Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Cyril ouvrit la porte. L’appartement avait été repeint en blanc. Il y avait des boîtes débordant de matériel électrique dans tous les coins. Des câbles traînaient partout.

« C’est encore le bordel, mais bientôt ce sera une merveille ! dit-il fièrement, avant de saisir un microphone qu’il montra à Christmas. C’est là-dedans que tu parleras. Il est très sensible. »

Christmas jeta un coup d’œil circulaire à la pièce. C’était ça, sa maison. Il était rentré chez lui.

« Tu l’as trouvée ? lui demanda alors Cyril.

— J’ai décidé d’écrire pour le théâtre » déclara Christmas.

Cyril le regarda en silence.

Christmas erra un instant dans l’appartement, ouvrant distraitement quelques boîtes et admirant le matériel flambant neuf.

« Je veux pas parler d’elle » lâcha-t-il soudain.

Cyril s’assit sur une chaise bancale. Il frotta ses doigts noueux d’un air concentré. Peiné. Mais quand il releva la tête, il souriait :

« Le théâtre, hein ? lança-t-il. J’adore le théâtre ! »

66

Manhattan, 1928

Mais écrire ne s’avéra pas si facile que ça.

Le premier jour, Christmas resta assis devant son Underwood sans taper un seul mot. Il fixait la feuille blanche sans se décider à commencer. Comme s’il en avait peur. Comme s’il avait perdu cette inconscience qui lui avait permis d’affronter la vie, sourire impertinent aux lèvres, cette inconscience qui l’avait conduit loin des pauvres rues du Lower East Side. On aurait dit que, tout à coup, le monde lui paraissait une affaire sérieuse, et que le succès et l’argent, au lieu d’accroître sa hardiesse, l’avaient rendu plus prudent. Comme si, maintenant qu’il avait quelque chose à perdre, il n’avait plus le courage de prendre des risques. Une forme d’avarice, pourrait-on dire. Ou peut-être qu’il se prenait simplement au sérieux.

On aurait dit que quelque chose en lui s’était tu. Ou que le monde autour de lui s’était tu. À moins qu’il n’ait élevé un mur entre le monde et lui. Comme s’il avait endossé une cuirasse qui l’aurait incroyablement endurci.

Maintenant que la CKC était sortie de la clandestinité, les auditeurs de New York écrivaient des centaines de lettres à la radio, toutes adressées à lui. Des lettres pleines de compliments, d’affection et d’admiration. Des femmes qui se sentaient enfin comprises, des hommes qui rêvaient d’être courageux, des jeunes qui voulaient devenir comme Christmas, des filles qui voulaient le rencontrer et lui déclaraient leur amour. Et soudain — alors que Karl avait lancé une émission annexe de Diamond Dogs , dans laquelle on lisait des extraits de ces lettres — Christmas avait commencé à ressentir le poids de tous ces regards braqués sur lui. Et il semblait figé dans l’image du personnage public que le monde extérieur lui renvoyait. Il était embourbé dans son propre reflet stagnant.

C’est pour cela que, le premier jour, il n’écrivit pas un mot sur la feuille blanche glissée dans le rouleau de son Underwood. Le deuxième jour, il se força et il essaya de retrouver l’enthousiasme qui l’avait animé dans le bureau numéro onze des studios de la MGM. Il tapa timidement ses premiers mots. Il les écouta résonner dans l’air et tenta d’imaginer le son de ces premières phrases rompant le silence du théâtre. Mais elles lui semblaient pauvres. Quelque chose manquait. Et s’il les étoffait, aussitôt elles paraissaient boursouflées. Il n’arrivait pas à trouver l’équilibre. Il dut se rendre à l’évidence : bâtir une histoire, c’était bien autre chose que raconter une trame, et construire des personnages en les faisant interagir de manière vraisemblable, c’était beaucoup plus compliqué qu’esquisser quelques portraits, comme il l’avait fait pour Mayer. Savoir inventer des personnages qui aient l’air vivant n’était pas la garantie de pouvoir organiser une histoire qui soit elle-même pleine de vie.

