Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Ruth hésita un instant, son sac à la main, avant de le suivre à l’intérieur.

Le grand acteur s’était jeté dans un fauteuil de son salon. Il avait quarante-cinq ans, il était d’une beauté tragique et désarmante. John Barrymore eut l’air d’oublier la présence de Ruth. Il fixait le vide avec une expression perdue, lointaine. Comme s’il n’était pas là.

Ruth s’agenouilla en silence et sortit son Leica. Elle prit une photo. De profil. Ce profil parfait, troublé par une mèche de cheveux décoiffée sur le front. Et ce regard dramatique qui ne regardait rien.

Barrymore se retourna. Il dévisagea Ruth comme s’il venait juste de la remarquer, et son beau visage s’éclaira d’un lointain sourire.

« Par traîtrise, hein ? lui lança-t-il.

— Pardon… » fit Ruth en se levant.

John Barrymore se mit à rire :

« Alors je t’appellerai La Traîtresse . Je suis connu pour trouver des surnoms.

— Je peux encore prendre quelques clichés comme ça ? lui demanda Ruth.

— Bien sûr, je suis tout à toi, Traîtresse ! » dit Barrymore en prenant la pose, souriant.

Ruth baissa son appareil photo :

« Non, ne souriez pas !

— Tu ne veux pas que mes admiratrices voient comme je suis heureux ? »

Ruth ne répondit rien et l’observa intensément.

Les lèvres de Barrymore ne cessèrent pas de sourire, cependant ses yeux s’éteignirent et devinrent pensifs.

Ruth prit une photo et fit tourner la roulette.

Barrymore se détourna et resta de dos. La lumière qui entrait par la large fenêtre du salon éclairait les mèches désordonnées de la star. Ses épaules pourtant larges et droites s’étaient courbées. Et ses poings s’étaient fermés.

Ruth prit une photo.

Barrymore se retourna pour la regarder. Sa belle bouche sensuelle, presque celle d’un adolescent, était entrouverte. Il avait un regard perdu.

Ruth prit une photo. Et fit tourner la roulette.

« Je vais m’habiller » annonça Barrymore en se levant, et il se dirigea vers une pièce voisine.

Ruth laissa passer quelques secondes et puis le suivit.

Barrymore se tenait dans la pénombre. Seul un rai de lumière, filtrant à travers deux rideaux épais, éclairait en partie ses pieds nus, une bouteille par terre et ses mains, réunies comme dans une prière. Il gardait la tête baissée et fixait la bouteille, immobile.

Ruth ouvrit l’obturateur au maximum et régla le temps d’exposition. Elle s’appuya contre le montant de la porte pour réduire au maximum tout mouvement. Et alors elle prit une photo.

Barrymore n’eut aucune réaction.

Ruth entra dans la pièce et entrouvrit les rideaux, afin que la lumière vienne baigner les cheveux de la star, tombant en bataille sur le front. Elle se plaça sur le côté, s’agenouilla et prit la photo. Puis elle se mit un peu plus de face et prit un autre cliché.

« Regardez-moi ! » demanda-t-elle.

Ruth appuya sur le bouton.

« Tu réalises que je ne te laisserai jamais les publier, n’est-ce pas, Traîtresse ? » fit Barrymore d’une voix chaude et voilée de mélancolie. Il n’y avait nulle arrogance dans son regard. Nulle agressivité.

Ruth appuya.

« Je vous les offre, dit-elle. Vous en ferez ce que vous voudrez.

— Je les déchirerai » fit Barrymore.

Ruth appuya.

« Ce matin, moi aussi j’ai déchiré quelque chose ! dit-elle, surprise de son propre aveu.

— Quoi ?

— Quelque chose que je ne voulais pas voir. »

Derrière son appareil, ses yeux devinrent humides, tandis qu’elle tournait la roulette.

Barrymore se pencha en avant. Il lui prit l’appareil des mains, la cadra dans l’objectif et prit une photo.

« Pardon, Traîtresse ! lui dit-il en lui rendant le Leica. Mais tu étais très belle. »

Ruth rougit et se leva.

Barrymore se mit à rire :

« Je t’ai eue, hein ? »

Ruth ne répondit pas.

Barrymore se leva, lui posa une main sur l’épaule et lui dit :

« Donne-moi cinq minutes. Je m’habille et on fera des photos qu’on pourra montrer aux autres. (Il la regarda). Et je ne sourirai pas, c’est promis. »

Ruth gagna le salon. Elle s’assit là où, auparavant, s’était affalé John Barrymore. Elle tenta de retrouver sa chaleur. Et puis son esprit retourna aux confettis qui avaient voleté sur Venice Boulevard, à la lettre qu’elle n’aurait jamais le courage d’envoyer à Christmas. « Je te trouverai » avait dit Christmas plus de trois ans auparavant, dans Grand Central Station. Ruth l’avait lu sur ses lèvres. Et, depuis ce jour-là, elle avait attendu qu’il la trouve. Et elle attendrait encore. Parce qu’elle n’avait pas le courage de se laisser trouver. « À toi, et pourtant jamais à toi » se dit-elle.

