Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Il saisit Joey sous le bras et l’entraîna vers une pile du viaduc.

« Mouche-toi ! » ordonna-t-il en collant le mouchoir sous son nez.

Joey tenta de lui échapper. Mais Gurrah le tenait fermement. En regardant derrière lui, Joey vit que Lepke regagnait la voiture.

« J’suis un copain d’Christmas ! » cria-t-il en pleurant. Lepke, j’suis un copain d’ Christmas ! »

Lepke se retourna pour le regarder et lui sourit. Un sourire franc, rassurant :

« Je sais, Joey. T’en fais pas ! »

Il remonta en voiture et claqua la portière. Lansky referma la sienne également.

« Mouche-toi ! » répéta Gurrah.

Joey se moucha plus fort.

« Respire bien, dit gentiment Gurrah. Ouvre la bouche, prends ton souffle, et puis mouche-toi. »

Joey ouvrit la bouche. Gurrah lui fourra le mouchoir à l’intérieur. Et puis le sien aussi. Joey s’agita en tous sens, yeux grands ouverts, pris au dépourvu. Il ne réalisa pas que l’un des voyous qui l’avait suivi à pied lui passait un fil de fer autour de la gorge et commençait à serrer. Joey donna des coups de pied, tenta de hurler et d’attraper le fil. Mais plus il bougeait, plus il s’affaiblissait. En un instant, ses yeux roulèrent dans leurs orbites et son pantalon se couvrit d’urine.

Gurrah regardait.

« Dégueulasse ! » lança-t-il quand ce fut fini. Ensuite il s’adressa au bourreau de Joey et lui lança : « Salis pas l’East River avec cette merde. Fous-le à la décharge ». Et il regagna l’automobile qui repartit aussitôt, phares éteints.

« Alors c’est la dernière fois ! » fit Christmas en attirant Maria contre lui.

Celle-ci s’étira paresseusement et puis se blottit contre la poitrine de Christmas.

« Eh oui, fit-elle.

— Ce lit va me manquer, fit remarquer Christmas tout en passant une main dans ses longues boucles noires.

— Ah bon ? s’étonna Maria.

— Le lit de chez moi n’est pas aussi confortable ! »

Maria se mit à rire :

« Goujat ! et elle le pinça. Eh ben moi, c’est toi qui vas me manquer ! » ajouta-t-elle.

Christmas se glissa sous la couverture et l’embrassa entre les seins.

« Tu m’invites au mariage ? lui demanda-t-il.

— Non.

— Et pourquoi ? » interrogea-t-il en s’abandonnant à nouveau sur l’oreiller.

Maria ébouriffa sa mèche blonde et le fixa droit dans les yeux, en silence :

« À cause de ça.

— Quoi, ça ?

— Ramon remarquerait comment on se regarde, sourit Maria. Et ça lui plairait pas.

— Il me tuerait ? »

Maria sourit :

« Je suis amoureuse de Ramon. Je veux pas qu’il souffre.

— Vous serez heureux ! » lança Christmas, une pointe de tristesse dans la voix.

Maria approcha sa joue de la sienne. Elle effleura son cou avec ses lèvres :

« Tu penses à elle ? » murmura-t-elle avec douceur.

Christmas se leva du lit et commença à se rhabiller :

« Tous les jours, à chaque instant, répondit-il.

— Viens par là ! fit Maria, bras grands ouverts. Dis-moi au revoir avant de t’en aller ! »

Christmas boutonna sa veste et puis se pencha sur Maria, l’embrassant tendrement sur les lèvres :

« Qu’est-c’que tu es belle ! s’exclama-t-il, les yeux voilés par la mélancolie des adieux. Ça me manquera, de ne plus rire avec toi.

— Moi aussi…, dit Maria.

— J’y vais…

— Oui… »

Ils se regardèrent. Sourirent. Deux amants qui se quittaient sans souffrance. Deux amis qui se perdaient. Deux compagnons de jeu dont les chemins se séparaient. Ils sourirent de cette légère douleur qu’ils s’infligeaient.

« Il est tôt… tu ne veux pas rester encore un peu ? » proposa alors Maria.

Christmas lui caressa le visage en secouant la tête :

« Non. J’ai un rendez-vous avant l’émission.

