Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« Je suis riche ! » se dit Bill en s’étirant sur sa chaise longue au bord de la piscine, pendant que le soleil californien séchait ses cheveux, après son plongeon du matin. « Salope ! » lâcha-t-il ensuite en regardant la couverture que Photoplay avait consacrée à Gloria Swanson, nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice cette année-là, pour son rôle de Sadie Thompson. Les hommes riches, il supportait. Mais pas les femmes. « Ignoble salope ! » répéta-t-il, et il cracha sur la revue posée sur la table en bois laqué. Puis il rit, enfila son peignoir et décida d’aller faire un tour en voiture. Sa LaSalle étincelait près du portail.

C’est alors qu’il les découvrit.

Deux policiers en uniforme avaient garé leur véhicule de patrouille devant l’entrée. Ils étaient sortis de l’auto et l’un d’eux tenait un papier à la main. L’autre avait ôté les menottes de sa ceinture. Bill se tapit derrière un angle de sa villa de style mauresque. Il vit qu’ils sonnaient à la porte. Une, deux, trois fois. Un bruit strident qui pénétrait dans les oreilles de Bill comme un hurlement. Puis l’un des deux policiers, celui avec les menottes, jeta un œil alentour :

« Madame, vous connaissez Cochrann Fennore ? lança-t-il à une femme qui entrait dans la villa d’en face.

— Qui ça ? demanda-t-elle.

— L’homme qui habite là, expliqua-t-il en indiquant la villa de Bill.

— Ah oui… celui-là… Il conduit comme un fou ! ronchonna-t-elle. C’est pour ça que vous êtes là ?

— Non, madame, ça n’a rien à voir avec sa conduite.

— Qu’est-ce qu’il a fait ? interrogea-t-elle.

— Il y a quelques années, quand il habitait dans l’Est, il a fait le vilain ! Le procureur lui a réservé des vacances à San Quentin, rit le policier.

— Il ne m’a jamais plu, fit-elle d’un ton aigre.

— Vous ne le verrez plus, ne vous en faites pas.

— Tant mieux ! » conclut la femme en rentrant chez elle.

« Ils m’ont retrouvé ! » se dit Bill, le cœur battant à tout rompre. En un instant, il revit la robe blanche à volants bleus de Ruth qui se teintait de rouge, la bague avec l’émeraude, les cisailles qui serraient l’annulaire, et le couteau du poissonnier qui s’enfonçait dans la main de son père, puis dans le ventre et entre les côtes de sa mère.

Il revit les deux cadavres par terre, la flaque de sang qui se répandait sur le sol, et une écaille de poisson qui flottait sur cette mare de sang. Il sentit le dernier souffle du garçon irlandais dont il avait volé l’identité et l’argent, et revit les joues rouges de sa fiancée qui le cherchait, hurlant son nom sur le bateau de l’Immigration. Et en un clin d’œil, plus rapidement qu’avec sa LaSalle, Bill revécut son existence de violences, d’abus et de viols. « C’est fini ! » pensa-t-il, gagné par la panique. Tout le sang qu’il avait versé et toutes les larmes qu’il avait provoquées envahirent son cerveau, tandis que ses tympans étaient déchirés par le bruit insistant de la sonnette, et par la voix âpre d’un des deux policiers qui criait : « Cochrann Fennore, ouvrez ! Police ! »

