Pierre Rey - Le Grec
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- Название:Le Grec
- Автор:
- Издательство:Éditions Robert Laffont
- Жанр:
- Год:1973
- Город:Paris
- ISBN:2-253-02033-8
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.
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« À la cuisine ! »
Il prit Wanda, toujours en peignoir, par la main et l’entraîna sans qu’elle ait le temps de protester ou de résister. Ils traversèrent la coursive au pas de course et en jaillirent, Céyx sur leurs talons. Parvenus sur le pont, ils filèrent comme des flèches sous le regard étonné de quelques officiers et marins qui se rangèrent sur leur passage, claquant presque les talons. Le Grec entra dans la cuisine comme une bombe :
« Qui a préparé les œufs de Mme Deemount ? »
Le chef, qui avait une certaine idée de la grandeur, écarta bravement ses aides et alla au massacre :
« C’est moi, monsieur. Quelque chose qui ne va pas ?
— Rien ne va ! Il faut que ce soit moi qui vous apprenne votre métier, ou quoi ? »
Le chef hochait la tête d’un air surpris, sans répondre.
S.S., sur un ton sarcastique :
« Alors, allez-y ! Expliquez-moi la recette des œufs sur le plat. Je vous écoute ! »
L’autre se gratta la tête :
« Ben… c’est simple…
— Non, monsieur, ce n’est pas simple ! Ce sont les plats les plus simples qui sont difficiles ! Allez-y !
— Eh bien, je prends un plat rond, je verse deux gouttes d’huile !… Je fais chauffer…
— Comment ?
— À feu moyen.
— Continuez !
— Je casse mes œufs… Je rabats d’un coup de fourchette le blanc sur le jaune…
— En effet, c’était, parfait ! Quelle réussite !
— … Je laisse au feu une minute, je retire, je sale et je poivre. »
Il y eut un long silence. Tous les yeux étaient braqués sur le Grec. Il eut un petit sourire supérieur et amer :
« Non, monsieur ! Je suis désolé de vous le dire, mais vous n’avez raconté que des âneries ! Pour réussir des œufs… »
Il regarda son costume d’alpaga noir, se tourna vers l’un des marmitons :
« Donne-moi un tablier, toi ! »
Le marmiton en prit un dans une pile, le Grec s’en ceignit les reins et l’attacha dans son dos. Sur le devant du tablier, on pouvait lire : I’m a sweet baby… Mais personne ne songea à rire. Au milieu d’une batterie de cuisine, S.S. s’empara d’un petit plat, régla à leur plus faible intensité les feux d’un réchaud à gaz, jusqu’à ce que la flamme devienne pratiquement invisible :
« Donnez-moi deux œufs. »
On les lui donna.
« Du beurre ! »
On le lui tendit. Pour l’assistance, il se mit à commenter sa démonstration à voix haute :
« D’abord, jamais d’huile ! Une noix de beurré… »
Il la mit dans le plat et posa le plat sur le réchaud où elle mit plusieurs secondes à grésiller…
« Quand le feu est très doux, le beurre ne flambe pas, ne se calcine pas, mais fond très doucement. Pourquoi ? Parce qu’il gardera le goût du beurre frais. »
Tout le monde restait muet, fasciné…
« Il faut laisser à peine le temps au beurre de fondre. Ensuite, je retire mon plat du feu… Je casse mes œufs… Un… Deux… Je sale et je poivre (il coula au chef un regard qui en disait long)… pas après, mais avant !… Enfin, je recouvre le plat d’un couvercle. Et je remets au feu très doux… »
Il se retourna vers le chef qui avait des crampes dans le cou à force de garder la tête rivée à ses gestes :
« Eh bien, monsieur, quand je les retirerai, le blanc aura complètement recouvert le jaune ! »
Deux minutes se passèrent, dans un silence de mort, Satrapoulos saisit le plat, en retira le couvercle. Tout le monde se pencha : les œufs, dont on ne voyait pas le jaune, étaient recouverts d’une fine pellicule blanche translucide.
« Sentez ! » ordonna le Grec… On se pencha. Du plat émanait une délicate et appétissante odeur de beurre.
« Voilà, messieurs, comment on fait les œufs au plat. C’est Curnonski lui-même qui m’a donné la recette. »
À Wanda :
« J’espère qu’ils vous plairont. »
Il ôta son tablier I’m a sweet baby , posa les œufs sur un plateau et écarta d’un geste Céyx qui voulait le prendre…
« Laissez ça ! Je le porterai moi-même ! »
Il sortit, très digne, la Deemount à son bras gauche, le plateau sur la droite, les laissant tous sidérés.
Peggy Nash-Belmont était aux anges : dans une heure, son chauffeur la conduirait à l’aéroport de La Guardia. Enfin, le chauffeur de son beau-père, car elle voulait éviter d’étaler tout signe extérieur de richesse. En dehors de quelques intimes, nul ne savait qu’elle occupait ce fastueux penthouse de Park Avenue, dont elle avait transformé le toit en un jardin suspendu, formant serre l’hiver, terrasse l’été. Elle ne tenait pas à ce que ses confrères la voient d’un œil jaloux, ce qui est toujours nuisible à de bonnes relations de travail. Elle s’efforçait de conserver avec eux des relations strictement professionnelles, remettant sèchement à leur place ceux qui insistaient pour sortir avec elle ou la raccompagner.
