Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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La femme porta une main à sa bouche. Dans ses grands yeux noirs, l’inquiétude et le désespoir. L’inquiétude était un sentiment nouveau, né ce jour-là. Le désespoir, lui, un compagnon qui vivait avec elle depuis des années, tellement d’années que Bill ne pouvait se rappeler rien d’autre dans son regard.

« La police est venue…, commença lentement la femme, avant d’apercevoir la bague au doigt de son fils. Bill, Bill… qu’est-ce que tu as fait ?

— T’es vraiment qu’une connasse de juive ! explosa le père, se levant de son fauteuil en titubant. Voilà c’qu’il a fait ! (Et il lui jeta l’argent au visage). T’as que d’la merde dans la tête, comme tous les juifs !

— Ta gueule, p’pa, fit Bill, ta gueule ! » et il but à nouveau.

Son père le toisa. Il était plus grand que son fils. Et plus fort que lui. Il avait passé sa vie à le tabasser. Avec les mains, les coups de pied, la ceinture.

« Et toi aussi, t’es qu’un juif de merde ! lui lança-t-il. Tu sais que si t’es le fils d’une putain de juive, t’es juif toi aussi ? » Il ricana, une lumière sombre dans les yeux.

— Ouais, tu m’l’as dit un million de fois, p’pa ! (Bill but encore) Et ça m’fait plus rire.

— Arrêtez, je vous en prie !… » intervint la mère.

Le père se tourna vers la femme. Il leva un bras et la frappa avec rage.

« Salope de juive, toujours à te foutre au milieu ! »

Sans un mot, Bill fit volte-face et alla à la cuisine.

« Viens donc là, sac à merde ! Rends-moi ma bouteille ! Je vais te le foutre dans l’cul, ton fric ! Tu finiras la corde au cou, et j’serai bien content ! Mais d’abord, j’veux laisser quelques marques sur ton dos de juif. », et il commença à défaire sa ceinture. Puis il l’enleva et l’enroula autour de son poing. Titubant de droite à gauche dans un effort pour tenir debout, il ne réalisa pas que son pantalon tombait par terre.

« Tu m’fais d’la peine » commenta Bill en revenant dans la pièce. Il but une dernière gorgée, jeta la bouteille au sol et puis enfonça dans le ventre de son père le couteau dont son paternel se servait, au marché, pour nettoyer le poisson.

La mère se jeta entre le père et le fils au moment précis où Bill assénait un deuxième coup. La femme sentit la lame lui effleurer les côtes et pénétrer dans sa poitrine avec un bruit mou. Elle écarquilla les yeux et s’écroula au sol. Alors Bill leva à nouveau son couteau et l’abattit encore. Son père avait mis les mains en avant pour se protéger. La lame lui déchira la paume.

« J’t’ai jamais dit que tes mains qui puent le poisson, ça m’dé-becte ? » Bill rit et le poignarda à nouveau dans le ventre.

Son père s’effondra à terre, sur son épouse.

Billa leva son couteau et l’abaissa encore et encore, sans se soucier de savoir s’il frappait sa mère juive ou son père poissonnier. Et, lorsqu’il enfonça pour la dernière fois sa lame, il fut lui-même étonné de s’entendre dire, à voix haute : « Vingt-sept ! » Vingt-sept coups de couteau. Il avait compté.

Il jeta l’arme sur les deux corps ensanglantés, martyrisés, et chercha dans les placards quelque chose à manger et à boire. Il ramassa ses quatorze dollars et vingt cents. Il regarda dans la boîte en carton où il savait que sa mère mettait de l’argent de côté, et il y trouva trois dollars quarante-cinq. Puis il fouilla les poches de son père, où il dénicha un dollar vingt-cinq. Il s’assit dans le fauteuil vert et compta tout ce qu’il avait. Dix-huit dollars quatre-vingt-dix.

Il regarda la bague à son doigt. Il l’enleva. Il prit le couteau couvert de sang et, avec la pointe, démonta toutes les pierres, une à une. Il fabriqua une enveloppe avec une feuille de papier journal, plaça les pierres à l’intérieur et mit ce petit paquet de côté. Un mouchoir sortait de la poche du cadavre. Il le prit et s’en servit pour nettoyer le sang qui souillait la monture de la bague.

