Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« C’était… un garçon… » commença à dire Christmas, parce qu’il ne voulait pas que Joey s’en aille sans un mot d’adieu. Mais il s’interrompit, incapable de poursuivre.

« C’était un garçon » pensa Christmas en s’éloignant. Parce qu’il n’y avait pas grand-chose d’autre à dire.

Ce fut alors, dans ce silence qui n’effaçait rien, que s’éleva un bruit, imprévu et incontrôlé. Un bruit étrange. Une espèce de mugissement sourd.

Christmas se retourna et vit que les épaules d’Abe le Crétin s’affaissaient, secouées par un autre sanglot, bref et presque ridicule, qui fit tomber sa yarmulke à terre. Sa femme se baissa, le ramassa et le reposa sur la tête de son mari. Puis les épaules d’Abe le Crétin se redressèrent, et le père et la mère redevinrent à nouveau deux statues de sel, occupées à fixer en silence la terre retournée.

55

Los Angeles, 1928

Arty n’arrêtait pas de lui dire qu’il devrait s’acheter une maison comme la sienne. Il lui expliquait que c’était un investissement pour ses vieux jours. Et disait que les pavillons mitoyens qu’on construisait downtown étaient une véritable affaire.

Mais Bill ne pensait pas à ses vieux jours. Il n’arrivait pas à s’imaginer vieux. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais c’était comme ça. D’ailleurs, à Hollywood, Arty Short était sans doute le seul à penser à ses vieux jours. Selon Bill, à Hollywood, même les vieux ne pensaient pas à la vieillesse. C’est pourquoi il n’achèterait jamais l’un de ces tristes pavillons mitoyens avec, devant, un bout de jardin qui t’oblige à saluer les voisins à chaque fois que tu sors les poubelles et, derrière, un autre carré de verdure qui te force à supporter leurs barbecues du dimanche. Non, pour Bill, ce n’était pas ça la vie. Ce n’était pas cette vie qu’il attendait de Hollywood.

Depuis qu’il était devenu coproducteur des films du Punisher, les gains de Bill s’étaient accrus de manière vertigineuse. « Alors comme ça, tu voulais te gaver tout seul, hein ? » avait-il lancé à Arty après la première recette. Une fois les frais déduits, il était resté à chacun d’eux un pactole de presque quatre mille dollars. Par la suite, la nouvelle s’était répandue qu’un nouveau genre de pornographie circulait, violent et réaliste, et le nombre de leurs clients avait augmenté. Il y avait même des Texans, des Canadiens et des New-Yorkais. Et aussi des gens de Miami. Le deuxième film leur avait fait gagner sept mille dollars chacun. Les nouveaux clients avaient fini par leur acheter aussi le premier film : ainsi, aux quatre mille dollars initiaux s’étaient ajoutés trois mille dollars supplémentaires. Au moment du troisième film, l’attente était telle que, lorsqu’il avait été mis sur le marché, Bill et Arty s’étaient partagés vingt-et-un mille dollars en un mois seulement. Dix mille cinq cents chacun. Des chiffres qui donnaient le vertige. Et de film en film, leurs gains continuaient à croître. Bill et Arty en étaient à présent à sept films, le dernier leur ayant rapporté trente-deux mille dollars, et ils étaient de plus en plus souvent invités aux fêtes qui comptaient. Le Punisher était une star. Tout le monde voulait savoir qui il était : c’est pourquoi les deux producteurs étaient ainsi courtisés. Mais aucun des deux n’avait jamais révélé l’identité du Punisher.

En fréquentant ces gens, Bill avait compris que le Punisher faisait exactement ce qu’ils faisaient, eux. C’est ainsi que Von Stroheim avait gagné son surnom de Dirty Hun, comme tout le monde l’appelait après la publication des mémoires de Mae Murray. C’était comme Roscoe Fatty Arbuckle, qui avait tué Virginia Rappe à l’hôtel St Francis en la violant avec une bouteille. Hollywood n’était qu’une machine à violer. D’ailleurs, toutes les illusions que cette cité créait et détruisait en un clin d’œil n’étaient-elles pas aussi des viols ? Voilà pourquoi le Punisher rencontrait autant de succès. Parce qu’il incarnait l’esprit de Hollywood et des hommes qui y étaient aux commandes. Le Punisher faisait, physiquement et directement, ce que tous les autres faisaient de façons différentes.

