Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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— Téléphone-leur…

— Tu plaisantes ?

— Dis que tu es fatigué… »

Il lui parla avec la douceur que prennent certains médecins avec leurs grands malades :

« Écoute-moi, Lena… Non, ne dis rien, écoute… Parfois, j’ai l’impression que tu as douze ans, que je dois tout t’expliquer, me donner un mal fou pour qu’en définitive tu n’y comprennes rien. Je n’ai pas épousé Satrapoulos, moi. Je ne suis pas milliardaire, moi, mais simplement riche. Et mon argent, je le gagne ! Est-ce que tu comprends ça ?

— Non. Je ne comprends pas.

— Ma chérie, je t’adore. Mais comment as-tu pu penser un instant que je sois un objet à ta disposition ?

— Et pour elle, tu n’es pas un objet ? »

Elle avait presque crié sa phrase, penchée vers lui, tendue vers son visage. Un garçon, qui se tenait devant la table, une carte à la main, préféra s’esquiver : étant donné la tournure des événements, le fromage pourrait attendre. Cette fois, ce fut Marc qui fit un effort pour se dominer.

« Sois gentille, Helena — il l’appelait Helena les jours de drame — rentre à ton hôtel, fais-toi belle, amuse-toi bien chez ton beau-frère, et quand tu seras revenue de Londres, téléphone-moi. Je t’assure, on y verra beaucoup plus clair dans deux jours. »

Lena sentit que la partie était perdue. La rage l’envahit devant ce désir de lui qu’elle ne pourrait pas assouvir. Elle se révolta :

« Dans deux jours ? Ajoutés à tous les autres que je passe à t’attendre, à poireauter pour un signe de toi et accourir au premier appel, ça en fait combien, de jours ? Tu crois que ça va pouvoir durer, dis, tu le crois ? »

Il regarda sa montre et laissa tomber froidement :

« Je crains d’avoir à partir tout de suite. On m’attend.

— On t’attend toujours, hein ? Tout le monde t’attend ! »

Le visage de Marc, sa silhouette étaient connus de la terre entière, mais encore plus à Paris : qu’un loufiat téléphone à un journaliste, que la moindre photo paraisse, que le moindre article soit imprimé sur cette scène ridicule, et il était foutu. Belle le terrifiait, lui menait la vie dure, le menaçait d’un ton sarcastique de le laisser tomber. Déchaînée maintenant, Lena hurlait de plus belle :

« Eh bien, rentre chez toi ! Va la retrouver, ta maman ! Puisque tu ès marié avec elle ! »

La phrase toucha si bien sa cible que Marc commit l’imprudence d’y répondre :

« Va plutôt retrouver ton papa ! »

Lena devint livide, se leva d’un bond, s’accrocha à la nappe sur laquelle se répandit le bordeaux, et, jaillissant sur le trottoir bondé de touristes, fila droit sur le quai. Cent mètres plus loin, le feu venait de passer au vert. Il y eut des hurlements de pneus. Marc serra les poings, se dressa à son tour, priant le Ciel pour que Lena n’ait pas roulé sous la marée métallique des voitures libérées. D’instinct, Lena, frôlée par un camion, était revenue sur le trottoir, saine et sauve, dans un fracassant concert d’avertisseurs et d’injures. Marc fut horrifié par son expression égarée. Il se précipita vers elle, elle le vit et cria : « Ne m’approche pas ! » Hagarde, elle chercha des yeux un refuge possible, pour lui échapper. Marc était sur elle, la saisissait, tentant de la maintenir de force dans ses bras, psalmodiant des « je t’en prie, je t’en prie » à n’en plus finir, auxquels elle répondait par des « laisse-moi » farouches, essayant de toutes ses forces de se dégager.