Bien sûr, on savait qu’elle était riche. À New York, le nom de Nash-Belmont était la meilleure rime au mot « dollar ». Une dynastie de banquiers qui, avec les Pierpon-Morgan et les Rockefeller, tenaient l’Amérique dans le creux de leurs mains. Et quand, douze ans plus tôt, sa mère, qu’elle appelait familièrement Janet, avait divorcé de son père, ç’avait été pour épouser un Beckintosh, Arthur Erwin pour le situer avec exactitude dans cette autre dynastie, au moins aussi riche que celle des Nash-Belmont, mais dont les seuls membres occupaient presque deux pages du Social Register de New York : quarante-six branches distinctes contre quarante-deux pour les Rockefeller, huit pour les Vanderbilt, deux seulement pour les Astor. En outre, chacun des rejetons de ce clan illustre descendait à part entière de la matrice originelle du Mayflower , et était indissolublement lié à l’histoire même des États-Unis. Un Beckintosh, Soames, avait été le grand héros de l’Indépendance, un autre, Williams, deux fois réélu comme président du pays, un troisième, Anthony, économiste de génie, avait établi un nouveau contrat social toujours en vigueur, à croire que, dans cette famille, la haute finance, mamelle nourricière, ne constituait en fait qu’un aimable passe-temps pratiqué à des moments perdus.
Une fois par an, Charles Beckintosh, le patriarche de la tribu, baptisé « Lobster » par ses ennemis, à cause de son teint prodigieusement rouge homard, battait le rappel de tous les Beckintosh épars dans tous les États. Ce jour-là, le 17 janvier, date anniversaire de la fondation de la banque mère, la Save Beckintosh Trust, on se réunissait dans la propriété de Charles, entre Boston et Cape Cod, trois cents hectares plantés d’essences rares, de fleurs sélectionnées et de bois précieux. La rencontré tournait rapidement à l’assemblée d’actionnaires, plutôt qu’à un meeting familial, chacun faisant le point sur ses avoirs, ses projets, son expansion, la chute de ses concurrents. Le vieux Lobster offrait traditionnellement une cravate aux mâles, une écharpe aux dames, et pour chaque enfant de moins de quinze ans, deux actions prélevées directement sur la banque. Après quoi, les limousines d’apparat emportaient leur cargaison de millionnaires dans leur propre résidence. Auparavant, chacun avait admiré la démarche gracieuse et légèrement « en dehors » de Janet Beckintosh, cavalière émérite ayant assimilé le « style Beckintosh » au point d’être prise pour modèle et de donner le ton au reste de la tribu, bien que n’étant pas née Beckintosh.
Quant au père de Peggy, Christopher Nash-Belmont, il était fou, mais le fou le plus adorable, le plus beau, le plus séduisant que l’on eût connu, de mémoire d’Américain. Beau comme un dieu, rappelant, en plus raffiné, l’acteur Gary Cooper, il avait toujours été enseveli sous les hommages féminins. La mère de Peggy avait enlevé de haute lutte ce bourreau des cœurs, terreur délicieuse des jeunes filles de la haute société, à une cohorte d’héritières en folie, exaspérées et décontenancées par la résistance d’un séducteur assez fort pour avoir su, à plus de trente-sept ans, préserver son célibat. Bronzé à longueur d’année, excellant à tous les sports, charmeur, plein d’humour, un éternel sourire au coin des lèvres, Christopher, que ses amis avait surnommé « le Christ », avait brusquement capitulé devant la grâce et le mystère de Janet, assez fine pour lui avoir tenu la dragée haute, refusant obstinément de devenir sa maîtresse pour mieux savourer la certitude d’être un jour sa femme, ou rien du tout. En ce temps-là, Janet et Christopher, tous deux citoyens britanniques, vivaient à Londres. Janet, elle non plus, n’était pas n’importe qui. Fille d’un puissant banquier, elle formait deux ans plut tôt, avec ses deux sœurs, Doris et Juliet, le trio le plus extraordinaire de la jeunesse dorée de Londres. Leur père leur avait offert à chacune une Bentley rigoureusement identique aux deux autres, sauf pour les avertisseurs qui se caractérisaient par un hurlement particulier, une note de la gamme : do pour Doris, ré pour Janet, mi pour Juliet, ce qui permettait de les identifier lorsqu’elles faisaient la course autour de Trafalgar Square ou sévissaient dans le voisinage de leur hôtel du Mail. Le mariage avait été l’événement de l’année. Le jour de la cérémonie, Janet avait douze demoiselles d’honneur. Elle était rayonnante dans une robe de chez Molyneux dont la traîne avait huit mètres de long. Deux pièces entières n’avaient pas suffi pour entasser les cadeaux parvenus du monde entier, sans parler de ceux des mille invités assistant à la réception. Le voyage de noces, commencé à Paris, promena le jeune couple dans toutes les capitales d’Europe, pour l’amener enfin, via les Bahamas et Nassau, à New York où il fut d’emblée choyé, jalousé, indispensable. Aucune maîtresse de maison n’aurait voulu donner une party sans être sûre que Janet et Christopher y assisteraient.
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