

— D’accord, avait alors rétorqué la peroxydée aux gros seins. On fait moitié moitié et on n’en parle plus. Deux dollars cinquante ! »

Bill avait mis la main à la poche et en avait sorti son rouleau de billets. Il lui avait payé quatre semaines d’avance et la moitié du miroir. La veuve Ciccone n’arrivait pas à quitter le rouleau de dollars des yeux. Quand elle était revenue avec le miroir, Bill avait remarqué qu’elle s’était mis du rouge à lèvres en dessinant un genre de cœur, et qu’elle avait défait deux boutons de son corsage rose, laissant entrevoir d’énormes tétons laiteux compressés dans un soutien-gorge de la même couleur que le chemisier. Et les pantoufles élimées qu’elle portait auparavant avaient été remplacées par une paire de chaussures pointues à talons.

« Vous êtes acteur, Mister Fennore ? lui avait-elle demandé, passant la main dans ses boucles oxygénées.

— Non, avait répondu Bill.

— Mais vous travaillez dans le cinéma, quand même ?

— Non.

— Bizarre, avait commenté la veuve Ciccone.

— Pourquoi ?

— Parce qu’à Los Angeles, tout le monde veut faire du cinéma.

— Pas moi.

— Dommage, vous êtes bel homme…, avait souri la femme. Si vous voulez, vous pouvez m’appeler Beverly, Mister Fennore. Ou simplement Bev.

— D’accord.

— Alors je t’appellerai Cochrann…, avait-elle dit. Ou, parce que c’est plus facile, Cock ! »

Et elle avait ri avec malice, portant une main à sa bouche.

Bill n’avait pas ri. Il ne trouvait jamais cela amusant, les femmes qui jouaient les catins.

« Où y a-t-il une banque ? lui avait-il demandé.

— À deux blocks d’ici. Le directeur est un ami…, enfin, il me connaît. Dis-lui que c’est moi qui t’envoie, Cock ! »

La veuve avait quitté l’appartement en tortillant son énorme derrière, qui avait peut-être été une des causes de la mort rapide de Tony Ciccone.

Bill avait fermé la porte et examiné tranquillement son logement. Les murs étaient sales et, ici ou là, des taches rectangulaires plus claires entourées de noir indiquaient là où des reproductions avaient dû être accrochées autrefois.

Le lendemain, il avait effectué un dépôt de deux mille dollars à l’American Saving Bank, avait gardé soixante-dix-sept dollars en poche et acheté un pinceau et deux pots de peinture blanche. Puis il était retourné au Palermo et avait repeint ses murs. Cette nuit-là, l’odeur de l’appartement avait été tellement insupportable que Bill avait dormi fenêtres grandes ouvertes en écoutant les bruits de Los Angeles, allongé dans son lit.

Presque tous les locataires du Palermo Apartment House rêvaient de cinéma. La fille de l’appartement numéro cinq, en face de celui de Bill, avait de longues boucles châtains qu’elle entretenait amoureusement depuis qu’Olive Thomas était morte, en 1920. Cette fille, Leslie Bizzard (« Mais mon nom d’artiste, c’est Leslie Bizz » avait-elle confié à Bill), était persuadée que Hollywood avait besoin d’une actrice pour remplacer la petite reine de The Flapper , qui s’était suicidée à Paris avec une dose mortelle de poison (« Du chlorure de mercure en granules » avait-elle précisé), après avoir été impliquée dans des scandales de drogue. Six années s’étaient écoulées depuis la disparition d’Olive Thomas, mais Leslie n’avait jamais cessé de soigner ses boucles châtains qui, d’après elle, la faisaient ressembler de manière stupéfiante à la vedette disparue et allaient faire son succès. « Mais il faut de la patience ! » avait-elle confié à Bill. Entre-temps, elle était vendeuse dans un magasin de vêtements. Et elle attendait.

Au numéro sept vivait Alan Rush, un vieux goutteux que tous les locataires respectaient parce qu’il avait été figurant dans deux superproductions de Cecil B. DeMille.

Au numéro huit il y avait un jeune éphèbe, Sean Lefebre, un danseur de corps de ballet qui faisait du théâtre et, à l’occasion, du cinéma aussi. Bill avait éprouvé une immédiate répulsion envers ce bellâtre blafard. Et quand il l’avait vu rentrer chez lui un soir, serré contre un autre homme et donnant libre cours à des effusions amoureuses, il avait compris la raison de son dégoût. Le lendemain, il avait dénoncé l’homosexuel à la patronne du Palermo Apartment House, d’un air dégoûté. Mais la veuve Ciccone lui avait ri au nez : « Los Angeles est plein de pédales, mon trésor ! s’était-elle exclamée. Il va falloir t’y habituer, Cock ! »

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