Luca Fulvio - Le gang des rêves

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio - Le gang des rêves» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Slatkine & Cie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le gang des rêves: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le gang des rêves»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

Le gang des rêves — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le gang des rêves», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Alors Christmas avait passé la nuit dans sa voiture, devant l’immeuble de Venice Boulevard. Éveillé. Parce qu’ainsi, il était sûr de la voir. Il ne voulait pas risquer de la rater. Il devait savoir pourquoi elle avait fui.

Mais à présent, le soleil s’était levé et lui brûlait les yeux. Sa tête était de plus en plus lourde. Il ne fallait pas s’endormir, se répéta-t-il. Mais ses paupières se fermaient et ses pensées se faisaient de plus en plus confuses. Elle avait une robe lilas et un sac noir en bandoulière. Il marchait à sa rencontre. Quand est-ce que ça s’était passé ? Ce n’était que la veille. Et pourtant, on aurait dit un souvenir déjà estompé par le temps. Comme si cela s’était produit mille ans plus tôt, dans une autre vie.

Christmas ferma les yeux. « Juste un instant » se dit-il.

Il sentit comme un vertige. Alors il ouvrit grand les yeux, d’un coup, espérant ainsi retrouver son équilibre. Il s’agrippa au volant. Cligna des yeux. Et à nouveau il eut l’impression de la voir, à contre jour, en train de tourner au coin de la rue, avec sa robe lilas et ses cheveux noirs et courts. Elle était tellement belle ! Et puis Ruth s’arrêtait et le reconnaissait. Christmas ferma les yeux. Il crut entendre ses pas légers sur le trottoir. Il sourit tout en s’abandonnant au vertige du sommeil. Ruth s’était mise à courir. Mais elle ne courait pas vers lui ! Non, elle courait dans la direction opposée. Elle s’enfuyait.

« Ruth… » appela Christmas à voix basse, suspendu entre l’éveil et le sommeil qui était en train de le terrasser, l’emprisonnant dans un cauchemar.

Il respira profondément, comme s’il émergeait d’une longue apnée. Il écarquilla les yeux, puis les frotta. Il scruta encore le bout de la rue. Elle était déserte. Il ouvrit la portière et descendit. Regarda autour de lui. Du café d’en face, un arôme de café commençait à se répandre alentour. À pas lourds, il traversa la rue et entra dans l’établissement. Et là, au fond de la salle, il vit Ruth assise à une table. Près d’elle, un homme aux cheveux blonds. Ce jeune homme se retourna et lui sourit. C’était lui-même. Un Christmas qui n’existait plus. Le Christmas de la veille. D’une tout autre vie. Il sentit ses jambes se dérober.

« Vous vous sentez bien ? » lança la serveuse derrière le comptoir.

Christmas se tourna vers elle, et il lui fallut un moment pour la distinguer. Ensuite il regarda encore vers la table du fond. Une vieille femme édentée se remplissait la bouche d’une part de tarte aux myrtilles. La garniture glissait le long de son menton.

« Un café, dit Christmas en s’appuyant contre le comptoir, les jambes instables.

— Vous vous sentez bien ? » interrogea à nouveau la serveuse.

Christmas la fixa d’un regard absent.

« Un café » répéta-t-il.

Tandis qu’elle remplissait une tasse blanche en porcelaine épaisse, Christmas regarda de l’autre côté de la vitrine, en direction de l’immeuble où, tôt ou tard, Ruth allait entrer. La Oakland était garée juste derrière. Le soleil se reflétait sur les vitres, les transformant en miroirs étincelants.

« Voilà votre café, dit la serveuse. Vous voulez manger quelque chose ? »

