Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Il avait bu la première bière. Et quelques gorgées de whisky. Il aurait voulu allumer un feu. Pour se réchauffer, et aussi pour avoir un peu de lumière. L’obscurité le mettait mal à l’aise. Dans le noir, quand il était petit garçon, il ne savait jamais d’où son père pouvait surgir. Le voir approcher, tandis qu’il ôtait la ceinture de son pantalon et puis l’enroulait autour de son poing, était moins effrayant. Cela ne faisait pas moins mal. C’était juste moins effrayant. Alors, il avait pris son briquet à essence et l’avait allumé. Il avait mis le feu à quelques rameaux. Personne ne remarquerait cette lueur, s’était-il dit en ouvrant sa deuxième bière, et il avait ri. De nouveau, il avait tendu l’oreille. À la recherche de ce petit quelque chose qui manquait. Et il avait eu l’impression que ça revenait. Pas entièrement. Mais ça revenait un peu. Comme si c’était une partie de lui qui revenait. Et alors, l’assurance grandissant, il avait ri encore, tenant d’autres branchettes enflammées à la main, éclairant l’inquiétante obscurité qui l’entourait.

L’aube pointait quand, à la quatrième bière et à la moitié de la bouteille de whisky, Bill avait à peu près retrouvé son rire. Et il ne faisait plus noir. Il s’était glissé dans la camionnette et s’était allongé. En appuyant la tête sur le siège, il avait eu l’impression de reconnaître l’odeur de la juive, qui sentait bon le propre. Il avait porté une main à sa poche et en avait sorti l’argent et la bague avec l’émeraude. Il avait commencé par faire ses comptes : quatorze dollars et vingt cents. Une fortune. Puis il avait tourné et retourné la bague devant ses yeux. La grande émeraude était entourée de petits diamants qui captaient la lumière du soleil naissant, filtrée par les branchages qui dissimulaient le véhicule. Bill avait essayé de mettre l’anneau. Mais ses doigts étaient trop gros. Même l’auriculaire. Il avait tout juste réussi à y glisser sa première phalange. Cela faisait drôle : la bague tenait bien, et pourtant elle avait l’air en équilibre. Il avait ri — retrouvant son rire, le retrouvant entièrement — et puis avait fermé les yeux, avec le parfum de la juive dans les narines, et ses doigts qui lui faisaient un peu mal. Il avait léché ses égratignures. Il devait l’avoir frappée aux dents, avait-il pensé en riant doucement, et puis il s’était endormi. Il ne faisait plus nuit. Il ne faisait plus noir. Il n’y avait plus rien à craindre.

Quand il se réveilla, c’était à nouveau le soir. De nouveau le noir. Il n’y avait plus que les lumières de la ville, de l’autre côté de l’East River. Bill regarda son auriculaire orné de la bague brillante, avec la grande émeraude et son entourage de diamants. Il avait failli rire mais s’était retenu. Il craignait d’entendre encore qu’il lui manquait quelque chose. Mais il savait comment y remédier, à présent. Il descendit de la camionnette et ouvrit une bière. Il en but la moitié d’un seul trait, puis passa à la bouteille de whisky et en descendit une généreuse rasade. Il n’avait jamais bu de whisky de douze ans d’âge auparavant, c’était un truc de riches. Enfin, il termina sa bière. Il rota, ce qui le fit rire. Oui, c’était bien son rire, maintenant. Il but une autre gorgée de whisky et s’esclaffa bruyamment.

Il lui restait sept bières. Et un peu moins d’une demi-bouteille de whisky. Il but deux bières, l’une derrière l’autre, et lança les bouteilles en direction du fleuve, vers le pont, vers cette ville pleine de lumières multicolores.

« J’arrive ! » hurla-t-il à la ville. « Je viens te chercher ! »

Il débarrassa la camionnette des branchages qui la dissimulaient, mit le moteur en route et partit. Les phares des voitures éclairaient les poutrelles du grand pont. Et la ville se révélait dans toute sa terrible splendeur. La ville de l’argent, se disait Bill, regardant les reflets verts et arc-en-ciel de la bague, qui semblait en équilibre sur son auriculaire.