— Qu’est-ce qui peut être plus intéressant que de rester avec moi ? » plaisanta María.

Christmas sourit sans répondre.

« Eh bien ?

— Il faut que j’aille saluer un ami.

— Ah bon… »

Ils se regardèrent.

« J’y vais…, répéta Christmas.

— D’accord… »

Ils se regardèrent encore.

« Tu la retrouveras ! » affirma alors Maria, et elle lui serra la main.

Christmas lui sourit et tourna les talons, sortant de l’appartement et de la vie de Maria.

Il prit une rame de la BMT et resta assis là, fixant un boulon rouillé devant lui, sans remarquer qui montait et descendait du wagon, la tête à la fois trop vide et trop pleine. Il se préparait à un autre adieu. Définitif. Douloureux. Inévitable.

En même temps, comme lorsqu’il se trouvait avec Maria, une partie de son cerveau n’arrêtait pas de gamberger sur ce qu’avait fait Karl, le traître. « Salaud ! » se dit-il avec rancœur. Il voulait les vendre. « Ton tour viendra aussi » se dit-il.

Quand sa station arriva, il descendit et marcha lentement, sans se dépêcher. Il franchit le portail du Mount Zion Cemetery, parcourut les allées silencieuses et enfin, dans une zone isolée du cimetière hébraïque, il vit un homme qu’il n’avait jamais rencontré mais dont il avait souvent entendu parler, et une femme qui avait refusé de lui serrer la main lorsqu’elle avait su qu’il n’était pas juif. L’homme avait un costume gris sombre aux manches et au col élimés et une yarmulke sur la tête. La femme vêtue de noir portait un voile. Tous deux avaient des vêtements d’hiver. Et ils suaient dans la chaleur étouffante de l’été.

Christmas s’approcha du couple et demanda : « Je peux rester là ? »

L’homme et la femme tournèrent la tête et le regardèrent avec un visage dénué de toute expression. Ni stupeur ni agacement. Puis ils recommencèrent à fixer la petite pierre tombale blanche, sur laquelle état gravée l’étoile de David.

« Yosseph Fein. 1906–1928 » indiquait la pierre.

Elle ne disait rien d’autre. Ni « fils aimé », ni que tout le monde l’appelait Joey, ni que son surnom c’était Sticky — parce que tous les portefeuilles se collaient à ses doigts, ni qu’il était horriblement maigre ou qu’il avait des cernes noirs et profonds. « Quand Abe le Crétin cassera sa pipe, on le jettera dans un trou au Mount Zion Cemetery et on écrira sur sa tombe : “Né en 1874. Mort en… (merde, qu’est-c’que j’en sais ?)… en 1935.” Un point c’est tout. Et tu sais pourquoi ? Parc’qu’y a vraiment rien d’autre à dire sur Abe le Crétin ! » s’était exclamé un jour Joey, plein de mépris. Et maintenant, Joey avait la tombe qu’il avait imaginée pour son père. On n’y avait pas écrit qu’il voulait s’acheter une belle voiture. Ni qu’il récoltait l’argent du racket pour les machines à sous des autres, ni qu’il vendait de la drogue ou gagnait plus que son père en faisant du schlamming , c’est-à-dire en frappant ses semblables avec une barre de fer enroulée dans un numéro du New York Times . On n’y avait pas écrit qu’il avait la peur et la faiblesse des traîtres peintes sur le visage. On n’y avait pas écrit qu’il avait dérobé à Meyer Lansky une partie de l’argent que le syndicat passait à l’organisation pour être sous la protection de la mafia juive. On n’y avait pas écrit qu’il était mort étranglé et qu’il avait été jeté aux ordures, ni qu’il portait un costume de soie à cent cinquante dollars, trop voyant pour être celui d’une personne comme il faut. Il n’y avait rien d’écrit. Nom, date de naissance, date de mort, c’est tout.

Il n’y était même pas écrit que Christmas avait été son seul ami.

Et là, dans cette zone isolée du Mount Zion Cemetery, il n’y avait personne à part son père et sa mère, immobiles devant la terre retournée. Comme deux statues de sel, en nage dans leurs vêtements d’hiver. Personne d’autre. Personne qui regrette Joey. Personne qui soit assez proche d’Abe le Crétin et de sa femme pour leur exprimer son soutien. Ils n’étaient que trois.

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