Luca Fulvio - Le gang des rêves

Здесь есть возможность читать онлайн «Luca Fulvio - Le gang des rêves» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Slatkine & Cie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le gang des rêves: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le gang des rêves»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

Le gang des rêves — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le gang des rêves», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Eh, celle-là, c’est d’moi qu’il la tient ! » s’exclama fièrement Greenie, dans le salon d’un bordel de Clinton Street, tandis que toutes les prostituées qui se trouvaient autour de lui soupiraient, rêvant de rencontrer ce jeune à la voix si chaleureuse qui connaissait leur vie comme nul autre homme.

« De quelle affaire il parle ? demanda le capitaine Rivers à ses hommes, dans la grande salle du Quatre-vingt-dix-septième district. Vous devez me le trouver, ce Christmas !

— Et comment on fait, chef ? répondit le sergent. C’est juste une voix dans l’air !

— Eh bien, commencez par son nom ! pesta le capitaine. Il y a combien de types, à New York, qui portent un nom aussi con que Christmas ?

— C’est sûrement pas son vrai nom » fit remarquer le sergent.

Le capitaine acquiesça.

« Ouais, c’est juste.

— Quand même, on pourrait… »

« Vous savez pourquoi on appelle les flics des cops ? » demandait Christmas à ce moment-là.

« Chut ! » fit le capitaine, tendant l’oreille vers le poste de radio.

« À cause de leur étoile en cuivre, copper » expliqua Christmas.

« Je l’savais ! s’exclama un agent.

— T’es pas à un jeu, connard, y a rien à gagner ! » gronda le capitaine.

« Mais à l’époque des Five Points, poursuivit Christmas, on les appelait aussi les têtes de cuir , parce qu’ils portaient un petit casque en cuir. Pourtant, je ne crois pas que ça servait à grand-chose contre les coups de batte… »

« C’est bien vrai ! fit Sal en riant chez Cetta, dans le salon où ils se tenaient tous deux main dans la main, l’oreille collée au Radiola.

— Laisse-moi écouter ! » lança Cetta en lui donnant une tape sur le bras.

« En parlant de coups de batte, ça me fait penser à un truc que me disait toujours mon père… » commença Christmas.

« Son père ? rit Sal. Mais qu’est-c’qu’y peut dire comme conneries, le morveux ! »

« Chaque fois qu’il me voyait dans les escaliers avec mes affaires de baseball, il me disait avec sa grosse voix : “Écoute-moi, morveux ! Jette la balle et garde que la batte” !… »

« C’est moi qui lui disais ça, pas son père ! » s’amusa Sal. Et puis tout à coup il se fit sérieux. Il serra les lèvres. Cetta sentit qu’il se crispait et devenait dur comme de la pierre. Peu après, il se leva brusquement et éteignit le poste :

« On va faire un tour ! C’est vraiment une connerie, cette émission ! »

Il se dirigea vers la porte de l’appartement et l’ouvrit :

« Alors, tu viens ou pas ? lança-t-il d’un ton désagréable.

— Y a rien de mal à avoir des émotions, glissa Cetta.

— Oh toi, t’es aussi bête que ton fils ! » maugréa Sal, avant de sortir en claquant la porte.

Cetta sourit et ralluma le poste, se blottissant sur le canapé, là où elle sentait encore la chaleur de Sal.

« Vous savez quelle est la vraie différence entre un gangster italien et un gangster juif ? » demandait Christmas.

Au Wally’s Bar and Grill, un vieux mafieux, miraculeusement encore vivant à son âge vénérable, serra ses mains nouées par l’arthrite sur les épaules de son fils :

« On va voir si cette petite frappe nous connaît vraiment ! » dit-il en italien.

Le fils se tourna en riant vers son propre fils, un gaillard de seize ans occupé à se curer les ongles avec un couteau à cran d’arrêt doté d’une lame de vingt-cinq centimètres.

« La différence de fond entre un gangster italien et un gangster juif, poursuivit Christmas, c’est que l’Italien apprend le métier à son fils pour en faire un gangster comme lui…

— Ça tu peux l’dire, p’tite frappe d’la radio ! » rit le vieux mafieux. Son fils rit avec lui. Ainsi que son petit-fils.

« … alors que le juif envoie son fils à l’université, pour qu’il ne répète pas les mêmes conneries que lui et puisse passer pour un Américain… »

« Merde, mais qu’est-c’qu’y raconte, ce trou du cul ? » s’exclama le vieux, lâchant les épaules de son fils.