Christmas, sans répondre, saisit la tasse et en avala une gorgée. Le café était très chaud et lui brûla le palais. Il reposa la tasse et mit la main à sa poche, à la recherche d’un peu de monnaie pour payer. Il sentit une feuille de papier. Il la sortit, la déplia et l’examina. C’était le contrat de Mayer. Il l’avait complètement oublié. Ça aussi, ça semblait provenir d’une autre vie. Il le mit à plat sur le comptoir et le lissa de la main, s’efforçant d’éliminer les froissures. Il le lut lentement et péniblement, tentant de se rappeler le plaisir qu’il avait eu à écrire. Tentant de faire renaître en lui l’émotion électrisante qu’il avait éprouvée à faire apparaître la vie sur un feuillet, tentant de se remémorer le contact des touches de la machine, le bruit du chariot qui se déplaçait et le frémissement du papier. Il lut les sommes que l’administration de la MGM était prête à débourser pour ses histoires. Mais tout ça lui semblait trop lointain. Privé de signification. Il glissa le contrat dans sa poche, but son café, laissa quelques pièces sur le bar sans les compter et se dirigea vers les toilettes, après avoir jeté encore un œil à l’immeuble de Ruth. Il s’aspergea le visage avec de l’eau froide et se regarda dans la glace. Il se contempla longuement. Sans réussir à rien lire dans ses yeux. On aurait dit qu’il n’était pas là. Il semblait en suspens on ne sait où. Sans vie.

Il sortit des toilettes et se dirigea vers la voiture. En approchant, il se voyait réfléchi dans les vitres baignées de soleil : son costume froissé, sa démarche lasse, son dos voûté. Il posa la main sur la poignée. Il regarda en l’air, vers les fenêtres de l’agence photographique. Elles étaient encore fermées. Alors il se tourna vers la rue d’où il espérait voir arriver Ruth. Personne. Il ouvrit la portière et se glissa à l’intérieur.

« Je savais que je te trouverais ici. »

Christmas écarquilla les yeux, presque effrayé :

« Ruth… » — il ne put rien dire d’autre.

Elle était assise à la place du passager, du côté du trottoir.

« Je t’ai vu dans le café, ajouta-t-elle.

— Je t’attendais, dit Christmas.

— Oui, je sais. »

Ils se regardèrent en silence. Si proches et pourtant si lointains.

Christmas prit la main de Ruth dans la sienne. Lentement, avec douceur.

« Pourquoi ? lui demanda-t-il.

— Ce n’est pas ta faute » dit-elle en entrelaçant ses doigts à ceux de Christmas.

Il tenait la tête baissée et fixait la main de Ruth dans la sienne.

« Pourquoi ? insista-t-il.

— Je suis pourrie, répondit-elle en tournant les yeux vers la vitre. On ne pourrait jamais avoir un avenir…

— C’est pas vrai ! coupa-t-il avec fougue, se rebellant et serrant fort la main de la jeune femme. Ruth, c’est pas vrai ! »

Elle continua à fixer le néant par la vitre. Immobile.

« Ça va marcher ! s’exclama-t-il. Il faut que ça marche !

— Non, Christmas. Je ne suis pas comme les autres, je n’ai pas un avenir comme les autres femmes. (Sa voix était basse, désespérée mais contrôlée). Je suis pourrie.

— Ruth…

— Ce n’est pas ta faute. »

Il lui serra la main :

« Regarde-moi ! » lui dit-il.

Ruth tourna la tête.

« Tu m’aimes ? lui demanda-t-il.

— Quelle importance ?

— Pour moi, ça en a. »

Elle se tut.

« J’ai besoin que tu me le dises. Tu me le dois, Ruth ! »

Ruth ôta sa main de celle de Christmas et ouvrit la portière.

« Jure de ne pas me chercher » fit-elle.

Il secoua la tête.

« Tu peux pas me demander ça. »

Ruth le fixa avec intensité, comme si elle voulait mémoriser ses traits à jamais.

« Peut-être qu’un jour je serai prête. Et alors, je te chercherai. Cette fois, ce sera mon tour. »

Christmas essaya de lui prendre la main, mais Ruth descendit de voiture.

« Je m’en vais. Je ne sais pas où j’irai, déclara-t-elle d’une voix soudain dure, et avec une précipitation qui révélait toute sa douleur. Ne m’attends pas.

— Je t’attendrai !

— Ne m’attends pas. »

Et elle rentra dans son immeuble.

65

Manhattan, 1928

« Ah, enfin, monsieur !… s’exclama le portier de l’immeuble de Central Park West lorsqu’il aperçut Christmas, se précipitant vers lui, fébrile. Je voulais appeler la police, mais après… bref, je ne savais pas quoi faire…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le gang des rêves»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le gang des rêves» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le gang des rêves»

Обсуждение, отзывы о книге «Le gang des rêves» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x