Ils étaient maintenant coincés entre des cages d’animaux. D’une violente secousse, Lena fit lâcher prise à Marc et se rua à l’intérieur de la boutique, emplie d’aboiements, de sifflements, de jappements, de grognements, sous l’œil inquiet du patron et de son aide. Lena arracha du mur une longue canne en bois munie d’un crochet, probablement pour fermer la devanture, et se mit à la faire tournoyer. Dans son mouvement pour la lui enlever, Marc provoqua un moulinet qui vint fracasser un énorme aquarium bourré de poissons exotiques. Une trombe d’eau se répandit sur le sol, glissant en flaque vers le trottoir, charriant des éclats de verre, des barbus de Sumatra, rouges, noirs et jaunes, des combattants de Chine, diaprés, arrosant les chevilles des cinq ou six clients se trouvant à l’intérieur, médusés, figés par le spectacle de cette violence soudaine. Et Lena, emportée par une colère qui la dépassait, osant enfin aller jusqu’au bout de ses actes, frappant à coups redoublés sur tout ce qui se trouvait à sa portée. Marc réussit à lui arracher son bâton. Alors, elle se précipita sur les cages d’animaux, les ouvrit, piétinant sans les voir les scalaires de l’Amazone, que le propriétaire et son aide tentaient de saisir, à quatre pattes, et qui leur glissaient entre les doigts. Déjà, une myriade de bengalis voletaient en aveugles dans la boutique, se heurtant aux perruches avec des piaillements fous, alors que des perroquets gris, lourdement, allaient se poser près du trottoir, sur les cages de la devanture.

Prestement, Lena faisait sauter les verrous des autres prisons avec de grands gestes de la main pour en faire sortir plus vite les occupants. Des chiots partirent en gambadant, suivis de deux renards gris, d’une multitude de petits singes de Malaisie et de saïmiris qui disparurent, en deux bonds, dans les platanes, pendant que les couleuvres s’insinuaient dans les angles du magasin rempli d’eau, dans un grand tournoiement neigeux de colombes dont certaines prirent leur élan en direction du fleuve, survolant une troupe de hamsters, couinant de peur avant de passer sous les voitures qui les écrasaient, luttant de vitesse pour traverser la route avec des lapins, des rats, des volailles, zigzaguant dans tous les sens, se faisant broyer par des véhicules dont les conducteurs s’affolaient devant les bêtes de cette arche déserte. Les animaux qui n’avaient pas été déchiquetés se faufilaient entre les jambes des passants dont la troupe stupéfaite s’était grossie d’une façon incroyable, alors que tournoyaient au-dessus de leurs têtes des vols concentriques de tourterelles, étourdies par leur liberté, n’en voulant pas, cherchant maladroitement un refuge.

Dégrisée, aussi sereine qu’au réveil après une longue nuit, Lena se perdit dans la foule sans que personne songe à la retenir. Une petite vieille s’approcha timidement de Marc, hébété, comme si rien ne venait de se passer. Comme il ne la voyait pas, elle le tira par la manche, discrètement : « Monsieur Costa… Vous êtes Marc Costa, je vous ai reconnu. J’ai vu tous vos films… »

Marc resta sans réaction. Elle lui tendit un vieux carnet défraîchi, un stylo à bille ; et ajouta, d’une voix coquette de vieille gamine enjôleuse :

« Si vous pouviez me signer un autographe… »

Et comme Marc la regardait, elle précisa, sur un ton gourmand et nostalgique :

« Vous pensez bien que ce n’est pas pour moi… Je suis trop vieille… C’est pour Camille, ma petite fille. »

2

Tout en pédalant, le garçon effleurait de sa main les cuisses bronzées de la fille. Elle n’était pas dupe et, de temps en temps, elle lui disait en riant : « Arrête ! »

L’extraordinaire yacht blanc n’était plus qu’à une centaine de mètres. À mesure que les détails s’en précisaient, le garçon criait d’admiration :

« Jamais vu ça !

— Arrête, je te dis ! Les marins nous regardent !

— Et alors ? Si j’ai envie de les rendre jaloux ? »

Néanmoins, il retira sa main.

« Ah ! dis donc ! Si j’avais un truc comme ça à moi !

— Qu’est-ce que tu ferais ?

— Je vivrais dessus sans jamais toucher terre. Je ferais le tour du monde sans arrêt !

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