Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Alors Bill ouvrit la boîte en fer-blanc dans laquelle Liv conservait ses économies d’ouvrière et il les déroba. Il prit son propre pécule et ses pierres précieuses, et mit ses vêtements dans une valise, en silence, sans réveiller Liv. Enfin, il s’enfuit de la cabane.

Il atteignit Détroit à l’aube et y loua une chambre. Il passa une journée à observer les différentes bijouteries de la ville, jusqu’à ce qu’il repère celle qui ferait son affaire. Elle était située en périphérie de la ville. Il avait vu deux types louches y entrer et les avait épiés à travers la vitrine. Et il avait compris. Le lendemain, lorsqu’il vit un autre gars à l’allure de gangster entrer dans le magasin, il se glissa à sa suite. Derrière le comptoir, une grosse femme astiquait une petite vitrine contenant des bibelots en cristal et en porcelaine.

« Le Moine t’envoie deux cadeaux » annonça le voyou au bijoutier.

Avant qu’ils ne s’aperçoivent de sa présence, Bill avait déjà quitté le magasin. Il attendit caché au coin de la rue, et quand il vit sortir le gangster, il laissa encore passer une dizaine de minutes.

« Le Moine avait oublié le gros morceau ! » dit-il au bijoutier.

L’homme le regarda d’un air soupçonneux, une cigarette pendant aux lèvres :

« T’es qui, toi ? » demanda-t-il.

La grosse femme derrière le comptoir fixait Bill.

« Ça n’a pas d’importance, qui je suis. Ce qui est important, c’est de pas faire chier le Moine, t’es pas d’accord ? » répondit Bill à voix basse, en se penchant par-dessus le comptoir.

Le bijoutier se dirigea vers l’arrière-boutique : « Viens ! » fit-il avec cupidité, ouvrant une petite porte derrière un rideau. Bill regarda la grosse et suivit l’homme.

« Mille » dit le bijoutier en levant les yeux de sa loupe. Les pierres précieuses étincelaient sous sa lampe. La cigarette du commerçant se consumait dans un lourd cendrier en bronze.

« Mille pour les diamants ? D’accord, dit Bill. Maintenant, dis-moi combien tu proposes pour l’émeraude, parce que le Moine est inquiet de savoir si, toi aussi, tu penses que tout ensemble, ça vaut au moins deux mille dollars.

— Deux mille ? » s’exclama le bijoutier en secouant la tête.

Mais Bill comprit tout de suite qu’il les lui donnerait.

« Et moi, qu’est-ce que j’y gagne ? pleurnicha l’homme.

— La santé. »

Le bijoutier recueillit les pierres et se tourna vers le coffre-fort. Il l’ouvrit et commença à compter l’argent. Bill le frappa d’un coup de cendrier en bronze à la tête. L’homme s’effondra en gémissant. La liasse de billets s’envola à travers la pièce. Tandis qu’une épaisse flaque rouge commençait à se former sous la nuque du bijoutier au sol, Bill ramassa tous les billets, les fourra dans ses poches et sortit en courant du magasin, renversant la bonne femme qui était venue voir ce qui se passait dans l’arrière-boutique.

Il se rendit chez un vendeur de voitures et acheta pour 590 dollars un des meilleurs Modèle T en circulation, avec allumage automatique et roues démontables, qu’il paya comptant. Il conduisit jusqu’à la pension où il logeait, récupéra sa valise et abandonna Détroit. Quand il se retrouva en rase campagne, il compta l’argent du bijoutier. Quatre mille cinq cents dollars. Il rit. Il écouta son rire s’envoler dans les airs et mourir. « Je suis riche ! » se dit-il. Et alors, quand tout fut à nouveau silencieux, il rit une nouvelle fois et redémarra.

Il savait où aller : Liv lui en parlait tout le temps. Elle disait que là-bas, le climat était merveilleux et l’eau de l’océan toujours chaude. Elle évoquait sans arrêt les palmiers, les plages sublimes et le soleil.

« J’arrive, Californie ! » hurla-t-il par la vitre tandis que la Tin Lizzie filait sur la route.

30

Manhattan, 1924

« Bonne année, Miss Isaacson » dit le garçon qui manœuvrait l’ascenseur, en refermant les portes.