Celui-ci se tourna vers le petit-fils. Il lui arracha le couteau des mains et lui colla une claque :

« Allez, à partir de d’main, toi tu r’tournes en classe, p’tit con ! » aboya-t-il, pointant un doigt vers son visage.

« Encore une fois, il se fait tard… et l’heure est venue de nous dire au revoir, fit la voix de Christmas. Bonsoir, New York… »

« Bonsoir, New York ! » répliquèrent en chœur tous les gangsters réunis chez Lindy.

« C’est un cheval gagnant ! la voix de Rothstein domina celle des autres. C’est moi qui lui ai fait faire de la radio ! Et moi je ne perds jamais un pari, ça tout le monde le sait ! »

Cetta se leva du canapé, s’approcha du poste de radio et passa une main sur sa surface brillante, comme une caresse.

« Et bonsoir à toi aussi, Ruth… où que tu sois… » conclut Christmas.

Cetta éteignit le poste et les lampes, en refroidissant, grésillèrent dans le silence soudain et profond de l’appartement.

La station de radio clandestine CKC fut bientôt sur toutes les lèvres. Désormais, les gangsters considéraient Diamond Dogs comme leur émission personnelle. Et comme le bruit s’était vite répandu que Rothstein avait acheté et offert un poste de radio pour écouter Christmas chez Lindy, de nombreuses bandes rivales et autres organisations criminelles se mirent à équiper club-houses , salles de billards, speakeasies et même des garages où ils trafiquaient les voitures volées, afin de pouvoir suivre, à sept heures trente précises, Diamond Dogs .

Mais un phénomène similaire avait aussi touché les quartiers pauvres de Manhattan et de Brooklyn. Grâce aux récits de Christmas, les gens ordinaires rêvaient d’être des durs, capables de conquérir cette liberté que la société leur refusait dans la réalité et qu’ils n’avaient pas la force de revendiquer. Christmas était devenu leur voix. Grâce à lui, ils rêvaient opportunités et transgressions et se sentaient capables — confortablement installés devant leurs boîtes à lampes — de prendre des risques.

Quant à Harlem, la place forte où était caché l’émetteur clandestin, le quartier se prenait pour la véritable patrie de la liberté. Et chaque noir du quartier, qu’il ait investi ou non le dollar initial demandé par Cyril, s’estimait propriétaire de la station dissimulée derrière l’horloge peinte en haut de l’immeuble de la cent vingt-cinquième rue.

Cyril n’avait pas une minute à lui et ne cessait de fabriquer des postes pour le voisinage. Mais l’habitante la plus fière du quartier c’était sister Bessie, qui répétait à tous vents que c’était elle qui avait donné le premier dollar, comme s’il s’agissait de la première pierre sur laquelle toute l’entreprise reposait.

Naturellement, les journaux ne perdirent pas une occasion de broder sur le sujet. Dans les pages locales, il y avait toujours une allusion à l’émission et au phénomène Diamond Dogs , qui faisait tache d’huile.

« Tout ça c’est de la publicité gratuite ! » s’exclamaient Christmas et Cyril, heureux, en découvrant les titres pleins d’emphase dans la presse. En revanche, Karl secouait la tête avec inquiétude. Mais il ne disait rien. Il était devenu pensif.

Bientôt la police fut poussée à l’action par les autorités municipales, sur qui les stations de radio légales exerçaient de lourdes pressions parce que leur écoute s’effondrait de manière vertigineuse sur le coup de sept heures et demie, et qu’aucun programme n'arrivait à rivaliser. Naturellement, quelques émissions naquirent pour tenter de copier Diamond Dogs , mais leurs auteurs et acteurs n’avaient jamais la fraîcheur de Christmas et surtout, aux yeux du public, la légalité de ces programmes leur ôtait une grande part de leur attrait. Pourtant, la police ne fut jamais prête à découvrir où se cachait le siège de la CKC : non seulement à cause de la loi du silence, qui à Harlem comme chez les gangsters fonctionna à merveille, mais aussi parce que les policiers eux-mêmes — souvent des auditeurs enthousiastes du programme — ne s’impliquèrent jamais à fond dans cette recherche.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le gang des rêves»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le gang des rêves» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le gang des rêves»

Обсуждение, отзывы о книге «Le gang des rêves» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x