Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« Allez tous vous faire foutre ! » hurla Christmas. Ses yeux se remplirent de larmes, qu’il refoula aussitôt. « C’est pas la peine de pleurer pour toi, Ruth, dit-il à voix basse. T’es qu’une petite fille riche de merde ! »

Il rejoignit Time Square. L’enseigne qu’il cherchait avait changé : maintenant on lisait « Aaron Zelter & Son ». Christmas ne se rappelait même pas la dernière fois où il avait été voir Santo. Leurs vies s’étaient éloignées, ils avaient pris deux chemins trop différents. Il se présenta dans le magasin. Les visages des vendeurs lui semblèrent différents, sans qu’il en soit sûr. Le directeur, en tout cas, n’était plus le même.

« Vous désirez ? demanda le nouveau directeur d’un air soupçonneux.

— Il travaille toujours ici, Santo Filesi ?

— Qui ça ?

— Le magasinier, précisa Christmas.

— Ah, l’Italien ! s’exclama le directeur. Oui, pourquoi ?

— Je suis un ami, je voudrais lui dire bonjour, sourit Christmas.

— Va l’attendre devant l’arrière-boutique. En ce moment, il travaille ! fit le directeur sans répondre à son sourire ; puis il tira une montre de son gilet et la consulta. On ferme dans cinq minutes. Quant ton ami aura fini, tu pourras lui parler autant que tu veux sans que ça me coûte un sou.

— Merci…, lâcha Christmas en se dirigeant vers la sortie du magasin.

— Il y a un vieux proverbe qui dit : “Il est interdit de gâcher le temps compté par Dieu et payé par les hommes.” »

Christmas secoua la tête sans cacher son ennui. Il n’était pas d’humeur pour les sermons. Il tourna au coin de la rue et attendit la fermeture, priant pour que ces quelques minutes s’écoulent rapidement, parce qu’il n’avait aucune envie de rester seul avec ses pensées. Mais Santo ne tarda pas à sortir de l’arrière-boutique :

« Christmas ! s’écria Santo surpris, dès qu’il aperçut son ami.

— Ils ont tout changé, là-dedans ! fit remarquer Christmas en indiquant le magasin. C’est bizarre qu’ils aient pas viré un boulet comme toi !

— Ils ont failli ! fit Santo tandis qu’ils rentraient ensemble chez eux, comme au bon vieux temps. Tu connais la phrase préférée du directeur ?

— Il est interdit de gâcher le temps compté par Dieu et payé par les hommes. »

Santo se mit à rire :

« Exactement ! Alors il te l’a sortie à toi aussi ? Quel casse-couilles ! Depuis que le vieux Isaacson est mort, son fils se débarrasse petit à petit de toute la boîte. Maintenant, c’est ce radin dégueulasse qui s’occupe du magasin. Il a diminué ma paye d’un dollar cinquante, et je travaille presque deux fois plus ! »

Christmas donna une tape à Santo :

« Avec cette tenue d’employé, t’as vraiment l’air d’une pédale ! rit-il.

— Et j’vais l’devenir, à force d’être toujours enfermé dans ces foutus stocks ! »

Les deux jeunes se mirent à rire. Ils avaient quinze ans, un peu de barbe ombrait leurs visages et leurs yeux étaient déjà légèrement marqués par la vie. Ils longèrent quelques blocks en silence, comme autrefois.

« Comment ça s’passe, avec Joey ? demanda ensuite Santo.

— C’est pas comme avec toi » mentit Christmas.

Santo sourit et se rengorgea.

« Les Diamond Dogs me manquent !

— Tu es toujours des nôtres, affirma Christmas.

— C’est vrai… murmura Santo, enfonçant les mains dans ses poches. Au fait, ma mère ne va pas bien…

— Oui, on m’a dit.

— Tu sais quand je me suis rendu compte que c’était un truc sérieux ?

— Quand ?

— Quand elle a arrêté de me foutre des baffes, fit Santo en s’efforçant de sourire.

— Eh oui… murmura Christmas. Je suis désolé, Santo.

— Oui… »

Ils suivirent encore quelques blocks en silence.

« Je pensais pas que les baffes de ma mère pourraient me manquer » lâcha soudain Santo.