« Je viens te chercher ! » gronda-t-il à nouveau mais à voix basse, comme une menace. Et, au milieu de toutes ces lumières, son regard redevint sombre, noir, éteint. Il ouvrit une bière. Et puis une autre. Et quand il eut fini toutes ses bières, il termina le whisky. Et enfin il rit, heureux d’entendre ce son auquel il ne manquait rien.

Il se gara dans une zone mal éclairée de South Seaport et puis se rendit chez lui à pied. Il se glissa dans une rue étroite et nauséabonde, qui sentait les déchets du marché aux poissons. Là, il escalada une clôture en bois pour passer dans une cour. De cette cour, rasant un vieux mur en briques rongées par le gel, il atteignit un grillage. Il s’y agrippa, grimpa au sommet et sauta de l’autre côté. Déséquilibré par l’alcool, il tomba. Il se releva en riant doucement, et vérifia qu’il avait toujours l’anneau au doigt et l’argent en poche. Puis il suivit un muret, les bras écartés comme un équilibriste, et de là il emprunta un escalier de secours. Il ouvrit une fenêtre au troisième étage et s’introduisit dans l’appartement, en silence.

Il se tapit dans un coin et reprit son souffle. Et sourit. Il n’avait plus fait ce trajet depuis qu’il était petit garçon, quand il s’enfuyait de chez lui, apeuré, de nuit. Mais c’était comme si c’était hier.

« Qui c’est ? » lança une voix rauque et pâteuse, chargée d’alcool.

Bill avait de nouveau envie de boire.

Un bruit de verres qu’on entrechoque lui provint de la pièce voisine. Le goulot d’une bouteille contre le bord d’un verre. Là il y aurait certainement quelque chose à boire, se dit Bill, et il se leva.

« J’ai entendu un bruit par là ! fit la voix rauque, dure et désagréable. Va voir, sale putain de juive !

— C’est pas la peine, p’pa ! » rétorqua Bill en surgissant dans la pièce.

L’homme était affalé dans un fauteuil en velours vert décoloré, couvert de taches, les bras râpés. Il tenait un verre d’alcool à moitié plein. La bouteille était par terre, aux pieds du fauteuil, à portée de main. Une bouteille sans étiquette. Ce n’était pas du bon whisky de contrebande mais le blue ruin , la pire des boissons distillées qui circulaient sous le manteau, au marché aux poissons. Une autre bouteille, identique, était renversée par terre. Vide. L’homme regarda Bill.

« Bordel, qu’est-c’que tu fous ici, scheisse ? s’exclama-t-il avant d’avaler une gorgée.

— Moi aussi, j’veux à boire ! répondit Bill.

— T’as qu’à t’l’acheter ! » rétorqua l’homme.

Bill se mit à rire. Il porta une main à sa poche, prit tout l’argent qu’il avait et le jeta sur son père.

« Voilà, maintenant j’l’ai achetée ! » dit-il, et il se pencha vers la bouteille de blue ruin .

Son père le frappa en pleine figure.

Bill ne réagit pas. Il saisit la bouteille et en but une longue gorgée. Puis il se passa une main sur le visage, la mine dégoûtée. Il prit entre le pouce et l’index quelque chose de transparent, qu’il jeta à terre. « Du poisson ! Mais quelle merde ! s’exclama-t-il. Tu fous des écailles partout ! »

À ce moment-là, une petite femme maigre et émaciée, aux grands yeux noirs et mélancoliques, la peau olivâtre du visage tirée par des pommettes saillantes, entra dans la pièce. Elle portait une robe de chambre que Bill connaissait depuis des années. Toujours la même. Et elle avait un nouveau bleu sur la mâchoire.

« M’man… dit Bill, la bouteille à la main.

— Bill ! » s’exclama la femme, se précipitant vers son fils pour le prendre dans ses bras.

Mais Bill la maintint à distance, plaçant entre eux son bras tendu au bout duquel il tenait la bouteille de blue ruin .

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