Durant l’heure qui suivit, John Barrymore posa avec patience, prenant toutes ces expressions ténébreuses pour lesquelles il était célèbre. Mais jamais plus il ne donna à voir les ténèbres que Ruth avait surprises auparavant.

Le lendemain, Ruth développa les photos. Toutes. Elle remit à Clarence les clichés officiels et puis se rendit chez Barrymore.

« Voilà le négatif ainsi que les photos que j’ai prises sans votre permission, expliqua-t-elle. Personne ne les a vues. »

Barrymore les examina :

« Tu es douée, Traîtresse, fit-il. C’est moi, ça. »

Alors Ruth sortit de son sac une autre photo, qu’elle lui tendit. Barrymore la regarda. C’était la photo qu’il avait prise de Ruth.

« Ça aussi, c’est moi, dit-elle. Quand vous déchirerez vos photos, occupez-vous aussi de celle-là. »

Pendant que Ruth s’éloignait, Barrymore retourna la photo. Derrière, il était écrit : « À Christmas. À toi, et pourtant jamais à toi. La Traîtresse ».

51

Manhattan, 1927

Quand ils empruntaient cette rue, les gens du quartier regardaient la grande horloge marquant sept heures et demie et souriaient. Quant aux policiers blancs qui passaient par là, ils levaient les yeux, secouaient la tête et, immanquablement, commentaient : « Ces nègres, y sont vraiment durs à comprendre ! Y mettent une horloge qui marche même pas ! » Si les gens du quartier souriaient, c’était parce qu’ils savaient ce qu’il y avait derrière cette fausse horloge peinte par Cyril. Le jour où M. Filesi avait hissé sur le toit l’antenne émettrice, la première patrouille qui s’était arrêtée devant l’immeuble de la cent vingt-cinquième rue avait posé toutes sortes de questions. Ne sachant que répondre — puisque la station de radio était clandestine —, Christmas avait alors eu l’idée de leur raconter que c’était le squelette d’une grande horloge. « Ben quoi ? Les nègres de Harlem ont pas l’droit d’savoir l’heure ? » avait lancé Cyril, agressif. Les policiers, entourés par la foule des curieux qui s’étaient rassemblés ce jour-là, ne voulaient pas de problèmes : ils étaient partis en disant qu’ils devaient quand même signaler l’affaire. Et c’est ce qu’ils avaient fait, remettant au département compétent un procès-verbal fait à la va-vite où ils expliquaient que les nègres de Harlem avaient installé une grande horloge en haut d’un immeuble de la cent vingt-cinquième rue. Depuis lors, les policiers se moquaient des noirs : ceux-ci acceptaient de bon cœur leurs plaisanteries, parce qu’ils savaient que c’étaient les blancs qui se ridiculisaient.

Un mois plus tard, la station était en état de marche et prête à émettre. Pendant ces deux mois — comme Maria l’avait raconté à Christmas, Cyril et Karl —, la N.Y. Broadcast avait été inondée de courriers d’auditeurs qui avaient apprécié la mise en onde de Diamond Dogs et se demandaient pourquoi il n’y avait pas eu d’autres épisodes. La direction de la N.Y. Broadcast s’était réunie et avait décidé de répondre favorablement aux demandes du public. L’idée d’employer Christmas n’avait effleuré aucun des dirigeants. « C’est un amateur » avaient-ils simplement commenté. Ainsi avaient-ils appelé deux auteurs de pièces radiophoniques pour écrire les textes. Puis ils avaient embauché un acteur à la voix grave et à la diction parfaite et avaient lancé l’émission, qu’ils avaient intitulée Gangster d’une nuit . Mais leurs histoires manquaient totalement de corps. Elles n’avaient ni épaisseur ni réalisme. Les auteurs avaient grandi en Nouvelle Angleterre, dans des petites villes anonymes et des familles aisées. C’étaient des jeunes gens qui, une fois l’université finie, rêvaient de Hollywood et s’étaient repliés sur l’écriture d’émissions de radio, avec un enthousiasme de cols blancs. L’acteur était un cabotin qui arrondissait ses fins de mois en faisant de la publicité, tout en cherchant en vain des rôles dans les théâtres de Broadway. Aucun des trois n’avait jamais foulé les rues sales du Lower East Side ou de Brownsville. Ils utilisaient des expressions artificielles et un argot qui venait des films de gangsters de quatrième catégorie. Des stéréotypes incapables de toucher les auditeurs, contrairement au premier épisode de Christmas. Ainsi, petit à petit, l’audience avait diminué, et la direction de la N.Y. Broadcast avait fini par suspendre le programme : les gens s’étaient à nouveau contentés des plaisanteries éculées de Skinny et Fatso dans Cookies .

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