Christmas ne dit rien. Parce qu’il n’y avait rien à dire et parce qu’il savait que Santo ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise quelque chose. Entre eux, c’était comme ça. Ça avait toujours été comme ça.

« Et cette fille, comment elle va ? demanda Santo pour changer de sujet.

— Qui ? demanda Christmas, feignant de ne pas comprendre.

— Ruth !

— Ah, Ruth…, Christmas eut du mal à retenir sa colère. Je la vois plus. C’est une connasse », et il coupa court.

Santo ne dit rien. Entre eux, c’était comme ça.

« Joyeux Noël, mon pote ! s’exclama Christmas quand ils arrivèrent devant leur immeuble.

— Joyeux Noël… chef ! » fit Santo.

28

Manhattan, 1913–1917

Cetta ne vit jamais plus Andrew. Après quelque temps, elle l’effaça de sa mémoire, et ne se souvint plus que de l’émotion provoquée par le Madison Square Garden. Et à partir de là, elle n’arrêta pas d’en parler à Christmas. « Le théâtre est un monde parfait, lui expliquait-elle, où chaque chose est là où il faut. Même quand ça finit mal. Parce que tout est à sa place. »

Christmas avait cinq ans et ne comprenait rien aux discours de sa mère. Mais lorsqu’ils étaient ensemble, allongés sur le lit ou en promenade dans Battery Park, admirant les ferries qui se remplissaient de gens joyeux en partance pour Coney Island, ou bien quand Cetta l’emmenait sur Queensboro Bridge et lui indiquait Blackwell Island en lui disant que, dans ces bâtiments gris, il y avait Sal, et que bientôt il en sortirait, Christmas lui demandait de lui parler encore du théâtre. Et Cetta, qui ne se souvenait que vaguement du spectacle joué par les grévistes de Paterson, brodait chaque fois un nouveau récit autour de ce souvenir. Et ainsi, avec la grève comme point de départ, toutes sortes d’histoires naissaient : elles parlaient d’amour ou d’amitié, et étaient peuplées de dragons, de princesses et de héros qui ne trahissaient jamais leur belle, même s’ils étaient déjà mariés avec une sorcière ou bien si le roi s’opposait à leur amour.

« Quand est-ce que tu m’emmènes au théâtre ? demandait Christmas.

— Quand tu seras grand, mon chou ! répondait Cetta, coiffant la mèche blonde sur le front de son fils.

— Pourquoi t’es pas actrice ? lui demandait alors Christmas.

— Parce que je suis tout à toi ! Cetta le prenait dans ses bras et le serrait fort.

— Alors moi non plus, je pourrai pas faire de théâtre ! s’était exclamé une fois Christmas. Parce que moi aussi, je suis tout à toi, pas vrai, maman ?

— Oui mon trésor, tu es tout à moi ! avait répondu Cetta émue, mais ensuite elle avait pris le visage de l’enfant entre ses mains et elle était devenue sérieuse. Mais toi, tu pourras faire ce que tu veux dans la vie. Et tu sais pourquoi ?

— Pfff, ouais ouais…, soupira Christmas en lui échappant.

— Dis-le !

— M’man, tu m’embêtes !

— Dis-le, Christmas !

— Parce que je suis américain.

— Bravo, mon enfant ! et Cetta avait ri. Oui, tu es américain ! »

Et pour être un vrai Américain, il devait aller à l’école. Et ainsi, l’année suivante, Cetta l’inscrivit à l’école du quartier. « À partir d’aujourd’hui, tu es un homme » lui déclara-t-elle. Elle lui acheta le livre de lecture, trois cahiers, deux porte-plume, un petit pot d’encre noire et un autre rouge, cinq crayons, un taille-crayon et une gomme. Et à la fin de la première année — pendant laquelle Christmas se révéla un écolier modèle, vif et curieux, qui apprenait vite —, elle lui offrit un roman.

Ils s’asseyaient l’un près de l’autre sur un banc de Battery Park et Christmas lisait à haute voix les aventures de Croc-Blanc , d’abord en ânonnant à grand-peine et puis, petit à petit, toujours plus rapidement. Une page par jour.

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