Ruth regardait fixement devant elle, mais on aurait dit qu’elle n’était pas là. Elle ne répondit rien. Le garçon en uniforme et casquette actionna le mécanisme, et la cabine commença sa descente. Ruth serrait dans sa main un pendentif accroché à un simple cordon de cuir. C’était un cœur rouge, brillant et gros comme un noyau d’abricot. Et très laid.

« Bonne année, Miss Isaacson » fit le portier à l’entrée, en lui ouvrant la porte.

Ruth ne répondit rien. Elle passa, tête baissée, et ne remarqua pas le vent glacé qui l’accueillit dans la rue. Avec son pouce, elle frottait la surface brillante du pendentif, reçu comme cadeau la veille de Noël. Elle l’avait trouvé dans sa boîte aux lettres. « Adieu, alors » était écrit sur le billet qui l’accompagnait. Rien d’autre. Aucune signature.

« Bonne année, Miss Ruth » dit Fred en refermant la portière de la Silver Ghost.

Mais Ruth ne lui répondit pas non plus. Elle s’enfonça dans la confortable banquette en cuir, qui ne sentait plus le cigare ni le brandy et ne lui rappelait désormais plus son grand-père. Et elle continuait à passer le pouce sur le cœur rouge. Presque avec colère, comme si elle avait voulu gratter cette horrible laque. Une semaine s’était écoulée depuis qu’elle l’avait reçu. C’était maintenant le Nouvel An.

« Tu sais où habite Christmas ? demanda-t-elle de but en blanc à Fred, sans lever la tête.

— Oui, Miss Ruth.

— Emmène-moi !

Miss Ruth, votre mère vous attend pour déjeuner chez…

— Fred, s’il te plaît ! »

Le chauffeur ralentit, hésitant.

« Ils t’ont déjà licencié, n’est-ce pas ? demanda Ruth.

— Oui.

— Alors que peuvent-ils encore te faire ? »

Fred la regarda dans le rétroviseur. Il sourit :

« Vous avez raison, Miss Ruth. »

Il fit demi-tour et se dirigea vers le Lower East Side.

« Tu as déjà trouvé un autre travail, Fred ? demanda Ruth quelques blocks plus loin.

— Non.

— Qu’est-ce que tu vas faire ? »

Fred rit :

« Je me mettrai à conduire les camions des contrebandiers de whisky ! »

Ruth le regarda. Elle le connaissait depuis toujours.

« Mon père a foutu un sacré bordel, hein ? » fit-elle.

Fred lui lança un coup d’œil amusé :

« Miss Ruth, je ne crois pas que la fréquentation de ce jeune homme ait bénéficié à votre langage ! »

Ruth passa encore le doigt sur le cœur laqué.

« Tu l’aimes bien, Christmas, pas vrai ? »

Fred ne répondit rien, mais Ruth vit qu’il souriait.

« Mon grand-père l’aimait aussi » ajouta-t-elle. Elle regarda par la vitre. Ils passaient sous les voies de la BMT. Le règne du Lower East Side commençait. « Ils se ressemblaient » dit-elle à voix basse, comme pour elle-même.

« Oui » fit Fred encore plus doucement. Puis il abandonna Market Street et tourna dans Monroe Street, s’arrêtant devant le 320.

« Premier étage ! annonça-t-il, descendant de voiture pour ouvrir la portière de Ruth. Je vous accompagne.

— Non, j’y vais seule.

— Il ne vaut mieux pas, Miss Ruth. »

L’escalier était raide et étroit. Il puait l’ail ainsi que d’autres odeurs que Ruth n’arrivait pas à identifier. Des odeurs de corps, pensa-t-elle. De tellement de corps ! Les murs étaient décrépis et couverts de graffitis. Certains obscènes. Les marches étaient crasseuses et glissantes. Ruth enfonça l’horrible pendentif dans la poche de son manteau en cachemire. C’était le plus beau cadeau de Noël qu’elle ait reçu cette année. Pendant qu’elle gravissait l’escalier, escortée de Fred, elle sentit que sa poitrine se serrait. « Adieu, alors » lui avait écrit Christmas. Elle ne l’avait pas vu depuis dix jours. Et Christmas ne savait pas. Il ne savait pas qu’elle avait volé le maquillage de sa mère pour rougir ses lèvres. Il ne savait pas que, ce jour-là, elle aurait voulu l’embrasser.

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