Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Ce fut alors qu’Andrew l’aperçut. Leurs regards se croisèrent un instant. Andrew détourna les yeux, gêné. La femme d’Andrew aussi vit Cetta.

À la fin du spectacle, la foule se déversa dans les rues. Cetta retrouva Andrew qui discutait fiévreusement avec d’autres personnes. Un peu plus loin, son épouse distribuait des tracts. Cetta réalisa que la femme la fixait et puis se rapprochait d’elle. Les deux femmes se retrouvèrent bientôt face à face dans la foule, à moins d’un pas l’une de l’autre. L’épouse d’Andrew examina la robe de Cetta avec un mépris évident.

« Il ne m’avait pas dit que c’était un bal masqué ! » lança Cetta.

La femme d’Andrew ôta son bonnet et secoua ses cheveux. Ils étaient blonds et fins. Et lisses. Elle avait aussi des yeux bleu clair, des yeux d’Américaine, pensa Cetta. Comme Andrew.

« Il t’a appris à avoir une conscience, au moins ? » fit l’épouse d’Andrew, la toisant avec un sourire sarcastique.

« Et toi, il t’a appris à baiser ? » rétorqua Cetta, yeux noirs et cheveux frisés ramassés en chignon sur la nuque.

L’épouse encaissa. Elle baissa les yeux un instant, vexée. Cetta vit qu’Andrew les avait repérées. Il était pâle, le regard inquiet. Faible. Mesquin.

« Il est tout à toi ! annonça alors Cetta à la syndicaliste. Il a seulement réussi à m’apprendre que j’étais une putain, ajouta-t-elle à voix basse. Mais ça, je le savais déjà. » Elle tourna les talons et se fondit dans la foule qui célébrait la grève de Silk City.

Avant de rentrer à la maison, Cetta acheta une revue de mode. Puis elle courut chez elle. Elle bouillait de rage. Et suffoquait d’humiliation. Elle ne descendit pas dans son sous-sol mais monta au deuxième étage et frappa avec force à la porte de M meSciacca. « Qu’est-ce que tu t’étais mis en tête ? » se répétait-elle.

La grosse voisine ouvrit, ensommeillée, un châle en laine bleue recouvrant sa chemise de nuit.

« Il est tard ! se lamenta-t-elle.

— Il faut que je voie Christmas ! lança Cetta, une urgence un peu affolée dans la voix.

— Il dort…

— J’ai un truc important à lui dire ! Poussez-vous… » et Cetta écarta M meSciacca, entrant chez elle comme une furie. Elle atteignit le petit lit où dormait Christmas et prit son fils dans ses bras, le tirant violemment de son sommeil.

Christmas grommela quelque chose. Puis il ouvrit les yeux et reconnut sa mère. Il avait cinq ans, une mèche blonde en désordre sur le front et un air effrayé.

Cetta porta Christmas jusqu’à la fenêtre du petit salon, qu’elle ouvrit. Elle appuya le bambin contre le rebord de la fenêtre et lui mit devant les yeux la revue de mode.

L’enfant était pétrifié.

« Regarde bien ! Celui-là, c’est un Américain » lui dit Cetta d’un ton exalté, en lui montrant un modèle photographié en tenue de polo. Puis elle pinça les joues de Christmas et tourna son visage vers la rue. « Et regarde-là ! dit-elle en indiquant un homme qui rentrait chez lui avec sa valise de vendeur ambulant. Celui-là, ce ne sera jamais un Américain ! » Elle feuilleta à nouveau frénétiquement la revue, en proie à cette rage intérieure qui ne semblait pas faiblir. Elle s’arrêta sur la photo d’une actrice : « Ça, c’est une Américaine ! » s’exclama-t-elle. Puis elle tourna à nouveau le visage de Christmas vers la rue : « Et celle-là, elle ne le sera jamais ! » fit-elle en pointant le doigt vers une femme voûtée qui fouillait les détritus des étals.

« Maman !

— Écoute-moi ! Écoute-moi bien, mon trésor ! » Elle saisit vigoureusement le visage de l’enfant entre ses mains, les yeux enfiévrés.

« Moi, je ne serai jamais une Américaine. Mais toi, si. Tu as compris ?

— Maman…, commença à pleurnicher Christmas, déboussolé.