Le troisième jour, il décida de se jeter bille en tête sur son clavier. Il se dit qu’il allait commencer par inventer des scènes et les transcrire. Ensuite il trouverait le fil qui les relierait entre elles. Alors il ferma les yeux et imagina. Il vit une salle de billard enfumée. Puis, lentement, il vit émerger quelques bandits en manches de chemise, queue de billard à la main et pistolet dans l’étui. Il y avait des bouteilles de whisky de contrebande dans un coin. Soudain, ouvrant la porte d’un grand coup d’épaule, un homme surgissait dans la salle et faisait feu sur les gangsters. Il les descendait tous, l’un après l’autre. Christmas entendit le silence qui suivit ce brusque déferlement de coups de feu. Ainsi que le rire du tueur qui saisissait une bouteille, avalait une généreuse rasade de whisky et puis — un rictus glaçant sur le visage — versait le reste de l’alcool sur les cadavres ensanglantés. Ensuite l’homme se dirigeait vers la porte encore ouverte et faisait flamber une allumette. Il la tenait en l’air un instant, sourire cynique aux lèvres, et la jetait vers la flaque d’alcool qui allait incendier toute la salle de billard. Obscurité. Changement de scène.

Christmas ouvrit les yeux et se jeta sur son clavier avec frénésie. Cette scène allait déchaîner les applaudissements, se disait-il. Obscurité, applaudissements. Il écrivit avec ardeur, tête penchée sur sa machine. Quand il eut achevé la scène, il arracha la feuille du rouleau et la posa sur sa droite. Il prit de la pile sur sa gauche une feuille blanche, l’enfila dans le rouleau, la regarda un instant d’un air concentré et puis ferma les yeux.

Il imagina un appartement du Lower East Side et une femme à terre, désespérée, pleurant le dos appuyé contre un divan élimé. Une photographie à la main. Une photographie que les larmes abîmaient. Alors, pour tenter de l’essuyer, la femme frottait la photo sur sa robe, à hauteur de son cœur. À hauteur de sa poitrine. C’était une jolie jeune femme. Puis on frappait à la porte et un homme entrait. On ne le voyait pas. Il était dans la pénombre. Il se tenait là, immobile, et fixait la femme qui pleurait, désespérée. Enfin la femme levait les yeux et le regardait : « Ils l’ont tué ! sanglotait-elle. Ils ont tué mon Sonny à la salle de billard ! » À ce moment-là, l’homme sortait de l’ombre, s’approchait d’elle, l’aidait à se relever et la prenait dans ses bras. Et tous les spectateurs le reconnaissaient : c’était le tueur. « Je retrouverai le salaud qui a fait ça ! » lui disait-il. Il lui caressait les cheveux. Obscurité. Applaudissements.

Christmas recommença à taper sur les touches de la machine, décrivant en détails l’appartement et le visage de la femme. Ce n’est qu’en arrivant aux répliques finales qu’il leva les yeux de la feuille et réalisa que, depuis qu’il avait décidé d’écrire, il ne s’était plus posté à la fenêtre pour regarder le banc du parc. Le banc pour lequel il avait acheté cet appartement. Et il se sentit mal à l’aise. Comme s’il avait trahi Ruth.

Il tapa rapidement la fin de la scène, ôta la feuille du rouleau et la posa au-dessus de la précédente. Puis il sortit et se dirigea vers la cent vingt-cinquième rue. C’était bientôt l’heure de l’émission. Mais il évita de passer par le parc. Sa sensation de malaise persistait. Il haussa les épaules. Ça y est, il écrivait ! se disait-il. Il avait une mission, maintenant : écrire pour le théâtre. Il ne pouvait continuer à penser à ce qui, désormais, n’était plus. Ce n’était pas lui qui l’avait voulu. Il l’avait cherchée et désirée avec une constance que nul autre n’aurait eue. C’était elle qui l’avait chassé. C’était elle qui l’avait trahi. À présent, il était Christmas Luminita, un homme important, riche et célèbre, qui recevait des dizaines et des dizaines de lettres d’admirateurs. Il devait s’occuper de lui et de sa carrière. De sa vie. Il devait poursuivre son chemin.

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