En proie à la terreur, Bill se glissa à l’intérieur de la villa par une fenêtre ouverte, s’habilla en toute hâte et atteignit le petit portail en bois au fond du jardin. Il l’ouvrit, jeta un œil alentour puis se mit à courir. Courir, courir. Jusqu’à ce qu’il s’effondre à terre, hors d’haleine. Alors il se dissimula derrière un buisson et tenta de respirer. Mais, autour de lui, tout se teignait de rouge. Le sang sortait de la terre et des branches sèches. Même le ciel se colorait de rouge. Il se leva brusquement et se remit à courir, courir, courir. Plus pour échapper à lui-même qu’à la police. Et alors qu’il courait — sans savoir où il se dirigeait, ni où il se trouvait — il commença à entendre un ronflement dans sa tête, de plus en plus fort. Il se boucha les oreilles et hurla pour couvrir ce bruit. Soudain il trébucha et tomba dans un escarpement. Il se mit à rouler, les branches lui égratignant le visage et les mains. À mi-pente, il fut arrêté par un tronc d’arbre. Sous le choc, il resta un instant plié en deux. Il essaya de se relever, ses jambes cédèrent et il glissa. Alors il se remit à rouler. Il parvint à s’agripper à une racine. Il haletait. Mais le ronflement ne cessait de lui remplir les oreilles. Tout à coup, il y eut une explosion de couleurs flamboyantes, et puis tout devint noir.

Dans l’obscurité, le ronflement reprit, familier. La caméra tournait. Et lui se trouvait là, au milieu du plateau. Assis sur un fauteuil dur et inconfortable. Il tenta de bouger. Il avait les mains et les pieds liés par des cordons de cuir. Il entendait des voix derrière lui. Il voulut se tourner, mais sa tête et son menton étaient immobilisés aussi. Une calotte froide était fixée en haut de son crâne et laissait échapper un liquide encore plus froid. De l’eau. De l’eau pure. Le meilleur conducteur de l’électricité. Il était sur la chaise électrique. Ruth apparut. Habillée en gardienne de prison. Elle s’approchait de lui et caressait son visage. Sa main avait un doigt amputé. Et du sang coulait de la blessure. Ruth le regardait, pleine d’adoration. « Je t’aime » murmurait-elle. Mais à cet instant, un metteur en scène — Erich Von Stroheim ? — portait le mégaphone à sa bouche et lançait : « Action ! » Alors l’expression de Ruth changeait. Elle le fixait avec un regard froid, de glace, et, de sa main ensanglantée, abaissait le levier qui commandait le courant. Bill sentit la décharge lui traverser le corps : Ruth riait et Von Stroheim continuait à crier « Action ! », les projecteurs de dix mille watts éclairaient le plateau en l’aveuglant et les caméras ronflaient sournoisement en filmant sa mort.

Bill hurla et ouvrit les yeux d’un coup.

Il faisait nuit. Il était encore agrippé à la racine. L’obscurité était totale. Pas la moindre lumière. Il ne savait pas où il était.

Et il avait peur. Comme lorsqu’il était petit et que son père arrivait, ceinture enroulée autour du poing. Une peur qui lui coupait la respiration, lui glaçait les mains et lui paralysait les jambes. Comme toujours, quand il faisait nuit.

Alors, lentement, les larmes commencèrent à lui monter aux yeux et puis à couler, se mêlant à la terre qui lui salissait le visage et la transformant en boue.

Bill resta accroché à cette racine toute la nuit, les pieds calés contre une pierre, tremblant, seul avec le poids de sa propre nature. Seul avec l’horreur à laquelle il s’était abandonné, depuis six ans maintenant. Et dans cette obscurité, il se perdit complètement. Il perdit le chemin. Les images du passé, le temps qui s’écoulait, tout se mêla et se superposa — son enfance de douleur et sa jeunesse dépravée, New York et Los Angeles, ses victimes et ses espoirs, sa pauvreté et sa richesse, la camionnette à quarante dollars dans laquelle il avait violé Ruth et sa LaSalle super rapide, son visage et le masque du Punisher, la terreur devant son père et celle devant la chaise électrique, ses rêves et ses cauchemars —, donnant naissance à une espèce de marécage de sables mouvants, sombres et effrayants, qui l’entraînaient dans une zone encore plus noire de cette nuit noire qui ne se décidait pas à finir. L’aube ne lui apporta aucune lueur mais le laissa englué dans cette boue obscure, qui était tout ce qui lui restait. C’était son héritage.

Bill avait ouvert grand les portes à sa folie.

56

Manhattan, 1928

« C’est d’la merde, ce micro ! » explosa Christmas, assis à son poste de travail à la CKC. Il regarda nerveusement l’horloge.

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