Bill en avait eu la confirmation lorsque Moll Daniel, une des filles qu’il avait violées dans le cinquième film de la nouvelle série du Punisher, avait commencé à les faire chanter. D’ordinaire, les filles se taisaient. Les cinq cent dollars que Bill et Arty leur offraient représentaient un bon pécule, à cette époque. La promesse de les recommander à des producteurs et réalisateurs faisait le reste. L’illusion que des hommes de pouvoir les verraient dans ces petits films dégradants, et décideraient sur cette base de leur offrir un rôle, était typiquement ce qui les avait conduites à Hollywood. Et puis, il y avait la honte. Mais Moll exigeait plus que des promesses et des illusions. Et elle n’avait pas honte. D’une certaine façon, Bill l’admirait. Arty, en revanche, était terrorisé. Alors ils étaient allés voir un de leurs clients, un célèbre producteur qu’Arty connaissait depuis des années et qui traitait seulement avec lui, et ils lui avaient exposé le problème. Le producteur, un grand admirateur de la violence du Punisher, avait promis de tout arranger. Il offrirait un rôle à Moll et en ferait sa maîtresse : il avait un faible pour les rousses, expliqua-t-il. Mais en échange, il voulait connaître l’identité du Punisher. Arty était prêt à cracher le morceau, et c’est alors que Bill l’avait bousculé : il s’était précipité pour prendre le producteur par l’épaule, l’avait entraîné dans un coin du bureau et lui avait chuchoté quelque chose à l’oreille. Le producteur avait levé la tête et avait regardé Bill en silence. Puis il avait acquiescé. Avec sérieux.

« Mais qu’est-ce que tu lui as dit ? » avait demandé Arty dès qu’ils étaient sortis des studios. Bill s’était approché de l’oreille d’Arty et avait répété : « C’est toi, le Punisher. Fais-lui mal, elle adore ça ! ». À partir de ce jour, le célèbre producteur n’avait plus voulu traiter qu’avec Bill.

C’était ça, Hollywood ! Arty ne pigeait décidément rien. Il n’était qu’un maquereau qui s’y connaissait en caméras.

Et maintenant — confirmation que ce couillon ne pigeait rien à Hollywood —, il voulait que Bill s’achète un pavillon mitoyen, comme un employé de banque ! Non, Arty ne savait vraiment pas vivre, se disait Bill ce jour là, allongé au bord de sa piscine dans la villa qu’il avait louée à Beverly Hills. La piscine était petite. Le jardin était petit. Ce n’était même pas le meilleur coin de Beverly Hills. Mais quand même, il en avait fait, du chemin, depuis le temps du Palermo Apartment House ! Et il avait remplacé la Studebaker par une LaSalle flambant neuve. Bill l’avait achetée après avoir lu que Willard Rader, l’année précédente, avait lancé le moteur à huit cylindres en V sur la piste de la General Motors à Milford en réussissant à tenir la moyenne record pour un véhicule de tourisme de quatre-vingt-quinze miles à l’heure, les arrêts pour le ravitaillement en carburant compris, sur une distance de neuf cent cinquante-deux miles . C’étaient deux miles de moins que la moyenne établie la même année par les voitures de course à Indianapolis. Bref, une automobile exceptionnelle. Arty s’était exclamé qu’elle coûtait les yeux de la tête et que mettre tout cet argent dans une voiture était une connerie. Mais Arty ne savait pas vivre. Alors que Bill, si. Ainsi l’avait-il achetée et, dès qu’il le pouvait, il allait faire un tour le long de la côte. Rien n’égalait le plaisir de filer à une vitesse folle sur l’asphalte, avec l’océan qui étincelait sur sa droite, en direction de San Diego.

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