— Tu as compris ? » cria Cetta.

La bouche de Christmas se mit à trembler, il s’efforçait de retenir ses pleurs.

« Toi, tu seras américain ! Vas-y, répète ! »

Christmas écarquillait les yeux.

« Répète !

— J’veux dormir…

— Répète !

— Je serai… Américain… » fit lentement Christmas, puis il éclata en sanglots et essaya de s’échapper.

Alors Cetta le serra très fort contre elle, et sa rage se transforma enfin en larmes. Submergée par l’humiliation, elle se mit à sangloter : « Tu seras américain, Christmas… oui, tu seras américain… pardon, pardon, mon trésor… » pleurait Cetta, caressant les cheveux de son fils, le serrant contre elle et essuyant ses larmes, tout en le mouillant de ses propres pleurs. « Maman t’aime tellement… il n’y a que toi, pour maman… que toi… mon petit chéri… mon petit chéri américain… »

La grosse M meSciacca les regardait sur le seuil de la porte, ses enfants autour d’elle, agrippés à sa chemise de nuit avec leur mine ensommeillée.

25

Manhattan, 1923

« Dis à ce petit con de sortir de ma boucherie ! » fit Pep en indiquant Joey à Christmas.

Lilliput, la petite chienne de Pep, grondait en sourdine vers Joey, appuyé contre le montant de la porte de l’arrière-boutique. Santo était à son côté et il avait le visage encore plus enflé qu’à l’ordinaire ; il tourna les talons et s’éloigna.

Christmas, une boîte en fer à la main, se tourna vers Joey :

« Laisse-nous seuls ! exigea-t-il.

— Tu obéis aux ordres d’un vioc ? » ricana son ami.

Pep s’abattit sur lui de toute sa masse. Des deux mains, il saisit Joey par le col de sa veste légère et râpée, le soulevant presque de terre, et le jeta hors de la boucherie. Joey alla cogner contre Santo. Lilliput aboyait, furibarde. « Tais-toi, Lilliput ! » cria Pep. Puis il claqua violemment la porte de l’arrière-boutique, faisant tomber un peu de crépi, plaqua une main sur la poitrine de Christmas et le poussa contre le mur de l’échoppe.

« Qu’est-ce qui t’arrive, mon garçon ? demanda-t-il à voix basse et d’un ton menaçant.

— Calme-toi, Pep ! répondit Christmas en souriant. Je t’ai apporté la pommade pour Lilliput. Elle va mieux, pas vrai ?

— Oui, elle va mieux, fit Pep. Et alors ? Réponds à ma question !

— J’t’ai répondu…

— J’en ai rien à foutre, de la pommade ! » fit Pep, et il lâcha la poitrine de Christmas.

Christmas rajusta sa chemise dans son pantalon et tendit le récipient à Pep :

« Tiens, tu me dois rien, dit-il.

— Ah bon ? T’es devenu riche, tout à coup ? » le pressa Pep.

Christmas haussa les épaules :

« P’t-être que je me suis attaché à Lilliput… »

Il mit la main sur la poignée de la porte et commença à l’ouvrir. Mais Pep la referma violemment :

« Écoute-moi, mon gars ! fit-il en pointant un doigt couvert de sang d’animal devant le visage de Christmas. Écoute-moi…

— Eh Diamond, tout va bien, là-d’dans ? » interrompit la voix de Joey, dehors.

Pep et Christmas se regardèrent en silence. « Tout va bien ! cria Christmas.

— Je ne l’aime pas, fit Pep en tournant le pouce vers la porte derrière laquelle se tenait Joey.

— C’est mon ami, pas le tien, dit Christmas avec une expression de défi. C’est à moi, de l’aimer !

— Je te répète ma question : qu’est-ce qui t’arrive, mon garçon ?

— Pep, c’est vraiment sympa de bavarder avec toi, mais y faut que j’y aille ! lança Christmas qui ne voulait écouter ni Pep ni personne d’autre, parce qu’à présent il n’était plus un petit garçon mais un homme.

— Tu te rappelles, quand on s’est rencontrés ? poursuivit Pep. Tu te rappelles ? »

Christmas le regardait en silence, le menton très légèrement relevé et une expression d’ennui dans le regard.

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