Enfin, il escalada la fenêtre par laquelle il était entré, et il parcourut en sens inverse tout le chemin qu’il avait l’habitude de faire, petit garçon, quand il avait peur du noir et peur de ne pas voir arriver son père ivre, la ceinture autour du poing, pour le tabasser sans raison aucune. Quand il s’enfuyait de chez lui parce qu’il savait que sa mère, la juive qui avait voulu épouser le poissonnier allemand, ne le défendrait pas. Parce que les femmes étaient toutes des salopes. Et les juives, c’étaient les pires.

« Combien tu me donnes, pour cette monture en argent ? » demanda Bill au vieux juif.

Il savait que le petit magasin restait ouvert jusque tard. Les juifs étaient vraiment des merdes. Ils feraient n’importe quoi pour le fric. C’étaient des gens sans cœur.

Le vieux prit sa loupe et examina la monture, la tournant dans tous les sens. Puis il jeta un coup d’œil au garçon. Il a l’air idiot, se dit-il.

« Qu’est-ce que tu veux que ça vaille, une monture ? » fit-il en haussant les épaules, et il la jeta sur le comptoir de l’échoppe, par la fente de sa grille de protection.

« Deux dollars ! lança le vieux.

— C’est tout ?

— On ne peut sertir aucune autre pierre, à part l’originale. Il faut tout fondre, et puis fabriquer une autre monture pour une autre pierre. C’est plus de travail que de profit » expliqua-t-il.

Les juifs, tous les mêmes ! Bill le savait bien. Et ce vioc, c’était le pire de tous. Et ça aussi, il le savait bien. Mais il ne connaissait pas d’autres magasins. En tout cas, pas ouverts à cette heure-ci. Il devait rassembler le plus de fric possible et se tirer. Il porta une main à sa poche et toucha l’enveloppe avec les pierres précieuses. Non, il ne pouvait pas faire ça. Le vieux juif se dirait que c’était un voleur, et il avertirait la police.

« J’en veux au moins cinq dollars ! C’est une monture en argent. »

Oui, ce garçon est un vrai crétin, se dit le vieux, ces gens détestent les juifs parce qu’ils sont plus intelligents qu’eux. En tout cas, c’était l’explication qu’il s’était toujours donnée. Parce que tous ces Américains étaient de sacrés imbéciles.

« Trois, dit-il.

— Quatre » rétorqua Bill.

Le vieux compta quatre billets et les fit passer de l’autre côté de la grille. Puis il prit la monture.

Bill le fixait, immobile.

« Qu’est-ce que tu veux encore ? » lui demanda le juif.

Bill regardait droit dans les yeux ce vieillard qu’il avait espionné tant de fois avec sa mère, quand il était petit, et puis tout seul, quand il avait grandi. Il dévisageait ce vieux juif avide et sans cœur, qui avait chassé sa fille de chez lui lorsqu’elle était tombée amoureuse d’un poissonnier allemand. Ce juif ignoble qui avait alors couvert tous les miroirs de sa maison et récité le Kaddish , les prières des défunts, parce que, pour lui, c’était comme si sa fille était morte, et il n’avait jamais voulu la revoir. Et il n’avait jamais voulu connaître son petit-fils.

Bill regardait son grand-père.

« Juif de merde ! » s’exclama-t-il avec son rire léger. Il tourna les talons et partit.

Le vieux ne cilla pas. « Martha, dit-il ensuite, une fois resté seul, en s’adressant à quelqu’un dans l’arrière-boutique. Écoute un peu ça ! Un idiot m’a vendu pour quatre dollars une monture qui en vaut au moins cinquante. Une monture en platine. Ce crétin croyait que c’était de l’argent ! » et il rit, de son rire si particulier, léger, joyeux et désinvolte, avec lequel il avait conquis le cœur de sa chère épouse, cinquante ans auparavant.

Le même rire joyeux et désinvolte avec lequel, trois ans plus tard, il avait accueilli la nouvelle que sa femme avait donné le jour à une splendide enfant. La mère de Bill.

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